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anthropologie des techniques dans la pratique de la pêche au canton Ntem 1


par Cédric ONDO OBAME
Université Omar Bongo - Master 2016
  

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1 . Approche théorique

1.1 Objet d'étude : Les techniques de pêche

Notre objet d'étude porte sur les techniques de pêche chez les Fang ntumu du canton Ntem 1. Les techniques employées par ces populations dans cette pratique nécessitent une analyse anthropologique. Rappelons que chez les fang du Ntem, chaque technique de pêche constitue en elle-même un type de pêche propre. Cela revient à dire que la variété des techniques de pêche usitées équivaut à la multiplicité des types de pêche dans le canton. Les essences aquatiques prélevées à partir de celles-ci contribuent au bien-être nutritionnel, économique et social des populations.

Les techniques de pêche fonctionnent au rythme de la variation des saisons pour la prédation ou le prélèvement de ces ressources halieutiques. La pêche est genrée et composée de deux désignations endogènes à savoir : minyôp pour la pêche masculine et melok, abula ou messama pour la pêche féminine. Notre objet conssiste en outre à étudier cette déclinaison, comprendre le rapport que les deux classes d'acteurs ont aux techniques respectives. Cependant, ces deux termes peuvent se regrouper sous le vocable globale ayop (pêche).

La pêche est alors exercée en fonction de la variation de ses périodes ou saisons. Par ailleurs, elle est un élément culturel qui rend compte des savoir-faire et constructions mentales des hommes dans leurs relations aux cours d'eau, c'est-à-dire aux écosystèmes halieutiques ou marins. On peut dire que les techniques de pêche du Ntem 1 relèvent des construits endogènes malgré leur associations aux outils modernes. Il' s'agit entre autre des pratiques d'accumulation, d'exploitation, de production, de consommation, de transformation, d'appropriation et de gestion des ressources aquatiques en fonction du besoin du pêcheur.

Les populations ont dotées chaque technique de pêche d'outils ou d'accessoires, des pratiques propres pour capturer des types de poissons donnés. A cela s'ajoute la représentation qui entoure chaque technique. On retrouve là, les quatre éléments qui constituent une technique tels que l'entend P. Lemonnier (2004 : 697). Les techniques de pêche sont donc semblables à des systèmes où chacun de leurs éléments constitutifs n'a de sens qu'en rapport avec les autres. Pour lui: « Une technique met en jeu les éléments suivant : une matière sur laquelle elle agit ; des objets ; des gestes qui mettent en mouvement ces objets ; enfin les représentations particulières qui soutendent les gestes techniques ». Le rapport de l'homme à sa technique amène alors à saisir ce système symbolique. Ainsi, toute technique quelque soit le domaine respecte-t-elle ce système.

Les techniques étudiées ne se limitent pas qu'à l'objet qu'est la pêche ou à ses outils. Une technique de pêche se fonde avant tout sur le savoir-faire, c'est-à-dire une efficacité de fortes composantes cognitives dans la maitrise du processus culturel. Elle est donc humaine et identifie le groupe.

1.1.1 Contexte générale de l'étude

Le contexte général dans lequel cette étude se situe est celui de la confrontation de deux imaginaires en opposition dans la pratique de la pêche au Gabon. Il s'agit de l'imaginaire de la pêche ``industrielle'' et celui de la pêche ``traditionnelle''. Nous définissons de manière respective ces deux positionnements pour mieux saisir le contexte général.

Dans un premier temps, la pêche industrielle est une pêche orientée sur une « économie de marché ». Le terme désigne un système économique où les décisions de produire, d'échanger et d'allouer des biens et services rares sont déterminées majoritairement à l'aide d'informations résultant de la confrontation de l'offre et de la demande établie par le libre jeu du marché. Il est donc question d'une pêche dominée par la production massive des ressources halieutiques. Se pratiquant surtout en mer profonde et litoraux, ses techniques et outils sont à long terme et traduisent une performance permettant des prélèvements de masse. On assiste dans ce cas à une pêche à grande échelle. L'imaginaire qui prévaut dans cette pêche « moderne » est l'économie de marché.

L'autre type de pêche par contre est la pêche traditionnelle soutendue d'une « économie sociale ». Ce terme regroupe un ensemble de coopératives, mutuelles, associations, syndicats et fondations, fonctionnant sur des principes d'égalité des personnes, de solidarité entre membres et d'indépendance économique. Ce type de pêche est pratiqué en eaux continentales (rivières, fleuves, lac, étangs, etc.) et est encadrée par l'autoconsommation des resources halieutiques. Les populations pêchent pour se nourrir dans l'immédiat grace à des techniques rudimendaires et à court terme. Cette pêche n'admet pas une commercialisation au sens capitaliste du terme, il s'agit d'une économie sociale déterminée par des besoins sociaux à court terme. Cependant, l'influence de la modernité a conduit à l'intégration de connaissances modernes (les outils surtout) dans cette pêche qui pour nous, est devenue « traditionnelle et moderne », cumulant simultanément des outils traditionnels ancestraux et ceux modernes.

A la différence du premier type de pêche, le second type de pêche est celui qui peut garantir une gestion durable des ressources halieutiques. En observant les deux types de pêche, les techniques ou les rapports aux techniques sont différents tout comme les contructions symboliques qui les encadrent. Le contexte dont il s'agit est donc celui d'une pêche aux techniques et aux représentations distinctes : l'industriel et le traditionnel.

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"L'imagination est plus importante que le savoir"   Albert Einstein