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Les emprunts extérieurs du Rwanda et leurs implications sur la croissance économique du pays de 2006 à  2010

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par Jean KITAMPANGU MWANGU
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2.2.3. Théorie de la croissance économique

2.2.3.1. Définition de la croissance économique

La croissance économique désigne la variation positive de la production de biens et de services dans une économie sur une période donnée, généralement une période longue. La croissance économique est un processus fondamental des économies contemporaines, lié notamment à la révolution industrielle, à l'accès de nouvelles ressources minérales (mines profondes) et énergétiques (charbon, pétrole, gaz, énergie nucléaire) ainsi qu'au progrès technique.

Elle transforme la vie des populations dans la mesure où elle crée davantage de biens et de services.

A long terme, la croissance économique a un impact important sur le niveau de vie (à distinguer avec la qualité de vie) des sociétés qui en sont le cadre. De même, l'enrichissement qui résulte de la croissance économique pour permettre de faire reculer la misère matérielle.50(*)

2.2.3.2. La mesure de la croissance économique

La croissance économique est généralement mesurée par l'utilisation d'indicateurs économiques dont le plus courant est le produit intérieur brut (PIB). Il offre une certaine mesure quantitative du volume de la production. Afin d'effectuer des comparaisons internationales, on utilise également la parité du pouvoir d'achat qui permet d'exprimer le pouvoir d'achat dans une monnaie de référence.

Pour comparer la situation d'un pays à des époques différentes on peut également raisonner à monnaie constante. Dans son acception classique, le développement économique ne se résume pas à la seule croissance économique et des indicateurs ont été proposés pour mesurer plus finement celui-ci, comme l'indice de développement humain.

2.2.3.3. Arguments en faveur de la croissance économique

Les partisans de la croissance économique sont convaincus que celle-ci permet la diminution des inégalités de revenus des individus à l'échelle supranationale. Quand c'est le cas, des enquêtes d'opinion sur la qualité de vie montrent que celle-ci augmente de concert avec le revenu par habitant du moins jusqu'à un certain seuil par an. La diminution de la pauvreté dans le monde dans la seconde moitié du XXe siècle est établie. Elle est largement due à la croissance économique, selon la banque mondiale.51(*) (BLAN, 2006 :237).

C'est dans les régions où la croissance a été la plus faible en particulier en Afrique subsaharienne, que la pauvreté a le moins diminué et qu'elle risque d'augmenter à l'avenir.

Dans les années 1950, Simon KUZNETS avait supposé l'existence d'une relation générale entre croissance et inégalités (courbe de KUZNETS), celles-ci augmentent d'abord puis diminuant lorsque les revenus sont assez élevés.

Les études empiriques successives ont largement) invalidé cette hypothèse et en première approximation, la croissance est neutre par rapport aux inégalités.

D'où, il en ressort que la croissance économique résulte d'une augmentation de la production sur le long terme et qu'elle puisse avoir des effets négatifs sur l'environnement et crée les préoccupations du développement durable.

2.2.3.4. Les théories de la croissance économique

En ce point, nous présentons la synthèse sur les théories de la croissance telles qu'elles ont été développées par Monsieur SONGA dans sons cours de macroéconomie au KIM.

· La théorie de la croissance balancée (ou équilibrée)

Cette théorie est énoncée au début des années 50 par un économiste suédois R. NURKSE dans l'ouvrage intitulé: « Le problème de la formation du capital dans les pays sous-développés, 1952 ». Néo-keynésien, R. NURKSE part d'un grand constat: le constat de ce que l'on appelle le cercle vicieux du sous-développement et la pauvreté.52(*)

Ce cercle peut être décrit de plusieurs manières: disons que «les pays sous-développés sont pauvres, c'est-à-dire ayant un revenu faible, ce qui implique qu'ils ne peuvent pas dégager un investissement et comme leur investissement est faible, leur production ne peut être que faible et comme leur production est faible, leur revenu reste faible, Et comme leur revenu est faible, ils demeurent pauvres».Selon la théorie des cercles vicieux économiques (R.NURKSE, 1953; et G. Myrdal, 1972) le sous-développement est une situation auto-entretenue.53(*)

Partons de la pénurie du capital traduisant une carence des moyens d'investissement qui conduit à une faible productivité car ceci ne dépend que de ce qui a été investi. Par ailleurs, la faible productivité débouche sur un faible revenu entrainant ainsi la pauvreté de la population. Par voie de conséquence, cela réduit la capacité d'épargne et cela d'une manière cyclique.

Ce cercle vicieux économique serait schématisé ainsi:

Figure 1 : Cercle vicieux de l'offre

Faible revenu

Faible épargne

Pénurie de capital

Faible productivité

Faible revenu

Pauvreté

Source : SONGA, Cours de Macro-économie, KIM, 2008.

Concernant la demande, elle est restreinte par de faibles coefficients des revenus astreignant par là la solvabilité et le rétrécissement du marché par des faibles débouchés. Il devient alors difficile d'inciter à investir de peur de tomber en faillite et vice-versa, ce qui conduit à la pauvreté.54(*)

Toutefois il est possible de briser ce cercle vicieux par des efforts très considérables d'épanouissement des infrastructures et d'industries a travers une culture entrepreneuriale.

Cette situation peut aussi être représentée par le schéma qui suit :

Figure 2 : Cercle vicieux de la demande

Faible revenu

Faible demande solvable

Faible revenu

Faible productivité

Faible incitation à investir

Faible débouché

Pauvreté

Source : SONGA, Cours de Macro-économie, KIM, 2008.

La rupture de ces cercles vicieux peut être provoquée par un apport des ressources externes à l'ensemble de l'industrie, permettant ainsi d'augmenter le stock de capital et donc la productivité, les revenus et la demande, enclenchant ainsi le processus de développement.

Comment interpréter cette analyse? Il s'agit plus d'une explication des difficultés de démarrage que d'une explication du sous-développement. On peut par exemple mettre en doute l'absence d'épargne à l'origine du premier cercle vicieux. Dans la plupart des économies du Tiers-monde, une épargne existe mais n'est pas affectée de façon productive (dépenses somptuaires des Etats ou des particuliers, dépenses d'armement).55(*)

On peut aussi se demander pourquoi les gouvernements n'interviennent pas massivement dans l'éducation primaire dont on sait qu'elle pourrait améliorer la productivité des actifs.

Les blocages sont donc peut-être ailleurs qu'on ne le croit !

La théorie de la croissance balancée est énoncée comme suit : « Le développement doit intervenir simultanément en des multiples branches d'activités de manière à assurer un support mutuel qui permet seul d'écouler la production nouvelle ».

Même si Hirschman critique cette idée, il admet cependant l'idée selon laquelle il faut que les divers secteurs de l'économie se développement ensemble dans une certaine proportion de manière qu'aucune d'elles ne prenne trop d'avance sur les autres. Mais il insiste sur le fait que la croissance équilibrée que l'on peut observer à deux moments différents dans le temps est le résultat final d'une série d'avances inégales d'un secteur suivi par les pointes de rattrapage d'autres secteurs.56(*)

Hirschman insiste sur la dynamique, c'est-à-dire l'intégration du temps dans l'observation. Le temps qui sépare les deux moments observés par la stratégie comparative. Sur cette tranche de temps il y a donc une sorte de développement par saccades (écarts). Cette période de développement par saccades contient donc des avances inégales de certains secteurs appelés de pointe et le rattrapage de ceux-ci par les autres. L'avantage de ce développement par saccades est qu'il laisse une grande marge aux décisions d'investissement induites.57(*)

Brièvement, donnons quelques autres critiques formulées vis-à-vis de cette théorie de croissance équilibrée ou balance.

- Elle ne tient pas compte de la disproportionalité des facteurs de production. On peut avoir des capitaux mais il y a absence de matières premières par exemple;

- Elle n'insiste pas sur la planification et coordination de différents secteurs de l'économie;

- Un pays peut ne pas avoir suffisamment des ressources à répartir dans tous les secteurs;

- Elle entraîne spontanément l'augmentation des dépenses publiques qui peut causer l'inflation s'il n'y a pas suffisance de production.

· La théorie de la croissance événementielle (ou non équilibrée)

Cette théorie a été énoncée par un économiste américain du nom d'Albert O. HISRCHMAN dans un ouvrage intitulé : «Stratégie du développement économique» traduit en français aux éditions ouvrières Paris, 1964.58(*)

Pour HIRSCHMAN, le développement est en fait une suite de séquences des déséquilibres et la politique du développement doit en conséquence se préoccuper d'organiser judicieusement ces séquences des déséquilibres et leur répercussion. Le but fondamental est donc d'entretenir ces déséquilibres plutôt que de les supprimer. Chaque industrie qui est en avance sur d'autres est censée leur créer des économies externes dues notamment à des complémentarités de production. Et un investissement est bon lorsqu'il a la propriété d'en provoquer d'autres.

Exemple : le type de complémentarité d'utilisation du ciment et de tige d'acier.

Un investissement provoque d'autres par contagion indirecte et non directement par l'épargne additionnelle. Il existe plusieurs types de complémentarité dans l'activité économique notamment la complémentarité d'utilisation en rapport avec la demande dérivée.

Le dénominateur commun de divers cas de complémentarité consiste en ce qu'un accroissement de la production du bien A a pour résultat d'augmenter la rentabilité de B, une rentabilité explicative soit par le fait que les coûts marginaux de B diminuent soit par le fait que la demande de B augmente ou alors ce sont les deux à la fois.59(*) L'effet de complémentarité mène directement au concept d'investissement induit fondamentalement différent dans sa signification comme dans sa portée de l'investissement que l'on qualifie d'autonome, c'est-à-dire celui qui est lié aux accroissements.

L'investissement induit est différent de celui qui est autonome ou issu de l'épargne. Mais l'investissement induit provient d'une situation déjà créée, qui provient des déséquilibres économiques.

L'investissement induit est plus susceptible de transformer une économie sous-développée. Il est lié à des projets qui ont un bénéfice net d'économie externe. L'une des principales caractéristiques de l'approche de HIRSCHMAN est d'établir une relation entre l'investissement d'une période et celui de la période précédente qui est censée avoir créé le déséquilibre. C'est comme si l'effet de complémentarité suscite un nouvel investissement.

Cette théorie présente aussi certaines limitations, à savoir :

- elle insiste sur la spécialisation qui peut avoir des limites; par exemple le manque de marchés, fluctuation des prix,...

- Dans un premier temps, l'on peut avoir l'insuffisance de l'emploi (par exemple le manque de main d'oeuvre qualifiée),

- Il peut y avoir aussi le problème de transmission du développement vers les autres secteurs par manque des facteurs,

- Un seul secteur ne peut pas fournir tous les produits nécessaires à être utilisés par d'autres secteurs,

- Il peut y avoir l'inflation créée par l'augmentation de la demande dans certains secteurs qui sont négligés.

· La théorie du Big push (Grande poussée)

Selon SONGA, cette théorie a été soutenue par RADAN. Ce denier soutient que pour atteindre le développement rapide du pays (décollage) à partir de son économie, il est utile d'investir massivement et mettre sur pied un long programme d'industrialisation et la création d'infrastructures suffisantes. Elle s'oppose à la théorie des étapes linéaires proposées par ROSTOW pour atteindre la croissance économique.60(*)

Les limites de cette théorie sont :

- elle suppose qu'il y a un marché favorable,

- dans les pays en voie de développement il y a manque des fonds afin de favoriser les investissements,

- elle suggère que les pays en voie de développement doivent dépendre des aides étrangères pour augmenter leurs investissements,

- elle ne considère pas le problème d'organisations institutionnelles et structurelles dans les pays en voie de développement,

- elle suggère l'équilibre des tous les secteurs économiques, ce qui ne peut pas être possible dans certaines industries.

* 50 SOLOW, R. A. A contribution to the theory of Economic growth, in Quarterly journal of Economics, 1956

* 51 BLANC, C. : La croissance ou le Chaos, Odile Jacob, 2006, p 237

* 52 Op Cit

* 53 Idem

* 54 MUSIMBI SONGA, Cours de macroéconomie, 2007, Notes KIM, Inédit

* 55 Idem

* 56 http://www.wipedia.com

* 57 Idem

* 58 Idem

* 59 Idem

* 60 MUSIMBI SONGA, Cours de macroéconomie, 2007, notes KIM, Inédit

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius