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Transformer les ressources naturelles de la R.D.C. en un levier de la croissance économique durable: quelle politique? quelle gestion?

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par Baudouin-ephraim KINENKINDA MALAMBWE
Université protestante au Congo - ECONOMIE MONETAIRE 2015
  

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CONCLUSION

1. Synthèse de l'étude

De façon laconique à tout ce qui précède, outre l'introduction et la conclusion, notre travail a été découpé en quatre chapitres. . Le premier a porté sur la contribution des ressources naturelles à la croissance économique, le deuxième a fait un aperçu à l'état de la situation des ressources dans l'économie congolaise, le troisième était consacré aux performances de la politique économique applicable aux ressources naturelles et enfin, le quatrième a fait le traitement de l'application de la norme ITIE pour une croissance économique durable pour le période 2004-2014.

2. Principaux résultats

Les résultats que nous avons obtenus sont en relief avec la problématique de notre étude, dévoilée à travers trois différentes préoccupations sous-jacentes :

? Quel est l'impact de l'expansion des ressources minières sur l'économie congolaise ? ? Sous quelle condition les ressources naturelles peuvent booster l'économie du pays ?

? Le boom dans un secteur économique constitue-t-il toujours un goulot d'étranglement pour la croissance des autres ?

Il sied de rappeler que l'interprétation de ces résultats n'a de l'intérêt que lorsqu'elle est en mesure d'affirmer ou d'infirmer les hypothèses émises, ci-après, au début de notre étude:

? Hypothèse 1/ L'expansion de ressources minières, dans un pays en développement tel que la RDC, produirait des effets pervers dans l'économie du pays qui se traduirait par la contraction des secteurs produisant des biens échangeables en dehors du secteur en boom et le développement des secteurs produisant des biens non échangeables qui, pour l'essentiel, approvisionne les résidents intérieurs.

L'expansion de ressources minières, dans un pays en développement tel que la RDC, ne produit pas nécessairement des effets pervers dans l'économie. L'antithèse de la malédiction de l'abondance de ressources naturelles justifie l'échec vérifiable de la thèse pessimiste à travers l'économie des pays en développement tels que l'Indonésie, le

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Botswana, le Ghana, la Timor-Leste, la Thaïlande, le Chili etc. Cela pour plusieurs raisons notamment le renforcement de la transparence et de la gouvernance à la fois dans les industries extractives minières et dans la gestion des entreprises publiques, le renforcement du cadre légal et règlementaire du secteur pétrolier, la diversification de leurs économies, etc.

? Hypothèse 2/ l'exploitation des ressources naturelles se base sur la théorie de l'échange international basé sur les avantages comparatifs, d'où la politique industrielle forte, une politique d'éducation basée sur le capital humain en vue d'une main d'oeuvre qualifiée pour une finalité de la bonne gouvernance par le biais de la transparence et de la démocratie.

L'impact des ressources naturelles sur la croissance est soit négatif ou pas d'impact. En effet, les résultats, nous renvoie à la théorie de Mankiw et al. (1992).l'explication pour le cas de la R.D.Congo diffère, alors les résultats renseignent que :

? Le capital humain influence positivement le taux de croissance du PIB réel par habitant à travers l'espérance de vie, c'est-à-dire plus on vit longtemps, plus la croissance augmente.

? Le capital physique influence négativement le taux de croissance du PIB réel, l'investissement en R.D.Congo (les infrastructures de santé, routières, etc.) est financé par les ressources minières, faisant partie des facteurs contributifs de croissance d'où l'augmentation des investissements entrainent vers le bas la croissance du PIB réel. Les raisons possibles à cet effet sont entre autre : un enseignement médiocre, un système scolaire inadapté aux besoins économique du pays, inadéquation entre formation et emploi.de plus, la rémunération du facteur travail ne laisse à désirer.

? Le capital naturel (agriculture) et le service, l'industrie et commerce qui permettent la diversification de l'économie impactent positivement la croissance. Mais le niveau souhaité pour une croissance économique plus diversifiée en R.D.Congo n'est pas encore atteint.

? Hypothèse 3/ Une opportunité, une aubaine pour un développement harmonieux et durable pour les pays exportateurs de matières premières, finit par être un couteau à double tranchant, car les recettes dégagées de

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l'exploitation affectent négativement les structures de l'économie à travers certains secteurs de la production et de même que la distribution de revenus.

Les exportations du pays reposent essentiellement sur les ressources naturelles à l'état brut à faible quantité. Les recettes tirées de ces exportations sont insuffisantes pour maintenir à un niveau satisfaisant la croissance économique. Il appert de l'expérience de certains pays que l'abondance en ressources naturelles s'est transformé en une bénédiction (antithèse de la thèse pessimiste). A titre exemplatif, nous pouvons énumérer les pays suivants :

? La Norvège : c'est l'exemple le plus pertinent car elle figure le 1er dans le classement des pays à IDH élevé [Rapport national sur le développement humain, PNUD, 2013] ;

? Le Botswana : jadis il était le 2ème pays plus pauvre au monde après le Bangladesh [DUNNING, Août 2005] ;

? L'Indonésie, le Brésil, la Malaisie, la Libye, le Chili et l'Oman sont autant d'exemples qui matérialisent qu'une aubaine pour un développement harmonieux et durable pour les pays exportateurs de matières premières (en particulier, les ressources naturelles) n'affectent pas toujours négativement les structures de l'économie. Surtout, si cette aubaine est alloué aux secteurs productifs ou traditionnels de l'économie afin d'amener le pays vers le sentier de croissance.

3. Suggestions

3.1 Suggestions spécifiques (par rapport aux résultats de l'étude)

Dans le souci d'être plus pratique et réaliste au regard des résultats de notre étude, nous pouvons suggérer les recommandations suivantes au vue de la situation socio-économique de la RDC. Il importe cependant de préciser que des vifs débats sont organisés autour de la conception et de la mise en oeuvre des mesures de politique économique. Nombreux soutiennent que les responsables politiques doivent utiliser des politiques conjoncturelles : politiques budgétaire et monétaire pour stabiliser l'économie

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à court terme et l'engager sur le sentier de la croissance. D'autres par contre estiment qu'ils doivent opter prudemment pour les politiques structurelles.

En se référant à la théorie de la décomposition des revenus de Bourguignon32, nous suggérons que l'effet de croissance soit accompagné d'un effet de distribution. Car le mix de ces deux effets devrait conduire à un plus grand effet sur le niveau de vie. Les programmes de développement à mettre en exécution doivent rechercher à la fois un accroissement du revenu individuel (revenu per capita) et une bonne répartition du produit de l'économie entre les différentes couches de la population [Nshue, 2012].

Le taux de chômage en 2012 bien qu'amélioré demeure élevé environ 54%. Ceci est dû notamment à la faible qualification de ceux qui sont à la recherche d'un travail face aux exigences professionnelles, techniques et intellectuelles élevées des demandeurs d'emploi. Il est certes difficile d'atteindre l'idéal d'employer toute la population active néanmoins les politiques de relance d'obédience keynésienne ou classique permettent de créer l'emploi et de se rapprocher du taux de chômage naturel(NRU33). Partant d'une bonne gouvernance de nature à favoriser l'épargne nationale par l'accroissement du revenu par tête, les investissements par l'assainissement du climat des affaires et renforcement des conditions sécuritaires ; relancer les secteurs productifs à même d'accroitre la demande de travail, réduire favorablement les charges sociales des firmes (privées particulièrement) ; allouer des ressources suffisantes à la recherche ( c'est-à-dire investir plus dans la formation du capital humain) en vue d'une main d'oeuvre, qualifiée et adaptée à l'évolution technologique, capable de répondre aux attentes des demandeurs d'emploi

3.2 Suggestions générales

La rareté relative des facteurs de production contribue à un faible niveau de revenu par tête, empêchant ces pays de tirer parti des économies d'échelle dont bénéficient les pays riches (Grugman P., Maurice O. ,2009). Et souvent cette insuffisance des facteurs de production n'est qu'un symptôme et cache des maux plus profonds. L'instabilité politique, la faible protection des droits de propriété et les politiques économiques

32 Bourguignon, F., The growth elasticity of poverty Reduction in Eicher, Cambridge, the MIT Press, 2003

33 NRU : Naturel Rate Unemployment. C'est le taux de chômage naturel (en français) fixé à 5%.

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inadaptées découragent l'investissement en capital et en connaissances, ce qui réduit l'efficacité du système économique ; nous suggérons :

? La politique industrielle active : il s'agit d'une politique visant, au niveau national et provincial, l'investissement dans la recherche et développement (R&D) pour accroître la productivité du secteur de la plantation, promotion de nouvelles industries de l'agriculture, la fabrication de biens et les services, avec comme résultat la diversification économique [Zeufack A., 2013] ;

? La transparence : il s'agit de renforcer la transparence dans la gestion des ressources naturelles et dans la gestion des finances publiques. Cette recommandation a été formulée au Forum économique international de Kinshasa sur la croissance et la gouvernance. Les ressources naturelles présentent des opportunités pour un développement accéléré.

? La poursuite des reformes de gouvernance : il s'agit non seulement de renforcer la gouvernance dans les industries extractives minières, dans la gestion des entreprises publiques mais aussi dans le mécanisme de transparence et de redevabilité dans la gestion des ressources naturelles. Par conséquent, envisager la transition prudente vers un contenu local et une valeur ajoutée plus élevées dans l'industrie minière.

4. Perspectives

Il va sans dire que ce travail de dure labeur, fruit d'une intense fouille dans divers ouvrages, nous a permis à concilier différentes théories économiques étudiées à son application pour le cas de la RDC. Ainsi, nous pensons avoir ouvert une nouvelle piste de recherche axée sur une régulation tant par anticipation que par alerte des « maux économiques » susceptibles de tirer l'économie congolaise vers le bas.

5. Epilogue

Enfin, en élaborant cette étude, nous n'avions ni ambition ni prétention d'offrir à la science une oeuvre parfaite ou complète. Notre modeste étude étant une oeuvre humaine, quelques omissions, erreurs involontaires de forme ou de fond seront certainement relevées pour lesquelles nous implorons votre indulgence tout en demeurant attentif à vos remarques et critiques constructives.

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"Il existe une chose plus puissante que toutes les armées du monde, c'est une idée dont l'heure est venue"   Victor Hugo