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anthropologie des techniques dans la pratique de la pêche au canton Ntem 1


par Cédric ONDO OBAME
Université Omar Bongo - Master 2016
  

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CHAPITRE IV : LES TECHNIQUES DE PECHE : REPRESENTATIONS ET IMAGINAIRES SYMBOLIQUES

Ce chapitre aborde les représentations et imaginaires qui soutendent la pêche et ses techniques au canton Ntem 1. Tout comme avec les fonctions que nous venons de voir, les représentations et imaginaires sont des abstractions, des logiques structurales qui donnent sens à un phénomène ou à une pratique donnée. Maurice Godelier (2007 : 51) dévéloppe qu' : « Une société agit sur son environnement en fonction des systèmes de représentations que cette dernière se fait de cet environnement ». Autrement dit, la représentation influe sur l'homme lui-même, elle lui impose un type de comportement dans son milieu de vie. Elle permet à l'homme de saisir la logique soujacente d'une pratique culturelle.

Maurice Godelier définit l'``imaginaire'' comme des idées, des pensées, symboles ou représentations se rapportant à un phénomène social au sein d'une société. De l'époque précoloniale à nos jours, la pêche n'a jamais été une pratique rentière au sens capitaliste du terme en milieu rural fang. Le type de technique employé par les populations et l'ensemble des connaissances (interdits, jachère, saisons, croyances, etc.) qui accompagnent la pêche sont un imaginaire construit. Cet imaginaire est ce qui explique toute pratique. Il les précède et les institue.

Ce chapitre va nous ainsi conduire à l'analyse de l'imaginaire de l'eau dans le cadre de la pêche. En effet, l'eau cumule les fonctions de : nourricière, purificatrice, constructrice guérisseuse, abitat des ressources et entités aquatiques, etc. Il s'agit du pouvoir symbolique de l'eau comme pourvoyeuse de vie. Dans ce même cadre, nous analyserons les notions de pêche de subsistance, de pêche parcimonieuse et de pêche durable au canton Ntem1. Pour finir, nous allons faire un apperçu des Codes de pêche du Gabon et la FAO (organisation des fonds alimentaires) afin d'analyser leurs contenus et relever leurs insuffisances dans le cadre des techniques de pêche.

IV-1 La pêche dans l'imaginaire de l'eau

Georgina Assengone (2011 : 6) note que : « Le peuple fang pense que l'eau n'est pas un simple outil, mais elle est un objet sacré qui fait partie non seulement de leur patrimoine mais aussi de leur existence ». L'eau est un élément vital aux usages symboliques et permet la pratique des techniques de pêche. Ainsi, les représentations qui entourent les techniques de pêche chez les Fang du Ntem sont également à rechercher dans l'imaginaire de l'eau au sein de ladite société.

L'eau participe aux rapports entre les villageois et la nature environnante. Nous ne pouvons donc pas dissocier l'eau de la pratique de la pêche. On note que, rechercher les représentations qui encadrent les techniques de pêche nous amène à visiter les imaginaires de l'eau. Autrement dit, la pêche fait partie des imaginaires de l'eau. D'un point de vue empirique, il faut dire que l'eau revêt généralement une représentation ``utilitariste'' dans l'ensemble du canton Ntem 1. Autant elle participe au bien-être des populations villageoises et prend dans ce cas une dimension économique, autant elle est pourvoyeuse de vie ou de mort et revêt alors une dimension symbolique. Georgina Assengone complète à ce propos que : « L'eau est source de vie empirique et symbolique ».

IV-1.1 Les Usages de l'eau à Ntem 1

Les usages de l'eau mettent surtout en relief la façon dont les populations abordent les cours d'eau ou encore, la façon dont elles mettent l'eau à leur service. En dehors de la pêche, l'eau est aussi utile pour d'autres besoins. A ce propos Meye M'enguang Willy dit que : 

Récit en langue fang ntumu

Traduction en français

1 Achigne bibele eva d'avôlô bièh abuigne. Eyong mendzim meye apôm mene nkighane nguki mvine, biake ntem.

1 Les cours d'eau que nous avons ici nous aident beaucoup. Lorsque l'eau de pompe est coupée, on va à Ntem. On se lave, on y fait lessive et vaisselle.

2 Bia wobo, biake sop biem. Eyong ane mendzim bagnu biake étam. Egne binenga badu fe mimbông à buane bachigne.

3 Achigne énefe-na bot bezing baffak minseleye. Mewulu fe awok nâ bot bezing bake ntem ngueki a Kye ngueki à mvézé ne bake bôh mebiang.

2 Pour l'eau à boire, on se rend au puit ou à la source. Ces sources permettent aussi femmes de tremper leur manioc.

3 Les cours d'eau sont exploités par certaines personnes pour l'exploitation du sable. J'ai souvent entendu dire que des personnes vont sur le Ntem, le Kye, Mvézé ou d'autres cours d'eau du canton pour y effectuer des rituels.

De cet extrait d'entretien, nous comprenons que l'eau revêt simultanément une dimension économique et symbolique. Ces deux dimensions constituent ses principales caractérisques au sein du canton. Les populations abordent les cours d'eau pour un bain, faire la lessive, la vaisselle, roussage du manioc, boire, exploiter du sable, effectuer des rituels, etc. Il s'agit là de l'usage social, économique et symbolique de cet élément naturel.

Photographie 26 : Des villageois sur le rivage du ntem (débarcadaire de certains pêcheurs) àEboro-Ntem en 2015 (Cliché Ondo Obame Cédric)

En associant l'ensemble des imaginaires de l'eau à la pratique de la pêche en particulier, cela nous amène à réaliser le pouvoir et la puissance de l'eau. Comme nous l'avons noté en introduction, l'eau cumule des fonctions de purificateur ou guérisseur (rituels) ; nourricière (consommation des poissons etc.) ; fournisseur de matériaux de construction (sable et eau...) ; hygiène (vaisselle, lessive et baignade) ; etc. L'eau est encadrée d'un imaginaire pluriel associant le visible et l'invisible au sens d'Alain Boussougou (2012 :43-68).

Dans sa thèse portant sur le rapport des populations à la forêt Alain Boussougou dit que : « La forêt est une source plurielle d'éléments utiles à l'homme ». Pour lui, la forêt prend une dimension utilitariste et devient pourvoyeuse d'éléments vitaux (éléments matériels et spirituels) à l'homme. Il reprend que : « La forêt répond tant physiquement que spirituellement aux besoins de l'homme ». Quant à l'eau, elle revet également cette même logique utilitariste.

Nous retenons que dans la pratique de la pêche, quelque soit la technique employée, c'est l'eau qui est au centre car à travers la pêche et ses techniques. Elle prend particulièrement une dimension de nourricière et devient pourvoyeuse de ressources. Mais il faut reconnaître que dans le cadre de ce travail, l'eau est soutendu de représentations économiques vu ses usages les plus récurrents (sable, lessive, vaisselle, boire, pêche, roussage du manioc, etc.). Il s'agit alors d'une sorte d' « anthropologie de l'eau » où cette matière liquide reste à part entière un objet d'étude.

IV-1.2 Eau : ``pourvoyeuse de vie et de mort''

Nous sommes parvenu à comprendre qu'en tant que milieu de vie de ressources aquatiques dont l'homme a besoin afin de se nourrir et vivre, l'eau se présente symboliquement comme ``pourvoyeur de vie'' dans l'imaginaire collectif de la pêche. C'est le lieu où, par le biais des techniques de pêche, l'homme se ravitaille en poissons. On comprend que sans cours d'eau, il n'y a pas de pêche.

Un pêcheur doit savoir être en communion avec l'eau (cours d'eau). Le type d'eau ou les caractéristiques d'un cours d'eau orientent le pêcheur à faire usage d'une quelconque technique pour accéder aux poissons. L'eau montre dans ce cadre un grand pouvoir quant à ses connaissances inhérentes. Ella Mvola Théophile dit d'ailleurs que : 

Récit en langue fang ntumu

Transcription en français

1 N'yôp kouss assesse ayiène ayem ochigne. Amouna achigne essesse esseki avaledâ. Ochigne obele abui biem.

1 Tout pêcheur doit maîtriser les cours d'eau et leurs caractéristiques. Parce que, tous les cours d'eau ne sont pas pareils. Un cours d'eau contient beaucoup de choses.

2 Ane bo kuass, minsissime, ngueki be mamiwata. Ochigne one ngura dza. Anefe otôh a dza-vâ... avale wakuane mendzim mayéné éde wayem avale kuass wéyôp ochi-té.

2 Il peut s'agir du poisson, les esprits ou les sirènes. Un cours d'eau est comme un village. La couleur de l'eau d'une rivière révèle déjà le type d'essences halieutiques en présence.

3 Mais, il peut arriver qu'un pêcheur meurt par noyade. Cela arrive souvent quand on ne sait pas nager. Où encore si on a été attaqué mystiquement ou si le pêcheur a pratiqué de la sorcellerie pendant sa pêche.

3 Ve éwulu-fe akuina mbot aveke yôp éyong-té awu ochigne. Ewula abo éyong wayeme-ki adzôk, ngueki-nâ mbot avezu wa akeane ochigne, ngueki-na mbot ave kui à mbôh ochigne.

Rossantanga-Rignault (2008) cité par Célestin Wagoum (2013 : 214) fait savoir qu' : « Il n'y aurait pas dans l'eau uniquement des poissons ou crocodiles mais aussi des choses situées au-delà de ce qui est visible ». En clair, l'eau est le siège du visible et de l'invisible, elle abrite la vie naturelle et surnaturelle. A ce titre, l'eau nourrit en ressources aquicoles et elle est aussi une sorte de lien entre les hommes et le monde des esprits. Elle va plus loin que le simple cadre de la pêche et ses techniques car, procure aussi une vie invisible.

Il faut rappeler que cette capacité à pouvoir se procurer de la vie et même de la mort ne date pas d'aujourd'hui. Tout individu peut trouver la mort dans l'eau. Dans sa conversation avec ``Ogotemmêli'' en société Dogon du Mali, Marcel Griaule (1966 : 26) rapporte que : « C'est de l'eau que la terre reçut la vie ». Il note par ailleurs que : «  La force vitale de la terre est l'eau. Dieu périe la terre avec de l'eau. De même, il fait le sang avec de l'eau (...) ». En un mot, l'eau incarne la vie et cela contextualise avec la pêche où l'eau permet la procuration du poisson.

En outre, Edgard Morin (1970) cité également par Célestin wagoum (213 : 214)  dit que : « La puissance de l'eau est comme un élément de renaissance de vie et est incomparable dans la magie, les mythes et les religions ». L'eau précède la pêche et ses techniques tout comme elle précède le monde entier. L'eau est sacrée quelque soit son usage (le cas de la pêche par exemple). C'est le symbole et la source de la vie.

Au sortir de l'imaginaire de l'eau, l'accent est mis sur ses usages et son pouvoir symbolique de procuration de vie et de mort. Voici donc une des performances cognitives qui encadrent les techniques de pêche car, si l'eau donne la vie, cela revient à dire que les techniques de pêche procurent également la vie en permettant l'accès à ces ressources aquicoles.

IV-2 Une pêche de subsistance et parcimonieuse

Les techniques de pêche sont des performances cognitives et sont encadrées de représentations et d'imaginaires. A partir de là, on peut saisir les rapports des populations aux techniques de pêche. Quelque soit la technique utilisée, on peut toujours souligner l'idée de subsistance au sens de Claude Meillassoux (1974). Nous allons voir que cette subsistance est traduite de fait par le travail physique et manufacturé de l'homme avec des techniques et outils immédiates, rudimentaires. Quant à la parcimonie, elle concerne surtout la gestion responsable des ressources halieutiques. L'aspect rudimentaire des techniques et outils de pêche, leur périodicité et fonctions symboliques laissent entrevoir la parcimonie des ressources naturelles. Il faut dire que la parcimonie se caractérise surtout par la jachère des eaux.

En outre, ces idées de subsistance et de parcimonie nous conduisent à une autre réalité latetente des techniques de pêche à savoir : la durabilité des ressources. Nous comprendrons qu'il s'agit des raisons qui expliquent la survie des savoir-faire traditionnels au fil des époques. Cette durabilité englobe non seulement les ressources naturelles mais aussi les techniques et outils sollicités par les populations.

IV-2.1 Une pêche de subsistance

La subsistance est la caractéristique fondamentale des savoir-faire au canton Ntem 1. Elle englobe l'ensemble des pratiques sociales. Les techniques de pêche, de chasse et agricoles sont de ce fait populaires. Leurs outils et matériaux sont rassemblés sans grands investissements pour l'accès à la ressource naturelle. Dans le deuxième chapitre de ce travail, nous avons montré qu'il s'agit d'une pêche traditionnelle qui connaît aussi des outils modernes dans l'utilisation des techniques. Mais, ces outils modernes n'influent pas sur cette idée de subsistance, elles ne nécessitent pas de grands investissements et contribuent plutôt à la survie des techniques. On voit donc que la subsistance en tant que représentation demeure.

L'accès aux ressources naturelles (poissons, gibier, végétaux) est déterminé par des savoir-faire rudimentaires. Ces ressources sont généralement destinées à la consommation des populations. Travaillant chez les Gouro de Côte d'Ivoire, Claude Meillassoux (1974) fait une observation similaire. Il affirme que la subsistance fait appel à l' : « Utilisation des techniques immédiates et l'emploi de l'énergie humaine comme principale source d'énergie ». Autrement dit, la subsistance se traduit par l'usage des techniques à petite échelle pour accéder immédiatement aux ressources à portées de main. L'auteur relève aussi l'usage de l'énergie humaine. La subsistance ne connait pas de machines mécaniques, elle se base sur l'exécution des techniques par l'homme lui-même. Dans le cadre des techniques de pêche en milieu rural, nous ne nous éloignons pas de cette lecture.

Si ce n'est que l'apport de quelques outils améliorés ou renforcés par la modernité (hameçon, crin, filet moderne, fil assiettes etc.), les techniques de pêche ne dépendent d'aucun autre apport exogène. Ce sont avant tout des productions locales du patrimoine technologique. Par le passé, l'objectif était de trouver un moyen qui permette rapidement le prélèvement de la ressource. Cela est toujours resté en vigueur même avec certains outils améliorés de nos jours. Nous retrouvons cette également cette idée de subsistance même dans le mythe d'Odzamboga que nous avons déjà évoqué.

Ce mythe soutient que les femmes vidaient tout simplement l'eau et attrapaient les poissons contenue dans les terroirs de pêche (fiss). On se rend compte qu'aucun investissement n'est lourd en technique comme en outil venant de ce mythe. De plus, on voit bien que l'énergie humaine en oeuvre est bien celle des femmes. Ce mythe explique la subsistance comme l'une des réalités soujacentes de la technique de pêche melok. Nous comprenons ainsi le mythe comme un système explicatif.

L'idée de subsistance présente les techniques de pêche comme ne demandant généralement que peu d'opérations. Dans ce sens, Zé Evariste32(*) nous dit que :  

Récit en langue fang ntumu

Traduction en français

1 Edzam éne, édzam-asse mbot a bôh éne ésseigne. Abôh miyop, ngueki mellok, ésseigne éne. Edzam mayem éne-nâ biadang-ki adzimili abui mônô akale biem meyop.

1 Ce qui est vrai, tout ce que l'homme fait est pénible. Qu'il s'agisse de pêche masculine (minyôp) ou de pêche féminine (melok), il y a toujours du travail. Ce que je sais, pour la pêche, nous ne dépensons pas grand-chose.

2 Wakus ve messong mellôp, ya mvona ngue crin, ngue mevuat. Ebiem bivôh-bi wadzeng-bioh afan-été. Binenga ébe badzimili-ki dzome ézing. Assesse ane-bôh ochigne éyong bake mellok.

2 Tu achètes juste des hameçons, du fil, du crin ou des filets. Tout le reste du matériel se prend en brousse. Ce sont surtout les femmes qui ne dépensent rien. Tous leur matériel est sur place au lieu de pêche.

3 Wadzimili été fôveh é ngù djuè.

2 Tout ce qu'on dépense c'est notre force.

En dehors de quelques outils et surtout la nécessité de l'effort physique, le praticien de la pêche ne dépense plus autre chose. Cet interlocuteur précise que la plupart du matériel se reccueille en forêt, au lieu de la pratique surtout pour les techniques féminines. C'est une pêche traditionnelle à petite échelle et nenécessitant pas d'investissements lourds.

D'un point de vue économique, Maurice Godelier (1982) note que : « La subsistance se caractérise par de faibles moyens techniques où l'absence de surplus entraine une absence d'échange (monnaie ou capital)... ». Cette affirmation relève quelques insuffisances surtout sur la question d'échange. Nous pensons qu'il faut redéfinir cette idée de subsistance. Les techniques de pêche bien que rudimentaires, permettent souvent de grandes quantités de poissons (melok, alame, etc.) au point où il n'y a pas que de l'autoconsommation, mais aussi quelques ventes. Or vendre traduit l'échange monnayé. Cela implique donc la notion de surplus même dans la subsistance. C'est ainsi que nous parlons d'une nouvelle forme de subsistance en milieu rural car, il n'est plus question d'une subsistance au sens strict du terme. C'est une subsistance qui prend en compte la vente des ressources au-delà de l'aspect rudimentaire des techniques et l'usage de la force physique.

La subsistance est aussi traduite par les systèmes de parenté. Dans ce cas, nous revenons avec les logiques foncières traduites par la technique le fiss. Sachant qu'un fiss a toujours un propriétaire membre d'une famille, d'un lignage ou d'un clan. En l'absence de ce dernier, ses parents peuvent y pêcher, le défendre afin de le préserver. Ces droits traditionnels regroupent les questions de parenté qui, en retourt, nous amènent à l'idée de subsistance.

Les techniques de pêche melok et fiss nous mettent en phase avec à un système de parenté caractérisé par la solidarité et la cohésion du groupe. Selon Claude Meillassoux (1974) la subsistance est la caractéristique majeure des sociétés dites traditionnelles ou primitives et organisées selon un système de parenté. La parenté occupe alors une place importante dans l'idée symbolique de la subsistance.

Les techniques de pêche répondent toutefois à une idée de parcimonie, il s'agit d'une pêche parcimonieuse caractérisée par la jachère des eaux.

IV-2.2 La pêche parcimonieuse : la question de la jachère des eaux

La parcimonie, dans le contexte qui nous intéresse, signifie la gestion reffléchie des ressources. Etant également soujacente aux techniques de pêche, elle est traduite par l'utilisation responsable des ressources aquatiques. Autrement dit, les techniques de pêche utilisées par les populations respectent symboliquement à la base l'idée de parcimonie ou de gestion minutieuse des ressources naturelles. Cette parcimonie fait ainsi doublement appel aux rapports à la technique et à la ressource sollicitée. John C. Kennedy (1981 : 87-96) ressort ce double aspect en faisant en société Makkovik une analyse synchronique des groupes Settlers et Inuits dans la pratique de la pêche. Au sortir de son analyse, il comprend que pour gérer à long terme les ressources aquatiques, les Settlers respectent la ressource qu'ils prélèvent contrairement aux Inuits qui prefèrent mettre l'accent sur les techniques de prélèvement.

Cet auteur nous présente deux groupes traditionnels de pêcheurs qui ont sus établir des rapports avec leurs techniques et avec leurs ressources naturelles aquatiques. Ces rapports nous laissent donc entrevoir une une pêche parcimonieuse.

Nous pouvons dire que cette idée de parcimonie précède les techniques de pêche, elle est première et institue la pratique. La pêche et ses techniques est cyclique et connaît la ``jachère des eaux'' surtout chez les femmes. Il s'agit alors de laisser l'eau et les poissons se régénérer dans un cours d'eau qui vient d'être exploiter pendant une durée déterminée. Ce moment de repos permettra de pêcher dans d'autres cours d'eau.

Très peu de techniques masculines respectent cette notion de jachère mais sont plutôt dépendantes des différentes saisons de pêche : saison sèche et saison des pluies. La parcimonie consiste dans ces deux cas à prélever minutieusement les ressources au rythme des saisons de pêche et de la jachère des eaux. Ces logiques s'imposent à l'ensemble des techniques de pêche.

IV-2.2.1 Jachère des eaux et les saisons de pêche

La jachère consiste à mettre en repos une ressource afin qu'elle se régénère, avant son prochain usage. En d'autres termes, la jachère est une phase naturelle et culturelle de la regénération de la ressource. Simon Diouf cité par Abdoulaye Séné (2010) note que : « La jachère est l'état de la mise en place de la culture suivante ». Dans ce cas précis, il est question de la gestion symbolique des ressources naturelles agricoles. La jachère des sols y est très importante pour le sol. L'objectif est donc de préparer le sol aux prochaines cultures agricoles après un moment déterminé.

Dominique Defrance et al. (2007 : 2-3) montrent que : «  La jachère est outil de régulation des productions des ressources naturelles». Elle est donc d'une utilité environnementale. Pour eux, on peut mettre en jachère l'eau, la biodiversité, les sols, la faune et la flore, le paysage, etc. On comprend que le principe de jachère peut s'appliquer aux pratiques culturelles comme aux écosystèmes naturels.

Dans le cas de la pêche, ce sont les femmes en général qui pratiquent la jachère des eaux. C'est souvent après qu'elle ait capturées tout le poisson disponible d'un plan d'eau (à travers melok, fiss) qu'elles mettent celui-ci en repos pour deux ou trois ans. Pendant ce temps de repos, le lieu qui a été fouillé et vider de ses essences se régénère. Chez les femmes, la jachère ne permet pas la permanence de la pratique de la pêche dans un même plan d'eau, mais plut^t l'idée d'alternance.

Nous notons aussi que la jachère ne prive pas tout le cours d'eau, elle concerne surtout la portion ou les portions de plan d'eau qui ont étés sollicités par les populations. Elle traduit par-là l'idée de parcimonie (gestion minutieuse des ressources). Dans ce sens, Nsourou Ondo Berthe affirme que : 

Récit en langue fang ntumu

Transcription en français

1 Balok-kî eyong ésse abông ochigne-dâ. Ochigne wafe wa wèghè. Biè binenga biwula abona ngue bi allok abong chigne ézing mbouwi, mbou wazou biaye allok éffe, nâ édi beve atéra allok ébera amena abele kouass.

1 On ne pêche pas à tout moment dans un même plan d'eau. Un cours d'eau aussi a des moments de repos. Nous, les femmes, pêchons en variant les plans d'eau afin de leurs permettre à chacun de se régénérer en ressources.

2 Eyong achigne éne abuigne bemvâme-bâ bebeh bessangleya achigne mbou assesse akale messimâne meté mevôh...

2 Lors qu'il y avait plusieurs cours d'eau, nos ancêtres, pêchaient tout en les variant pour les mêmes raisons que nous aujourd'hui.

La jachère régule la pratique de la pêche et permet l'alternance des plans d'eau. Elle est symboliquement et culturellement une traduction de l'idée de parcimonie. Comme nous l'avons déjà souligné, le respect des saisons de pêche et de la jachère sousentend un rôle symbolique de gestion munitieuse de la ressource naturelle.

Toutes les techniques de pêche ne peuvent pas se pratiquer en saison sèche encore moins en saison des pluies (confère chapitre 2). De plus, certains poissons sont spécifiques aux saisons ce qui fait que, c'est la saison qui va orienter le pêcheur à faire usage de telle ou telle technique. On peut comprendre que l'ensemble saisons de pêche permet aux techniques d'effectuer le prélèvement d'une variété de poissons. Cette norme naturelle permet de ne pas capturer une même espèce à tout moment.

La logique parcimonieuse traduit toutefois une sorte d'équilibre des espèces prélevées, c'est-à-dire qu'il y a possibilité pour tout type de poisson de se faire pêcher. On ne doit pas retenir ici l'idée d'une pêche en toute saison favorisée par la variation de techniques, mais plutôt l'idée soujacente d'un équilibre des différents types de poissons pêchés spécifiquement aux saisons de pêche. D'où un autre sens de l'idée d'une pêche parcimonieuse. C'est donc une logique qui précède et institue les techniques de pêche. Nkouna Obiang Fabrice dit à ce sujet que : 

Récit en langue fang ntumu

Transcription en français

1 Abô oyône, abô soughou, éyong ésse ébele avale kouass-dègne d'assubane abili minyop befam. Ngue befulane bivé ya mekuna, kouass éssesse ye ochigne d'abili.

1 Que nous soyons en saison sèche ou en saison des pluies, chacune de ces périodes a des types de poissons qui la caractérisent dans la pêche des hommes.

2 Ngoura kouass ézing ossseki ochigne-na wabili-ki...

2 Si on associe les périodes de raréfaction et d'abondance d'eau, on verra que tout type de poisson est prélevé. Il n'existait aucun poisson qu'aucune technique ne puisse capturer.

A travers cet extrait d'entretien, on peut dire que l'idée de parcimonie soutend le prélèvement de toute espèce aquatiue. Dans les plans d'eau la pêche parcimonieuse nous conduit à ce que nous appelons « la parcimonie des espèces halieutiques ». Elle soutient qu'il n'y a pas qu'une même espèce de poisson qui doit à chaque fois être capturé, mais plutôt toutes les espèces de poissons en présence dans un cours d'eau. Cela conduit implicitement à la parcimonie des espèces halieutiques de manière à ne pas épuiser une seule espèce.

En revenant sur les imaginaires de l'eau et sur les logiques de subsistance et de parcimonie comme représentations à la pêche et ses techniques, nous parvenons à une autre représentation. Il s'agit de l'idée de durabilité de ressources halieutiques.

IV-3 Techniques de pêche et durabilité des ressources : aperçus des codes de pêche et de l'aquaculture

La durabilité des ressources aquatiques est convoquée par les techniques de pêche dont le système de prélèvement, de consommation et d'échange des ressources naturelles est essentiellement social. En d'autres termes, les pratiques sociales qui amènent à prélever les essences naturelles, à les autoconsommer et à les vendre sont aussi encadrées par l'idée de durabilité.

Cela nous amène à retenir en effet la présence d'une « pêche responsable »33(*). Il s'agit d'une pratique qui prend en compte les les savoirs et savoir-faire des communautés au fil des générations. On entend donc un usage avec précaution des techniques de pêche. Les ressources aquatiques sont ainsi gérées pour la satisfaction besoins présents et à venir. D'où la convocation des codes de pêche et de l'aquaculture.

IV.3.2 L'idée de durabilité : une représentation au centre des techniques de pêche et ressources halieutiques

Nous saisissons l'idée de durabilité sur deux niveaux d'analyse. Le premier niveau porte sur la durabilité des techniques de pêche, alors que l'autre niveau est celui de la durabilité des ressources aquicoles.

Dans cette démarche, nous évoquons d'abord l'aspect durable des techniques de pêche au fil des générations. En fait, ces techniques constituent le patrimoine technologique des populations rurales dans les rapports aux cours d'eau. Sans techniques de pêche, il n'y a pas de prélèvement du poisson. Ces techniques ont sues se maintenir jusqu'aujourd'hui. Pour ce faire, il a fallu l'intégration de certains outils modernes pour renforcer les techniques et pour accroitre leur performance.

Ces techniques ont toujours servis à long terme et sont alors une marque de l'idée de durabilité dans la pratique de la pêche au canton Ntem 1. Ainsi, même les générations à venir connaitront ces techniques de pêche quelque soit la nature des outils permettant leurs prattiques. Sur ce point, ce sont surtout les populations rurales villageoises qui sont à encourager car, elles sont dépositaires de ces savoirs et savoir-faire.

L'objectif est alors de faire connaitre la pêche et ses techniques générations après génération. En clair, l'idée de durabilité se traduit ici dans la survie et la permanence des techniques d'un point de vue diachronique. Donc, la durabilité ne se lit pas seulement que dans la ressource (poissons, crustacée ou animaux marins) qui est prélevée ou gérée, mais aussi dans les voies et moyens (techniques) qui permettent le prélèvement de cette ressource à long terme. Nkoghe Milama dit à ce propos que :  

Récit en langue fang ntumu

Traduction en français

1 Zama égne angue alere benvama miyop. Miyop miassoh okua. Égne-ki mia ze akelane abondi.

1 Dieu a donné à nos ancêtres la connaissance de la pêche. Cette pêche provient de nos ancêtres. Mais c'est de nos jours qu'elle se développe le plus. Ce sont eux qui ont crées et commencer à pratiquer la pêche.

2 Betsira ébe bengue soum ayop ane n'yemane-té ongue-zou wakalane akui abondi. Biadzi-te dzam ézing. n'yopane éwe wave-wa na obigne kouass.

2 Ce savoir a été tout simplement transmis jusqu'aujourd'hui. Nous n'avons rien crées. Ce n'est qu'à travers l'utilisation d'une technique de pêche que l'on peut accéder aux poissons.

La pêche est une pratique, une connaissance léguée aux hommes par Dieu et qui est ensuite perpétuée à long terme par l'homme. Cependant, on peut se rendre compte que dans leur diachronie, les techniques ont toujours été régulées par des saisons, jachère, interdits ou normes culturelles quant à l'accès aux ressources. Or, ce n'est qu'à partir de cet instant que nous entrons dans la durabilité des ressources aquatiques aquacoles.

Les ressources halieutiques bien que renouvelables, sont restés en quantité suffisante dans les cours d'eau parce que les villageois (ancêtres et contemporains) ont toujours pratiqués une pêche de non accumulation quelque soit la technique employée. Par ailleurs, poissons, crustacés ou animaux marins contribuent au bien-être nutritionnel, économique et social des individus. Mougangue Jean Bertrand34(*) nous relate à cet effet que : « Chez les mitsogo par exemple, certains poissons déterminent les totémiques de certains clans à l'instar du poisson nommé motunghu qui est le totem du clan Réhongo ». 

Le rapport aux biotopes marins est certes économique mais surtout sacré. Cela nous amène à enregistrer des rapports totémiques entre les populations et les essences aquatiques. C'est la prise en compte de ces réalités culturelles par les populations rurales qui conduit ainsi à la durabilité des ressources naturelles en général et particulièrement dans le cadre de la pêche et ses techniques.

Au canton Ntem 1, nos observations nous ont amené à réaliser que le ``poisson courant'' (Malepterurus beninensis) agneng (en fang ntumu) est maintenant le plus connu de la contrée. Il est beaucoup sollicité en soins thérapeutiques qu'en alimentation. La quasitotalité de nos interlocuteurs nous a spécifiés qu'il ne le mange pas. De plus, sa capture est très difficile à cause du courant électrique qu'il génère lorsqu'il est encore vif. Les villageois disent même que c'est l'un des poissons les plus redoutables des cours d'eau du canton.

Ce que nous cherchons à démontrer par cette illustration c'est que l'idée de durabilité dans la pêche s'exprime du point de vue des rapports aux techniques et aux espèces halieutiques. Un rapport durable a toujours été présent entre les populations du Ntem1 et les ressources aquatiques. Nous complétons ce contexte avec le code de conduite de la pêche responsable 35(*) proposé par la FAO (Founds for Alimentation Organisation) en 1995 à Rome et le « code gabonais des pêches et de l'aquaculture »36(*) de la loi n°015 en 2005. Nous convoquons ces codes par ce que nous nous sommes rendu compte qu'ils sont respectivement basés sur la gestion durable des ressources halieutiques aux échelles nationales et internationales.

Nous voulons donc les mettre en rapport avec notre travail sur cette question en vigueur. Nous avons donc à ce niveau une problématique corrélée. Il s'agit d'un côté la représentation de la pratique des techniques de pêche par une communnauté donnée, et de l'autre côté une proposition polico-administrative. Nous montrons de ce fait les rapports et les insuffisances de ces codes.

IV.3.3 Les codes portant sur la gestion des ressources halieutiques : rapports et insuffisances avec le contexte empirique de l'étude

Nous convoquons ces codes dans l'objectif d'établir leur rapport avec l'imaginaire symbolique des populations du canton sur la gestion durable des ressources aquatiques. Après les avoir présentés, nous essayon ensuite de les revisiter en y relevant quelques insuffisances.

3. 3.1 Le rapport entre les codes et la pensée symbolique des populations

Le code de conduite pour une pêche responsable37(*) qu'a proposé la FAO (organisation des fonds alimentaires) le 30 Octobre 1995 à Rome soutient à la première page de son introduction que : « La pêche, y compris l'aquaculture, apporte une contribution fondamentale à l'alimentation, à l'emploi, au loisir, au commerce et au bien être économique des populations du monde entier, qu'il s'agisse des générations présentes ou futures, et devrait par conséquent, être conduite de manière responsable. Ce code a des principes internationales de comportement pour garantir des pratiques responsables en vue d'assurer la conservation, la gestion et le développement des ressources bio aquatiques, dans le respect des écosystèmes et de la biodiversité... ».

Nous pouvons retenir qu'au centre de ce code se trouve la gestion durable ou responsable des ressources naturelles aquatiques à travers le monde entier. Autrement dit, ce code reconnait certes que les ressources aquatiques sont renouvelables en elles-mêmes, mais ne sont pas infinies. De là, certains comportements et techniques sont à proscrire ou à recadrer à l'échelle mondiale dans le cadre de la pêche. Même-si le besoin nutritionnel, environnemental, social et culturel est plus que présent par rapport aux intérêts de tous ceux qui sont concernés par ce secteur, ce code de conduite se présente comme un garant de la durabilité des ressources aquatiques.

Quant au code gabonais des pêches et de l'aquaculture de la loi n°015 publié en 2005, il porte également sur la question de la gestion durable des ressources. Les articles 2 et 9 du dit code stipulent respectivement à ce sujet que : « Le présent code est l'ensemble des règles applicables aux activités de la pêche et de l'aquaculture pour une gestion durable des ressources halieutiques »38(*)  et que : « La gestion durable des ressources halieutiques doit intégrer un programme de développement et d'exploitation rationnelle des activités du secteur de la pêche et de l'aquaculture »39(*). On comprend donc que la question de la durabilité des ressources naturelles est très importante.

Nous sommes en présence d'un imaginaire socioculturel du rapport rationnel à l'environnement car, le domaine halieutique ou marin tout comme celui forestier, est de ce fait une préoccupation qui actuellement est au centre des politiques environnementales au Gabon et ailleurs. Cependant, l'accès à ces ressources nécesite des techniques que les populations sollicitent au ryrhme des saisons de pêche. C'est en effet le bon usage de la technique et le respect de toutes autres connaissaces connexes à la pratique de la pêche qui amène à La gestion durable des ressources que prônent les codes. C'est une représentation qui a toujours encadrée les pratiques sociales en milieu rural. Les techniques mises en place pour ce faire sont donc dominées par cette vision sociale.

A travers des techniques de pêche ``rudimentaires'' amenant à une pêche parcimonieuse, nous parvenons à une ``pêche responsable'' qui reste encore présente aujourd'hui come par le passé. Selon nos interlocuteurs, le canton Ntem1 en général était déjà inscrit dans cette logique depuis les ancêtres. Cette représentation culturelle entoure la pêche et ses techniques. Autrement dit, la prise de conscience sur l'utilisation avec précaution des patrimoines forestiers et aquacoles précède ces deux codes de dix et vingt ans de formulation.

Nous reconnaissons l'exhaustivité de ces codes. Du moins, quelques insuffisances sont à souligner.

3.3.2 Quelques insuffisances des codes

Ces codes ne mentionnent dans aucun de leurs multiples articles l'apport ou encore la place des logiques culturelles (fonctions, croyances, interdits, rituels, foncier, normes coutumières, etc.) que les populations mettent en oeuvre surtout en milieux ruraux pour traduire à leurs manières la gestion durable des ressources naturelles. Ils n'abordent pas de représentations ni des fonctions symboliques de la pratique. Ils ne donnent que des principes généraux connus. Ainsi, certaines ethnocultures ne se sentent pas concerner par ces codes. D'autres encore ignorent même leur existance. Ils préfèrent exercer la pratique de la pêche selon leurs savoirs et savoir-faire endogènes.

Dans le cas du Gabon, un tel code doit être revisité. Il doit normalement être formulé après une longue démarche empirique de la pêche à l'échelle du territoire tout entier. Les logiques culturelles de populations locales doivent participer à ce genre d'initiative. Les autorités étatiques doivent travailler en toute cordialité avec les populations locales porteuses de ces connaissances endogènes. Ella Mvola précise que :

Récit en langue fang ntumu

Traduction en français

1 Biayeme na ngômane abele metsing meigne awulu-mô. Ve bîne ôné, metsing meté makuigne ki-va. Biayeme-ki meva. Biayop ya avale bitsira bengue lighe biè. Bia yop amu bine ntumu, ya avale bengue ayéghé biè.

1 Nous savons que les autorités administratives ont leurs lois. Mais ces lois n'arrivent jusqu'ici, nous ne les connaissons même pas. Nous pêchons tels que nous l'ont enseignés nos ancêtres. Nous pêchonen tant qu'ntumu ; tel qu'on nous l'a montrés.

2 Biki ya émame messe mevôh éme biawulu yamô éyong bia yop. Ngômane abeki assô-vâ na âzu biè adzo anoso-anokâ abe dzame miyop ngue melok. Biayop ya avale bia yeme.

2 Nous pêchons avec les interdits et les autres connaissances culturelles. Une quelconque autorité n'est jamais venue ici pour nous dire quoi que ce soit en rapport avec la pêche féminine ou masculine. Nous pêchons avec nos connaissances culturelles.

3 Eyong-ézing ébot bebele bitam bikuas ébe batsiè ya ngomane...

3 Je pense plutôt que ce sont ceux qui ont des étangs de poissons qui traitent avec ces autorités.

Cet extrait d'entretien nous rapporte une des insuffisances des codes de pêches établis par les autorités administratives. De fait, il en ressort que les populations locales pêchent indépendament des lois ou codes de pêche. Elles pêchent en se basant sur les logiques endogènes. Ceci confirme que les codes sont des principes généraux et ne prennent pas en compte les logiques populaires. Du moins, cet interlocuteur souligne que les autorités des pêches sont plus en contact avec les pisciculteurs. Mais nou retenons en général que le seul rapport en vigueur est celui de l'idée de gestion durable des ressources halieutiques au-delà de la non adéquation des codes et des logiques symboliques villageoises.

Par ailleurs, les codes de pêche proscrivent certaines techniques de pêche à cause de leur accumulation de ressouces ou leur impact à l'écosystème marin. A ce niveau, nous trouvons aussi une inadéquation. Nous relevons sous l'apui de nos interlocuteurs que ces techniques sont pratiquées avec dextérité à des endroits bien choisis dans les cours d'eau. Les populations en ont bien conscience de ce type d'agissement. Il s'agit surtout de la technique du (ndawola ntangane) qui est le nom même de la plante itchytoxique qui sert à empoisonner une portion d'eau choisie. Le poisson capturé de cette technique est souvent fumé avant de le consommer, au risque de contracter dans l'imédiat les représailles du poison.

Mais, c'est tout aussi une technique réfléchi pratiquée par les femmes. Elles ne la pratiquent que dans un cours d'eau qui coule, de manière à ce que le portion de plan d'eau choisie se régénère en dissipant le poison facilement. Nzang Nguema Généviève souligne à cet effet que :

Récit en langue fang ntumu

Traduction en français

1 Bafuk ndawola ovume ochigne walote. Bafuk kigne avume mendzime meteme. Amuna éyong mendzime malote, massigui ya ndawola akuigne ane amane. Edzome assesse éné ovume ndawola ane d'abili.

1 On pratique le ndawola à un endroit où l'eau circule. On ne le pratique à un endroit où l'eau est stagnée. Parce que lorsque l'eau circule, cela dissipe le poison jsqu'à épuisement. Tout ce qui se trouve à l'endroit du poison s'affaiblit.

2 Biyong bizing bewula ayek myokh okuigne ya nkeigne éyonté bafuk ndawula. Eyong mendzime meté massighi, kuass d'ake d'awu akui ane amane.

2 Parfois, on peut faire des barrages en amont et en aval du cours d'eau et y pratiquer le ndawola. Mais quandd cette eau coule en aval, le poisson et autres anamaux marins sont affaiblis et capturés.

3 Anebo melu mela ngue ngura sônô.

3 Le poison peut durer trois jours à une semaine au plus.

Il s'agit ici des détailles que les lois des codes doivent prendre en compte avant d'interdire une technique. Dans le cas de la technique du ndawola, nous comprenons qu'une jachère est obligatoire pour la zone du cours d'eau qui a reçue la poison de la plante. Du coup, si on n'est pas de la même culture on pensera que la technique est à proscrire, alors qu'il y a toute une manière de faire qui accompagne son utilisation.

Nous pensons plutôt que, nous sommes toujours en présence d'une culture qui connait le sens de la durabilité des ressources et nous convenons d'avantage avec ce concept de pêche responsable préconisé par la FAO. Certes la question de la durabilité est d'actualité mais, nombres de populations en avaient déjà conscience d'une manière ou d'une autre. De ce fait, les représentations soujacentes aux techniques de pêche devraient intégrer ces Codes de pêche et d`aquaculture car, c'est par elles que la gestion à long terme des ressources serait plus qu'évidente et possible.

Au terme de ce chapitre, nous retenons qu'il était question des représentations c'est à dire des constructions symboliques et mentales qui cernent la pratique de la pêche via ses techniques. Les savoir-faire liés à la pêche sont ainsi encadrés à long terme par les logiques culturelles à savoir : l'imaginaire de l'eau, une pêche de subsistance, une pêche parcimonieuse et une pêche durable. D'une manière respective, l'eau est l'élément clé de la pêche, c'est elle qui abrite les poissons. De plus elle est un élément symbolique car pourvoyeuse de vie et de mort.

L'idée d'une pêche de subsistance nous a amenée à la question de la faible portée des techniques de pêche. Il s'agit des techniques qui ne nécessitent pas de grands investissements. Mais leurs outils sont néanmoins efficaces, performantes et relèvent tout aussi une certaine vulnérabilité. Nous avons vu que cette idée de subsistance se traduit aussi par l'emploi de la force humaine comme principale source énergétique dans la pratique de la pêche. A cela s'est ajoutée la forte présence des rapports de parenté qui sont aussi un facteur de cette subsistance.

Quant à l'idée d'une pêche parcimonieuse, elle s'appuie surtout sur la gestion minutieuse des ressources aquatiques. Elle se traduit par le principe de la jachère des eaux et du respect du cycle des saisons de pêche. Nous avons compris à ce niveau qu'aucune technique n'est mauvaise en soi dans l'accès aux poissons, c'est plutôt le pêcheur qui emploie la technique qui est responsable par rapport à la quantité ou au type de poisson sollicité. C'est lui qui doit avoir la notion de la parcimonie. Cependant, ce chapitre nous a conduit à réaliser que les idées de pêche de subsistance et de pêche parcimonieuse donnent lieu à une autre logique soujacente qui est l'idée de durabilité des ressources.

L'idée durable de la pêche est présente à travers la survie à long terme des techniques et outils de pêche d'une part puis la gestion réfléchie de des ressources naturelles via ces mêmes techniques au fil des générations. D'où le lien avec les codes que nous avons convoqué. Il s'agit du ``code de conduite de pêche responsable'' de la FAO et celui de la pêche et aquaculture du Gabon. Mais ce chapitre nous a également montré que ces codes de pêche présentent des insuffisances car ne prennent pas en compte les représentations qu'une quelconque population peut construire autours de sa pêche. Or, c'est à partir de là que ces codes devraient être renforcés.

CONCLUSION GENERALE

Cette étude a porté sur les rapports sociaux et symboliques des populations du Ntem1 aux techniques de pêche. Ce travail a inventorié, décrit et a analysé ces techniques de pêche avant de montrer les représentations socio-symboliques qui les entourent chez les Fang ntumu du canton Ntem 1. A travers l'anthropologie des techniques, ce travail met en relief le rapport de l'homme à la technique qu'il produit et aussi son rapport aux cours d'eau qui l'environnent. C'est de ces rapports que nous avons ressorti les représentations et imaginaires qui entourent les techniques de pêche. Ainsi, la pensée de l'homme de se nourrir, de s'alimenter en ressources halieutiques institue-t-elle les techniques. Les représentations et imaginaires quant à eux, encadrent et donnent du sens aux techniques. C'est alors à ce niveau que nous retrouvons le rapport direct de la technique à la representation qui l'entoure car c'est l'homme lui-même qui l'établit.

Nous avons d'abord convoqué André Leroi Gourhan et André Georges Haudricourt pour des questions se rapportants aux connaissances techniques. C'est à partir d'eux que nous déterminons le rapport à la technique et le champ théorique de l'anthropologie des techniques. Quant aux rapports aux cours d'eau et les pensées symboliques soujacentes aux techniques de pêche, nous avons convoqué Cornélius Castoriadis et Maurice Godelier sur leurs approches complémentaires à la question de l'imaginaire social. C'est à partir de cet imaginaire que nous avons donc ressorti les représentations sociales, les schèmes de pensées ou les idées qui encadrent ces techniques de pêche.

Au canton Ntem 1, nous avons compris qu'il s'agit d'une pêche traditionnelle et moderne, c'est-à-dire qu'elle regroupe désormais les outils naturels et traditionnels puis certains outils modernes. On voit alors les savoirs traditionnels et modernes en symbiose au point de produire une pêche hybride, dont l'objectif est dans le maintien des savoirs endogènes et ancestraux. Bien que rudimentaires, les techniques de pêche qui sont employées ne sont pas des simples productions matérielles mais, des constructions munies d'imaginaires dans l'accès aux ressources halieutiques. Cela nous a alors amené à regrouper un ensemble d'expressions rattachées à la pratique de la pêche dans l'objectif de formuler un lexique de pêche.

Dans cette étude, le rapport de la technique à la représentation qui l'encadre se justifie clairement. Une technique est toujours accompagnée de représentations à travers lesquelles elle s'exprime. Parmi les fonctions des techniques de pêche, nous retenons la fonction économique qui reste en effet la plus visible à travers ses facteurs de production, consommation et commercialisations des ressources. Il apparait à ce niveau une véritable anthropologie économique. Quant aux représentations et imaginaires, ils se résument tous à la gestion durable des ressources. Nous dirons même que c'est la principale représentation qui cerne la pêche et ses techniques. Dans ce sens, la pêche dans le canton Ntem1 en général respectait déjà depuis longtemps l'environnement naturel aquatique.

Les codes de pêche et de l'aquaculture du Gabon (1995) et de la FAO (2005) sont des formulations administratives qui n'apportent que des notions déjà connues des populations sous une autre forme. C'est dire alors que la notion de durabilité n'est pas étrangère aux populations rurales locales car les logiques ou représentations qu'elles ont toujours construites autour de leurs pratiques culturelles (la pêche, chasse, agriculture...) prônaient déjà une certaine durabilité. Ces populations avaient déjà le souci des générations futures. C'est d'ailleurs à ce niveau que se trouve l'essentiel de la critique que nous portons à ces codes. Ils ne prennent pas réellement en compte les représentations qui sont même à la base de cette pratique, ils ne se limitent qu'aux techniques et accessoires utilisés dans la pêche.

Si chaque société a un code de pêche tel qu'au Gabon par exemple, il faudrait encore entrer dans les dérailles de manière à intégrer dans ce code, les connaissances endogènes que les acteurs de cette pratique construisent autour de la pratique. Ceci amènerait à renforcer le code car chacun sera impliqué en fonction des logiques qu'il maitrise sur la pratique. A partir de ce moment, la question de la durabilité sera pleinement prise en compte à l'échelle du pays. Lorsqu'un étranger viendra pour pêcher par exemple, il devra d'abord être imprégner des représentations sur la pratique dans le pays d'accueil dans le but de les lui faire assimiler, hormis l'autorisation administratif légale. Cela évitera d'enregistrer davantage le type de comportement des chinois par exemple qui raflent tout avec leurs technologies dans les eaux côtières.

Au demeurant, nous avons théorisé sur le rapport à la technique en passant par le rapport de la technique à sa représentation dans la pratique de la pêche traditionnelle et moderne en milieu rural. Le contexte général de l'étude est donc celui d'une pêche aux techniques et représentations distinctes. Etant donné de l'apport empirique et scientifique de cette étude, nous pensons par ailleurs à un ellargissement de la question en s'intéressant simultanément à la pêche industrielle et à la pêche traditionnelle et moderne. Il s'agit d'une perspective de thèese de doctorat. L'objectif de cette approche serait donc une analyse comparée des imaginaires et représentations qui encadreraient les deux types de pêche sur la base des rapports aux techniques de pêche des acteurs sociaux, des ressources halieutiques et lois administratives en vigueur au Gabon.

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ELLA MVOLA Théophile, 55 ans environ, de nationalité gabonaise, du clan essabeigne, pêcheur et chasseur permanant à Akam-si, le 06/09/2015.

EKOTO Anne, 70 ans environ, de nationalité camerounaise, consommatrice et ancienne pêcheuse, à Bitam le 03/11/2014.

ENGUANG Emmanuel, 68 ans environ, de nationalité gabonaise, du clan essandone, ancien pêcheur permanant, à Eboro-Ntem le 11/09/2014.

ASSENGONE NKOULOU Florence, 63 ans environ, retraitée de nationalité gabonaise, du clan essandone, consommatrice et ancienne pêcheuse occasionnelle. Bitam le 27/09/2015

NTSAME, 50 ans environ, de nationalité gabonaise, du clan essabeigne, pêcheuse occasionnelle, à Eboro-Ntem le 13/09/2014.

ZANG NGUEMA Géneviève, 55 ans environ, de nationalité gabonaise, du clan essandone, consommatrice et pêcheuse d'occasion, Bitam le 07/08/2015.

NKOGHE MILAMA, 48 environ, de nationalité gabonaise, du clan effak, chasseur et pêcheur permanant, Bitam le 28/08/2014.

ZE Evariste, 35 ans environ, de nationalité camerounaise, pêcheur-chasseur, Bitam le 03/09/2014.

ABESSOLO Vivien, 28 ans environ, de nationalité gabonaise, clan essabeigne, consommateur et pêcheur occasionnel, à Eboro-Ntem le 30/09/2015.

III- Table des photographies

Photographie 1 : Poste de Douane gabonaise à Eboro-Ntem, cliché d'ondo Obame, le 13 Août 2015, p23

Photographie 2 : Poste de Gendarmerie nationale à Eboro, cliché d'ondo Obame, le 13 Août 2015, p24

Photographie 3 : Agence de sécurité alimentaire à Eboro-Ntem (2015), p26

Photographie 5 : Brigade du ministère des commerces à Eboro-Ntem, cliché d'ondo Obame, le 13 Août 2015, p26

Photographie 4 : Douane gabonaise à Eboro-Ntem, le 13 Aoùt 2015, p27

Photographie 6 : Vue d'une pêche féminine à Eboro-Ntem, cliché d'Ondo Obame, le 23 Juillet 2014, p31

Photographie 7 : Un villageois pointant sa journée à une des barrières du village, le 13 Août 2015, p32

Photogaphie 8 : Alignement de petits bars-restaurant à Eboro, cliché d'Ondo Obame, le 13 Août 2015 à Eboro, p32

Photographie 9 : Point de vente de produits commerciaux divers à Eboro-Ntem le 13 Août 2015, p33

Photographies 10 : Le pont du fleuve Ntem, cliché d'Ondo Obame, le 13 Août 2015 à Eboro, p35

Photographie 11 : La rivière mvéze, cliché d'Ondo Obame, le 08 Août 2015, p36

Photographie 12 : Une épuisette (ayah), cliché d'Ondo Obame, le 07 Septembre 2015 à Eboro, p42

Photographie 13 : L'hameçon (assong n'yôp), cliché d'Ondo Obame, le 18 Juillet 2014 à Eboro, p43

Photographie 14 : Outils et techniquespêche aux piquets (bingak), cliché d'Ondo Obame, le 07 Septembre 2015 à Eboro, p43

Photographie 15 : Une nasse (tâne), cliché d'Ondo Obame, le 08 Octobre 2015 à Eboro, p44

Photographie 16 : Des limaces (éyôhô), cliché d'Ondo Obame, le 08 Octobre 2015 à Eboro, p49

Photographie 17 : Des escargots (kuêgne), cliché d'Ondo Obame, le 18 Juillet 2014 à Eboro, p49

Photographie 18 : Des lombriques (zeeh), cliché d'Ondo Obame, le 02 Novembre 2015 à Akame-si, p50

Photographie 19 : Des brochets ou ablettes, cliché d'Ondo Obame, le 02 Novembre 2015 à Akame-si, p52

Photographie 20 : Un sans-nom pêché au fleuve Ntem, cliché d'Ondo Obame, le 02 Novembre 2015 à Akame-si, p53

Photographie 21 : Tas de poissons divers, cliché d'Ondo Obame à Eboro le 26 Juillet 2014, p54

Photographie 22 : Paquets de poisson proposé à 1500f, cliché d'Ondo Obame à Eboro le 02 Août 2015, p71

Photographie 23 : Paquet de poisson proposé à 2000f, cliché d'Ondo Obame à Eboro le 02 Août 2015, p72

Photographie 24 : Vue d'un fiss sur la rivière melôh à Eboro-Ntem, cliché d'Ondo Obame le 26 Juillet 2014, p83

Photographie 25 : Vue d'un ensemble d'étangs de poissons à Bitam-centre, le 09 Septembre 2015, p85

Photographie 26 : Des villageois sur le rivage du fleuve Ntem, le 07 Septembre 2015, p95

IV- Table des tableaux 

Tableau 1 : La conceptualisation, réalisation d'Ondo Obame (2015), p13

Tabeau 2 : L'échantillon de l'étude, réalisation d'Ondo Obame (2015), p19

Tableau 3 : Les techniques de pêche employées dans le canton, réalisation d'Ondo Obame (2015), p41

Tableau 4 : Répartition genrée des techniques et outils de pêche, réalisation d'Ondo Obame (2015), p46

Tableau 5 : Correspondance entre appâts, poissons et techniques de pêche, réalisation d'Ondo Obame (2015), p47

Tableau 6 : Les espèces halieutiques réalisation du canton, réalisation d'Ondo Obame (2015), p51

Tableau 7 : Repartition des techniques de pêche sur le critère de quantité, réalisation d'Ondo Obame (2015), p57

Tableau 8 : Repartition des techniques de pêche sur le critère du genre, réalisation d'Ondo Obame (2015), p57

Tableau 9 : Repartition des techniques de pêche sur le critère du nombre réalisation d'Ondo Obame (2015), p58

Tableau 10 : Repartition des techniques de pêche sur le critère de conservation réalisation d'Ondo Obame (2015), p59

Tableau 11 : Repartition des techniques de pêche sur le critère de temporalité, réalisation d'Ondo Obame (2015), p59

Tableau 12 : Repartition des techniques de pêche sur le critère de saison, réalisation d'Ondo Obame (2015), p60

Tableau 13 : Quelques interdits du pêcheur et leurs conséquences, réalisation d'Ondo Obame (2015), p80

Tableau 14 : Quelques interdits du consommateur, réalisation d'Ondo Obame (2015), p82

Tableau 15 : Paroles d'un chant de pêche féminine, réalisation d'Ondo Obame (2015), p89

Tableau 16 : Quelques poissons thérapeutiques, réalisation d'Ondo Obame (2015), p91

V. Table des annexes

Annexe 1

-Le Code de pêche et de l'aquaculture du Gabon, loi n°015, 2005, 15p. 113 articles.

Annexe 2

- Le Code de conduite pour une pêche responsable, la FAO, 1995 à Rome, 8 articles, 27 pages.

Annexe 3

- Le Code gabonais de l'environnement, loi n°16/93 26 Août 1993, relativement à la production et l'amélioration de l'environnement, 96 articles, 5p.

Annexe 4 

Le guide d'entretien

I Identification de l'interlocuteur

- Nom (s) et Prénom (s)

- Age

- Nationalité

- Profession

- Clan

- Village

II Le canton Ntem 1

- Situation géographique

- Peuplement

- Organisation sociale

- Economie

- Hydrographie

III Les connaissances liées aux techniques de pêche

- Ancienneté dans la pratique de la pêche

- Définition de la pêche

- Définition d'une technique de pêche

- Aperçu historique de la pratique

- Les différentes techniques et outils de pêche employés (féminin et masculin)

- Raisons de la pratique de la pêche

- Le campement

- Préparation, organisation et apprentissage des techniques de pêche

- Le pêcheur

- Termes et expressions propres à la pêche

- Saisons, temporalités et dangers de la pratique

- Les cours d'eau et les espèces halieutiques

- Le rapport aux poissons

- Les notions d'interdit, fétiche, prière, jachère, foncier de l'eau, etc. au sein de la pêche

- Les situations de pratique

- Normes coutumières et lois administratives (code de pêche)

Table des matières

INTRODUCTION GENERALE................. ............................................6

1. Approche Théorique...................................................................8

1.1 Objet d'étude : les techniques de pêche...........................................................8

1.1.1 Contexte général de l'étude.......................................................................9

1.2 Le champ de la recherche............................................................................9

1.2.1 Cadre théorique....................................................................................9

1.2.2 Zone d'étude......................................................................................10

1.3 La conceptualisation...............................................................................13

1.3.1 Définition des termes : Technique et Pêche......................................................13

1.3.2 Le concept Ayôp.................................................................................15

1.4 Etat de la question......................................................................................17

1.5 Problématique et hypothèses.....................................................................19

2. Approche méthodologique...............................................................................20

2.1 Techniques de collectes et échantillon................................................................20

2.2 L'enquête............................................................................................21

2.3 La méthode de l'analyse des contenus comme technique de traitement des données

..............................................................................................................22

PREMIERE PARTIE : Description des lieux, inventaire et analyse des techniques au canton Ntem 1.................................................................24

Chapitre I : Présentation et organisation administrative du canton........................25

I.1 Situation géographique du canton......................................................................25

I.2 Peuplement du canton..... .................................................................................27

I.3 Organisation administrative et caractéristiques...................................................27

I.4 Economie du canton......................................................................................29

4.1 L'agriculture.............................................................................................30

4.2 La chasse.................................................................................................31

4.3 La pêche..................................................................................................31

4.4 Les autres activités économiques......................................................................32

I.5 Hydrographie du canton ..................................................................................34

Chapitre II : Inventaire et analyse des techniques de pêche .................................38

II.1 Une pêche traditionnelle et moderne  ......................................................................38

II.2 Inventaire des techniques de pêche en milieu Ntemois..........................................40

2.1 Typologie des techniques de pêche..................................................................40

2.2 Les outils utilisés dans l'utilisation des techniques de pêche...................................44

2.3 Cours d'eau et prélèvement de la ressource.......................................................49

2.4 Le campement : lieu d'une pêche particulière.....................................................53

II.3 Un espace de production et d'organisation des techniques de pêche.........................55

3.1 Le critère de quantité.................................................................................55

3.2 Le critère de genre.....................................................................................56

3.3 Le critère de nombre..................................................................................56

3.4 Le critère de conservation...........................................................................57

3.5 Critère de temporalité.................................................................................57

II.4 production d'un lexique endogène de la pêche....................................................59

DEUXIEME PARTIE : Regard diachronique des fonctions et représentations culturelles des techniques de pêche à Ntem 1......................63

Chapitre III : Techniques de pêche et fonctions culturelles..................................64

III. 1 Fonctions économiques des techniques pêche..............................................64

1.1 La production des ressources halieutiques...................................................................64

1.2 Le principe de consommation.................................................................65

1.3 La notion d'échange............................................................................66

III.2 Du religieux dans la pratique de la pêche.................................................69

2.1 Le fétiche ou le médicament.......................................................................70

2.1.1 L'homme fétiche..................................................................................70

2.2 La dimension de la prière............................................................................71

2.3 La question des interdits...........................................................................74

2.3.1 Les interdits du pêcheur..........................................................................74

2.3.2 Les interdits du consommateur...................................................................74

III.3 Technique de pêche et enjeux foncier.......................................................77

3.1 La technique du fiss et le principe de propriété..................................................78

3.2 Le droit de ``part du propriétaire''................................................................79

III.4 La pêche : une pratique socialisante........................................................81

4.1 La formation de l'homme à travers l'apprentissage des techniques...........................81

4.2 Une socialisation par le chant : la notion de solidarité...........................................82

Chapitre IV : Les techniques de pêche : représentations et imaginaires symboliques.................................................................................................87

IV.1 La pêche dans l'imaginaire de l'eau ........................................................87

1.1 Les usages de l'eau................................................................................88

1.2 Eau : pourvoyeuse de vie et de mort..........................................................89

IV-2 Une pêche de subsistance et parcimonieuse...............................................90

2.1 Une pêche de subsistance..........................................................................91

2.2 La pêche parcimonieuse.................................................................... .........92

2.2.1 La jachère des eaux et saisons de pêche...........................................................93

IV-3 Techniques de pêche durabilité des ressources..............................................96

3.1 L'idée de durabilité : une représentation au centre des techniques et ressources halieutiques................................................................................................96

3.2 Les codes portant sur la gestion des ressources halieutiques : rapports et insuffisances avec le contexte empirique...............................................................................96

3.2.1 Le rapport entre les codes et la pensée symbolique des populations.......................96

3.3 Quelques insuffisances des codes................................................................97

CONCLUSION GENERALE.......................................................................102

Sources bibliographiques............................................................................104

Sources orales............................................................................................107

Table des photographies..............................................................................108

Table des tableaux......................................................................................109

Table des annexes......................................................................................111

Guide d'entretien......................................................................................113

Mots clés : Techniques, pêche, traditionnelle, moderne, représentations, imaginaires, fonctions, inventaire, ressources aquatiques, diachronie, rapports, subsistance, parcimonie, durabilité, culture, etc.

Résumé

Les hommes ont communément institué à partir de leurs représentations sociales des techniques de prélèvement de ressources naturelles afin de répondre à leurs besoins. Qu'il s'agisse de l'agriculture, la chasse, la cueillette ou de la pêche, les techniques sont utilisées avec des outils appropriés dans l'objectif d'atteindre la ressource sollicitée. Mais, ce rapport aux techniques en général et particulièrement aux techniques de pêche, relève cependant toute une construction symbolique. Il s'agit des constructions soujacentes qui soutendent les techniques de pêche.

De fait, toute technique est encadrée de représentations et imaginaires à partir desquels elle s'exprime et peut être comprise. Le cas de la pêche qui est au centre de cette étude permet ainsi de déterminer ces différents aspects. Cette étude offre une analyse des techniques de pêche à partir des systèmes de pensées des populations dans le rapport aux techniques d'une part et dans le rapport aux ressources naturelles halieutiques d'autre part.

Partant du contexte d'une pêche aux techniques et représentations distinctes au Gabon, ce travail soutient que la gestion à long terme des ressources naturelles en générale repose sur les représentations et imaginaires (logiques soujacentes) qui encadrent les techniques utilisées dans chaque pratique sociale au sein d'une ethnoculture donnée.

Keys words: Technique, fishing, traditional, modern, representations, imaginaries, functions, inventory, aquatic's resources, relations, subsistence, parsimoniousness, durability, culture, etc.

Abstract

Men have commonly instituted from social representations of the natural techniques of taking away of resources in order to answer what they need. That it is about agriculture, picking, goes hunting or goes fishing, techniques are used with their tools suit in the objective to reach the resource request. This report to techniques in general and particularly to techniques of fishing has however a symbolic construction

In fact, every technique is framed by representations and imaginary from what it could be expressed and apprehended. At the focus of this study, fishing case permits to determine that deferent's points. This study offer fishing techniques analysis from people's thinking systems in first part about techniques reports and another part about natural's aquatics resources.

Goes from fishing context through distinct techniques and representation in Gabon, this study holds that the natural's resources lasting management is based on representations and imaginaries which frame used techniques about every socials practice concerning a cultural group.

* 32 Zé Evariste, 35 ans environ, de nationalité camerounaise, pêcheur-chasseur, Bitam le 03/09/2014.

* 33 Pêche responsable In FAO, Code de conduite pour une pêche responsable. Rome, le 30 Octobre 1995, 12articles, 46p

* 34 Mougangué Jean Bertrand, environ 30 ans de nationalité gabonaise, du clan ndjobè, du totem la montagne.

* 35 Code de conduite de la pêche artisanale responsable, établi par la FAO le 30 Octobre 1995.12 articles.46p

* 36 Code gabonais des pêches et de l'aquaculture, loi n°015/ 2005. 113 articles, 15p.

* 37 Ibid.

* 38 Article 2 du Code gabonais des pêches et de l'aquaculture, loi n°015/2005. 113 articles, 15p.

* 39 Article 9 du Code gabonais des pêches et de l'aquaculture, loi n°015/2005, 113 articles, 15p.

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