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Enjeux fonciers et stratégies d'acteurs dans la moyenne vallée de la Tarka (Dakoro/Niger)

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par Moustapha Hiya Maidawa
Université Abdou Moumouni de Niamey - Master 2011
  

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Conclusion partielle

Après analyse des différents points, il ressort que le département de Dakoro présente un

climat de type sahélien semi-aride au sud et sahélo-saharien au nord. L'économie de ce département repose sur les activités agricoles, l'élevage, l'artisanat et le commerce. La Moyenne vallée de la Tarka présente d'importantes potentialités favorables à l'élevage et elle joue un rôle stratégique pour les éleveurs en transhumance vers le nord.

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CHAPITRE III : SYSTEMES DE MOBILITE PASTORALE ET LES ENJEUX FONCIERS

Ce chapitre s'articule autour des différents systèmes de mobilité pastorale qui est la porte d'entrée de cette étude et les principaux enjeux fonciers autour de la Tarka ainsi que les difficultés liées à cette mobilité.

3.1 Principaux systèmes de mobilité pastorale

Le système mobile à faible ancrage foncier : il est mis en oeuvre par les pasteurs Mbororo et Wodaabe des zones d'Eggo et de Bermo qui élèvent des troupeaux avec une composition à dominante bovins. Pendant les années dites normales avec une production fourragère suffisante, ils s'éloignent très rarement de leurs sites d'attache (mares et puits traditionnels), c'est le nomadisme. Par contre, en année de déficit fourrager, ils se replient dans des sites stratégiques souvent très éloignés de leur terroir d'attache (commune Bermo) souvent jusqu'aux pays étrangers (Nigéria, Tchad et Cameroun, etc.).

Ces éleveurs disposent d'un encrage foncier faible en zone pastorale qui leur permet d'avoir des puits traditionnels ou le contrôle des vallées. Les relations de réciprocité sont développées dans ce système du fait de l'ouverture dans l'accès aux ressources pastorales. Ils partagent d'excellentes relations avec les pratiquants des autres systèmes.

Le système agropastoral avec un ancrage foncier souvent fort est surtout pratiqué par des Peuls Katchinawa (Afagaye, Puits de Bahago) et certains Haoussa de la bande sud du département. Ils possèdent des troupeaux importants généralement diversifiés composés de bovins, ovins, caprins, camelins et asins. Ce système tend à évoluer vers une certaine intégration agriculture élevage (stockage des résidus de cultures et de la paille de brousse, culture attelée, etc.). C'est le véritable système de transhumance d'hivernage, avec toutefois une fixation au niveau des terroirs d'attache pendant la saison sèche.

Le système d'agro éleveurs : ce sont des éleveurs de divers groupes socioprofessionnels en décapitalisation suite à des sècheresses répétitives ou certains ménages qui se lancent dans un élevage naisseur (Gadabédji, Dakoro). Ils pratiquent plus une agriculture combinée soit au petit élevage (caprins et ovins) et d'autres activités (petits commerce, exode, salariat agricole, etc.).

Le système mixte à faible ancrage foncier : mis en oeuvre par des pasteurs Oudawa (Farfaru de Korahan, Bero Marafa, etc.) qui élèvent essentiellement les bovins et les ovins. Leurs déplacements sont circonscrits entre les sites de saison de pluies et ceux de saison sèche situés plus au sud dans les vallées plus humides de Goulbi, de la basse vallée de la Tarka et de

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Tchinkahi au Nord Nigeria. Certains mouvements prennent de l'ampleur et de l'amplitude d'une véritable transhumance transfrontalière.

Le système de grande mobilité des bergers moutonniers : Ces éleveurs passent habituellement la saison des pluies dans les espaces ouverts de la zone pastorale du département de Dakoro ou le sud de la région d'Agadez. Compte tenu de tarissement des mares temporaires à la fin de saison de pluie, ces éleveurs descendent plus au sud dans leurs terroirs d'attache pour la vaine pâture situés soit au sud de la région de Maradi ou au Nigéria pour passer la saison sèche.

Sur leur parcours, ils valorisent le pâturage vert et les mares. Ces moutonniers se déplacent sans famille ni bagage et sans matériels d'exhaure ; ce qui leur permet de se déplacer à un rythme rapide afin d'éviter, autant que possible, les dégâts champêtres et d'accéder au pâturage avant l'arrivée d'un grand nombre d'éleveurs. Ces peuls n'ont pas d'encrage foncier. Mais ce système sollicite la présence du marché sur les parcours d'où la multiplication des escales. En cas de dégâts champêtres, ils quittent nuitamment la zone. Ce système est basé uniquement sur les liens sociaux et de bon voisinage.

Le système camelins : ce système pratiqué par les Touareg (Gadabéji et Azagor) se caractérise par un mouvement pendulaire. En effet, les éleveurs disposent d'un terroir d'attache avec une maitrise foncière en zone pastorale et se déplacent souvent sans famille. Ils pâturent en saison de pluies non loin du terroir d'attache (Tiguitou Gadabedji), en saison sèche certains de ces éleveurs partent en transhumance jusqu'à Bassaré (Nigeria) pour profiter du pâturage ligneux.

Le mouvement est amorcé après la récolte à partir de la zone pastorale (Gadabeji, Azagor,...) vers le Nigéria (généralement) où ils restent 4 à 5 mois. Ils ne reviennent sur leur terroir d'attache qu'en début d'hivernage. Ces éleveurs choisissent des bons moments pour la remonté et la descente leur permettant d'éviter les taxations abusives liées aux dégâts champêtres.

Compte tenu de certaines contraintes climatiques, ce système commence à prendre de l'ampleur. Il est axé surtout sur un élevage camelin associé parfois aux petits ruminants et au commerce d'animaux. Ces commerçants touareg natifs de Gadabeji, qui résident à Maradi

achètent les animaux des éleveurs en période de sécheresse ou de crise dans la zone pastorale moins chers pour les élever avec des aliments bétail et les vendre très chers après la saison de

pluies. Ces Touareg confient leurs propres troupeaux au berger tout en faisant cette pratique. Cette dernière prend de plus en plus de l'ampleur et demande beaucoup des moyens financiers.

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Les systèmes observés et rencontrés sur le terrain sont entre autres le système mixte avec encrage foncier, le système d'agro éleveur, le système agropastoral à faible encrage foncier et le système camelin. Ces éleveurs ont des points d'attache avec un encrage foncier fort ou faible et possèdent diverses stratégies dans l'occupation de l'espace qui seront détaillées très prochainement.

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"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery