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Logiques d'aménagement d'un marché urbain ou construction du risque environnemental. L'exemple du marché de Mont-Bouët de Libreville (Gabon).

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par REGIS ARNAUD MOUNDOUNGA NZIGOU
Université Paris VIII Vincennes Saint-Denis - Master de Géographie Première Année 2009
  

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Chapitre IV

Le marché de Mont-Bouët : un

espace à risque

Les contraintes de fonctionnements

Toutes les grandes villes africaines connaissent encore une forte croissance démographique. Parallèlement, la situation économique a engendré au sein des marchés le développement du secteur informel et la multiplication des petits métiers.

A Libreville de façon générale, et à Mont-Bouët en particulier, ces éléments ont eu pour conséquence l'augmentation considérable des effectifs sur le marché existant. Toutefois, cette augmentation n'a pas été accompagnée d'une expansion significative du nombre d'équipements commerciaux. Ces deux facteurs conjugués sont en grande partie à l'origine de la situation actuelle caractérisée par la saturation, la désorganisation et l'insalubrité des équipements existants ainsi que par l'occupation anarchique et généralisée des emprises de la voirie par bon nombre de vendeurs.

La situation de profondes carences techniques et sanitaires qui prévaut sur l'ensemble du marché a deux causes essentielles : une insuffisance d'infrastructures techniques de base (drainage, eau, électricité) et un manque d'entretien et de services.

Sur la plupart des secteurs du marché, les infrastructures de base font défaut, soit parce que ces derniers n'ont jamais été construits, soit parce que, bien qu'existants, ils ne fonctionnent pas ou sont insuffisants. Quant à l'entretien et aux services (évacuation des déchets, nettoiement, entretien des installations et des réseaux) en raison des difficultés tant financières qu'organisationnelles de la part des autorités municipales et les prestataires privés, ils sont assurés de manière très imparfaite et, seulement, sur les quelques secteurs organisés.

Du point de vue organisationnel, les dysfonctionnements les plus apparents se traduisent principalement par le mélange des activités de gros et de détail, le regroupement non fonctionnel des produits, la présence d'activités nuisibles ou dangereuses sur le marché (utilisation de foyers dans les activités de restauration, blanchisserie, repassage, etc.).

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L'ensemble de ces facteurs techniques, sanitaires et organisationnels créent des risques graves non seulement pour les usagers consommateurs, mais aussi pour les commerçants eux-mêmes.

Certains dysfonctionnements sont moins connus et demandent à être soulignés. On mentionnera, en particulier, le cercle vicieux qui s'est instauré à cause de la concurrence des vendeurs à la sauvette qui s'agglutinent autour du marché : la prolifération de ces vendeurs qui, pour la plupart, ne paient pas de droits de place, finit par entraver l'accès de celui-ci aux usagers consommateurs. Cette situation incite alors les commerçants du marché, qui eux paient des droits, à en sortir à leur tour pour tenter de maintenir leur chiffre d'affaires.

IV.1 - Un espace exigu et enclavé

Si le Marché de Mont-Bouët est le plus grand de Libreville, il n'en reste pas moins qu'il est aussi l'endroit de forte concentration humaine. Par rapport à la concentration de la population commerçante, les femmes sont les plus nombreuses de telle manière qu'elles sont les premières à subir les conséquences d'une telle surpopulation. Elles bénéficient moins des structures et doivent affronter quotidiennement plusieurs difficultés à la fois trouver une place, s'abriter des intempéries, des vols et surtout du phénomène de délinquance.

IV.1.1 - Les défauts de conception, les carences des infrastructures de base et les dysfonctionnements

Le marché, qui a été construit dans les années 1970 par les pouvoirs publics, présente à ce jour de nombreux défauts de conception. Ce tant par manque de concertation avec les usagers commerçants que par une insuffisante connaissance du fonctionnement des circuits d'approvisionnement et de distribution alimentaires en milieu urbain. On note ainsi la présence d'installations non fonctionnelles ou encore détournée de leur but premier, la non prise en compte lors de la construction du marché de zones de débarquement et de déchargement nécessaires à l'approvisionnement des commerçants, ce qui conduit à l'encombrement des abords du marché et souvent du quartier tout entier44.

Les infrastructures de base (eau, électricité et réseaux de drainage) font largement défaut ou ne fonctionnent que très imparfaitement. L'entretien du marché et les services

44 A. Gnammon- Adiko, « Les femmes, la restauration rapide et l'aménagement de la ville d'Abidjan »,

Food, nutrition and agriculture, no17-18, pp. 14-20 (18 réf.), 1996.

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sont bien plus que défaillants. En somme, le fonctionnement actuel du marché de Mont-Bouët est loin de pouvoir garantir l'hygiène et la salubrité nécessaires à la vente de produits destinés à la consommation ainsi que la sécurité des ses nombreux usagers.

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