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Connaissances locales et modes d'utilisation des plantes médicinales dans le traitement du paludisme et de la fièvre jaune dans la région des cascades. Cas du village de Diarrabakoko.

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par Saliou SANOGO
Université de Ouagadougou - Mîtrise 2014
  

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2.2.2- Présentation du milieu humain

Diarrabakôkô est une entité Goin restreinte rattachée à la commune de Banfora. Avec une population estimée selon la Direction Régionale de l'Economie et de la Développement (DRED) a 2105 habitants soit 999 hommes, 1106 femmes et 344 ménages (Recensement 2006) ; Le village de Diarrabakôkô est bordé d'un côté par un barrage et le reste par la brousse. Sa relation avec l'espace étatique est matérialisée et manifestée par la présence d'un CSPS (Centre de Santé et de Promotion Sociale) construit au tour des années 1984, temps de la révolution ; d'une école primaire et d'un établissement secondaire d'une classe de 6ème. De plus, le village dispose d'une mosquée, d'une église protestante, d'une gare ferroviaire qui de nos jours n'est pas fonctionnelle et de dix forages dont deux sont en pannes. Par ailleurs, l'historicité de cette entité et de son nom est relatif à sa situation géographique derrière ce barrage et de cet espace autrefois occupé par des lions comme le souligne le chef de terre :

« Le nom Diarraba, bon ! Avant il y avait beaucoup de lions ici et ce sont nos ancêtres qui les ont chassés pour pouvoir installer le village. C'est ici même Diarraba. Ou tu te trouves, la cour royale. Le vrai nom en Goin c'est "Diarabanèlè" qui veut dire en dioula "DiarrabaDougou" ; "nèlè" c 'est "Dougou". Si non Diarrabakoko c'est un nom en dioula transformé en français. Si non avant que le village ne s'installe, les jula disaient que "Diara bi ko kofè" (les lions sont derrière le marigot). C 'est pourquoi les français ont appelé "Diarabakôkô" (entretien avec le chef de terre, le 15/04/2012, Diarrabakôkô) ».

En effet, ce témoignage met non seulement en exergue l'historicité du village mais aussi le statut qu'occupe le Jula en tant que langue véhiculaire. C'est une société matrilinéaire dont le système politique est une combinaison d'une organisation traditionnelle construite sur le lignage anciennement installé. Ce qui fait que le pouvoir est dans la famille des Karama. Aussi, l'espace sociale de Diarrabakôkô est mixée ethniquement et comprend les Goins fortement représentés soit 74%, les Dafing 5,81%, peulh 4,65% et Senoufo 3,49%.

L'islam à travers 50% des enquêtés et l'animisme 32,56% sont les deux religions dominantes au sein de la population d'étude. La majorité de cette population est musulmane mais pour la plupart non pratiquante. La religion semble être une affaire individuelle. A l'intérieur d'une même famille, nous retrouvons très souvent ces deux religions. Adama Karama, chef du village, chef de terre et chez qui nous avons séjourné, a un frère musulman, deux autres animistes et lui-même chrétien catholique. De ce fait, l'islam, l'animisme voire le christianisme semblent avoir une relation pacifique.

L'occupation relative au cadre physique de l'unité familiale est constituée de deux types de bâtis que sont les cases rondes couvertes de pailles et les maisons modernes en forme rectangulaire couvertes de tôles sont construites en banco excepté les bâtiments administratifs. Les concessions Goin dans leur ensemble présentent une forme circulaire et portent des noms dont celui du chef de village est "DiarrabaNtien". Du reste la principale activité économique est l'agriculture de subsistance en témoigne les 84,88% des enquêtés.

Dans cette perspective, ces caractéristiques socio-historiques, démographiques, économiques et environnementales de cet espace social, déterminent l'expérience locale du paludisme et de la fièvre jaune, les recours thérapeutiques, en particulier les usages des plantes médicinales pour leur traitement.

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"Des chercheurs qui cherchent on en trouve, des chercheurs qui trouvent, on en cherche !"   Charles de Gaulle