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Mutations et devenir des paysanneries de l'opération Yabassi Bafang.

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par Basile TENE
Université de Yaoundé - Maîtrise 1 2016
  

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PREMIÈRE PARTIE :

L'OPÉRATION YABASSI-BAFANG 22 ANS APRÈS SON LANCEMENT

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L'implantation d'une population sur un territoire donné est souvent le résultat d ' un processus de conquête militaire ou d'une simple recherche pacifique d'un espace vital plus large. Dans un cas comme dans 1'autre, le hasard et la spontanéité soutendent 1'émigration, à moins qu'une autorité soucieuse de précision et d'organisation, ne décide de réaliser une oeuvre solide et durable visant non seulement à subvenir aux besoins quotidiens des populations, mais encore à améliorer 1 ' économie générale de la nation. Tel est le cas de
· Opération Yabassi-Bafang, une opération intégrée de colonisation agricole organisée par les autorités camerounaises.

L'idée de cette opération a pris corps en 1963, après plusieurs tractations entre le gouvernement et le PNUD. Une requête est adressée à ce dernier en vue d'obtenir l'assistance financière pour la réalisation des études et 1' établissement d 'une planification nécessaire à la réussite de cette entreprise de colonisation rurale.

En 1964, l'Opération débute par des études préliminaires sur les possibilités d'organisation d'une immigration en zone forestière. Compte tenu de l'enclavement ; aigu de la région, il faut relier par route Yabassi à Bafang, et: en 1965, commencent les premiers travaux routiers. Cette colonisation agricole conduite par la SCET-COOP, va connaître l'installation des premiers pionniers en 1966. Dès lors, la région de Nkondjock va être sujette à de profondes mutations socio-économique à tel point que 1 ' évaluation de l'Opération en 1988 présentera un bilan mitigé, mais nettement positif. Un tel succès ne peut se réaliser que grâce à l'adéquation entre les objectifs du projet le choix de la région.

CHAPITRE I

UNE ZONE FAVORABLE À L'IMPLANTATION DES IMMIGRANTS

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A- LES ATOUTS DU MILIEU PHYSIQUE.

La carte topographique (Ndikiniméki 4c) qui couvre partiellement la région de l'Opération Yabassi-Bafang, ne comporte pas de courbes de niveau sur toute sa surface; en plus, certains documents7, qui font l'état du milieu physique de la région, ne présentent le relief de façon sommaire.

Ainsi la zone de l'opération Yabassi -Bafang, située au Sud des hauts plateaux de l'Ouest est délimitée au Nord par la courbe 1000 m. Les altitudes varient entre 991 m en bordure du plateau de l'Ouest, 550 mètres autour de Nkondjock, et 324 m vers Mandia; soit une altitude moyenne de 600 m. Le relief, très morcelé par des vallées étroites et taillée ; de petits sommets polyconvexes où les pentes supérieures à 25% ne sont pas rares; surtout aux abords des hauts plateaux. Relief cependant moins accidenté par rapport aux hauts plateaux de l'Ouest dont les altitudes cumulent parfois à 2000 mètres. Au fait de cette proximité, la région de l 'Opération subit des influences climatiques de ces derniers.

Le climat se caractérise par une chaleur constante (27° C), une humidité élevée et; plus de 9 mois pluvieux par an. Ceci permet un large éventail de cultures sous pluie. Le calendrier agricole peut s'étaler sur toute l'année permettant aux immigrants d'adapter certaines de leurs cultures d'origine, sans tenir compte des exigences des sols.

Les sols de la zone de l'opération sont dans l'ensemble sablonneux, reposant pour la plupart sur du gneiss peu fertile et convenant à certaines cultures. Toutefois, on y rencontre de façon dispersée, des sols sur des roches éruptives récentes, se présentant sous forme de plateaux basaltiques (Sohock, Nkondjock, Ndockban). Les possibilités culturales sont diverses au regard de la variété des sols et de l'étendue de la zone. Ainsi peut-on y pratiquer les cultures des tubercules exigeantes, (macabo, taro), des bananiers plantains, les arbres fruitiers et quelques céréales (maïs, haricot).

7 Opération Yabassi-Bafang : requête présenté au PNUD janvier 1968.

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La végétation dominante est la forêt dense; elle couvre pratiquement toute la région do Nkondjock et regorge plusieurs essences d'arbres. L'importance de ce bois dans la construction comme dans la menuiserie et l'ébénisterie n'est plus à démontrer. Sous cette végétation dense et continue, règne une faune abondante. De par leur nature et leur taille, on y rencontre des oiseaux divers, les rongeurs de toutes sortes, les reptiles et surtout plusieurs espèces de singes. Dans ce sens, La traduction du nom Nkondjock est significative à plus d'un titre : " village des éléphants". D'autres noms dans la région font toujours référence aux animaux, tel Nkongmalang qui signifie "village des caméléons".

Sur le plan géologique, le socle granito-gneissique affleure sur une grande partie de la région. Au cours de 1 'Histoire, ce socle a subi une tectonique cassante, c'est ce qui explique les fractures. Le réseau hydrographique emprunte par secteur ces failles. La région est limitée à 1'Est par le fleuve Makombé et à l'Ouest par le Nkam. Ceci nous permet d'affirmer que la région est bien drainée. Le milieu physique de 1 'Opération Yabassi-Bafang est donc loin d'atteindre le degré de répulsion que 1'on laisse croire.

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius