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Les moyens d'existence des populations dans l'interzone réserve de biosphère du dja-parc national de Nki. Compatibilite ou incompatibilité avec les objectifs de conservation.

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par Claude Tatuebu Tagne
Université de Yaoundé I - Master  2012
  

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IV.2. Les projets d'exploitation minière.

Dans les différents sites d'exploitation minière, on va assister à la déforestation, à la pollution de l'eau de surface et de l'eau souterraine. L'exploitation entrainera le déplacement de la faune. Ces animaux seront exposés à la chasse et au braconnage. Il y aura une affluence massive des populations dans ces sites. Par exemple pour le site de Mbalam, les spéculations prévoient la création de 1000 emplois permanents et 3000 temporaires. Il y aura un afflux de plus de 20 000 immigrants qui bénéficient des effets induits par le développement de ce secteur. Tout ceci entrainera une croissance exponentielle de la population autour de ce site industriel. Toutes ces populations auront besoin de la nourriture et la viande. Selon Defo (2007a) depuis que la société Géovic a commencé la mise place de ses installations d'exploitation à Nkamouna, « on observe un afflux de la population dans la localité et une multiplication des points de vente du gibier préparé ». Toutes ces populations auront besoin des espaces pour pratiquer l'agriculture et mettront ainsi de vastes étendus de forêt en culture. A coté de ces populations attirées par l'industrie minière, les populations autochtones doivent augmenter aussi leurs superficies des espaces cultivés. Il y aura développement du vivrier

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marchand. Le risque de recrudescence du braconnage susceptible d'être encouragé par les employés de ces différents projets sera élevé.

Actuellement les animaux qui fuient les bruits des engins d'exploration minière iront s'installer ailleurs au risque d'être abattus par les populations locales. Dans les villages proches du site du gisement de fer (Yanebot, Bareko, Menkouom et Eta chefferie), les animaux (éléphant, gorille, chimpanzé, singe...) causent des dégâts sur les cultures vivrières des populations. Les chantiers miniers auront donc trop d'impacts sur ces différents sites : déforestation, risque de braconnage, développement du vivrier marchand, augmentation de la surface agricole...

IV.3. Les immigrants et la croissance naturelle de la population.

Avec le développement des différents projets évoqués plus haut, il y aura comme nous l'avons montré une importante immigration de la population dans la zone. Ceci favorisera l'augmentation de la population. Ajouté à la croissance naturelle de la population, les populations de ces sites feront face à plusieurs besoins supplémentaires. Les besoins en produits agricoles, fauniques, en bois de chauffe seront de plus en plus importants. Il y aura développement des activités commerciales, augmentation de la chasse et des champs. D'importantes quantités de bois seront coupées pour la cuisson des aliments. Dans l'ensemble, les nouveaux venus auront assez d'impacts négatifs sur cette forêt par rapport à sa gestion traditionnelle. Notre enquête réalisée auprès des populations des localités étudiées nous a permis d'avoir une idée sur le jugement qu'elles portent sur les immigrants dans leur village. Ces points de vue sont représentés à travers le graphique suivant.

22%

2%

76%

Oui Non

Sans avis

Source : Enquête de terrain, 2011.

Figure N°23: Point de vue des populations enquêtées sur l'impact des immigrants sur la conservation de l'interzone.

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D'après ce graphique,76 % des personnes enquêtées pensent que les nouveaux venus constituent une menace pour la conservation de l'interzone. Elles disent que ces nouveaux viennent exploiter et piller leurs ressources et rentrent dans leurs villages. Elles ajoutent que ce sont ces derniers qui fournissent armes et munitions aux populations locales pour le braconnage en contrepartie de l'argent, et parfois eux même font la chasse. Ceux qui pensent que ces immigrants ne constituent pas une menace représentent 22 %. Selon eux une bonne sensibilisation et la punition de ces étrangers peuvent changer leur comportement.

Dans ce milieu rural, la croissance démographique aura une pression de plus en plus accrue sur les ressources naturelles. PA'AH P. A. (2010) note qu' « on enregistre jusqu'à présent une forte affluence des chercheurs d'emplois dans la zone minière de Mbalam. Cette affluence des personnes a entrainé la promiscuité dans toutes les chefferies ainsi qu'une forte pression sur la faune sauvage qui est la seule source des protéines animales »20. Selon Durkheim, l'augmentation de la population n'est pas sans effets dommageables à l'environnement naturel. En effet, pour Durkheim, « tout accroissement dans le volume et dans la densité dynamique des sociétés, en rendant la vie sociale plus intense, en étendant l'horizon que chaque individu embrasse par sa pensée et emplit de son action, modifie profondément les conditions fondamentales de l'existence collective ».21

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