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Analyse des déterminants de la diversification des produits dans les IMF de la ville de Goma

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par René MUSHAMUKA CHIZA
ISIG-Goma - Licence 2013
  

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I.1.2.3. Les principaux produits en microfinance

I.1.2.3.1. Le microcrédit

Le microcrédit fait référence à un petit prêt ayant pour bénéficiaires des non-salariés offrant peu, ou pas de garanties. Il est fourni par des institutions officiellement enregistrées. Les bénéficiaires n'offrant pas de garanties, n'ayant ni emploi stable ni historique bancaire, ne remplissent pas les conditions minimales pour avoir accès aux services bancaires traditionnels. Le microcrédit est une partie de la microfinance, qui est une prestation offerte par une large variété de services financiers aux personnes avec peu de ressources économiques.

Les bénéficiaires du prêt peuvent être pauvres mais ils sont également fiers, honnêtes, et très travailleurs. Un grand nombre de bénéficiaires d'un premier prêt voudraient revenir pour bénéficier d'un second, par conséquent il est primordial pour eux de construire leur propre historique bancaire (lamicrofinance.org).

Le coeur des services fnanciers offerts par les IMF est en général le microcrédit à court terme (durée inférieure à douze mois). Ces micro-crédits sont octroyés avec des méthodologies diverses (Jean-Luc Perron & Dominique Weiss, 2011) :

a) Le crédit solidaire

Cette approche du crédit aux microentreprises, popularisée par ACCION International, a été lancée sur les vastes marchés urbains et les bidonvilles d'Amérique latine qui regorgeaient d'activités économiques informelles. Selon cette approche, un chargé de crédit ou promoteur se rend sur les marchés pour encourager les microentrepreneurs à former des groupes d'emprunteurs de trois à dix personnes qui se connaissent déjà, ont confiance les unes en les autres et souhaitent se porter garantes par rapport aux crédits de chacun. En prêtant à un petit groupe d'amis ou d'associés, les prêteurs des groupes de solidarité contournent les problèmes d'asymétrie de l'information - les membres du groupe supportent de façon implicite une partie des coûts de délivrance, puisqu'ils évaluent diligemment la santé des entreprises des autres membres.

Le premier crédit solidaire de la Grameenbank a un principe à la base très simple : Pour compenser l'absence de garantie matérielle, les emprunteurs se constituent en groupe de 5 personnes et se portent « caution solidaire » : si un des membres du groupe ne rembourse pas son crédit, les autres devront rembourser à sa place. La méthodologie de crédit solidaire mise au point à la fin des années soixante-dix et au début des années quatre-vingts est restée en vigueur dans la Grameebank jusqu'en 2001 (Sébastien BOYE, Jérémy HAJDENBERG & Christine POURSAT, 2007).

Grace aux succès opérationnels et médiatiques de la Grameen Bank, le crédit solidaire a servi de matrice à beaucoup de microcrédits dans le monde. Le produit a été bien évidemment adapté et transformé mais quelques principes de base restent généralement appliqués :

· Les montants de crédits octroyés restent limités ;

· Les prêts sont renouvelés avec des montants croissants ;

· La durée de crédit est courte, en général inférieure à 1 an. Cette durée est souvent adaptée à des prêts de montants faibles, destinés à de très petites activités ; c'est aussi une condition pour que le principe précédent de renouvellement croissant des prêts soit réellement efficace ;

· Les taux d'intérêt sont élevés, fréquemment supérieurs à 3% par mois ;

· Les remboursements sont fréquents et suivis avec rigueur ;

· La connaissance de l'emprunteur et de sa moralité compte plus que l'étude du dossier de prêt ;

· L'usage de crédit est généralement assez libre, en général, il sert à financer une activité productive et dans beaucoup de cas, le choix de l'usage du crédit est laissé à l'emprunteur ;

· L'institution de microfinance va vers ses clients (et non l'inverse) : La microfinance propose des services de proximité, marquant là aussi une vraie rupture avec les pratiques des banques. Les agents de crédit sont sillonnent les villages ou quartiers pour rencontrer les clients, les connaître, les suivre, parfois aussi pour débourser les crédits ou récupérer les échéances dues.

v Les avantages du crédit solidaire

Le crédit solidaire présente les avantages ci après :

· Des taux de remboursement proche de 100% à cause de la caution solidaire qui peut jouer à deux niveaux : à priori, sur la sélection des groupes, les membres d'une même communauté savent, mieux que n'importe quel agent de crédit, lesquels d'entre eux risquent de ne pas rembourser. A posteriori, en cas de difficulté d'un des membres, la pression sociale fait que chaque client rembourse bien car aucun des membres ne veut être celui qui pénalise les autres sans raison valide ;

· Le crédit solidaire permet de réduire les coûts de transaction, d'une part par la sélection des emprunteurs et d'autre part par la gestion et le suivi du prêt : gérer un groupe comme étant un seul « client » peut être plus simple et moins coûteux que de suivre des crédits individuels de chacun des membres de ce groupe ;

· La constitution de groupes de caution solidaire peut avoir enfin un rôle social positif, la solidarité face aux obligations de crédit peut permettre de créer des liens qui dépassent le cas du simple crédit

v Les limites et les risques du crédit solidaire

Opter à la méthodologie du crédit solidaire présente aussi des limites et risques comme décrit ci-dessous :

· L'instrumentalisation de la caution solidaire : Si la constitution de groupe est présentée comme une condition pour obtention du crédit et non la garantie du prêt sollicité, le risque est réel de voir des groupes se former par pure nécessité. Si la solidarité est fictive, les taux de remboursement risquent de s'effondrer aux premières difficultés ;

· L'éloignement du client par le fait que le crédit solidaire permet de gérer des groupes d'individus que des individus ;

· L'augmentation des coûts de transaction pour le client, la réduction des coûts de transaction pour l'IMF se fait en réalité au détriment des clients ;

· Le risque d'exclusion des plus vulnérables ;

· La difficulté d'accompagner le développement des clients, les clients bénéficient généralement du crédit dans un groupe solidaire, ceci pénalise les clients entrepreneurs en cas de dissolution du groupe.

b) Le crédit individuel

Par cette méthodologie individuelle, en général, les clients se déplacent dans des agences pour recevoir et rembourser leur crédit. Les montants en jeu sont plus importants, et nécessitent une analyse plus poussée des « cash-flows » des projets financés. Le plus souvent, des garanties sont demandées sur les actifs du client : bijoux, titre de propriété (sans forcément de valeur juridique), électroménager. Le microcrédit est en général bien adapté au financement de petites activités commerciales ou artisanales : achat d'un stock de marchandises, acquisition d'un petit équipement, financement du fonds de roulement. Le taux d'intérêt élevé du microcrédit est facilement absorbé par la marge commerciale dégagée (Jean-Luc Perron & Dominique Weiss, 2011).

Comme le font traditionnellement les banques, le microcrédit individuel décide d'accorder un prêt en évaluant la réputation de l'emprunteur, la garantie et la capacité de remboursement, mais il met l'accent sur des aspects distincts. Le premier facteur est la réputation de l'individu, suivi par la capacité de l'entreprise et du ménage à rembourser le prêt. La réputation d'un emprunteur potentiel est évaluée en interrogeant le voisinage, les clients de l'entreprise, ses fournisseurs et des personnes de premier plan au sein de la communauté. Les évaluations de prêt déterminent les flux de trésorerie de l'ensemble de l'unité économique familiale en partant du principe que les ménages à bas revenu disposent souvent de plusieurs sources de revenus pour assurer leur survie et réduire le risque. L'analyse des flux de trésorerie ne tient généralement pas compte de l'impact des capitaux empruntés sur les perspectives de rémunération du ménage (Moïse MUSOLE, 2014).

c) L'approche de la Grameen

La méthodologie Grameen est née au Bangladesh et a depuis lors a été reproduite, ou adaptée, dans de nombreux pays à travers le monde, à différents niveaux de réussite. Il s'agit en général d'un groupe de cinq femmes sélectionnées entre elles la quasi-totalité des emprunteurs de Grameen sont des femmes , associé à quatre ou cinq autres groupes du même village pour former un centre . Toutes les réunions ont lieu dans le village, dans la cour d'un des membres ou dans un centre communautaire. La structure du centre permet une efficacité accrue de l'agent de terrain, puisqu'elle lui permet de collecter l'épargne et les remboursements auprès de 25 à 30 personnes lors d'une réunion d'une heure ; l'IMF n'a aucun besoin de disposer d'une infrastructure physique dans la communauté.

d) Le groupe d'entraide

Les membres disposent d'un compte auprès d'une institution financière à part entière et non de la banque ; celle-ci ne traite pas directement avec eux. Pour pouvoir solliciter un prêt, un groupe d'entraide composé d'une vingtaine de membres. L'institution intermédiaire accomplit les mêmes fonctions que le système Grameen, mais en son nom propre, puisqu'il joue effectivement le rôle d'une microbanque menant l'ensemble des fonctions d'intermédiation associées à la mobilisation de l'épargne et au crédit. Les banques peuvent exiger de connaître les membres et imposer certaines conditions quant à l'utilisation qui sera faite des prêts accordés à l'institution intermédiaire, mais ce dernier est une institution financière autonome à part entière.

e) Les banques villageoises

La méthodologie de crédit couramment désignée par l'expression « banque villageoise» a été développée de manière indépendante au milieu des années 80 par la FINCA en Amérique latine, elle fonctionnait avec des groupes de 30 à 50 femmes qui assumaient des responsabilités d'intermédiation financière identiques à celles des groupes d'entraide en Inde à savoir la collecte de l'épargne régulière auprès des membres du groupe et l'octroi de prêts à ces derniers (où l'investissement des fonds via un autre mécanisme). Les banques villageoises pouvaient alors emprunter de l'argent auprès d'un organisme externe (généralement une ONG internationale), et re-prêter ces fonds aux membres du groupe. Dans ce modèle, il n'y a as de self-selection des membres, les membres ne se connaissent pas entre eux, les membrex eux-mêmes décident de l'affectation du crédit selon leur choix, les membres sont conjointement responsables du remboursement.

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille