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Mutations et devenir des paysanneries de l'opération Yabassi Bafang.

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par Basile TENE
Université de Yaoundé - Maîtrise 1 2016
  

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B- UNE ZONE PRESQUE VIDE JOUXTANT LE PAYS BAMILÉKÉ SURPEUPLÉ

Les départements du Cameroun sont inégalement peuplés. Parmi ceux qui le sont moins, on cite souvent le Nkam avec 41,143 habitants, tandis que le département du Diamaré en compte 386569. Lorsqu'il s'agit des départements où 1 'émigration est forte, le Nkam est encore cité à côté du Ndé. Cette situation montre à quel point le département du Nkam est sous-peuplé, et se vide progressivement de sa population.

Le Nord du Nkam, qui est le principal foyer de peuplement de la région, n'a qu'une population clairsemée. Ainsi, pour la région de Nkondjock, le recensement de 1966/67 dénombre 4164 habitants pour les Diboms 8 , soit une densité de 2 L, 4 habitants/km2; 5,7 pour l'ensemble du département du Nkam, densité somme toute faible au regard de la densité moyenne du Cameroun en 1970 (12,2 habitants/km2 ) .

8 Les Diboms et le Mbang sont les principales tribus autochtones de la région de Nkondjock ; in ORSTOM,
Dictionnaire des villages du Nkam, Yaoundé, 1970

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Les études réalisées dans le cadre du projet de colonisation de la région de Nkondjock, fournissent aussi des densités faibles sur les M'bang (3 habitants/km). Le gouvernement a donc inscrit dans 1'ordre de ses préoccupations, d'organiser autant que faire se peut, 1 ' émigration Bamiléké vers une zone sous-peuplée proche des zones de départ et dans 1aquel1e les risques de friction avec les populations autochtones sont faibles. Le Nkam est tout à fait indiqué pour répondre à ces exigences, mais encore faut-il créer une voie d'accès à l'intérieur de cette région. Ainsi les immigrants Bamiléké, désireux de s'installer dans la zone de 1'Opération, ont moins d'une centaine de kilomètres à franchir. C'est cette proximité qui explique à priori l'imposant effectif des Bamiléké dans la région. Dans ce transfert de population de 1'Ouest vers le Nkam, la distance n'est pas un obstacle d'envergure.

C- UN ORGANISME D'ENCADREMENT DES IMMIGRANTS.

Jusqu'en 1963, la région de Nkondjock est totalement enclavée ; car aucune route ne la traverse. 11 est décidé, de créer une route reliant Yabassi à Bafang, et d'échelonner les zones de repeuplement le long de cette voie.

En 1965 les travaux routiers commencent, puis suit l'installation des pionniers en 1966. En mettant en exécution ce projet, 1 'objectif du gouvernement est double :

? Résoudre ne serait-ce que partiellement, le problème aigu de la surpopulation du pays bamiléké, en installant des agriculteurs provenant de cette région dans le département sous-peuplé du Nkam, immédiatement voisin.

? Entreprendre grâce à cette colonisation rurale, le développement du département du Nkam, gui est depuis 50 ans, économiquement en voie de régression.

C-1. L'arrivée dos premiers immigrants

Dans cette région presque vide d'hommes, convaincre les premières personnes à s'y installer ne sera pas facile. Pour faire aboutir cette implantation humaine, le gouvernement a obligé les gardes civiques chargés de la pacification de la région à y rester. Ces gardes civiques au nombre de 17(9) tous en tenue et possédant des armes à feu, doivent d'abord assurer une zone tampon entre l'Opération et le département du Ndé, où sévit encore la guérilla. Ces derniers, avec l'arrivée do 72 autres personnes, se convertissent à l'agriculture et créent les premiers villages (N'jingang et Ngoman) en Janvier 1966. En 1970 on compte 1155 recru s dans 11

9 Source : enquête personnelle : parmi ces gardes civiques il ne reste plus sur place que 6. Les uns ont déserté par la suite, d'autres sont morts

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villages. Pour encourager 1'immigration et encadrer les populations, une société de développement est créée par le gouvernement camerounais. Ainsi, les pionniers qui débarquent dans la région ne sont pas des laissés-pour comptes.

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault