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à‰valuation d'une stratégie de lutte contre le paludisme. Cas du projet d'appui à  la lutte contre le paludisme dans les départements du Mono-Couffo.

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par Saturnine MICHOZOUNNOU
FASEG - Gestion des Projets et Développement Local 2013
  

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2.4.2. La notion d'évaluation économique

L'économique s'intéresse à la rationalisation des programmes ou projets dans leur évaluation. Ainsi, «évaluer, c'est comprendre l'action dans la rationalité de son orientation et dans la souplesse de son adaptation et c'est intégrer cette compréhension accrue à l'amélioration de l'action» (Zunga 1994, p 67). Il s'agit donc, en analyse économique, de comparer les différentes alternatives permettant de faire face à un problème de santé en termes de leurs conséquences, mais également de leurs coûts pour la collectivité, et d'éclairer les limites des actions menées (Castiel, 1994). L'évaluation économique d'un programme ou projet de santé compare, entre autres, les ressources consommées par ce programme (les coûts) avec l'amélioration de l'état de santé engendrée par ce même programme.

D'après Auray (1990), les études économiques réalisées dans le domaine médical sont le plus souvent destinées à l'aide à la décision. Elles privilégient le plus souvent l'intérêt collectif par opposition à l'intérêt d'un agent économique particulier (Drummond, 1987). Le type d'évaluation est défmi comme étant l'objet sur lequel porte le jugement de l'évaluateur (Ridde et Dagenais, 2009). Plusieurs types d'évaluation existent, mais les principaux sont l'évaluation des besoins, de la pertinence, du processus, de l'efficacité, de l'efficience et de l'impact. Ces diverses catégories de classement des évaluations sont établies essentiellement en fonction du moment auquel elles interviennent et de leur objet. Ainsi, en fonction du moment, c'est-à-dire suivant les étapes du cycle du projet on peut distinguer trois sortes d'évaluation : l'évaluation ex-ante, l'évaluation continue et l'évaluation ex post,

2.4.2.1. L'évaluation ex-ante

Elle correspond à la première étape de la phase d'étude du projet ou du programme, et se fait après l'identification du projet. L'évaluation ex-ante est menée avant la mise en oeuvre, en principe pour évaluer le besoin d'une action ou pour établir une ligne de base (Commission Européenne, 2004). Elle permet aux financeurs potentiels de l'intervention tout comme aux partenaires et aux promoteurs de juger de la qualité du projet et de la possibilité de modifier sa programmation. Par exemple, si on a plusieurs programmes avec un fmancement donné, il est nécessaire de mener une évaluation ex-ante pour discriminer ces programmes et faire un choix judicieux. Elle permet de rendre compte de la cohérence, de la pertinence et de l'utilité des

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programmes. Elle identifie les variables extérieures à l'exécution du projet ou du programme et ayant une influence directe sur ces opérations.

En analyse économique, cette évaluation se fait soit par l'analyse Coût-Efficacité, soit par l'analyse Coût-Utilité ou par l'analyse Coût-Avantage.

2.4.2.1.1. L'analyse coût-efficacité

C'est un outil d'évaluation permettant d'émettre un jugement en termes de rentabilité. Les études coût-efficacité sont destinées à relier les coûts d'une action médicale à ses conséquences exprimées en unités physiques (années de vie sauvées, nombre de maladie évitée, etc.) (Beresniak et Duru, 1994). Elles utilisent une procédure d'agrégation dont la nomenclature est composée d'un critère non monétaire (critère d'efficacité) et de critères dont les unités s'expriment en quantité de monnaie. Les critères monétaires sont agrégés en un seul critère qui est le gain de la stratégie à étudier par rapport à une stratégie de référence. A chaque stratégie est associé son gain d'efficacité par rapport à la situation de référence.

La méthode cout-efficacité permet par exemple de répondre à la question : en dépensant x millions de francs pour vacciner la population, a-t-on un effet médical positif, à savoir évite-t-on une mortalité infantile ? Si oui, combien coûte le fait de sauver une vie ?

2.4.2.1.2. L'analyse coût-utilité

L'utilité peut être définie en termes d'effets positifs apportés à un individu dans des conditions idéales (Velten., 2009,). En d'autres termes, l'analyse coût-utilité permet de rapporter le coût du programme à un résultat particulier : le gain en années de vie.

Les études coût-utilité relient les coûts d'une action médicale à ses conséquences exprimées en variables qualitatives. Elles font intervenir plus d'un critère non monétaire. « C'est le cas par exemple lorsqu'au nombre d'années de vie gagnées, on souhaite également associer la qualité de vie associée à ces années gagnées » (Beresniak et Duru, 1994, p122).

L'analyse coût-utilité propose donc de construire une fonction d'utilité cardinale sur le couple (nombre d'années de vie, qualité de vie au cours de ces années).

Lorsque la fonction d'utilité est construite, l'analyse coût-utilité se ramène à l'analyse coût-efficacité ; les niveaux d'efficacité étant alors seulement remplacés par des niveaux d'utilité.

Il existe plusieurs méthodes d'application mais la plus connue est la méthode qui consiste à déterminer le nombre d'années de vie ajustée par la qualité dite Quality Adjusted Life Years (QUALY).

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2.4.2.1.3. L 'analyse coût-avantage

L'analyse coût-avantage est un outil permettant d'évaluer les avantages de l'intervention du point de vue de l'ensemble du groupe cible, et sur la base d'une valeur monétaire attribuée à toutes les conséquences de l'intervention. Cette méthode relie les coûts d'une action médicale à ses conséquences exprimées en unités monétaires (Beresniak et Duru, 1994). Elle met en oeuvre une nomenclature qui traduit tous les critères en termes monétaires. Pour chacun de ces critères, est calculée la valeur absolue de la différence entre la modalité possédée par la situation de référence et celle possédée par la stratégie qui est évaluée (Beresniak, Duru, 1994).

Le coût de la stratégie est obtenu en effectuant la somme des valeurs absolues de la différence entre la modalité possédée par la situation de référence et celle possédée par la stratégie qui est évaluée pour les critères dont la situation de référence est connue. La méthode coût-avantage fait appel à deux procédures dites d'agrégation : l'agrégation coût-bénéfice absolue et l'agrégation coût-bénéfice relative. L'agrégation coût-bénéfice absolue consiste à préférer la stratégie qui procure le gain le plus élevé, c'est-à-dire la différence la plus élevée entre le bénéfice et le coût. L'agrégation coût-bénéfice relative consiste à préférer la stratégie pour laquelle le quotient coût sur bénéfice est le plus petit.

2.4.2.2. Evaluation continue ou évaluation à mi-parcours

L'évaluation continue est la deuxième étape de la phase d'exécution des projets/programmes, tout juste après l'étape de programmation. Elle est menée pour procéder à l'ajustement des interventions et des objectifs «en cours de route». (Commission Européenne, 2004). Elle consiste à répérer le plus rapidement possible des lacunes survenues dans la mise en oeuvre et à poser un bon diagnostic. L'évaluation à mi-parcours mesure objectivement la pertinence et le succès du projet en cours de mise en oeuvre.

2.4.2.3. Evaluation ex post

L'évaluation ex post englobe toute la période d'intervention, habituellement en mettant l'accent sur les résultats finals de l'intervention, dans le but d'apporter une contribution pour les actions futures. Lorsque le programme est déjà choisi et exécuté, on fait une évaluation pour apprécier son efficacité, son efficience ou son impact. Apprécier l'efficacité d'un programme c'est mesurer le degré de réalisation des objectifs fixés. C'est une façon de voir les effets produits dans les conditions réelles d'application. (OMS, 1981)

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Lorsqu'on dépasse l'étape d'efficacité, pour en plus mesurer les ressources financières utilisées pour atteindre ce degré de réalisation, on parle d'efficience.

L'évaluation ex post se base sur des indicateurs qui sont des variables ou des instruments aidant à mesurer indirectement ou directement les changements d'une action (OMS, 1981). Dans ces cas, les techniques les plus utilisées sont la méthode de tirage au sort de groupe avec une méthode d'analyse par grappe (Velten, 2009). La méthode de tirage au sort ou méthode probabiliste est une sélection de l'échantillon par tirage aléatoire dans la population-mère. Chaque individu statistique doit avoir exactement la même chance que les autres de participer à l'enquête (Le Maux B., [s.d]). C'est la seule méthode qui assure un caractère représentatif de l'échantillon.

La méthode d'analyse par grappe permet de limiter les zones géographiques qui font l'objet d'enquête. Elle consiste à choisir un échantillon de m grappes et à réaliser une enquête dans chacune des m grappes par un sondage à deux degrés : un échantillon de localités et un échantillon de personnes, de ménages (Desabie, 1963).

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus