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Enjeux fonciers et stratégies d'acteurs dans la moyenne vallée de la Tarka (Dakoro/Niger)

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par Moustapha Hiya Maidawa
Université Abdou Moumouni de Niamey - Master 2011
  

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3.3 Non-respect de la limite nord des cultures

Cette limite est matérialisée par la vallée de la Tarka qui traverse le département de Dakoro d'est en ouest. C'est une loi de 1961 qui a fixé cette délimitation entre zone agricole et zone pastorale ; l'objectif était de préserver un espace pour le développement de l'élevage. Le front cultural dépasse largement cette limite. Les champs de cultures se trouvent au nord de la vallée de la Tarka. Cette dernière fait l'objet d'une vive compétition entre éleveurs et agriculteurs malgré de nombreux foras organisés pour sauver la Tarka.

Dans la pratique, la limite nord des cultures n'est pas respectée parce que les pouvoirs publics ont opté pour le laisser faire.

3.4 Mobilité des éleveurs

Cette mobilité concerne les éleveurs transhumants (73% des éleveurs rencontrés) qui quittent leurs terroirs d'attache pour aller à la recherche du pâturage (figure 5). Les éleveurs du sud se déplacent en saison de pluies pour pâturer autour de la Tarka et au-delà de cette vallée, où ils trouvent suffisamment de pâturage. Quant aux éleveurs dont le terroir d'attache est dans la vallée partent plus au nord vers Akadané, Bermo, Tamaya, Fako, Amoulass, Abou Haya, jusqu'à Ingall à cause des champs autour de la vallée. En saison sèche c'est le retour au sud pour profiter des résidus agricoles vers Mayayi, Tchadoua, Guidan Roumgji, Sabon Machi, Tanout, Shinkafi (Nigeria), Kano, Djibia, etc. La durée du parcours varie d'une semaine à un mois avec des arrêts de 2 à 3 jours (voire même une semaine) sur les aires de pâturage selon la distance et les grands axes définis au préalable (figure 4). La durée sur les différents lieux de pâturage varie de 3 à 6 mois. Cette mobilité nécessite une préparation minutieuse (encadré n°1).

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Figure 4: les grands axes des mouvements des pasteurs Source : Données terrain, juillet-août 2012

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Cette figure montre les grands axes des mouvements des différents systèmes rencontrés. Les éleveurs pratiquant le système mixte, suivent les axes Tchadoua-Ingall et Tassaoua-Ingall (allée) avec des séjours de 2 à 3 jours avant la dernière destination (Ingall). Du retour ces éleveurs partagent les mêmes axes (Ingall-Bassaré et Abalak-Shinkafi) que les moutoniers et les chameliers. Ces derniers ont comme axes en allée Bassaré-Ingall et Shinkafi-Ingall via Abalak. Ces déplacements sont guidés en fonction des mares pendant la saison de pluies et par les puits en saison sèche ou par l'existence des couloirs de passage. Tous ces systèmes ont presque la même destination à savoir Inguall. Cette localité constitue un lieu de rencontre et d'échange pour les éleveurs afin de participer à la fête de la cure salée12. Ces mouvements se font aussi en fonction des marchés qui constituent la source d'information et de ravitaillement des produits vivriers.

27%

73%

Transhumants

Non transhumants

Figure 5:éleveurs transhumants et non transhumants selon les personnes enquêtées

12 Cure salée : c'est une fête annuelle des éleveurs peuls et Touaregs qui consiste à des échanges culturels et des expositions des produits pastoraux. Elle se tient chaque année à la mi-septembre à Ingall (région d'Agadez).

Encadré 1 : organisation sociale de la mobilité (cas du système mixte de Kadago Rouga)

L'amorce d'un déplacement nécessite au préalable une préparation

minutieuse et relève de la compétence du chef du groupe. Ce sont les garso, qui collectent et centralisent les informations nécessaires sur les zones concernées par le déplacement. Ces jeunes garso âgés de 20 à 26 ans rencontrent les éleveurs dans les lieux de concentration et utilisent la téléphonie cellulaire ou se déplacent en personne pour chercher les informations. Toutes les informations collectées sont traitées et analysées en groupe afin de tracer le circuit du mouvement. Pendant le déplacement, le chef de groupe est chargé de la gestion financière. Il prend soin de chercher tout animal égaré et assure la cohésion du groupe et guide le déplacement en cherchant des solutions en cas de problèmes.

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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand