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Logiques d'aménagement d'un marché urbain ou construction du risque environnemental. L'exemple du marché de Mont-Bouët de Libreville (Gabon).

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par REGIS ARNAUD MOUNDOUNGA NZIGOU
Université Paris VIII Vincennes Saint-Denis - Master de Géographie Première Année 2009
  

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1

U.F.R 3 - Territoire Economie et Société

LOGIQUES D'AMENAGEMENT D'UN

MARCHE URBAIN OU CONSTRUCTION DU

RISQUE ENVIRONNEMENTAL.

L'exemple du Marché de Mont-Bouët de

Libreville (GABON)

Option : Aménagement et Environnement

Présenté par : Sous la direction de :

Régis Arnaud M. Alphonse

MOUNDOUNGA NZIGOU YAPI DIAHOU

Professeur de Géographie

Université Paris

Paris 8, juin 2009

SOMMAIRE

2

Dédicace 4

Remerciements 5

Avant propos 6

Introduction Générale 10

Chapitre I : Le marché de Mont-Bouët dans l'espace librevillois 18

I.1 Libreville en bref 18

I.2 Le Marché de Mont-Bouët 19

I.3 Le rôle du marché de Mont-Bouët dans l'approvisionnement et la

distribution et alimentaire à Libreville 27

I.4 Perception et vision locale du marché 29

Chapitre II : Le marché de Mont-Bouët dans le secteur commercial

librevillois 32

II.1 Le secteur de la grande distribution 32

II.2 Les animateurs du marché : grossistes, détaillants et clients 36

Chapitre III : Organisation et fonctionnement du marché de Mont-

Bouët 42

III.1 Organisation spatiale et occupation du sol 42

III.2 Les infrastructures, services et situation sanitaire 46

III.3 Les équipements et installations de ventes 49

III.4 La contribution de Mont-Bouët à la fiscalité locale 56

3

Chapitre IV : Mont-Bouët un espace à risque : contraintes de

fonctionnement 60

IV.1 Un espace exigu et enclavé 61

IV.2 Un espace désarticulé et malsain 63

Conclusion Générale 74

Sigles et Abréviations

Bibliographie 78

Annexes 81

Table des matières 94

4

* Dédicace

A ma mère, Aline MABICKA YTOUCKA, pour tout l'amour, le soutien et toute l'affection dont elle ne cesse de me porter, la confiance, l'amour et le goût du travail bien fait qu'elle a su faire germer en moi

A mon père, Pierre MONSARD, mes frères disparus Cédric MBOUMBA, Gencky « Salbu » MBACKY qui m'ont été si cruellement arraché et à tous les miens que plus jamais je ne reverrais.

5

* Remerciements

- A Monsieur Alphonse YAPI DIAHOU, qui a bien voulu malgré ses nombreuses occupations diriger et permettre la réalisation de ce travail ;

- Aux enseignants, au personnel et aux étudiants du Département de Géographie de Paris VIII Université ;

- Aux différents services de la Mairie de Libreville, au sein desquels j'ai effectué mon stage de recherche ;

- Mon père, Jean-François NZIGOU MOUNDOUGA ;

- Ma belle mère, Aline KASSA épouse NZIGOU MOUNDOUNGA ; - Mon beau père, Jean Thomas MIKALA BOUSSAMBA ;

- Mes frères : Ghislain ; Frysh-Gabin ; Arnaud-Willy ; Germain ; Pacôme ; Tupe et Brice Leonel ;

- Mes soeurs : Olga-Benoîte ; Bijou Annie-Flore ; Pauline ; Chris Georgette ; Hitu-Nicole ; Marie-Paule ; Ingrid-Karla et Vanessa ;

- Mes cousins, cousines, nièces et neveux : Brunella ; Yannick ; Marnix ; Eve-Marie ; Ludwine ; Evan ; Shaïna ; Yanis Mabicka ; Chérubin ;

- Mes amis : Mick-Brice ; Aymar-Landry ; Romuald ; André-Bernard ; Evrard-Endrien ; Cyril-Marcel ; Ghislain-Clinton, Judicaël ; Jean-Noël ; Wilfried-Mymen ; les frères Le Rhun ; Horffé ; Gaël ; Myk-Renaud ; Venance ; Raphaël ; Rodrigues (Mak) ;

- Mes amies : Kavida Prisk-Jalle ; Muriel-Jesmar ; Marie-France ; Ophélie ; Thatiana ; Davie-Mariam ; Leïla ; Lauriane ; Gelsie ; Prisca ; Monique-Pétula ; Rolande-Caticia ; Marlène-Kelly ; Danielle-Sandra ; Laure-Orphila.

- A toutes les personnes qui ont de quelque manière que se soit, contribué à la réalisation de ce travail veuillez trouver ici, l'accomplissement de vos efforts.

Diboty di neny

6

7

La crise managériale des villes du Sud telle que observée aujourd'hui, n'est que l'aboutissement d'un long processus qui tire ses origines dans leurs conditions de création. Ces anciens comptoirs coloniaux transformés en centres urbains pour la plupart des cas, se développent de manière anarchique conformément à la logique selon laquelle l'occupation du sol précède la planification urbaine. Les gestionnaires des villes sont rarement des urbanistes de formation. La prise de décision généralement unilatérale, tend à satisfaire le politique et les aspirations égocentriques. La prolifération des aménagements spontanés et insalubres se présente comme un indicateur pertinent de la marginalisation des impératifs de protection de l'environnement. Le choix des sites, les études de faisabilité et d'impact environnemental, les perspectives de croissance urbaine, etc., sont autant de priorités qui, très souvent, ne sont pas prises en compte. Au lieu de réaliser des infrastructures durables et écologiquement viables, il est plutôt observé un mécanisme de construction des risques sociétaux et environnementaux en milieu urbain. L'aménagement des centres commerciaux par exemple en est une illustration concrète pouvant faire l'objet d'une étude, comme c'est le cas avec le marché de Mont-Bouët de Libreville, capitale politique du Gabon.

Unique en son genre à l'échelle nationale, le marché de Mont-Bouët spécialisé dans la vente en gros et en détail est le principal point d'acheminement, d'approvisionnement et de distribution en biens et services de la ville, du pays et dans une moindre mesure de toute la région Afrique centrale. Seulement, n'obéissant à aucun plan d'urbanisme préétabli, cet aménagement se présente aujourd'hui comme une véritable bavure d'urbanisation et un réel danger tant pour les personnes et les biens qui s'y trouvent que pour l'économie locale. En effet, édifié sur un ancien marécage, ce marché spontané édifié dans le début des années 1970 est victime des inondations dans la deuxième moitié de l'année. Cette situation est liée à la proximité de la nappe phréatique, le fort drainage de la zone, l'absence d'un système moderne d'assainissement des eaux, la réduction de la surface perméable, la situation en fond de vallée... L'inadéquation entre l'espace disponible et la croissance du marché est à l'origine d'une pression spatiale remarquable. De la précarité des installations électriques émerge un risque majeur d'électrocution et d'incendie (3 incendies ont été enregistrés depuis 2000).

L'urbanisation rapide, la crise économique, les politiques d'ajustement structurel ont contribué à modifier la problématique de l'approvisionnement alimentaire dans une ville comme Libreville. Les besoins alimentaires quotidiens de cette métropole sont élevés. Ils portent sur des produits aussi variés que les céréales, les tubercules, la banane plantain, les fruits, les légumes et les cultures maraîchères. De plus, la dépendance croissante à l'égard des importations pour certaines denrées alimentaires de base constitue un véritable problème.

Le quartier Mont-Bouët1 qui abrite le marché n'est pas uniquement un quartier résidentiel, son existence résulte d'une complexité de causes enchevêtrées, et au sein

duquel, les initiatives extérieures et la réaction des populations locales ont joué un rôle

1 Mont-Bouët est aussi bien ; le nom de l'espace étudié que celui d'un quartier de Libreville, il sera

employé ici pour désigner uniquement le marché. Son usage relatif à une entité du périmètre urbain fera l'objet d'une précision préalable.

déterminant dans sa mise en valeur. Issu au départ d'un village Mpongwé2, grossi par des apports Fang, Omyéné3 et des populations venues à la fois de l'intérieur du pays et de l'étranger, le quartier est devenu un acteur dans le développement économique, social et politique de la ville de Libreville et de ses environs voir de la sous région Afrique Centrale.

Point de convergence des circuits, des filières de commercialisation et des réseaux marchands, ce marché de gros et de détail se trouvent au coeur de l'approvisionnement et de la distribution alimentaires de Libreville. Pour s'adapter au nouveau contexte sociopolitique, les commerçants ont modifié leurs stratégies de financement, leurs comportements aussi bien à l'achat qu'à la vente et leurs rapports avec les autres protagonistes.

La situation économique dans le courant des années 1980-1990, le renforcement de ce qu'il est convenu d'appeler la crise urbaine ont provoqué la brusque aggravation d'une situation largement non maitrisée. L'échec des premiers plans structurels a par la suite gonflé les effectifs du secteur informel et plus singulièrement les effectifs des vendeurs et artisans sur le marché. La défaillance des entités de gestion de ce dernier avec en tête desquelles la Mairie de Libreville n'en est devenue que plus patente, dans la mesure où, les activités informelles sont devenues progressivement une part essentielle de l'économie de la cité librevilloise. La structure marchande à absorber ces flux aux prix de mutations brutales et violentes. Sur le terrain, cette croissance s'est traduite par une augmentation continue du nombre des dysfonctionnements au sein du marché et ont contribué dans une moindre mesure à faire du marché de Mont-Bouët : un espace à risque.

8

2 Groupe ethnique gabonais.

3 Idem.

Carte n°1 : Le Gabon carte politique et administrative

9

Source : Institut National de Cartographie 2007

10

11

Les villes africaines en général et celle de Libreville en particulier, ont toujours présenté des paysages particuliers dont les marchés d'approvisionnement et de distribution de plein air font partie intégrante. Ces derniers sont de grands centres attractifs dont la naissance et la localisation dans la ville n'est pas le fait du hasard.

Comme un peu partout en Afrique, la colonisation s'est présentée comme l'élément précurseur du développement urbain au Gabon. Il en est ainsi de la création de la ville de Libreville (1849)4, capitale politique du Gabon et chef lieu de la province de l'Estuaire. Sa population très cosmopolite est estimée à environ 460.000 d'habitants (RGPH 2005)5 sur un total national estimé à environ 1,5 million d'habitants, alors qu'elle n'en comptait pas plus de 18.500 à l'orée 1960.

Aujourd'hui, Libreville compte six marchés de référence et une multitude de petits marchés disséminés dans les quartiers. L'absence d'une planification urbaine actualisée favorise non seulement l'émergence de l'habitat anarchique, mais aussi la création des marchés spontanés et insalubres, présentant un enjeu environnemental. Il en est ainsi du marché de Mont-Bouët, qui fait l'objet de la présente étude.

Cet espace très animé, connu de tous pour son ambiance et ses couleurs, est un lieu vivant. Les discussions, les marchandages, le vacarme des déballages, les conseils et les palabres créent une atmosphère sonore bien particulière. Les couleurs inondent le marché, si bien qu'en quelques secondes nos yeux plongent du rouge vif des tomates, à la chemise en pagne du vendeur, avant de se noyer dans l'arc-en-ciel d'un étal de tissu. Le marché est également un endroit où l'on peut toucher ce que l'on achète et c'est un réel plaisir de caresser les étoffes ou de manipuler un vieil auto radio. Enfin, le marché est un ensemble d'odeurs : envoûtantes lorsque l'encens se faufile d'étal en étal, relevées quand les épices se mélangent au doux parfum des fleurs, acres comme l'odeur du poisson séché combiné à la fétidité d'un égout mal bouché...

Carrefour des mobilités, le quartier Mont-Bouët se trouve depuis sa création au coeur d'un ensemble de dispositifs économiques nationaux et mondiaux, en perpétuel remaniement, avec tous les attributs de la modernité mais ayant toutefois gardé certaines de ses fonctions d'antan ; à savoir un lieu d'échange, un lieu où l'activité économique est importante du fait de l'ajustement permanent entre l'offre et la demande et surtout du nombre considérable de transactions qui s'y opèrent. Mais si le marché est bien connu pour ses fonctions économiques, il joue également un rôle social politique et culturel essentiel du fait des liens et des relations qui se tissent entre les différents acteurs. C'est un lieu d'animation que certain, considère comme un haut lieu de sociabilité.

4 Date de la création de Libreville qui résulte de la libération des esclaves captifs de l'Elizia, navire

négrier arraisonné au large des côtes gabonaises par la flotte française qui avait à sa tête le Capitaine de vaisseau BOUËT WILLAUMEZ en 1839.

5 Recensement Général de la Population et de l'Habitat, 2005.

12

Il n'est point question dans la présente étude de ne faire uniquement l'histoire du marché de Mont-Bouët, ou de ne présenter que les aspects de son site ou encore de sa situation. Il importe ici d'analyser son évolution spatiale et de montrer que cet édifice, bien qu'ayant une emprise considérable sur l'espace grâce à ses aménagements, ses équipements, à son organisation, son fonctionnement est devenu pour les populations qui le pratiquent, avec le temps un espace à risque.

Le choix de ce sujet part d'un constat lié aux profondes mutations que connait Libreville. Ville morcelée et fragilisée d'un point de vue économique, social, urbain et souffre d'une perte de vitalité. Elle traverse également une crise politique, doublée de graves difficultés économiques. La ville connait une double explosion démographique et spatiale important et des problèmes d'aménagement. C'est pourquoi, l'organisation d'espaces dédiés au commerce s'avère d'un grand intérêt pour le pays dans la mesure où, les recettes issues des taxes et autres prélèvements fiscaux peuvent contribuer non seulement à la confection du budget municipal mais également à celui de l'Etat en tant que ressources propres et ainsi concourir à son développement.

L'étude des marchés interpelle aussi la géographie à en croire J-L Chaleard & R. Pourtier :

Il n'est guère de géographie qui ne se préoccupe aujourd'hui de la dimension politique, dès lors que les rapports entre société, espace et territoire sont placés au coeur de la discipline. Les dynamiques spatiales, tout comme leur traduction dans le paysage, ne peuvent se concevoir indépendamment des acteurs sociaux, de la volonté qui les anime, des stratégies qu'ils mettent en oeuvre et des contradictions qui les déchirent. C'est la rencontre des systèmes de pouvoir et des pulsions profondes des sociétés mêlant confusément la passion et la raison, que se noue la relation complexe entre espace et politique. Aucun paysage n'est innocent et toutes organisations de l'espace résultent d'un jeu de force s'exerçant à chacune des échelles de l'action humaine que cela soit au niveau du local ou mondial6.

Ayant pour finalité l'approvisionnement des populations qui vivent au sein et en dehors de son aire géographique d'influence, le marché de Mont-Bouët constitue le point sensible de la vie sociale et économique face à l'accroissement de cette même population. Toutefois, cette croissance pose de nombreux problèmes aussi bien d'ordres matériels que techniques et dont celui principalement de la consommation en biens et services.

Le marché de Mont-Bouët est situé dans la vallée de la Loubila7. Cet espace se particularise par sa structuration et son organisation spatiale, par son fonctionnement

6 J-L. Chaleard & R. Pourtier « Politiques et dynamiques territoriales dans les pays du sud », Publications

la Sorbonne, Paris, 2000.

7 Nom du cours d'eau qui traverse le marché de Mont-Bouët.

13

participatif et son caractère cosmopolite. Unique en son genre, ce marché principal lieu de ravitaillement de la ville, fait l'objet d'une pression environnementale conséquence de la hantise des catastrophes environnementales et sociétales à l'exemple des inondations, de la pollution et des incendies. La pertinence du problème d'aménagement posé par cette étude est surtout liée à son extrême exposition au quotidien aux risques. Et ce, sous le regard résigné des décideurs coincés entre des enjeux économiques et politiques. Si au Sud du Sahara, le marché de plein air joue un rôle clé dans les divers processus et stratégies de structuration et de socialisation de l'espace urbain, quel rôle joue celui de Mont-Bouët dans la ville de Libreville ? Quels sont les différents aléas environnementaux et sociétaux auxquels ce marché est exposé ? Quel est sa structuration, son articulation et ses mécanismes de fonctionnement ? Avec l'accroissement du nombre d'habitants et des besoins, le marché de Mont-Bouët répond t-il favorablement aux nombreuses attentes des populations qui y vivent ?

Au regard des questions qui précède nous formulons la série d'interrogation suivante :

- Quelle est l'emprise spatiale à travers les espaces bâtis, espaces non bâtis, les

équipements et les services ?

- Quelles forme, quel visage revêt aujourd'hui le marché ?

- Comment contribue t-il à façonner la ville ?

- Quelle est sa caractéristique et quelle est la place du marché de Mont-Bouët

dans le secteur commercial urbain librevillois ?

- Quels sont les critères qui ont présidé à la localisation des activités ?

- Comment se présentent les activités au sein du marché ?

- Quelles sont les spécificités de ce marché ?

- Quelles est l'état de fonctionnement des équipements sur le marché ?

- Les aménagements réalisés actuellement permettent-ils au marché de tenir sa

place ?

- Comment aujourd'hui mettre en valeur cette espace ?

- Le marché de Mont-Bouët est-il devenu pour les populations un espace à risque

sur le plan sanitaire et environnemental ?

C'est à la lumière de ces interrogations que nous entendons construire le contenu de nos investigations.

Afin d'attester des exigences d'un travail scientifique, il importe de soumettre l'élaboration de notre étude à des méthodes d'analyse. Dans notre cas, une analyse systémique est envisagée car, nous considérons le marché de Mont-Bouët comme un ensemble de systèmes dont il est pertinent d'étudier les éléments qui le constitue.

14

Ainsi, en conformité aux normes méthodologique notre travail s'est appuyé sur :

- De la recherche de documents et d'informations ; - Des enquêtes par observation sur le terrain.

La recherche de documents et d'informations nous a conduit à visité les centres documentaires ; des Universités Paris VIII et de l'UOB8, du Centre Culturel Français et des archives municipales de la ville de Libreville. Ainsi qu'auprès de la municipalité de Libreville (Services Techniques, Finances et Recouvrement, Affaires Administratives et Juridiques), de la Direction Générale de la Statistique et de la Direction des Enquêtes Economiques. Les observations sur le terrain nous ont à recueillir des informations et des impressions auprès des différents commerçants, responsables et acteurs exerçant sur le marché de Mont-Bouët.

Toutefois, la diversité de nos sources d'information n'a pas totalement répondu à nos attentes. Dans la mesure où, nous nous sommes très souvent heurté à la réticence des populations peu habituées à ce genre d'investigations et des pouvoirs publics pour qui certaines informations ont un caractère confidentiel. En plus, la vieillesse et/ou l'absence de certains documents existant ou leur caractère incomplet n'autorise pas une exploitation qui se veut rigoureuse.

Cependant, la méthode d'enquête par observation directe, la fréquentation régulière du marché, nous a facilité la compréhension de certains mécanismes et pratiques propres à l'informel, nulle part consigné dans des documents de gestion des activités commerciales. Ces expériences vécues, couplées à nos diverses sources nous ont permis d'entrer de plein pied dans notre sujet.

Aujourd'hui encore, la représentation théorique du marché et la recherche des formes les plus efficaces reste un des champs les plus actifs de la recherche en économie et en sciences sociales. Les travaux réalisés sur le marché de Mont-Bouët tentent une mise en perspective des différents modèles, méthodes, théories disponibles et des outils d'aide à la décision et proposent des formes plus efficaces de fonctionnement du marché en Afrique et plus spécialement à Libreville. Il s'agit notamment de celles menées par Bissiélou Gnélé, explorant la problématique de ce marché comme un pôle en constante évolution9 et de M. Allogo Edou, toujours sur le marché de Mont-Bouët10. Et dont les raisonnements proposés étaient les suivants :

- Prendre la dimension historique des transformations ; - Identifier l'ensemble des enjeux relatif au marché ;

8 UOB : Université Omar Bongo de Libreville.

9 Bissiélou Ngélé ; « Un pôle économique en évolution : le marché de Mont-Bouët », Mémoire de fin de

cycle, CAPES/ENS, Libreville, 1988.

10 M. Allogo Edou ; « Mont-Bouët, un espace commercial dans une économie urbaine », Mémoire de
Maîtrise en géographie, FLSH-UOB, Libreville, 2002.

- Enumérer les théories disponibles et préciser leur utilité en termes de représentation de diversité, de capacité à prendre en compte les évolutions, et des opérationnalités dans l'aide à la décision en vue de rendre le marché plus efficace et constituer des réponses aux enjeux précédemment identifiés ;

En effet, ces essais ne se limitent pas uniquement à une description des faits sans jamais les rattacher à un corpus explicatif, sur leurs origines et les facteurs de leur localisation. Ainsi, l'examen des travaux antérieurs nous amène à dégager cette hypothèse : le marché de Mont-Bouët n'offre plus aujourd'hui aux acteurs économiques de Libreville et de sa région, un espace propice au bon fonctionnement de leurs activités. Celui-ci étant devenu exigu, ne permet ni aux agents économiques, ni aux pouvoirs publics de le faire participer efficacement à la formation du PLB11 de la commune librevilloise.

En somme, notre analyse s'articulera autour de cette principale interrogation : plus de trente ans après sa mise en service, le marché de Mont-Bouët ainsi que les nombreux équipements réalisés en son sein, répondent-ils aux normes d'aménagement d'un marché urbain, ou ce dernier constitue un risque sanitaire et environnemental pour la population qui le pratique.

Nous avons organisé notre travail en quatre chapitres :

Le premier traite de la présentation de l'espace Mont-Bouët à travers sa structuration, son rôle et sa perception sur le plan local. Le second traite quand à lui de sa place dans le secteur commercial urbain. Le troisième présente l'organisation physique et le fonctionnement du marché à travers, son emprise au sol, la typologie des produits et des services. Enfin le quatrième et dernier chapitre présente les contraintes de fonctionnement qui font du marché de Mont-Bouët un espace à risque.

15

11 Produit Local Brut

Carte n°2 : La Ville de Libreville

16

Source : Carte de Libreville - Institut National de Cartographie 2007.

17

Carte n°3 : Localisation du marché de Mont-Bouët dans la ville

de Libreville

Source : Institut National de Cartographie - Libreville 1/200.000

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"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon