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Enjeux fonciers et stratégies d'acteurs dans la moyenne vallée de la Tarka (Dakoro/Niger)

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par Moustapha Hiya Maidawa
Université Abdou Moumouni de Niamey - Master 2011
  

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4.3.6 Gage coutumier

Le gage est l'une des premières transactions qui confèrent à la terre une valeur monétaire. En effet, le gage était souvent discuté et décidé au sein de la famille lorsqu'un des membres doit faire face à une obligation sociale. Le preneur du champ en gage détient le droit d'usage

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jusqu'à ce que la somme engagée soit versée au métayer pour que le propriétaire récupère sa parcelle. Cette pratique est très rare dans cette localité.

4. 4 Conflits autour des ressources et les modes de Gestion

Le mouvement des éleveurs pour la recherche du pâturage et leur retour coïncident avec les périodes cruciales des travaux champêtres. Ce qui permet d'assister à une fréquence de conflits entre acteurs. Ces derniers constituent une entrave à la mobilité pastorale. Avant de se déplacer, l'éleveur ou le groupe d'éleveurs se renseigne sur l'état des ressources, les conditions d'accès et le climat social qui règnent sur le parcours. Malgré toutes ces dispositions prises en amont, plusieurs cas de conflits ont été enregistrés (figure 9). Les causes de ces conflits sont le plus souvent liées aux dégâts champêtres, fonçage de puits entre deux puits d'une même ethnie (c'est le cas de Gadabéji), l'extension des champs vers les puits pastoraux. Les agriculteurs s'installent de plus en plus autour d'un puits d'un terroir d'attache donné sans informer et sans l'accord de chef de terroir. Cela crée des vives tensions dans la cohabitation. Certains agropasteurs revendiquent les champs après un long abandon ou après la vente d'un puits (Maigochi, Oubankadi, Zongon Amayo et Maitourou). Cette situation peut être à l'origine des conflits.

Selon le Secrétaire Permanent de la COFODEP de Dakoro, les conflits agriculteurs-agriculteurs sont les plus fréquents dans tout le département (figure 7).

Agriculteurs-
Agriculteurs

Agriculteurs-Eleveurs

Eleveurs-
Eleveurs

28%

22%

50%

Figure 7:Répartition des conflits par acteurs

L'analyse de cette figure montre que les conflits agriculteurs-agriculteurs sont plus fréquents avec 50% des cas enregistrés dans le département de Dakoro. Les conflits agriculteurs-éleveurs ne représentent que 28%. Les conflits éleveurs-éleveurs sont moins fréquents avec 22%. Ce dernier type de conflit est enregistré autour des points d'eau et sur le pâturage.

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Figure 8:Les couloirs internationaux de transhumance dans la région de Maradi

Source : PASEL 2006

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Cette figure fait ressortir les couloirs de transhumance et les aires de pâturage dans la région de Maradi. Ainsi presque tous les couloirs de passage en direction du Nord se jettent dans la vallée de la Tarka. Ces couloirs sont guidés par les aires de pâturage. Ces dernières sont menacées par le front agricole, ce qui a poussé le PASEL à initier le balisage de ces aires et des couloirs de passage. Cette pression foncière a conduit les agriculteurs à aller plus loin à la recherche des terres. Cela explique cette implantation des champs au-delà de la limite officielle des cultures (figure 8). Les sites enquêtés dans le cadre de cette étude se sont coïncidés avec la fin de ces couloirs et de nombreux champs dans la vallée. C'est pour cela que cette vallée est convoitée à une occupation anarchique de l'espace couplée à une forte pression animale avec une dégradation accélérée des ressources naturelles. Cette carte des ressources pastorales et les cartes d'occupation des sols ont permis de dégager des localités où les ressources naturelles sont partagées entre les éleveurs, les autochtones et les agriculteurs. L'exploitation de ces ressources provoque des confrontations entre utilisateurs. Voyons à présent les différents conflits enregistrés dans la vallée de la Tarka.

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Figure 9:Localisation des types de conflits enregistrés Source : Données terrain, juillet-août 2012

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De l'analyse de cette figure, il ressort qu'un certain nombre de localités à risque de conflit ont été identifiées. Ces localités ont été distinguées en fonction de l'avancée du front agricole ; l'existence des points d'eau traditionnels comme les puits, la forte pression des animaux qui traversent ces localités en partant pour la transhumance et la forte demande des terres pour une agriculture pluviale. Tout cela est combiné à une croissance démographique de plus en plus galopante. Dans certaines localités tels que Maitourou et Zongon Amayo, c'est le phénomène de réserve foncière qui serait source des conflits dans un proche avenir. La vente des champs par les chefs traditionnels risque d'engendrer des rivalités avec la cohabitation des différentes communautés et ethnies.

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