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La gestion durable de la filière cacao dans la région du centre du Cameroun : le cas du bassin de production de la Lékié.

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par Dieudonné MBARGA
Intitut des Relations Internationales duCameroun-IRIC/Yaoundé 2 - Master 2 « Coopération internationale, Action humanitaire et Développement Durable »  2011
  

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INTRODUCTION GENERALE

CONTEXTE ET JUSTIFICATION

Tout dans le profil géophysique du Cameroun1(*) dresse, au final, le portrait d'un pays à vocation agricole. Les 3/4 du territoire se trouvent en effet à l'intérieur de la fameuse zone équatoriale africaine couverte de forêt dense abondamment arrosée de précipitations fréquentes. Elle est traversée par de nombreux cours d'eau (le Nyong, la Sanaga, le Ntem, le Mbam, la Sanaga, la Boumba, la Ngoko...). Même dans la zone soudano-sahélienne, des cours d'eau généreux (la Bénoué, le Logone, le Chari...) arrosent à suffisance les territoires traversés.

L'on observe aussi une variété de climats, des sols et des paysages où alternent montagnes (Le Mont Cameroun est un volcan actif),vallées, falaises, plaines et plateaux, forêts et savanes. Ceci prédispose avantageusement le pays à une diversité de choix et à un large éventail d'options pour l'agriculture, dont il a fait le moteur de son développement.

Souveraine et généreuse, la nature a fait converger en ce pays de 475 000 km2 et 20 millions d'habitants, de nombreux facteurs propices aux pratiques d'une activité agricole riche et porteuse de prospérité. L'on comprend, dès lors, pourquoi le choix de l'agriculture a pu s'imposer, sans difficulté, aux autorités du pays dès avant l'indépendance ; et pourquoi il a été réaffirmé depuis lors au fil des années par les plus hauts responsables de l'Etat, qui ne cessent de réitérer leur détermination résolue, de faire du secteur agricole le poumon de l'activité économique nationale. A ce sujet, dans son ouvrage de référence, Pour le libéralisme communautaire, le Président Paul BIYA souligne avec force : « L'agriculture priorité de nos priorités, conserve sa place centrale dans notre stratégie de développement, car nous ne perdons pas de vue que quatre-vingt pour cent de nos populations vivent encore dans les campagnes »2(*).

De manière chiffrée, le secteur agricole occupe 60% de la population active. Il contribue à hauteur de 40% au PIB et participe pour 15% aux recettes de l'Etat.

Structuré depuis l'époque coloniale en agriculture de traite destinée à l'exportation et donc, pourvoyeuse de revenus importants ; et celle vivrière destinée majoritairement à l'autosuffisance alimentaire, le secteur agricole camerounais est porté par plusieurs filières au rang desquelles le cacao occupe une place de choix. Car sur les près de 40% de contribution que fournit le secteur agricole au PIB national, le cacao seul participe à hauteur de 13%, ce qui représente 25% en valeur totale des exportations.

Avec à peu près 300 000 hectares de vergers cacao sur son territoire et une production annuelle de 220 000 tonnes en 2011, le Cameroun reste le cinquième pays producteur mondial de cacao pour une valeur de 5,6 % de la production mondiale. On y dénombre une population globale de 600 000 producteurs de cacao. Cette activité fait vivre directement et indirectement 6 à 8 millions de personnes, selon les statistiques officielles de l'Etat du Cameroun rapportées par le MINEPAT dans le Document de Stratégie de la Croissance et de l'Emploi en 2009. Le cours mondial du cacao oscille entre 700 et 1400 frs CFA depuis 2005.

Plante d'origine latino américaine, scientifiquement appelée théobroma cacao, le cacaoyer fut introduit dès le 15ème siècle en Europe par les Espagnols, qui arrivaient alors du Mexique3(*). Le cacao ne s'implante au Cameroun que dans les dernières années du 19ème siècle (en 1887), en même temps que se développait la colonisation allemande à l'aune de la politique des grandes plantations. Les premières cabosses furent importées en 1892 et les premières plantations voient le jour sur les pentes du mont Cameroun.

A cette époque, la cacaoculture était une activité très encadrée et contrôlée. Pour l'exercer, des certificats et des autorisations spécifiques étaient exigés au préalable. Le transfert des fèves hors des localités des plantations était strictement interdit aux travailleurs nationaux, sous peine de sanctions exemplaires. Ce n'est alors que de manière tout à fait illégale, notamment par vol et à leurs risques et périls, que les travailleurs camerounais desdites plantations réussiront à dérober quelques fèves aux fins d'introduire la cacao culture dans leurs villages d'origine.

Il faudra attendre les années 1924-1925 pour voir la culture du cacao se propager en milieu camerounais, encouragée (et parfois imposée) par la nouvelle administration coloniale franco-britannique. Une fois devenu souverain du fait de son accession à l'indépendance en 1960, le jeune Etat veillera à soutenir et promouvoir l'engouement pour cette activité par le biais de sa politique de plans quinquennaux de développement qu'il initie de 1961 à 1985.

La cacaoculture au Cameroun se localise dans les régions du Sud-ouest, de l'Ouest, du Littoral, du Centre, du Sud et de l'Est qui, du fait de leurs potentialités géophysiques favorables à cette culture, constituent ainsi les bassins nationaux de production.

La Région du Centre4(*) est, au regard des statistiques officielles du MINCOMMERCE, MINEPAT et MINADER, le premier bassin de production au plan national pour une valeur d'environ 50 % de la production nationale : le département du Mbam et Kim viendrait en tête, suivi de celui de la Lékié.

Le département de la Lékié5(*) sur lequel se focalise notre étude, a pour chef-lieu Monatélé. Il est situé à l'ouest de la région du centre ; à peu près au Nord du 4è parallèle de l'équateur.

Ce département s'étale sur une superficie de 2989 Km2 et comporte environ 700 villages et 08 arrondissements, à savoir Obala, Batchenga, Elig-Mfomo, Evodoula, Monatélé, Okola, Sa'à et Lobo. Sa population dynamique, d'environ 500 000 habitants, se caractérise par sa sédentarisation et une occupation optimale de l'espace, ce qui se traduit par une des plus fortes densités du pays (environ 100 à 500 hbts/km2).

Le département de la Lékié est traversé par plusieurs cours d'eau, dont le fleuve Sanaga au nord, qui sert non seulement de frontière avec le département du Mbam, mais contribue en plus à conforter et diversifier l'économie locale en en faisant à la fois le principal bassin de production du sable pour les bâtiments et travaux publics du pays et un important pôle de production de denrées alimentaires (tomates, bananes-plantains, poissons d'eau douce ...).

A coté de ce fleuve mythique, on relève également la présence d'autres cours d'eau, à l'instar de la Lékié qui donne d'ailleurs son nom à ce département, l'Afamba, Ngobo...

Les sols, rouges et jaunes, riches en fer, reçoivent une moyenne de 1.300 à 1.500 millimètres de précipitations annuelles. Ce qui conforte la vocation agricole de ce département.

A l'heure de la relance de la filière cacao, initiée depuis 2005 par le Ministère de l'Agriculture et du Développement Rural et conduite par la Société de Développement du Cacao (SODECAO), le département de la Lékié avec une population agricole à 95 %, selon les propos de M. Jérôme MVONDO, Directeur Général de la SODECAO, « est une chance pour le cacao ». C'est la base sur laquelle va reposer la nouvelle et très ambitieuse politique de relance sus évoquée, d'où l'intérêt de notre thématique.

* 1 Figure 3 : Carte du Cameroun, en Annexes, P.71

* 2 BIYA Paul, Pour le libéralisme communautaire, Pierre Marcel- FAVRE, 1986, P.65

* 3 CHAMPAUD J., l'économie cacaoyère du Cameroun, cah ORSTOM, ser. Hum., III, 3-1966

* 4 Figure 4 : Carte de la Région du centre et ses départements, en Annexes, P.71

* 5 Figure 5 : Carte du Département de la Lékié, en Annexe, P71

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"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway