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Implication des activités extrascolaires dans le potentiel créatif de l'adolescent


par Mélody Docquois
Université Paris 8 - Psychologie de l'enfance et de l'adolescence 2013
  

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II- TENDANCE DÉVELOPPEMENTALEET INFLUENCE SUR LA CRÉATIVITÉ

« Everyone has the potential to be creative, but not everyone fulfils that potential»

(Runco, 2010, p. 40).

Les données de la littérature stipulent un développement non linéaire de la créativité au cours de la vie, avec notamment des périodes de stagnation mais aussi d'affaiblissement temporaire des performances créatives (Lau & Cheung, 2010 cité par Barbot 2008).Nous proposons d'exposer dans cette partie les différentes perspectives en ce qui concerne le potentiel créatif selon un axe développemental.

1) L'enfance

Les enfants peuvent être originaux ou expressifs dans leurs arts, leurs danses, leurs chansons, leur imagination dans le jeu ou encore leurs questions sur le monde qui les entourent. Selon Runco (2010). Il est même envisageable qu'un enfant soit plus créatif que certains adultes, par le simple fait de son impulsivité ou son manque d'inhibition.

La créativité n'est donc pas à comprendre en termes d'évolution linéaire, d'âge en âge, même si certaines capacités cognitives nécessaires à la créativité évoluent. Un enfant de trois ans n'aura pas les mêmes productions créatives qu'un adulte(Lubart, 2003), mais cela ne veut pas dire que ce jeune enfant ne peut pas exploiter son potentiel créatif. Cependant, les données de la littérature introduisent l'idée qu'avant l'âge de 18 mois, ou plus précisément, avant l'accès à la symbolisation, il est difficile de parler de créativité (Torrance, 1968, Runco, 2010). La symbolisation, évolution cognitive, permet à l'enfant d'évoquer des objets ou des situations non perçues, au moyen de signes ou de symboles. Il nous paraît judicieux de resituer cette notion tant elle revêt une importance dans l'acte créatif. En effet, pour comprendre la notion de créativité de l'enfant, il est essentiel d'introduire les capacités qui émergent chez lui lorsqu'il accède à la symbolisation. Cette nouvelle faculté pointe en sommel'apparition de conduites spécifiques telles que l'imitation différée, le jeu, le dessin symbolique, la pratique du langage ou encore l'imagination. Le jeu symbolique notamment, qui apparaît vers 18 mois, va s'enrichir à travers le développement de l'enfant grâce aux capacités cognitives qu'il fait émerger. L'enfant va être en mesure de penser le réel autrement qu'il ne le voit instantanément. Paul Harris (2007) stipule d'ailleurs que se représenter le réel permet à l'enfant d'ouvrir sa pensée. A travers le jeu symbolique, l'enfant décompose le réel et le transpose sur le plan de la fiction. Il donne de cette façon de l'épaisseur au réel en imaginant d'autres choses.Selon lui, le jeu symbolique est fictif. L'enfant imagine des situations, des histoires et se les représente. Et cette activité fictive durera toute la vie. En somme, Paul Harris précise que le jeu symbolique en tant que jeu libre va favoriser la créativité et l'imagination de l'enfant, favorisant à son tour la capacité à créer, à prévoir, à anticiper, à rêver (...)Nous l'avons compris, l'accès à la symbolisation est alorsimportant pour le développement de la créativité. D'autres habilités cognitives sont cependant nécessaires à la créativité et se développe au cours de l'enfance. Lubart et Georgsdottir (2004) ont ainsi relevé trois autres capacités cognitives : (a) l'encodage sélectif, pour relever les éléments pertinents de l'environnement, (b) la pensée analogique et métaphorique pour faire des comparaisons sélective et (c) la mémoire de travail.

Cependant, une première chute temporaire de la créativité est à relever chez les enfants de 5 à 6ans. C'est Torrance, dès 1968 qui a montré cet affaiblissement en dégageant le caractère social de cette permutation. Cette période correspondrait en réalité à l'entrée au CP, classe où les enfants apprennent à lire, à écrire et calculer. C'est aussi à ce moment qu'ils intègrent des règles de conduite et qu'ils se conforment à de nouvelles règles (Runco, 2010). Cette première chute de la créativité est donc à comprendre en termes de conséquence sociale.

Comme nous l'avons spécifié en début de paragraphe, le développement de la créativité n'estpas linéaire, et peut connaître des périodes de relâchement. Nous l'avons évoqué pour les enfants de 5 à 6ans. Mais les notions de pensée divergente et de pensée logique peuvent à leur tour expliquer une récession temporaire du développement créatif chez l'enfant. Plusieurs études longitudinales ont effectivement montré une chute temporaire de la pensée divergente1(*), et plus spécifiquement de la flexibilité mentale chez les enfants de 9 à 10 ans (Lubart & Lautrey, 1995 ; Georgsdottir, Ameil & Lubart, 2002 cité par Georgsdottir & Lubart, 2003). Ces résultats s'expliqueraient notamment par le développement de la pensée logique, au même âge. Ces études indiquent que le développement des habilités cognitives impliquées dans la pensée divergente (flexibilité) est associé, à un moment donné, au développement d'autres capacités cognitives (Lubart & Georgsdottir, 2004).

D'un autre point de vue, Runco (2010) met en évidence qu'il est nécessaire à l'enfant d'être influencé par ses expériences sociales pour qu'il puisse mettre en oeuvre son potentiel créatif tout au long de sa vie. Le rôle de l'étayage prend alors sens ici. Les parents, en favorisant le développement de la créativité dès le plus jeune âge, permettraient à l'enfant d'acquérir de nouvelles expériences et de s'ouvrir davantage. L'entourage familial permet de développer chez un enfant de six ans, par exemple, les conditions susceptibles de l'intéresser à différentes formes d'activité créative (Karbowniczek, 2010). Ainsi, le foyer familial apporte à l'enfant d'âge préscolaire les matériaux nécessaires au développement de son imagination. Les familles qui fournissent une stimulation à travers la mise à disposition de nombreux livres, de magazines ou d'activités culturelles auront tendance à favoriser la pensée créative de leur enfant (Simonton, 1984 cité par Lubart & Georgsdottir, 2004). Dit autrement, l'environnement familial peut fournir un soutien cognitif et affectif à la créativité tout comme un cadre physique dans lequel l'enfant grandira (Lubart & Georgsdottir, 2004).

Enfin, l'école aurait également un rôle important à jouer auprès des enfants.Les enseignants peuvent, de ce fait, encourager ou décourager la créativité de leurs élèves à travers leur mode de transmission des connaissances et des attitudes qu'ils ont envers leurs élèves (Lubart, 2003). En ce sens, l'école devrait intervenir pour stimuler l'imagination des enfants, pour les aider à exprimer et à mettre en oeuvre leur pensée créatrice.

* 1 Facteur cognitif de la créativité

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote