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Les moyens d'existence des populations dans l'interzone réserve de biosphère du dja-parc national de Nki. Compatibilite ou incompatibilité avec les objectifs de conservation.

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par Claude Tatuebu Tagne
Université de Yaoundé I - Master  2012
  

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CONCLUSION

Les populations qui vivent dans l'interzone Dja-parc national de Nki sont déjà assez informées du projet de conservation de leur zone. Cependant, elles craignent encore parce que au regard des autres projets visant la conservation des ressources naturelles, elles pensent qu'elles ne tireront pas profit de cet initiative de conservation. Les différents promoteurs de ce projet ont mis en place plusieurs moyens qui leur permettront de réussir la conservation. Certains de ces moyens à l'instar de la sensibilisation et du financement des projets incitent les populations locales à oeuvrer pour la conservation. Cette zone en conservation est entrain d'accueillir de nouvelles infrastructures et une immigration des populations à la recherche du travail qui entrainent une nouvelle dynamique pour ce massif forestier.

20 PA'AH P. A.(2010) Droits des communautés confrontées aux zones minières exclusives transfrontalières : cas des communautés riveraines des mines de fer et d'or de mbalam au Cameroun. P9

21 DURKHEIM, E., Les règles de la méthode sociologique, 13ème édition, Paris, PUF, 2007, p. 112.

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CONCLUSION GENERALE

La présente étude qui est intitulée « les moyens d'existence des populations dans l'interzone Réserve de Biosphère du Dja-parc national de Nki : compatibilité ou incompatibilité avec les objectifs de conservation », visait à identifier les différentes activités des populations de cette zone et de montrer leurs impacts sur la conservation. Pour cela nous avons posé la question de savoir si les activités menées par les populations dans l'interzone Réserve du Dja-parc national de Nki pour trouver leurs moyens d'existence sont compatibles avec les objectifs de conservation. L'objectif visé ici était d' « établir le niveau/degré de compatibilité-incompatibilité entre les activités humaines menées dans l'interzone Réserve du Dja -Parc national de Nki et les objectifs de conservation ». De manière particulière s'agissait pour nous de :

- Relever les facteurs naturels et socio-économiques qui favorisent le développement des activités dans l'interzone ;

- Caractériser les moyens d'existence des populations ;

- Analyser les différentes techniques avec lesquelles sont menées ces activités ;

- Mettre en perspective les activités menées et les stratégies de conservation.

Pour atteindre ces objectifs de recherche, nous avons formulé une hypothèse principale

qui stipule que « les activités menées dans l'interzone sont compatibles pour l'heure avec les objectifs de conservation étant donné que les densités humaines sont faibles ». Mais de façon spécifique nous avons considéré que :

- Le milieu naturel et les composantes socio-économiques actuels sont à l'origine de la richesse de cette zone dont la valorisation dépend des perspectives de l'acteur ou des acteurs concernés ;

- La chasse sous toutes ses formes y est prédominante et constitue la principale source de revenus ;

- Les différentes activités sont développées avec des outils rudimentaires et des techniques traditionnelles qui réduisent la pression sur la forêt ;

- L'accroissement démographique et la création de nouvelles infrastructures

stimulent une dynamique qui à long terme pourrait être néfaste pour la conservation.

Pour vérifier cette hypothèse nous avons adopté une démarche hypothético-déductive. La recherche documentaire et la collecte des donnés primaires sur le terrain nous ont permis d'obtenir les résultats suivants qui ressortent dans les différents chapitres.

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Le milieu physique offre des conditions favorables au développement de nombreuses activités humaines parmi lesquelles les activités agricoles qui constituent la principale occupation des enquêtés. Il regorge aussi des potentialités importantes pour le développement de la chasse, la collecte des PFNL et la pêche. Le petit commerce et l'artisanat y sont aussi pratiqués mais de façon négligeable. L'exploitation minière est en plein essor dans cette zone. Dans cette zone enclavée et peu peuplée, il existe donc de nombreux types de ressources (forêt, mines, PFNL, faune...) qui intéressent de nombreux acteurs avec des objectifs différents. Ces différents acteurs n'ont pas la même perception sur la valorisation des ressources de ce massif forestier. Pour les populations locales il faut exploiter ces ressources pour se nourrir et pour se développer ; pour les exploitants légaux et clandestins, il faut tirer profit de ces ressources et pour l'État et les ONG de conservation cette exploitation doit être faite de façon durable. Tout ceci contribue à confirmer notre hypothèse selon laquelle « le milieu naturel et les composantes socioéconomiques actuels sont à l'origine de la richesse de cette zone dont la valorisation dépend des perspectives de l'acteur ou des acteurs concernés.»

Par ailleurs, cette abondance des ressources est à l'origine du développement de nombreuses activités comme l'agriculture, la chasse, la récolte des PFNL, la pêche, l'artisanat,... Les populations tirent de ces activités des revenus assez considérables qui leur permettent d'assurer leur survie. L'enclavement, les faibles densités des populations et les difficultés de stockage des produits agricoles rendent difficile la commercialisation des produits agricoles. Cependant les produits de la chasse constituent la seule source de protéines animales des populations de notre zone d'étude. Ces produits sont sollicités aussi bien par les populations autochtones que celles venues des autres localités et des villes. Les revenus mensuels tirés de cette activité ont été estimées à 83 730 Fcfa. Comparé à ceux de l'agriculture qui s'élèvent à 75 910 Fcfa, la vente des produits de la chasse constitue la première source de revenus des populations de l'interzone. A travers cette dimension de la réalité sociale, se vérifie notre hypothèse selon laquelle « la chasse sous toutes ses formes y est prédominante et constitue la principale source de revenus.»

Sur la base des principaux critères de compatibilité et d'incompatibilité que nous avons établis, nous pouvons dire que ces différentes activités ne constituent pas pour le moment un handicap à la conservation de cette zone. En effet, 96 % des enquêtés conservent les arbres dans leurs champs, 74% ont une durée de jachère supérieur à 4 ans. 84% des chasseurs déclarent qu'ils utilisent le piège comme outil de chasse. Bien que certaines techniques comme le fusil, le câble d'acier et la pêche par empoisonnement ne soient pas compatibles avec la conservation, les techniques les plus utilisées sont de type traditionnel et

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le matériel est rudimentaire et primitif. Les faibles densités des populations, l'abondance des ressources et ces techniques traditionnelles réduisent les impacts de ces activités sur l'environnement. C'est là aussi que le troisième aspect de notre hypothèse se trouve confirmé, en ce sens que « les différentes activités sont développées avec des outils rudimentaires et des techniques traditionnelles qui réduisent la pression sur la forêt.»

Cette zone n'abrite pas seulement les projets de conservation. Elle est en train d'accueillir de nouveaux projets comme ceux miniers et des infrastructures de transport. Ces différents projets drainent vers cette localité de nombreuses populations. De nouveaux besoins comme ceux en terres agricoles, en bois de chauffe, en protéines animales etc se font de plus en plus sentir dans cette zone. Tous ces idées confirment l'hypothèse qui stipulait que «l'accroissement démographique et la création de nouvelles infrastructures stimulent une dynamique qui à long terme pourrait être néfaste pour la conservation.»

À la fin de cette étude, nous pouvons dire que les activités menées par les populations dans l'interzone sont de type traditionnel et de ce fait, elles ont des impacts peu significatifs sur la conservation. Cette recherche nous a permis de comprendre que dans un contexte de faibles densités humaines (dans l'interzone les densités sont de 1,04 hbts/km2) et sans facteurs extérieurs qui doivent pousser les populations à augmenter la production, les populations développent des techniques d'exploitation des ressources qui leur permettent de conserver leur milieu. Ces activités combinées aux différentes techniques et aux faibles densités des populations nous permettent de confirmer notre hypothèse principale.

Au cours de cette recherche, nous avons fait face à l'hostilité de certaines populations de cette zone. Nous avons eu également des difficultés pour communiquer avec certaines personnes enquêtées. Nous avons souvent fait recours à un traducteur pour aider dans nos échanges. Les pistes suivantes pourraient être explorées dans les études ultérieures, notamment une étude approfondie sur l'impact des retombées de la conservation dans la lutte contre la pauvreté dans l'interzone.

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"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery