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La professionnalisation des métiers de la petite enfance: influence sur les pratiques en crèche.

( Télécharger le fichier original )
par Louise, Renée Liliane Cambefort
université de Bourgogne - master recherche en éducation / formation 2015
  

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Comparaisons des formations:

Éducateur jeunes enfants/puéricultrice

Le diplôme éducateur de jeunes enfants et celui de puéricultrice comporte le même volume horaire de formation (1500H) .

Celui de puéricultrice (BAC+4) s'inscrit cependant dans la poursuite des études d'infirmières, alors que celui d'éducateur jeune enfant est un diplôme autonome à bac +3 .

Dans le contenu de la formation de puéricultrice on note que la vie intra-utérine est contenu dans la formation ainsi que la maladie de l'enfant. Les stages obligatoires sont en maternité et en pédiatrie.

En ce qui concerne la formation de puéricultrice à la création du diplôme elle destinait les puéricultrices au soin de couche et suite de couches ainsi qu'au soin au nourrisson. Le métier à évolué la formation aussi, on constate en 1983 l'introduction de notion d'organisation administrative, sanitaire et sociale (20h) et de psychopédagogie (40h) et psychosociologie (50h).

Quant à la formation d'éducateur de jeune enfant elle cible surtout le travail en crèche et dans les contenus il y a du management, de la psychologie de l'enfant mais aussi l'appréhension de l'enfant et de sa famille .

Il n'y a pas de notions de management ou de politiques partenariales dans la formation puéricultrice, à l'inverse de celle éducateurs jeunes enfants, pourtant la présence d'une puéricultrice est obligatoire au poste de direction dans les établissements de plus de 60 places.

CAP/Auxiliaire de puériculture :

La formation auxiliaire de puériculture comporte 595 heures d'enseignement théorique et 840h de pratique (stage), celle du CAP petite enfance comprend 240h de théorie et 420h de pratique ;

Il y a donc un décalage entre les volumes horaires de formation des deux diplômes.

Le diplôme d'auxiliaire comporte 6 modules communs avec la formation aide-soignante : les modules 2, 4, 5, 6, 7 et 8, seuls les modules suivant sont donc spécifiques de cette formation :

Module 1 : L'accompagnement d'un enfant dans les activités d'éveil et de la vie quotidienne

Module 3 :les soins à l'enfant

À ces deux modules correspondent :

· Module 1 : 5 semaines de théorie et 6 semaines de pratiques

· Module 3 : 4 semaines de théories et 6 semaines de pratiques.

On peut donc affirmé que sur les 41 semaines de formation, seules 21 semaines sont spécifiques à la prise en charge de l'enfant.

Et sur ces vingt et une semaines, des stages en maternité et pédiatrie sont obligatoires.

Le diplôme d'auxiliaire de puériculture est donc à visée sanitaire, il prépare avant tout au travail hospitalier, et n'est pas spécifique du travail en crèche.

Quant au CAP petite enfance, les douze semaines de stages sont libres et permettent donc, au candidat qui le souhaite, d'axer son projet professionnel uniquement sur le travail en crèche.

Les modules 21 et 375«  permettent de bien préparer au travail en crèche le modules 374 comporte ainsi un enseignement sur comment Aménager des espaces d'activités collectives .

Entre autre, le CAP petite enfance comporte aussi de la communication professionnelle (EP1), afin de préparer à la relation parents professionnel.

Le CAP parait donné un certains nombre de compétences utiles en crèche :

1- Organiser les activités des enfants

C374- Contribuer à l'acquisition du langage, de la motricité et à la construction des relations sociales

C375- Contribuer au développement psycho-affectif de l'enfant

 

EN CONCLUSION

On constate que la profession de puéricultrice et d'auxiliaire de puériculture sont axées sur le domaine médical :140 h de politique de santé pour la formation puéricultrice, 6modules communs avec la formation aide-soignante pour la formation d'auxiliaire de puériculture, quand celle d'éducateur jeune enfant et CAP petite enfance sont axées sur le côté relationnel, éducatif et pédagogique de la prise en charge de l'enfant.

Cependant ces formations ont évoluées pour prendre en compte le développement psycho-affectif de l'enfant, et psychomoteur « Les contenus des différents diplômes ont certes évolué mais il semble que ces évolutions se fassent parallèlement pour chaque profession sans qu'une réflexion globale sur les métiers de la petite enfance soit réellement engagée »44 En effet on ne constate aucun tronc commun à ces différents diplômes.

QUEL EST LE ROLE DE L ACCUEILLANTE EN CRECHE :

Représentation du rôle de l'accueillante étude de ROUYER et BEAUMATIN 2003 :

Afin de mettre en lumière ce qu'est le rôle de l'accueillante je vais m'appuyer sur les résultats d'une étude de Rouyer Véronique et Beaumatin Ania, (2002) « La fonction et le rôle de l'accueillante de crèche du point de vue des mères et des accueillantes », Devenir, Vol. 14, p. 283-297, ces résultats seront mis en lumière avec les propos d'études plus récentes (Odena 2006, Odena 2009, colloque de la DRESS janvier 2011...).

L'étude de Rouyer et Beaumatin s'appuie sur une enquête par questionnaire, les propositions sont affirmées ou infirmées sur une échelle de 0 pas du tout d'accord à 6 tout à fait d'accord.

Ces résultats ont été traités statistiquement par couple mère-accueillante.

- Profession de crèche très féminisée (Cristofari, 1996), c'est pourquoi on parle d'accueillante en crèche, car il s'agit en grande majorité de personnel féminin.

- «L'accueillante est celle qui soigne »; « qui surveille»: peu d'écart apparaît dans les réponses des accueillantes et des mères en crèche parentale et collective (modalités 5-6 et 3-4). En crèche familiale, l'écart entre mères et accueillantes est plus important. Les accueillantes sont en majorité affirmatives pour ces deux items tandis que les mères répondent sur l'ensemble des modalités de réponse (20% n'étant pas du tout d'accord);

Cette vision de l'accueillante en crèche collective, comme un être qui soigne renvoi aux propos de Sophie Odena (Odena 2009), qui affirme la prévalence des professions de santé sur les professions à visée éducative dans les crèches :

« Si aujourd'hui les crèches qui accueillent plus de 40 enfants ont obligation de compter parmi leurs effectifs un éducateur de jeune enfant, les équipes demeurent majoritairement composée de profession de santé »38.

Cette tendance à employer des professions de santé en crèche est liée à l'histoire des crèches et des métiers d'accueil en crèche (auxiliaire de puériculture et infirmière puéricultrice) qui nous le rappelons ont été créés en 1947 dans un but sanitaire (campagne de vaccination, lutte contre les maladies et contre la mortalité infantile).

C'est également une part du propos de l'étude de la DRESS37(*):  « Il faut voir là, la prédominance du modèle sanitaire dans certaines logiques de recrutement », notamment dans le recrutement d'infirmière pour des postes de directrice adjointe, mais aussi dans les représentations  : 

« Il est frappant de voir que le CAP petite enfance est souvent considéré comme un diplôme au rabais et parfois vu comme une qualification et non comme un véritable diplôme »37, à l'inverse du diplôme d'auxiliaire de puériculture qui est valorisé dans les logiques de recrutement, dans les représentations et également dans l'organisation hiérarchique du travail en crèche :

« En revanche, une hiérarchie symbolique est assez universellement présente, ne serait-ce que parce que les auxiliaires de puériculture sont mieux rémunérées que les titulaires du CAP petite enfance et que cette différence de salaire fonctionne comme un signal légitimant cette distinction. »37


· «L'accueillante est celle qui éduque»: toutes crèches confondues, les mères et les accueillantes répondent en majorité sur les modalités

3-4 et 5-6. A noter qu'un quart des accueillantes de crèche collective ne sont pas d'accord avec cet item.

Ce constat de non perception du rôle éducatif des personnels s'explique par leur formation, ainsi le rôle éducatif des auxiliaires de puériculture est moins marqué en formation que celui d'éducateur de jeune enfant. En effet dans le référentiel formation auxiliaire de puériculture on constate qu'un certains nombres de modules (6 modules) sont commun avec la formation aide-soignante et visent au travail dans un contexte hospitalier :

- Odena (2009) en parle ainsi : «  hormis la profession d'éducateur de jeune enfants, sans doute la plus ciblée sur l'accueil des jeunes enfants, toutes les autres comportent un nombre important de modules destinés à prendre en charge d'autres types de public que des enfants en crèches »38(*).

Mais si le diplôme éducateur jeune enfant semble le plus ciblé pour le travail en crèche, ce n'est pas la profession majoritaire qui encadrent les enfants,  « Car dans la réalité, auprès des enfants ce sont majoritairement des auxiliaires de puériculture ou des personnes titulaires du CAP petite enfance qui sont présents. » 38

Pour ces personnels le rôle sanitaire des crèches perdurent:  « Si la description de la formation fait état d'un nombre de disciplines variées répondant au rôle de l'auxiliaire décrite dans les textes de références, les auxiliaires de puériculture en poste semblent en retenir essentiellement l'aspect sanitaire »(Odena 2009).

Ce qui empêche l'intégration des éducateurs de jeune enfant dans les équipes, alors que ceux-ci pourraient avoir un rôle moteur pour les équipes en contribuant à faire valoir la dimension éducative des crèches.

Cette prévalence du sanitaire sur l'éducatif dans les représentations des équipes se traduit par un malaise des éducateurs de jeunes enfants car :«  les autres professionnels savent leur faire sentir que, malgré leurs années d'études et certaines pratiques apprises dans le module de formation « dossier pratique éducative », ils ignorent comment préparer des biberons, ou faire le ménage selon les règles de l'hygiène hospitalière.

La pratique éducative et la pratique de soin s'abordent l'une et l'autre différemment et s'opposent dans les faits : « Les heurts peuvent être violents lorsque ces mêmes éducateurs de jeunes enfants ont à encadrer des équipes entièrement constituées de professionnels auxiliaires de santé, peu disposés à les respecter, tant leurs savoirs, leurs valeurs professionnelles et leurs représentations de l'éducation des jeunes enfants diffèrent et quelquefois s'opposent. » N'oublions pas que le métier d'auxiliaire de puériculture a été créé pour seconder les puéricultrices et reste, dans sa législation, et dans la construction de sa formation, très dépendant et sous la responsabilité des infirmiers en général et des puériculteurs (trices) en particulier. 44.

Si en 2003 (date de l'étude de Rouyer et Beaumatin ) un quart de ces professionnelles de la petite enfance ne se percevaient pas comme investis d'un rôle éducatif, le décret de 2010 relatif aux établissements d'accueil de la petite enfance mentionnent : « sans préjudice des compétences d'autres établissements et services et dans le respect de l'autorité parentale, ils contribuent également à l'éducation des enfants accueillis »39(*), ce qui assoit le rôle éducatif des lieux d'accueil et des accueillants, et contribuera sans doute à faire évoluer les représentations des accueillant(e)s.

b) Dans son rapport à la mère:


· «L'accueillante sait plus que la mère » et « s'occupe mieux de l'enfant»: toutes structures confondues, les accueillantes répondent en grand nombre ne pas savoir plus que la mère et ne pas s'occuper mieux de l'enfant que la mère. Si la moitié des mères répondent aussi négativement à ces items, plus d'un tiers d'entre elles sont plutôt en accord avec ces mêmes énoncés.

Seul les items relatifs au savoir de l'accueillante et à sa capacité à mieux s'occuper de l'enfant amènent des différences dans les réponses: si les mères estiment que les accueillantes en savent plus qu'elles, les accueillantes en particulier de crèche collective sont plutôt en retrait sur ces questions. En outre, les accueillantes se situent plus en retrait sur les items qui sous-tendent une compétence supérieure à celle de la mère (« ne sait pas plus, ne s'occupe pas mieux, ne remplace pas la mère»). On peut supposer que cela s'explique par une position professionnelle qui s'affirme en complémentarité plus qu'en rivalité avec celle de la mère. « C'est sur le deuxième axe, celui de la reconnaissance, de la différence de la position professionnelle de l'accueillante, que les différences de représentations sont plus marquées. Si les accueillantes répondent en majorité soutenir les mères et aider à la séparation, les mères sont moins affirmatives et ne reconnaissent pas ces qualités professionnelles à l'accueillante (notamment pour l'aide à la séparation, et ce dans les trois types de structures).

Surtout, ce sont les items relatifs à la non reconnaissance de la spécificité de la fonction d'accueil qui

Présentent des configurations de réponses les plus contrastées.

En particulier, les items « l'accueillante remplace la mère » et « l'accueillante est une deuxième mère» différencient non seulement les réponses des mères et des accueillantes mais aussi les types de structures.

En effet, en crèche familiale, presque la moitié des mères et le quart des accueillantes pensent que l'accueillante remplace la mère, et 60% des mères et des accueillantes conçoivent l'accueillante comme une deuxième mère (la tendance s'inverse dans les crèches collective et parentale).

Est-il en adéquation avec le diplôme obtenu ?

Le rôle d'accueillante en crèche est un rôle de professionnelle, elle ne remplace pas la mère dans l'affectif de l'enfant mais son rôle est de la remplacer dans l'administration des soins (change, prise de repas, hygiène corporelle) .Ce métier a donc une part de maternage (change repas, endormissement) mais la dominance de ce métier reste éducative auprès des enfants.

L'accueillant en crèche a aussi une fonction conseil auprès des parents et d'accompagnement dans l'aide à la séparation.

En dehors du diplôme d'éducateur de jeune enfant, les diplômes en vigueur aujourd'hui ne prépare pas à ce type de tâche, ils semblent inadaptés et leur pluralité sont source d'incompréhension et d'incohérence :

« Si les professionnels proviennent d'horizons si variés, chacun pense détenir la vérité et les moyens d'assurer la qualité de l'accueil ou de l'éducation. Il n'en est rien ! Seul un corps professionnel de spécialistes de l'accueil éducatif des jeunes enfants aura la capacité d'unifier et de créer des ponts entre les établissements existants. Mais pour cela il faut que ce corps professionnel soit reconnu, que la formation soit sérieuse (formation en développement de l'enfant, en psychopédagogie du jeune enfant, en relation et communication avec les parents, en activités ludiques spécifiques pour les plus jeunes, en observation, en organisation des espaces/temps, en suivi des apprentissages et des rythmes des jeunes enfants, en diététique, en hygiène et sécurité, en construction de projet social, éducatif et pédagogique, en approche juridique). D'une durée de dix-huit mois minimum (avec une alternance théorique et pratique, suivie d'une formation continue) cette formation sera accessible à tous ceux qui en ont les capacités et sera validée par un examen. Il faut que les connaissances et compétences non seulement soient validées par un diplôme mais aussi qu'elles s'établissent à partir d'un référentiel métier et débouchent sur de véritables postes d'intervention auprès des jeunes enfants, quel que soit le type d'accueil. »39

* 37 Julie MICHEAU, Éric MOLIÈRE et Sophie OHNHEISER avec la collaboration de Joëlle CHAZAL (2010 ) « Les modes d'organisations des crèches collectives et les métiers de la petite enfance »  Plein-Sens, (DREES)  N° 732

* 38 S.ODENA (Octobre 2009) « Les professions et leur coordination dans les établissements d'accueil collectifs du jeune enfant :

une hétérogénéité source de tensions au sein des équipes » CAF DOSSIER D'ETUDE N° 121

* 39 RAMEAU LAURENCE ET DUVAL PHILIPPE (2010) « Accueil de la petite enfance pour une cohérence éducative »-in Parick ben

Soussan, le livre noir de l'accueil de la petite enfance, ERES « 1001 bébés » p 135 -175

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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore