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Connaissances locales et modes d'utilisation des plantes médicinales dans le traitement du paludisme et de la fièvre jaune dans la région des cascades. Cas du village de Diarrabakoko.

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par Saliou SANOGO
Université de Ouagadougou - Mîtrise 2014
  

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5-DEFINITIONS DES CONCEPTS

Le concept étant un instrument heuristique de découverte de la réalité sociale qui nécessite une définition opératoire afin de faciliter la compréhension du phénomène étudié. Et comme le stipule Lapeysonnie « la sagesse des nations, à défaut de la logique formelle nous enseigne qu'il faut, lorsqu'on prend la parole, savoir de quoi l'on parle (1998 : 1)».

· Connaissance / Savoir

Le lexique de sociologie (2007 :50) définit au sens général le concept de connaissance comme l'ensemble des savoir disponible dans un espace social. Le terme est souvent utilisé de façon spécifique pour en distinguer les différentes formes (connaissance scientifique, technique, de sens commun). Les approches sociologiques font l'objet de nombreux débats. Le premier a trait à la détermination sociale des connaissances. Pour Durkheim (lexique de sociologie), le caractère collectif de la connaissance est un critère de validité : les sociétés devenant de plus en plus rationnelles, les connaissances qu'elles produisent sont de plus en plus assurées. Pour les marxistes au contraire, les rapports de production conditionnent les formes de connaissance et l'usage qu'en font les diverses classes sociales (lexique de sociologie).

Le second concerne l'objet d'une sociologie de la connaissance. Gurvitch s'est attaché à étudier les formes de la connaissance qui dépendent, selon lui, des « cadres sociaux » dans lesquels elle s'est produite (société globale, classe sociale ou groupe sociale). A l'opposé, les ethnométhodologies ne font aucune différence entre les formes de connaissance et ne s'intéressent qu'à leur aspect intersubjectif.

Olivier de Sardan (1995), dans un contexte large appréhende le concept de savoir en procédant à une confrontation des savoirs techniques (issus d'un système de savoirs technico-scientifique cosmopolite et d'origine occidentale) et des « savoirs populaires » (technique et non technique). Il souligne à cet effet que les cultures africaines rurales ne font pas nécessairement une nette distinction entre des savoirs « techniques » et quand elles le font, n'y mettent pas nécessairement les mêmes contenus .tout d'abord, elle a l'avantage de souligner que de nombreux savoirs populaires locaux ont une base ou une visée empirique (ils correspondent à ce Weber appelle la « rationalité en finalité ». En second lieu, elle permet de différencier ces savoirs pratico-empiriques des savoirs sociaux plus diffus, plus larges, plus spéculatifs (à condition de ne jamais oublier que cette différenciation est relative et mouvante). Pour lui donc, les savoirs populaires techniques constituent des stocks de connaissances pragmatiques, opérationnelles qui couvrent tous les domaines de la pratique sociale. Ils sont variables, multiples, hétérogènes et inégalement répartis selon le sexe, l'âge, le statut, le milieu social proche, la trajectoire personnelle. Toutes les nuances existent entre un « sens commun »ou un savoir routinier maitrisé à peu près par toute une population villageoise, des savoirs symboliques et techniques propres à sexe, une « caste » ou un groupe professionnel et des savoirs individuels acquis au fil des pérégrinations. Aussi, Olivier de Sardan se propose de distinguer au minimum savoirs populaires communs et savoirs populaires spécialisés, car en effet, certains savoirs populaires non spécialisés ne sont pour autant pas communs. Entre ce qui fait figure d'un « don » hérité et les connaissances sophistiquées, pour une bonne part ritualisées d'un prêtre, des génies, il y'a un fossé. Autrement dit il existe une inégalité dans la profondeur du savoir entre profanes et spécialistes. Les savoirs populaires techniques sont localisés, contextualités, empiriques, là ou des savoirs technico-scientifiques sont standardisés, uniformisés, uniformes. Ainsi, il signale qu'en matière de santé nombre de pratiques populaires relèvent d'un savoir « prosaïque »,non pas aux yeux de l'observateur extérieur qui est en général mal placé pour décider ce qui est magico religieux et ce qui ne l'est pas ,mais aux yeux des intéressés eux-mêmes. Il y'a en effet une distinction entre ce qui est « magico-religieux »et ce qui ne l'est pas, qui est opérée dans toute culture mais dont les critères et la frontière varient d'une culture a une autre. Il y'a autrement dit des définitions « émiques » autochtones de ce qui ne l'est pas. toujours dans le domaine de la santé ,on aura des pans entiers de savoirs techniques populaires relevant clairement de la phytothérapie, des « remèdes de grand-mère », ou de savoirs spécialisés qui n'incorporent pas eux-mêmes des opérations de type magico-religieux. D'autres séries de représentants et de techniques thérapeutiques par contre, impliquent des agents naturels(ou humains dotés de pouvoirs surnaturels) : En ce cas, on peu d'aucune façon faire la part du « technique »et du « magico-religieux ». En fait les savoirs populaires se distinguent entre eux pour une bonne part en raison de la nature même de leurs référents empiriques. Autrement dit, ils sont soumis, selon les domaines auxquels ils sont soumis, selon les domaines auxquels ils s'appliquent, à des systèmes de contraintes distincts qui induisent des configurations dont les logiques, les assemblages, et les contenus diffèrent.

Erny (1988) dans une perspective voisine, distingue en Afrique noire, des degrés et des formes de savoirs. Pour lui, il existe d'une part une connaissance technique véritable, unscience empirique doublée d'un savoir-faire, dont les porteurs sont des médecins, des guérisseurs, des matrones expérimentées. Dans un tout autre registre, se place selon lui, le savoir de types ésotériques auquel on n'accède que par une initiation lente et progressive et dont le but n'est pas l'exercice d'un art ou d'une profession, mais la compréhension des choses et une saisie en profondeur du dynamisme universel. L'auteur conclut par le savoir de l'homme moyen qui pour lui, a aussi un certain nombre de connaissances techniques, mais incomplètes, partielles. Ce sont d'une part, les catégories de la pensée ordinaire qui servent aux spéculations ésotéristes. D'autre part, il se produit toujours un phénomène de vulgarisation de sorte que l'ensemble de la population véhicule un certains nombres de connaissances dont il n'arrive cependant pas à percevoir toute la portée.

Kalis (1997) par contre en distingue deux types de savoirs dans le contexte spécifique de la santé à savoir : D'une part, le savoir commun populaire qui est accessible à tous et exempt de tout support rituel. Il n'utilise les plantes et ne manipule le verbe que dans le but de soulager le mal symptomatique. Pour Kalis, ce savoir se pratique la plupart du temps dans le champ restreint de la famille ou de relations proches. D'autre part, le savoir spécialisé qui exige une connaissance spécifique conférée par l'apprentissage et l'initiation. Il stipule à cet effet qu'une liste catégorielle des types de pratiques spécialisées est difficile à établir car ces dernières correspondent en fait aux techniques thérapeutiques dominantes utilisées.

· Représentations sociales

Pour Jodelet (1989), le concept de représentation sociale désigne une forme de connaissance spécifique, le savoir de sens commun dont les contenus manifestent l'opération de processus cognitifs génératifs et fonctionnels socialement marqués. Plus largement, il désigne une forme de pensée sociale. Le marquage social des contenus ou des processus de représentation est à référer aux conditions et aux contextes dans lesquels émergent les représentations, aux communications par lesquelles elles circulent, aux fonctions qu'elles servent dans l'interaction avec le monde et les autres.

Quant à Schurmans (1990), les représentations sociales sont des catégories cognitives, autour desquelles s'organise un ensemble cohérent de normes évaluatives et comportementales qui orientent nos actions, nos décisions, nos jugements dans notre vie quotidienne. Au-delà de sa propre définition, Shurmans s'accorde avec Jodelet pour dire que le concept de représentation sociale désigne une forme de connaissance spécifique, le savoir de sens commun dont les contenus manifestent l'opération de processus cognitifs génératifs et fonctionnels socialement marqués. Plus largement, il désigne une forme de pensée sociale. Le marquage social des contenus ou des processus de représentation est à référer aux conditions et aux contextes dans lesquels émergent les représentations, aux communications par lesquelles elles circulent, aux fonctions qu'elles servent dans l'interaction avec le monde et les autres.

· La maladie

Dans la médecine moderne, la maladie est un état affectant le corps d'un individu. Pour Philippe Adam et Claudine Herzlich (2001; 5), cette définition résume la maladie à sa réalité organique or dans la sociologie, la maladie n'est pas seulement une réalité biologique mais aussi sociale. Ainsi, s'inspirant des auteurs comme Marcel Mauss (1926) et Durkheim (1987), ils soutiennent que si l'on veut analyser les différentes manières dont la maladie est, dans notre société, liée au social, on doit en premier lieu s'attacher à sa nature et à sa distribution. Pour ces auteurs, la maladie constitue toujours un état pourvu de significations sociales et par conséquent la maladie constitue un jugement évaluatif. Dans ce sens, la maladie fait l'objet de diverses représentations, selon les sociétés et même entre les hommes d'une même société.

· Catégories socio-économiques

Avant de définir une catégorie socio-économique, Hadad (1999) souligne qu'il est utile de commencer par se demander ce qu'est une catégorie.Elle est ainsi définie par l'auteur comme étant une classe dans laquelle on regroupe des objets ou des personnes représentants des caractères communs. De cette définition découle une définition d'une catégorie socio-économique comme étant une classe dans laquelle sont rangés les individus ayant des caractères sociaux et économiques semblables. Cependant, sur quels critères socio-économiques peut-on se baser pour élaborer une telle typologie de la population. Les critères les plus adoptés sont relatifs à l'exercice d'une activité professionnelle que sont :

ü La profession principale

ü L'activité économique principale

ü Le statut socioprofessionnel

Pour l'auteur, l'exercice d'une profession est la source la plus évidente d'un revenu qui est l'un des indicateurs les plus pertinents des niveaux de vie. Il ajoute aussi que pour enrichir la classification en catégorie socio-économique, il est opportun d'intégrer d'autres variables sociodémographiques telles que l'âge, le sexe, la situation dans la famille, le lieu de résidence, ainsi que des variables concernant le niveau d'instruction.

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"Nous voulons explorer la bonté contrée énorme où tout se tait"   Appolinaire