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Connaissances locales et modes d'utilisation des plantes médicinales dans le traitement du paludisme et de la fièvre jaune dans la région des cascades. Cas du village de Diarrabakoko.

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par Saliou SANOGO
Université de Ouagadougou - Mîtrise 2014
  

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2.2.2- Associations des plantes médicinales

L'association ou non des espèces dans la préparation médicinale tient sans nul doute de la propriété curatives des plantes, de l'effet recherché et varie par conséquent d'un individu à l'autre suivant l'apprentissage et les représentations de ces maladies. A ce titre, à la question de savoir pourquoi les remèdes surtout du paludisme sont amers, un de nos informateurs atteste :

Comme je l'ai dit, nos parents ne font rien au hasard. Ils ont un savoir-faire qui a une cohérence et une logique que seul eux-mêmes peut expliquer. En réalité, c'est la science des Alcaloïdes qu'ils font. L'alcaloïde contenu dans ces plantes a une activité sur le plasmodium (entretient avec D.P.Z, le 20/04/2012, Banfora).

De ce fait, suivant le paludisme et la fièvre jaune les remèdes sont préparés isolement à partir d'une plante ou en association avec plusieurs plantes. Et l'association peut aller de deux espèces à cinq espèces selon les données de terrain. Ainsi, nous énumérerons quelques exemples dans chaque cas et par maladie :

Ø Les plantes employées seules

Sont employées isolement dans la cure du paludisme une décoction feuilles d'Azadirachta indica (neemee yrii) et prendre en bain en boisson matin/soir pendant 5 jours une décoction des racines de Cassia sieberiana (guanguambere) ou une réduction en poudre de cet organe. La macération des feuilles de cossafina qui est beaucoup employé à titre préventif. L'infusion des racines de N 'Kounkine.

ü Dans la cure de la fièvre jaune

La décoction des racines et des feuilles d'Entada africana Guampanlè (Samanere). A ce niveau il est à signaler que c'est la seule plante employée seule dans la cure de cette affection. Ce qui rappelle une fois de plus la perception de cette affection sur l'axe de gravité croissante du paludisme.

Ø Association de deux plantes

ü Dans le traitement du paludisme

Préparer en association une décoction des racines ou des feuilles d Anofeissus leiocarpa (Guamungu ou kerekete) et de Mitragyna inermis (Anfian ou Dun yrii) prendre le décocté en boisson et bain matin/soir ou réduire en poudre les racines de ces deux plantes et en prendre avec la bouillie ;

· La macération des feuilles de cossafina et de Carica papaya pour boisson
matin/soir ;

· La décoction des racines de Cassia sieberiana (Guanguambere ou sindjan) et
de Lannea microcarpa (Tantambila) et prendre le décocté en boisson en bain
matin/soir.

ü Dans la cure de la fièvre jaune

· Préparer une décoction des racines du Carica papya et de Cochlospernum
planchonii (N'dribala)
et prendre le décocté en boisson, en bain matin et soir
pendant 5 jours ;

· Une décoction des racines d'Entada africana (Guampanlè) et les feuilles
d'Anofeissus leiocarpa (Guamungu) à prendre en bain, en boisson matin/soir

· Décoction des racines de Nauclea latifolia (Tchofian) et de Cochlospernum
planchonii (N'dribala).

Ø Association de trois plantes

ü Dans la cure du paludisme.

· Préparer une décoction des feuilles d'Eucalyptus camaldulensis (yrii djan),
de cossafina et de Carica papaya, prendre le décocté en boisson, en bain
matin et soir ;

· Une décoction des feuilles de Bomboromafian, d'Anofeissus leiocarpa
(Guamungu)
et d'Azadirachta indica (neem yrii) à prendre en bain et en
boisson, matin/soir.

ü Dans la cure de la fièvre j aune

· Préparer ensemble une décoction des racines et des feuilles de Nauclea
latifolia (Tchofian ou Bati),
les racines de Ficus. Gnaphalocarpa (toroyrii)
et les tiges de subagadjo et prendre le décocté en bain/boisson matin et
soir ;

· Une décoction des racines de Tobra, siyèlè, Tchatèrè et prendre le décocté
en bain ; en boisson, matin et soir pendant 5 jours ;

· Décoction des racines de Cassia sieberiana (Guanguambere ou sindjan),
sonsolon Nauclea latifolia (Tchofian ou bati)
à prendre en bain boisson
matin et soir pendant 7 jours.

Ø Association de cinq plantes

ü Dans la cure paludisme

· Préparer une décoction des feuilles de Carica papaya, Eucalyptus camaldulensis, Manguifera indica, d'Azadirachta indica et du Citrus limon puis prendre le décocté en boisson, bain, matin et soir.

ü Dans la cure de la fièvre jaune : aucune association n'a été relevée aussi à ce niveau.

Du reste, il est à signaler que plusieurs raisons ont été avancées pour justifier ces différentes associations de plantes. Et la principale raison avancée par les enquêtés est l'efficacité à 68,42%. Certains enquêtés évoquent le traitement ou l'ordonnance à 23,68%. Parlant d'efficacité un thérapeute déclare : « pour soigner le Djokadjo, il faut obligatoirement associer ces trois plantes (Tobra, siyele, Tchatere) si non l'ordonnance n'est pas au complet. Tobra par exemple assoupli le ventre et lutte contre la constipation (entretien avec S.M., le 09/04/2012, Diarrabakôkô) ». D'autres par contre attribuent ces différentes associations à l'apprentissage (7,89%). Cependant, quel que soit les raisons avancées, il convient de mentionner que ces différentes associations des espèces relève non seulement de la diversité biologique dans cette localité de Diarrabakôkô, mais aussi et surtout de l'effet thérapeutique recherché par les enquêtés suivant ces affections. C'est en ce sens que nous en convenons avec Kerharo qui affirme que

Dans les différents cas envisagés, l'association des médicaments sous toutes les formes est courante, on pourrait presque dire de règle, soit pour renforcer l'activité d'un composant ou pour en diminuer son caractère irritant, soit pour chercher une polyvalence des effets thérapeutiques (1974 : 88).

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