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La gestion durable de la filière cacao dans la région du centre du Cameroun : le cas du bassin de production de la Lékié.

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par Dieudonné MBARGA
Intitut des Relations Internationales duCameroun-IRIC/Yaoundé 2 - Master 2 « Coopération internationale, Action humanitaire et Développement Durable »  2011
  

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Section 2 : Les facteurs exogènes de blocage de la gestion durable de la cacaoculture dans la Lékié

Les facteurs exogènes à la gestion non durable de la cacaoculture se définissent comme étant l'ensemble des dynamiques découlant de l'environnement international et qui enfreignent l'épanouissement et l'essor de la cacaoculture et du producteur de cacao au plan national et notamment de la Lékié.

Le Cameroun est membre de l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC), et à ce titre, est partie à l'Accord sur l'agriculture et les produits agricoles, signé à Marrakech en 1994 et entré en vigueur en 199532(*). Il est de ce fait totalement intégré dans l'environnement commercial international dont l'analyse nous révèle des éléments à la fois idéologiques et pratiques défavorables à l'émancipation locale de l'économie cacaoyère. Eléments dont la bonne compréhension découle de la présentation des controverses de l'accord de l'OMC sur l'agriculture et les produits agricoles à l'endroit des pays sous-développés (paragraphe1) et la concurrence déloyale des grandes puissances agro-industrielles ainsi que la problématique de la pratique des prix (paragraphe 2).

Paragraphe 1: Présentation des controverses de l'accord de l'OMC sur l'agriculture et les produits agricoles à l'endroit des Pays en Voie de Développement

Le Cameroun, au sein de l'OMC, a le statut de Pays Moins Avancé (PMA) et fait ainsi partie de la catégorie globale des Pays en Voie de Développement (PVD).

L'accord de l'OMC nourrit sommairement comme ambitions, l'élimination progressive des barrières douanières, une réduction des soutiens internes à l'agriculture et la suppression des subventions à l'exportation. Ce sont les ambitions sus-évoquées qui sont, à l'analyse et ce, à bien des égards, porteuses d'entraves au bien-être agricole des Etats africains de manière générale, du Cameroun en particulier.

Point 1 : La problématique de l'élimination progressive des barrières douanières

L'élimination progressive des barrières douanières elle est commandée par la libéralisation des échanges prônée par l'OMC. Elle indique une amélioration de l'accès au marché mais implique cependant une perte importante des recettes douanières pourtant indispensables au financement du budget de l'Etat, en plus de l'ouverture des frontières visant à favoriser la promotion de la concurrence sur les marchés nationaux et internationaux.

Or un examen attentif de ce dernier aspect révèle que, en l'état actuel de leur niveau global de développement, les Pays en Voie de Développement d'Afrique ne sont pas suffisamment outillés tant en termes de connaissances, de technologies que de flux financiers pour faire face à la concurrence des pays développés sur leur propre territoire. Ce qui a pour conséquence la forte inondation de leurs marchés par les produits des Etats les plus industrialisés, traduisant la volonté réelle de maintenir toujours les pays du tiers-monde dans le giron du sous-développement. A ce propos, la concurrence outrancière que subit notre chocolat «national« (Chococam) est suffisamment illustrative.

Point 2 : Les effets néfastes de la réduction des soutiens internes à l'agriculture et la suppression des subventions à l'exportation

La réduction des soutiens internes à l'agriculture et la suppression des subventions à l'exportation sont à bien des égards corrélatives à l'élimination progressive des barrières douanières et la réduction de leur tarifs dans la mesure où elles entrainent mécaniquement une diminutions des recettes budgétaires des PMA dans lesquelles les droits de douanes peuvent représenter une part importantes allant parfois de 10 à 30/100 comme c'est le cas pour le Cameroun.

Connaissant le contexte socio-économique de nos Etats : paupérisation globale des populations, insuffisance alimentaire, lourd endettement (...) ; la formulation suffisamment évocative de la réduction des soutiens internes à l'agriculture et la suppression des subventions à l'exportation les fait clairement apparaitre sous le prisme de mesures discriminatoires voire, éliminatoires à l'émergence agricole de l'Afrique car comme l'a problématisé JANIN Pierre dans son article, que peut vraiment un planteur en Afrique en général et au Cameroun en particulier sans le soutien global de l'Etat ? La réponse à cette interrogation semble sans ambages être : « normalement, rien du tout mais au mieux, pas grand chose33(*)». De plus, quand bien même les pays en développement se plient au respect de ces mesures, les pays riches semblent littéralement les contourner.

* 32 The Uruguay Round agreement on agriculture and processed agricultural products, OCDE, Paris, 1997, impact of the reform process in agriculture on LDC and net food-importing development countries.

* 33 M. BILANA, Retraité et cacaoculteur à la Lékié, entretien du O3 novembre 2012

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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore