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Production et ravitaillement en produits vivriers du district d'Abidjan.

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par Mungagbeu PHILIPPE
Félix Houphouët-BOIGNY-COCODY - DEA 2010
  

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2-4-Les marchés urbains

Les marchés urbains, au sens économique d'un groupe de consommateurs, correspondent à des marchés géographiques (Nguegang P.A, 2008). Ils se cristallisent sous forme de lieux physiques équipés pour servir des échanges entre consommateurs, producteurs et vendeurs de tout bord. Ces marchés géographiques, qui occupent une place de choix dans la stratégie des autorités locales, méritent une attention particulière. En effet, par leurs multifonctionnalités, ils imposent aux concepteurs de plan d'urbanisme et aux décideurs qui gèrent la cité une prise en compte d'intérêts parfois divergents et contradictoires où les besoins en espaces de stationnement, de stockage, de jeux, de circulation ou de loisirs s'imbriquent.

A la création, certains marchés de la ville apparaissent d'abord comme des marchés des denrées agricoles. On les appelle alors « marchés de vivres ». C'est là que les producteurs, tant de l'agglomération urbaine que de contrées environnantes, viennent écouler leurs produits. C'est ainsi qu'à Abidjan, plus les marchés sont récents, plus ils sont consacrés au commerce de vivres. Plus ils sont périphériques, plus l'achat et la vente de denrées alimentaires y est l'activité dominante. Ils évoluent dans le temps et dans l'espace.

KOUASSI E. (1999) observe quatre marchés planifiés qui sont prévus dans le plan d'urbanisme d'Abidjan : le marché central d'Attécoubé, le grand marché de Cocody, le marché de Belleville et le petit marché de Selmer. Les autres sont qualifiés de spontanés et s'établissent sur des espaces vacants destinés à d'autres vocations.

A Abidjan, il existe plusieurs sites de gros. Les sites de gros sont des structures collectives du commerce de gros. Elles sont gérées de façon informelle pour les opérateurs regroupés soit en coopérative, soit en syndicat :

-Les plateformes permanentes, équipées et gérées par une coopérative de commerçants, qui sont les structures les plus achevées, du point de vue de la gestion et de l'équipement. Il s'agit des marchés de Cocody, Yopougon, d'Adjamé, Marcory et Treichville (belle-ville). Elles assurent la réception des produits venant des zones de production, leur éclatement auprès des détaillants, ainsi qu'un stockage de courte durée ;

-Les plateformes précaires. Ces sites ne sont pas installés de façon durable dans le paysage urbain. Ils sont bien souvent situés dans les espaces que les opérateurs ont pu occuper ou négocier avec les mairies, sans garantie de stabilité (Abobo, Port-Bouet, Treichville, Yopougon).

Suite à une étude menée par A. HAUHOUOT A. (1973), on note dix huit (18) points de stockage et de commercialisation des produits vivriers à Abidjan, disséminés sur un axe Nord-Sud qui va d'Abobo à Port-Bouet avec une concentration dans les quartiers d'Adjamé et de Treichville.

Avec les enquêtes effectuées par l'OCPV en 2005, l'on constate une forte poussée des points de stockage et de commercialisation des vivriers dans les divers quartiers d'Abidjan sur près d'une trentaine de coopératives de commercialisation de vivriers répertoriées à Abidjan, toutes disposent d'une plateforme dont dix (10) sont leurs propriétés (voir tableau N°5).

Au niveau des matchés l'on constate une spécialisation par produit leader : banane plantain, igname, manioc, céréales et légumes. Il y a également d'autres spécialisations ethniques et sexuelles ces dernières années. Les céréales et les ignames sont l'affaire des hommes (essentiellement malinké) tandis que le commerce des légumes, du manioc et surtout de la banane plantain est l'apanage des femmes, notamment des femmes Gouro qui contrôlent les grandes places du commerce de gros.

Tableau n°5 : répartition des marchés par commune à Abidjan

COMMUNES

NOMBRE DE MARCHES

MARCHES DE GROS

NOMBRES DE COOPERATIVES

ABOBO

21

10

11

ADJAME

13

2

1

ATTECOUBE

8

1

0

COCODY

13

2

3

MARCORY

6

1

0

PLATEAU

3

1

0

PORT-BOUET

9

2

0

KOUMASSI

11

1

0

TREICHVILLE

8

2

2

YOPOUGON

52

33

13

TOTAL

144

55

30

Source : OCPV, 2007

Dans le souci de disposer d'une banque de données sur les opérateurs du secteur vivrier, l'OCPV procède tous les dix (10) ans au recensement général des commerçants grossistes. Le dernier recensement effectué date de 1997. En 2007, normalement, on devait disposer des chiffres faisant cas d'un nouveau recensement, mais du fait de la crise militaro politique, celui-ci n'a pu être effectué.

Pour la région d'Abidjan, nous disposons des données suivantes par filière de produit et par sexe (tableau n°6).

Tableau n°6 : répartition des opérateurs à Abidjan par filière de produits selon le sexe

FILIERES DE PRODUITS

TOTAL

HOMMES

FEMMES

BANANE PLANTAIN

433

211

222

IGNAME

112

88

24

MANIOC FRAIS

177

54

123

CEREALES

170

148

22

FRUITS

135

67

68

LEGUMES DE TYPE AFRICAIN

76

5

71

LEGUMES DE TYPE EUROPEEN

56

23

33

TOTAL

1159

596

565

Source : OCPV, 1997

2-4-1-Les infrastructures de stockage et de commercialisation des produits vivriers

Les problèmes posés par le ravitaillement des centres de consommation ne se situent pas seulement au stade de la production et du transport ; ils se prolongent aussi dans le domaine du stockage et de l'aménagement des aires de vente.

A partir du lieu de production, les vivres empruntent deux (2) circuits : l'un dit traditionnel et l'autre moderne. C'est le premier qui concerne la majorité des consommateurs. Du producteur au détaillant, il y a quatre (4) ou cinq (5) étapes.

a) Le dépôt en gare

Des plantations, les vivres arrivent dans les gares routières par le soin des transporteurs (camions ou cars de transport en commun). Aucune infrastructure n'est prévue pour l'entrepôt des denrées, même les plus fragiles. Tout s'accumule sur le sol nu, sous d'énormes bâches. Bien souvent, pour échapper aux méfaits des maraudeurs, les marchands veillent des nuits entières à côté de leurs produits ou font appel à des veilleurs de nuit.

L'incapacité des gares à recevoir correctement les denrées alimentaires est l'une des grandes défaillances de l'organisation commerciale à Abidjan.

b) Les magasins de vivriers

Ils se concentrent autour des marchés et particulièrement à la périphérie des marchés de Treichville, d'Adjamé, d'Abobo, de Yopougon. En général, les produits hautement périssables comme la banane et le manioc disposent peu ou pas du tout de magasins de stockage car les pertes en magasins sont très importantes.

c) Les marchés centraux et secondaires

L'équipement moderne et fonctionnel des marchés centraux est particulièrement envié par les autres quartiers. Il a nécessité souvent de lourds investissements à la municipalité ou aux coopératives. Cependant, tous les problèmes n'ont pas été résolus pour l'équipement :

- L'étroitesse des passages destinés à la circulation des clients ;

- L'absence d'installations destinées à stocker les produits.

Les marchés secondaires n'offrent pas un visage plus reluisant que les premiers. Ils sont relégués au second plan à cause de la précarité de leurs équipements. Appelés également petits marchés par les citadins, ces marchés ne sont autre chose qu'une accumulation de constructions sommaires en bois.

d) Les bordures des rues

A Abidjan, comme bien d'autres villes africaines, les bordures de rue jouent un rôle important dans l'accueil et la commercialisation des produits vivriers. Les principaux axes de circulation attirent un nombre considérable de détaillants. L'accumulation des marchands le long des rues est impressionnante à Treichville, Adjamé, Yopougon, Abobo. Hormis le Plateau qui se veut l'exemple de l'ordre et de la beauté.

L'examen du ravitaillement des différents quartiers d'Abidjan prouve que la force des habitudes aidant, il s'est créé une certaine disparité de l'espace urbain. Elle se fonde sur la nature des denrées, leurs volumes et les équipements destinés à les accueillir et à les commercialiser.

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand