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Le statut des anciens chefs d'état en Afrique : cas de la République Démocratique du Congo


par GuéLord Kalawu Kalawu
Université de Kinshasa - Licence en Droit 2019
  

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SECTION II. PRESENTATION DE L'AFRIQUE

L'Afrique est un immense continent de plus de 30 millions de km2, soit plus de 3 fois la superficie de l'Europe. Il s'étend sur 9000 kilomètres du Nord au Sud et sur 8 000 kilomètres d'Ouest en Est. Elle est traversée presque en son milieu par l'équateur et comprise en majeure partie entre les tropiques, elle est un continent chaud. Les climats et les types de végétation s'individualisent en fonction des variations pluviométriques plutôt que thermiques.72

En dehors des extrémités nord et sud, au climat méditerranéen, le trait dominant est la chaleur constante. Climat et végétation sont étroitement liés, et ce sont les précipitations - plus que les températures - qui déterminent le rythme des saisons. L'apparition d'une saison sèche et son allongement, quand on s'éloigne de l'équateur, entraînent le passage du climat équatorial et de la forêt dense aux climats tropicaux, qui s'accompagnent de forêts claires, puis de savanes et de steppes.73

Le désert apparaît près des tropiques (Sahara, Kalahari). Plus de la moitié de l'Afrique est privée d'écoulement vers la mer, qu'atteignent souvent difficilement les grands fleuves (Nil, Congo, Niger, Zambèze). Le continent africain est formé de vastes plaines et bassins recouvrant les parties affaissées de son socle. La présence de plateaux limités par de vigoureux abrupts rompt, par endroits, la monotonie du relief.74

68 http://dictionnaire.sensagent.leparisien.fr/S%C3%A9nateur%20%C3%A0%20vie/fr-fr/

69 Art. 59 de la Constitution Italienne, Senato della Republica 2008.

70 https://www.dictionnaire-juridique.com/definition/inconstitutionnalite.php

71 https://www.toupie.org/Dictionnaire/Inconstitutionnalite.htm

72 https://www.larousse.fr/encyclopedie/divers/Afrique_g%C3%A9ographie_physique/187585

73 Idem

74 Ibidem

18

De cette manière nous parlerons de l'Afrique dans son aspect géographique (§1), socio-humanitaire (§2), économique (§3), et politique (§4).

§1. ASPECT GEOGRAPHIQUE

L'Afrique est un continent partagé entre l'hémisphère Nord et l'hémisphère Sud. Il donne sur la mer Méditerranée au nord, sur l'océan Atlantique à l'ouest et sur l'océan Indien à l'est. Elle compte 53 pays et peut être divisée en 5 régions géographiques à savoir :

? L'Afrique du Nord (6 pays) : l'Algérie, l'Égypte, la Libye, le Maroc, le Soudan et la Tunisie ;

? L'Afrique de l'Ouest (16 pays) : le Bénin, le Burkina Faso, le Cap-Vert, la Côte d'Ivoire, la Gambie, le Ghana, la Guinée, la Guinée-Bissau, le Liberia, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Nigeria, le Sénégal, la Sierra Leone et le Togo ;

? L'Afrique Centrale (9 pays) : l'Angola, le Cameroun, le Congo, le Gabon, la Guinée équatoriale, la République centrafricaine, la République Démocratique du Congo, le São Tomé et Príncipe et le Tchad ;

? L'Afrique de l'Est (17 pays) : le Burundi, les Comores, Djibouti, l'Érythrée, l'Éthiopie, le Kenya, le Madagascar, le Malawi, l'Ile Maurice, le Mozambique, l'Ouganda, le Rwanda, les Seychelles, la Somalie, le Soudan du Sud, la Tanzanie, la Zambie et le Zimbabwe ;

? L'Afrique Australe (5 pays) : l'Afrique du Sud, le Botswana, le Lesotho, la Namibie et le Swaziland.75

Ces régions sont subdivisées en deux parties une appelée Maghreb et les 4 autres régions appelées Afrique Subsaharienne.

1. Les Sols76

Le sol est le support des plantes, cultivées ou non. C'est la zone exploitée par les racines. ... Le sol est une zone mince formant la partie superficielle de l'écorce terrestre affectée par les différents processus de l'altération physique ou mécanique, (désagrégation) ou ceux de l'altération chimique (décomposition).

1.1. Les sols des régions équatoriales

Dans les régions équatoriales, bien arrosées, dominent des sols très profonds (souvent 1

5 m et davantage) de coloration dominante rouge : ce sont les sols latéritiques, dits aussi ferralitiques.

1.2. Les sols des régions tropicales

Dans les régions tropicales, le développement de la saison sèche permet la concentration et la fixation du fer dans les sols ferrugineux tropicaux. Lorsqu'il y a forte accumulation des oxydes de fer et d'alumine, et durcissement, apparaissent les sols à carapace, appelés aussi bowal en Afrique occidentale.

75 KOASSI D'ALIMEIDA, Géographie de l'Afrique, éd. De l'université de Laval, Québec, 2004, p. 2.

76 Il sied de signaler que ces données ont été puisées sur le site web www.larousse.fr/encyclopedie, par conséquent, certaines données ne seront pas référenciées en bas de page soit référenciées à la fin.

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1.3. Les sols de la zone sahélienne

Dans la zone sahélienne, les sols les plus courants sont les sols bruns et châtains, contenant du fer, et les sols gris, généralement peu épais.

1.4. Les sols de la zone méditerranéenne

Dans la zone méditerranéenne, mieux arrosée, on retrouve des sols rouges, châtains ou gris, rappelant ceux des tropiques secs, et des sols à croûtes calcaires ou gypseuses.

2. Le Climat

Au coeur du désert du Sahara, on relève une différence de températures moyennes de 24° C entre les mois les plus chauds et les mois les plus froids. La variabilité des températures quotidiennes est principalement influencée par la proximité des côtes. Généralement, plus la zone étudiée sera située à l'intérieur des terres, plus les variations de température seront importantes. Au coeur du Sahara, les variations de température entre le jour et la nuit atteignent 20° C.

Les grandes zones climatiques se répartissent en bandes subparallèles de part et d'autre de l'équateur. Aux solstices, les rayons du soleil sont à la verticale du tropique du Cancer le 21 juin, et du Capricorne le 21 décembre. C'est le moteur du balancement parallèle des grands anticyclones (zones de hautes pressions) tropicaux des Açores, du Sahara et d'Arabie dans l'hémisphère Nord, de l'Atlantique Sud, du Kalahari et du sud de l'océan Indien dans l'hémisphère austral. Ils se déplacent vers le nord de décembre à juin, et vers le sud de juin à décembre. Les vents anticycloniques (les alizés), attirés par les basses pressions équatoriales, soufflent vers le nord-ouest dans l'hémisphère Sud et vers le sud-ouest dans l'hémisphère Nord.

2.1. Le Climat de l'Afrique Occidentale

L'Afrique occidentale est soumise au vent sec et chaud du Sahara, l'harmattan, qui souffle vers le sud-ouest, et au flux maritime issu de l'anticyclone de Sainte-Hélène. La zone de convergence des alizés des deux hémisphères (convergence intertropicale, ou C.I.T.) est responsable d'une grande partie des précipitations. Après le solstice de juin, la convergence intertropicale se déplace du tropique du Capricorne vers l'équateur. Dès novembre, elle descend vers le tropique du Capricorne, jusqu'au mois de janvier (été austral).

2.2. Le Climat de la zone Equatoriale

La zone équatoriale est en permanence soumise aux pluies de la convergence intertropicale, et la saison sèche, aux solstices, y est brève. L'atmosphère y est très humide, et les précipitations, parfois torrentielles, excèdent 2000 mm par an dans la cuvette congolaise. Le climat chaud présente de faibles écarts, tandis que l'amplitude thermique s'élève à 25° C dans le Sahara algérien.

2.3. Le Climat de la corne de l'Afrique

Dans l'Est, la corne de l'Afrique est une région aride qui reçoit moins de 50 mm de pluie, en raison du détournement des alizés issus de l'océan Indien. La sécheresse est également marquée sur les côtes du Mozambique et de la Tanzanie, les masses d'air se déchargeant d'une partie de leur humidité sur Madagascar.

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2.4. Le Climat de la zone tropicale humide et au-delà

Quand on s'éloigne de l'équateur, la durée de la saison sèche s'allonge, la hauteur des précipitations diminue et l'amplitude thermique augmente. La zone tropicale humide, ou pluvieuse, qui entoure la zone équatoriale s'étendant du golfe de Guinée aux grands lacs rientaux, possède la particularité de présenter deux courtes saisons sèches coupant la longue saison des pluies. Sa limite correspond à l'isotherme + 18° C (pour le mois le plus chaud) et à l'isohyète 700 mm. Au-delà de cette zone, l'année voit se succéder une saison humide, appelée « hivernage » en Afrique de l'Ouest, et une saison sèche. Dans le Sud ivoirien, il tombe annuellement au moins 1700 mm de pluie répartis sur dix mois, alors que dans le nord du pays la pluviométrie n'excède pas 1500 mm et la saison sèche dure quatre mois. En Mauritanie, la saison sèche dure huit mois et les précipitations, en été, sont inférieures à 500 mm. Les pays bordant le Sahara connaissent des années de sécheresse accusée lorsque la C.I.T. remonte moins haut vers le nord.

2.5. Le Climat désertique Saharien

Le climat désertique saharien est lié à la présence d'un anticyclone qui provoque un important phénomène de subsidence. Dans l'hémisphère Sud, le désert côtier du Namib doit son origine à la présence du courant marin froid de Benguela qui refroidit les basses couches d'air. Il est prolongé vers l'intérieur du continent par celui du Kalahari, qui demeure toutefois moins aride que le Sahara.

2.6. Le Climat de la pointe Sud-Ouest de l'Afrique

La pointe sud-ouest de l'Afrique qui correspond à l'ancienne province du Cap, en Afrique du Sud, bénéficie d'un climat de type méditerranéen, dont on retrouve les caractéristiques (étés chauds et secs, hivers doux et humides) à l'extrémité nord du Maghreb.

3. La Géologie

La plus grande partie du continent repose sur un socle précambrien rigide, constitué de roches cristallines et métamorphiques. Ce bouclier affleure sur de très vastes étendues, dont une grande partie n'a pas été recouverte par les mers depuis le début de l'ère primaire, période qui voit une transgression marine envahir le nord-ouest du continent ; les dépôts de sédiments ainsi apportés sont à l'origine de formations sableuses, gréseuses et calcaires des grands reliefs sahariens (Tibesti, Ennedi et Hoggar). Les mouvements tectoniques consécutifs à l'orogenèse hercynienne ont contribué à façonner les immenses cuvettes du Kalahari, du Sahara, du Congo et du Tchad.

Au jurassique, l'Afrique orientale est soumise aux fluctuations du niveau marin et, au crétacé, la plate-forme saharienne est recouverte d'une étroite mer joignant l'Europe au golfe de Guinée. Ailleurs prédominent les formations de sédiments continentaux. Au miocène, le continent est affecté d'importantes poussées tectoniques. Une série de dépressions allongées, appelée Rift Valley, s'ouvre depuis la mer Morte jusqu'au Mozambique. Les grands lacs longilignes Turkana, Tanganyika et Malawi se sont logés dans ce fossé d'effondrement. D'imposants volcans, comme le Kilimandjaro (Tanzanie), le Nyiragongo (République démocratique du Congo) et le mont Kenya (Kenya) se sont érigés. Dans le nord-est du continent, cette grande fracture méridienne s'ouvre au triangle des Afars, à la convergence des fossés de la mer Rouge et du golfe d'Aden. Au sud de l'équateur, ces deux fractures se dédoublent de part et d'autre du lac Victoria.

Les contrecoups de cette orogenèse tertiaire se ressentent dans toute l'Afrique. C'est en particulier à cette époque que se forment le plateau de l'Adamaoua, le mont Cameroun et les îles volcaniques de São Tomé et Príncipe, Bioco et le pointement volcanique des îles du Cap-Vert. Les

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chaînes de l'Afrique du Nord se sont formées à l'ère tertiaire. Seul l'Anti-Atlas marocain date de l'ère primaire. Deux chaînes principales sont séparées de hautes plaines : l'Atlas saharien, à la lisière du désert, et l'Atlas tellien, formation reliée aux montagnes du sud de la péninsule Ibérique. Au quaternaire alternent les épisodes froids et chauds qui contribuent à former les grands déserts de sable et les paysages tabulaires de cuirasses ferralitiques.

4. Le Relief

L'Afrique, dont Madagascar est la seule grande île, présente une morphologie relativement plane le long des 8000 km qui séparent le cap Bon du cap de Bonne Espérance. En raison de la rigidité du socle, la plus grande partie du continent est constituée de surfaces tabulaires (plaines et plateaux étagés) plus ou moins élevées.

Elles sont limitées par des versants escarpés, comme le Drakensberg en Afrique du Sud. La grande cuvette du Kalahari est bordée de plateaux qui s'élèvent jusqu'à 3000 m et dominent, de manière abrupte, les zones littorales. Les plateaux, appelés hamada au Sahara, sont fréquemment surmontés de reliefs isolés (les inselbergs), buttes tabulaires ou dômes, témoins des couches géologiques antérieures. Ils sont parfois recouverts de « croûtes » d'argiles extrêmement dures qui empêchent toute culture : ces latérites résultent de la précipitation (solidification) du fer contenu dans le sol.

L'Afrique est bordée d'étroites plaines côtières, le plus souvent rectilignes, couvertes de marécages et de mangroves dans les zones deltaïques. Les côtes dominent des plates-formes continentales généralement étroites, dont la topographie, sur la façade occidentale, détermine le phénomène océanographique de barre, gros rouleaux rectilignes déferlant sans cesse.

4.1. L'Afrique de l'Ouest, du Centre et du Nord-Est

L'Afrique de l'Ouest, du Centre et du Nord-Est est un vaste ensemble d'altitude en général peu élevée (entre 200 et 500 m), où dominent d'immenses étendues de plateaux, souvent recouverts en Afrique occidentale par des cuirasses ferrugineuses. La partie centre-nord et nord-est correspond au plus grand désert du monde, le Sahara, avec ses étendues de pierrailles ou regs, comme au Tanezrouftet au plateau du Tademaït, et ses champs de dunes (grand erg occidental, grand erg oriental, etc.). D'autres régions, dans les cuvettes du Tchad, du Niger ou du Bahr el-Ghazal, comportent de vastes marécages.

Des plateaux plus élevés flanquent cet ensemble du côté sud-ouest : Fouta-Djalon, plateau Bauchi, Adamaoua. Au centre, les importants massifs du Hoggar et du Tibesti approchent ou dépassent 3000 m, ainsi que l'Ennedi et le Darfour.

4.2. La Cuvette du Congo

La cuvette du Congo peut se rattacher par son altitude peu élevée à l'ensemble précédent. Elle en est toutefois nettement séparée par les hautes terres des plateaux de l'Adamaoua et de l'Oubangui.

4.3. L'Afrique de l'Est

L'Afrique de l'Est possède, au contraire des deux entités précédentes, une altitude moyennement élevée, généralement supérieure à 1000 m. Le trait dominant est le système des rift-valleys, flanquées de chaque côté par des plateaux élevés. Dans la partie sud, il n'existe qu'une seule rift-valley principale, jalonnée par la vallée de la Shire au Malawi et par le lac Malawi. En Afrique

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orientale ex-anglaise, ce système se divise en une rift-valley occidentale, jalonnée par les lacs Tanganyika, Kivu, Édouard, Albert, et une rift-valley orientale avec les lacs Eyasi, Manyara, Natron, Naivasha, Nakuru, Baringo et Turkana. Entre ces deux grands faisceaux de cassures, le lac Victoria occupe la partie centrale déprimée d'une grande unité du socle déformée par des mouvements à grand rayon de courbure. Dans le nord, il n'existe plus de nouveau qu'une seule rift-valley, jalonnée par les lacs Chamo, Abaya, Shala et Zway ; large, à la latitude d'Addis-Abeba, d'une centaine de kilomètres, la zone du rift s'élargit considérablement dans le nord de la Somalie et l'est de l'Éthiopie, où elle inclut la plaine des Afars, la dépression Danakil et l'Érythrée. Les plateaux élevés flanquant les rift-valleys sont ceux de l'Iringa et du Rungwe en Tanzanie, les hautes terres du Kenya et de l'Ouganda occidental ; enfin la plus grande partie de l'Éthiopie est constituée par des hautes terres au-dessus de 2000 m d'altitude.

4.4. L'Afrique Australe

L'Afrique australe s'apparente à l'Afrique orientale par son altitude moyenne élevée. De part et d'autre de la cuvette centrale du Kalahari, les hautes terres du bourrelet marginal dominent brusquement la zone littorale par un grand escarpement de 1500 à 2500 m de commandement. Le Drakensberg est l'une des sections de ce grand escarpement, dominant la plaine côtière du Natal.

4.5. Le Maghreb

Le Maghreb possède une altitude moyenne élevée. C'est une région au relief heurté et compartimenté (Haut Atlas, Anti-Atlas, Moyen Atlas, chaîne du Rif au Maroc ; Atlas tellien et Atlas saharien enserrant des hauts plateaux, et chaîne de l'Aurès en Algérie et Tunisie) s'apparentant davantage à l'Europe méditerranéenne qu'à l'Afrique.

5. L'hydrographie

5.1. Le Nil

Le Nil a longtemps été un mystère pour les peuples méditerranéens, qui ne pouvaient expliquer ses crues, intervenant au moment où les autres fleuves méditerranéens s'assèchent. Long de 6670 km, le Nil naît en effet de la convergence de plusieurs cours d'eau venus des régions équatoriales et tropicales. Si le Nil Blanc (Bahr el-Abiad) draine un volume d'eau faible mais constant, les affluents éthiopiens, dans l'Est, sont au contraire à l'origine de la puissante crue égyptienne, laquelle a lieu entre juillet et octobre. Son écoulement a été régularisé par la construction des barrages d'Assouan, le premier en 1902 et le second entre 1964 et 1971.

5.2. Le Congo

Le Congo, second fleuve mondial par son débit après l'Amazone, draine un très vaste bassin de 3.800.000 Km2. Né sur le plateau du Katanga (ancien Shaba), il se jette dans l'océan Atlantique après avoir franchi une importante série de rapides (et les chutes Livingstone), qui représentent une entrave à la navigation fluviale.

5.3. Le Niger

Fleuve au régime tropical, le Niger prend sa source dans le massif peu élevé du Fouta-Djalon, en Guinée. Il se dirige vers le nord, avant d'effectuer une grande boucle pour se jeter dans le golfe de Guinée, au Nigeria.

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5.4. Le Zambèze

Quatrième grand fleuve du continent, le Zambèze prend sa source sur les plateaux de Zambie, franchit les célèbres chutes Victoria et aboutit à l'océan Indien à travers un important delta.

5.5. Les Barrages

Des barrages ont été édifiés pour valoriser le potentiel hydroélectrique et constituer des réserves d'eau. Qu'elles soient érigées sur la Volta, le Niger, le Sénégal ou le Nil, sur des lacs naturels ou artificiels (Kariba, Kossou, Volta...), ces constructions sont partout controversées en raison du bouleversement des écosystèmes qu'elles ont apporté et de la déstabilisation des sociétés traditionnelles qui vivaient à proximité des fleuves et des lacs.

5.6. L'Hydrographie des déserts

Les déserts, où dominent les écoulements endoréiques (les eaux n'atteignent pas la mer et se perdent dans les dépressions intérieures), sont parcourus par des oueds, cours d'eau intermittents qui peuvent connaître de violentes crues, notamment lors de la fonte des neiges et des pluies de printemps en Afrique du Nord.

6. Le monde vivant

6.1. Les Forêts

La zone humide équatoriale est occupée par la forêt ombrophile, dite pluviale. Elle se caractérise par une très grande variété d'espèces, en général sempervirentes. Les arbres, peu enracinés et stabilisés par de puissants contreforts, peuvent atteindre 50 m de hauteur. Une végétation adaptée à l'ombre succède à cette première strate : arbres plus petits, fougères arborescentes, épiphytes et lianes. L'absence de sous-bois s'explique par le manque de lumière au sol. La faune y est représentée par des centaines d'espèces d'insectes, des oiseaux, des reptiles, des rongeurs, des singes, quelques félins, ainsi que des éléphants et des hippopotames. C'est un milieu à la fois hostile et très fragile, difficile à mettre en valeur et propice à la diffusion de maladies, notamment la malaria. Si l'on dénude le sol forestier, les fortes pluies emportent très rapidement l'humus, et la forêt ne peut plus se reconstituer. Les défrichements s'effectuent sur d'amples territoires, tant pour se procurer du bois de feu et de cuisine que pour pratiquer la culture sur brûlis.

A la forêt équatoriale, qui disparaît progressivement au-dessous de 1200 mm de précipitations, succède dans les régions à saison sèche une forêt moins dense (appelée Miombo en Afrique orientale), où la hauteur des arbres, en partie caducifoliés, ne dépasse pas 25 m. La lumière atteint plus facilement le sol, ce qui permet l'apparition d'un tapis de graminées après les défrichements par le feu. Dégradée par les brûlis des défricheurs, cette forêt se transforme en savane.

6.2. Les Savanes et les Steppes

Plus l'on s'éloigne de l'équateur, plus la végétation est clairsemée, et l'on passe graduellement aux paysages plus ouverts des savanes et des steppes, qui sont les formations végétales les plus courantes du continent.

La savane est une formation végétale de hautes herbes vivaces, caractéristique des régions à saison sèche accentuée (de quatre à huit mois). La plupart des savanes sont ponctuées d'arbustes et d'arbres disséminés (baobab, karité, fromager, palmier à huile...). C'est le domaine des

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grands herbivores (gazelle, antilope, girafe, buffle, phacochère) et de quelques carnivores comme le lion et la panthère. Elles sont sillonnées, le long des cours d'eau, par des « forêts galeries ».

La steppe, formation où prédominent des herbes annuelles, est parfois parsemée d'arbres et de plantes (acacia, épineux, jujubier...) adaptés à l'aridité. Elle couvre le Sahel, à la limite du Sahara, les plateaux somaliens, le nord du Kenya, et est également très étendue en Afrique australe, dans le Kalahari (steppe boisée). Dans les montagnes tropicales, la forêt peut monter jusqu'à plus de 3000 m sur les versants arrosés. Les pentes, entre 1500 et 3000 m, sont couvertes d'une forêt d'arbres de taille moyenne (cèdres, camphriers). Entre 2700 et 3000 m dominent les épiphytes puis les bambous. Au-dessus de 3000 m, la prairie et la lande occupent des pentes parsemées de bruyères géantes et de fougères arborescentes.

6.3. Les Déserts

Les déserts de pierre au Sahara (regs) et de sable (ergs) ne contiennent de l'eau qu'en profondeur et, sauf exception (lit des oueds, par exemple), ne permettent que des formes de vie bactériologiques. Les régions au climat méditerranéen portent des forêts, dans leurs parties les plus arrosées, mais le feu les a fréquemment transformées en maquis et en garrigues.77

§2. ASPECT SOCIO-HUMANITAIRE78

Si les bords des lacs est-africains ont livré les plus anciens restes attribuables à des hominidés, les conditions naturelles et historiques n'ont pas contribué à faire de l'Afrique un continent très peuplé. De nos jours, la dégradation des ressources naturelles, l'effondrement des monocultures « rentières » conduisent à l'entassement, dans les bidonvilles des grandes cités, des masses d'hommes sans travail et sans ressources. Dans la deuxième décennie du XXIème S., l'Afrique compte une trentaine de villes de plus de 1 million d'habitants, dont plusieurs dépassent les 10 millions. Dans les quinze dernières années du XXème S., la population urbaine est passée de 170 à 370 millions, soit une augmentation de 218 %.

1. Les principaux groupes de population

Le continent africain a une population estimée à plus d'1,1 milliard d'habitants en 2013, dont les quatre cinquièmes vivent au sud du Sahara. La densité moyenne de la population (33 habitants par Km2) est relativement faible, mais les disparités sont grandes : de vastes espaces (forêt équatoriale, déserts) sont peu ou pas peuplés, alors que certaines zones concentrent de nombreuses populations. Ces zones de fort peuplement sont situées, pour la plupart, sur les pourtours du continent, sans oublier l'exception que constitue la région des Grands Lacs, où les densités peuvent dépasser 300 habitants par Km2.

La population africaine se divise en deux grands groupes :

? Le groupe noir, qui domine largement, se compose de plusieurs branches. Le groupe mélano-africain, numériquement le plus important, est répandu du Soudan du Sud à l'extrémité méridionale du continent ; il comprend une multitude de peuples et d'ethnies, que distinguent davantage les habitudes culturelles et les affinités linguistiques que les critères « raciaux ». Les plus anciennement attestés des groupes actuels sont les Pygmées (dont certains sont restés de véritables chasseurs-cueilleurs) dans la forêt équatoriale, les Bochimans et les Hottentots en Afrique australe ;

77 https://www.larousse.fr/encyclopedie/divers/Afrique_g%C3%A9ographie_physique/187585

78 Il sied de signaler, Op. Cit.

25

? Le groupe blanc aujourd'hui implanté en Afrique du Nord : Berbères et peuples sémitiques, essentiellement des Arabes, qui ont imposé leur langue à l'ensemble de cette région. D'origine austronésienne, la population malgache a reçu des apports africains, arabes et européens.

? Les Éthiopiens constituent un groupe intermédiaire entre l'Afrique noire, au sud du Sahara, et l'Afrique blanche, au nord. Ce peuplement s'est grossi, à partir du XVIème s., mais surtout du XIXème s., d'un apport européen : colons portugais, anglais, français et hollandais, qui ont répandu leurs langues.

Les religions offrent aussi une extrême variété : aux multiples croyances animistes de l'Afrique ancestrale se sont progressivement superposées les différentes expressions de l'islam et du christianisme.

2. Les problèmes sanitaires

La situation sanitaire et épidémiologique de l'Afrique est préoccupante. L'espérance de vie à la naissance est certes passée de 40 à 54 ans entre 1966 et 1995, mais elle reste la plus basse des six continents. Les taux de mortalité infantile peuvent atteindre 143 %o (Sierra Leone, Guinée), contre moins de 10% en Europe. Les niveaux de vie, la malnutrition, les catastrophes naturelles, la rareté des aménagements en matière d'adduction d'eau ou de propreté publique sont autant de facteurs qui se conjuguent pour favoriser épidémies et maladies à l'état endémique. Les maladies tropicales sont loin d'avoir disparu : on a pu agir sur les milieux écologiques dans les cas de l'onchocercose et de la trypanosomiase, mais pas pour le paludisme, qui redevient une des causes majeures de décès dans le continent.

Le sida frappe l'Afrique de plein fouet : 70 % des personnes séropositives pour 12,6 % de la population mondiale. La région des grands lacs est très touchée (de 20 à 30 % de la population est séropositive), alors que l'Afrique de l'Ouest l'est moins (le Nigeria est quasi indemne). La prise de conscience de la gravité de la situation tant par les États que par les populations date de 1985. La baisse constante, en moyenne, des ressources budgétaires et publiques allouées à la santé (accélérée par l'application des plans d'ajustement structurels) depuis les années 1980 explique l'accès extrêmement inégalitaire aux soins et aux infrastructures médicales, l'absence de politique de prévention, la privatisation de la médecine, le coût élevé des médicaments, lesquels sont en outre rares et parfois obsolètes.79

3. Population et emploi

Selon la Commission économique des Nations Unies pour l'Afrique, la croissance devrait être passée de 3,2 % en 2002 à environ 4,2 % en 2003. Les prévisions pour 2004 indiquent que ce rythme devrait se maintenir. Malgré les problèmes de données que l'on rencontre pour la plupart des pays, les hypothèses et les estimations que l'on peut faire permettent d'établir un diagnostic sommaire de la crise de l'emploi.

Il apparaît que, sans une très forte accélération de la croissance, il sera extrêmement difficile, sauf dans quelques pays, de réduire le chômage, le sous-emploi et la pauvreté. Pour le chômage déclaré, les taux atteignaient en 2000, selon certaines estimations, de 9% en Egypte à 33 % en Namibie. On arrive même, dans les pays pour lesquels on possède des données, à des chiffres de 40 % dans certains cas.80

79 https://www.larousse.fr/encyclopedie/divers/Afrique_population/187586

80 BIT: Tendances mondiales de l'emploi (Genève, 2003).

26

4. Population rurale et population urbaine

La croissance démographique en Afrique est généralement forte. De 20,9 % de la population totale en 1975, la proportion de la population urbaine est passée à 33,9 % en 2000 et devrait atteindre 42,7 % en 2015. Au rythme actuel, la population active devrait doubler en vingt-cinq ans et exercer une forte pression sur le marché de l'emploi dans les villes, où le chômage est de plus en plus important.

On observe d'importants mouvements de main-d'oeuvre des zones rurales vers les villes. La population urbaine, qui ne représente encore la moitié ou plus de la population totale que dans huit pays, devrait augmenter de 5 % par année, soit deux fois plus vite que la population totale.81

5. Taux d'activité

Les taux d'activité par sexe montrent qu'il n'y a eu nulle part dans les régions en développement de diminution de la proportion des femmes économiquement actives. Cette constatation va dans le sens de celle que l'on peut faire à l'échelle internationale au sujet des restructurations de la production dans les pays développés et les pays en développement, à savoir qu'elles concourent à ouvrir plus largement aux femmes l'accès au marché de l'emploi.

L'Afrique subsaharienne a l'avantage de compter une forte proportion de femmes économiquement actives, plus forte que la moyenne internationale. Inférieure à la moyenne mondiale, la part de l'emploi féminin dans l'emploi total a augmenté toutefois notablement en Afrique subsaharienne ces dix dernières années. Depuis 1990, la proportion des femmes dans l'emploi salarié non agricole s'y est accrue plus vite qu'elle ne l'a fait à l'échelle mondiale. La situation diffère selon les pays. Ventilés par région (pour les cinq grandes régions du continent), les chiffres montrent que c'est en Afrique orientale que le taux global d'activité est le plus élevé et en Afrique du Nord qu'il est le plus bas, en grande partie à cause du faible taux d'activité des femmes.82

On constate, pour les hommes, que les taux d'activité dans les différentes régions sont tous supérieurs à 80 pour cent. Dans certains pays, toutefois, ils accusent, avec l'épidémie de VIH/SIDA, une forte baisse. Le taux d'activité des hommes âgés de 15 ans ou plus est tombé entre 1995 et 1999 de 79,1 à 57,7 pour cent en Afrique du Sud, de 83,5 à 60,1 % au Botswana et de 85,2 à 69,2 % (1997) au Lesotho.83 Les taux d'activité féminins sont peu élevés en Afrique du Nord, en Afrique australe et en Afrique occidentale. Dans trois régions, ils ont baissé entre 1980 et 2000. Dans deux des régions où ils sont faibles, l'Afrique du Nord et l'Afrique australe, ils ont augmenté depuis 1980, en particulier dans les services.

6. Chômage

Le taux de chômage est passé en Afrique subsaharienne de 13,7 % en 2000 à 14,4% en 2002. Une très grande partie des chômeurs sont des jeunes, jusqu'à 80% dans certains pays. Le chômage des jeunes, en règle générale plus important chez les jeunes femmes que chez les jeunes hommes, représente environ 60% du chômage total.

L'Afrique subsaharienne et l'Afrique du Nord sont les régions du monde où ont été enregistrés dans les années quatre-vingt-dix les plus forts taux de chômage chez les jeunes et pour

81 BIT: Tendances mondiales..., Op.Cit.

82 Idem

83 Ibidem

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l'ensemble de la population active.84 Les contraintes économiques, les difficultés structurelles et les programmes d'ajustement ont entraîné une aggravation des problèmes d'emploi pour la jeunesse, malgré la notable élévation du niveau de formation. Cette situation pousse les jeunes à émigrer vers les pays du Nord et provoque, avec le départ d'éléments d'un niveau élevé de formation, un véritable exode des compétences, privant le continent d'une partie de son capital humain.85

§3. ASPECT ECONOMIQUE86

Dans les années 1990, le continent africain était unanimement perçu comme le fonds de panier du monde, un agrégat indifférencié de pays en situation d'échec profond et sans doute définitif, affligés par une pauvreté absolue et des conflits incessants. Ces pays subissaient une tutelle économique et politique des anciennes puissances coloniales.87

La fin des années 2000 a vu les investisseurs du monde entier se précipiter vers ce qu'ils considèrent désormais comme la nouvelle frontière émergente. L'Afrique est le continent du monde où les investissements étrangers progressent le plus. La presse et les médias se font continument les témoins de ses transformations. Ils minimisent ou relativisent désormais les crises politiques persistantes.88

1. Quelques activités économiques

La rapidité de la croissance démographique depuis le milieu du XXème S. bouleverse les données du développement social et économique, alors que les pays africains ont le plus grand mal à s'insérer dans la société industrielle et commerciale moderne, prisonniers à la fois des structures traditionnelles fondées sur une économie de subsistance et des monocultures rentières qui avaient été imposées par les colonisateurs européens (cacao, café, palmier à huile, arachide), ainsi que de l'extraction minière (pétrole, cuivre, manganèse, diamants, métaux rares et précieux), alors que les industries de transformation sont fréquemment insuffisantes.89

1.1. L'Agriculture

L'agriculture africaine se répartit en domaines distincts suivant les influences climatiques. Les régions subsahariennes produisent des tubercules (manioc, igname, taro) et des céréales (sorgho, mil et petit mil), dont le cycle végétatif correspond à la saison des pluies. Plante amérindienne (comme le maïs, la pomme de terre et l'arachide), le manioc, malgré sa pauvreté en matières grasses, est devenu la principale source en calories des Africains. Les principales plantes d'exportation, introduites par les Européens, sont l'arachide et le coton. Au sud du Sahara, les Africains cultivent traditionnellement les terres des plateaux, selon un système de brûlis et de rotation des cultures, respectant une jachère pouvant atteindre vingt ans. Sur les marges de l'Afrique tropicale, millet, sorgho et maïs sont les céréales dominantes. Les terres ne sont pas fumées, agriculture et élevage n'étant presque jamais associés, sauf en Afrique du Nord. C'est munis de houes (petits instruments de labour manuels) que les Africains cultivent leurs terroirs. Une variante sahélienne de la houe, l'iler, est dotée d'un plus long manche. Cependant, c'est le feu qui demeure le principal outil de défrichement.

84 BIT: Rapport sur l'emploi dans le monde 1998-99 (Genève, 1998).

85 BIT: Tendances mondiales, Loc. cit.

86 Même chose pour les bas de page.

87 Par SEVERINO Jean-Michel, (gérant d'Investisseurs & Partenaires) et Pierrick Baraton (économiste chez Investisseurs & Partenaires).

88 Idem.

89 https://www.larousse.fr/encyclopedie/divers/Afrique g%C3%A9ographie physique/187585

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Avec l'explosion démographique, le paysan doit produire plus de nourriture, accélérer le rythme de la rotation des cultures, et donc raccourcir, voire supprimer, les jachères. Mais il n'abandonne pas la technique extensive de l'essartage, sans apport d'engrais. Les sols des plateaux, insuffisamment épais pour supporter des labours superficiels répétés, sont alors sujets à une intense érosion pluviale (lessivage) ou éolienne, et s'assèchent plus rapidement. Soutenus par l'aide internationale, certains États de la zone sahélo-soudanienne ont toutefois mis en place, au cours des années 1980, des programmes d'encadrement de la paysannerie et d'aménagement hydraulique (fleuve et embouchure du Sénégal, delta intérieur du Niger). Les Sud-Africains ont réussi à mettre au point une agriculture irriguée performante.

Dans les pays de la zone équatoriale et tropicale humide (où il y a peu ou pas de saison sèche) se sont développées, en plus de l'agriculture vivrière (notamment les tubercules), les cultures de plantations (bananiers, palmiers à huile, manguiers). La Côte-d'Ivoire est le premier producteur mondial de cacao, suivie en Afrique par le Ghana, le Nigeria et le Cameroun. La Côte-d'Ivoire et l'Ouganda sont de grands exportateurs de café. Le Liberia ainsi que le Nigeria, la Côte-d'Ivoire et la République démocratique du Congo (ex-Zaïre) produisent du caoutchouc naturel. Les États forestiers entourant le golfe de Guinée exploitent leurs ressources sylvicoles, comme l'okoumé, bois utilisé pour la fabrication du contreplaqué. Dans les zones montagneuses de l'Afrique de l'Est (Éthiopie, Kenya, Rwanda, Burundi), les formes d'agriculture sont en général beaucoup plus intensives ; selon les régions prédominent les associations céréales-tubercules, ou au contraire les plantations de café (Éthiopie) ou de thé (Kenya, Tanzanie, Mozambique, Burundi et Rwanda). Ces plantes sont souvent associées aux bananeraies. La banane, transformée en bouillie ou en bière, est un aliment essentiel de l'Afrique tropicale pluvieuse.

C'est avec la colonisation que sont apparues les cultures commerciales, qui se sont substituées aux cultures vivrières. Des associations de cultures demeurent cependant possibles, comme l'arachide - monoculture qui a fait un temps la grandeur de Dakar - et le mil dans le Sahel. Le maraîchage, exemple d'intensification agricole, a connu un développement récent, en particulier autour des grandes villes qu'il alimente en tomates, patates douces, haricots et oignons. Il contribue, en outre, aux exportations de contre-saison.

1.2. L'Elevage et la Pêche

L'élevage est traditionnellement pratiqué dans le Sahel et en Afrique de l'Est. Les Peuls, éleveurs de bovins (principal cheptel africain), sont les pasteurs les plus nombreux de l'Afrique occidentale, avec les Touareg et les Maures du Sahara, éleveurs de dromadaires et de petit bétail. En Afrique de l'Est, ce sont les Massaïs, les Turkanas ou encore les Somalis. Les sécheresses répétées ainsi que la volonté des États de mieux contrôler les éleveurs amènent une partie des pasteurs transhumants et des nomades à se sédentariser pour associer l'agriculture à leur élevage traditionnel.

Les produits de la pêche représentent moins de 5 % des prises mondiales. L'Afrique du Sud, la Tanzanie, le Sénégal, le Ghana, l'Ouganda et la République démocratique du Congo sont les principaux producteurs. La pêche maritime est importante au large des côtes atlantiques, longées par les eaux froides du courant de Benguela (hémisphère Sud) et celles du courant des Canaries (Afrique du Nord-Ouest). Au contraire, les pêcheries des eaux, plus chaudes, de la façade orientale du continent sont beaucoup moins développées. Un secteur de pêche artisanale piroguière - traditionnel mais dynamique - coexiste avec des navires industriels, encore peu nombreux, équipés pour la haute mer et la réfrigération du poisson. Certaines ethnies sont spécialisées dans la pêche continentale (sur les grands fleuves et le lac Tchad entre autres) ; c'est une pêche artisanale dont le produit est en général vendu aux consommateurs locaux (principalement sous forme séchée, salée ou fumée).

29

1.3. L'Industrie

L'Afrique est un continent où l'industrialisation demeure peu avancée et les voies de communication encore trop insuffisamment distribuées. On constate, presque partout, au cours des années 1980 et 1990, une régression économique associée à une baisse du niveau de vie, aggravant la paupérisation. Seuls l'Afrique du Sud et, dans une moindre mesure, les États de l'Afrique du Nord sont assez puissants économiquement pour limiter leur dépendance vis-à-vis des pays industrialisés. Or c'est justement l'un des maux dont souffrent les États africains. Leur richesse repose essentiellement sur l'extraction des ressources minières, quand ils en disposent en quantité suffisante, ou la transformation d'une partie des produits agricoles exportés.

L'Afrique continue de subir les effets déstructurant du « pacte colonial » : les colonies devaient fournir les métropoles en matières premières brutes, leur acheter des produits manufacturés et s'engager à ne pas développer d'industries concurrentielles.

Les recettes sont majoritairement constituées par la vente de matières premières, dont les pays africains sont parmi les premiers producteurs mondiaux : cuivre zambien, cobalt congolais et zambien (plus de la moitié de la production mondiale), diamants (Afrique du Sud, République démocratique du Congo et Botswana), bauxite (Guinée, 15 % de la production mondiale), uranium (Namibie, Niger et Gabon), or (Afrique du Sud, 25 % de la production mondiale), ainsi que l'argent, le fer et d'autres métaux rares. Le pétrole, dont le continent africain produit moins de 10 % du tonnage mondial brut, est exploité par le Nigeria, la Libye, l'Algérie, l'Égypte, le Gabon, ainsi que le Cameroun, le Congo et la Tunisie pour une moindre part. Le gaz est principalement produit par l'Algérie (2,4 % de la production mondiale). L'Afrique du Sud demeure la plus grande puissance industrielle d'Afrique : elle fournit près de 70 % de l'énergie électrique du continent, 45 % de la production minière et 40 % de la production industrielle. L'industrie contribue à 20 % dans la formation du P.I.B. des États du Maghreb et de l'Égypte, 45 % en Afrique du Sud, mais moins de 10 % au Mali et moins de 5 % au Niger. Le tourisme est une activité en développement, en particulier en Égypte, en Tunisie et en Afrique de l'Est, qui dispose de prestigieuses réserves naturelles (Kenya, Tanzanie).

1.4. Les Echanges

De nombreux pays africains produisent à peine de quoi nourrir leur population, et sont obligés d'importer de grandes quantités de céréales et de produits alimentaires, tandis qu'ils ont fondé leur développement économique sur l'exportation de matières premières : c'est là une des plaies des économies africaines. En dépit de l'aide internationale, la part du secteur alimentaire représente jusqu'au quart des importations. Mais la fluctuation et la baisse des prix à l'exportation (cacao, oléagineux), ainsi que l'apparition sur les marchés de produits agricoles concurrents - en particulier asiatiques (par exemple, la Malaisie pour le cacao) - plus compétitifs ont rendu les revenus de ces exportations plus aléatoires encore. Cela incite les États à diversifier leurs productions (par exemple, les cultures vivrières destinées aux pays déficitaires) et à augmenter les échanges commerciaux intracontinentaux, à peu près inexistants. Le commerce interafricain ne peut réellement émerger que si les voies de communication sont, elles aussi, suffisamment développées. La plus grande partie du réseau routier est constituée de pistes qui ne sont pas toujours carrossables. À elle seule, l'Afrique du Sud possède 43 % des voies ferrées de toute l'Afrique au sud du Sahara.

La part de l'Afrique dans le commerce mondial était tombée à 1,2 % au début des années 1990 (contre 4,7 % en 1980). Ses principaux partenaires sont l'Union européenne, les États-Unis et les pays en voie de développement. Les tentatives de regroupements régionaux ne permettent pas d'apercevoir, à l'heure actuelle, des signes d'amélioration au niveau économique.

30

La dette extérieure est certes moins élevée qu'en Amérique latine, mais elle évolue d'une manière plus rapide. Dix fois plus importante que l'aide étrangère, elle a augmenté deux fois plus vite au cours des années 1980. En Afrique, le remboursement annuel de la dette représente près de 30 % des recettes d'exportation. Il en découle une situation paradoxale : les États doivent rembourser plus d'argent qu'ils n'en reçoivent. Certains États, comme le Canada et surtout la France, ont consenti un important effort de réduction, voire d'annulation de cette dette. De leur côté, le F.M.I. (Fonds monétaire international) et la Banque mondiale imposent aux États africains des plans d'ajustement structurels (P.A.S.) draconiens, qui conduisent les gouvernements à réduire des dépenses publiques déjà maigres.

Au début du XXIème S., les difficultés financières, la croissance démographique deux fois supérieure à la croissance économique, la faible productivité agricole, la déstructuration des économies tant rurales qu'urbaines, la corruption des gouvernements et des bureaucraties, la famine, les épidémies et les guerres civiles constituent autant de facteurs défavorables contribuant à la marginalisation du continent.90

2. La situation socio-économique en Afrique subsaharienne

Le FMI a nettement abaissé, ses prévisions de croissance pour l'Afrique subsaharienne en 2016, en raison notamment des performances décevantes des deux principales économies de la région : le Nigeria et l'Afrique du sud. Ainsi, dans son rapport sur les perspectives économiques régionales, le FMI a affirmé que l'Afrique subsaharienne a enregistré une croissance économique de 1,6% en cette année 2016, ce qui marque un ralentissement spectaculaire par rapport à 2015 (3, 3%). Cette contre-performance s'explique principalement par la forte chute de la croissance au Nigeria, dont l'économie reste largement dépendante des hydrocarbures.

La première puissance économique africaine a vu son produit intérieur brut se contracter de 1,8% cette année. De son côté, l'Afrique du Sud aussi a frôlé la récession cette année. En Afrique subsaharienne, 43% de la population vit déjà avec moins de 2 dollars par jour, selon les données de la Banque mondiale.91

3. La situation de la dette en Afrique subsaharienne

En septembre 2014, le Ghana a placé un milliard de dollars, sous forme d'euro-obligations, à 8,125 %, devait accepter 10,75 % un an plus tard pour le même montant. Et ce nouveau prêt ne visait pas à des investissements productifs, mais à rembourser des dettes précédentes. Les pays africains empruntent aujourd'hui à des taux majorés pour refinancer des dettes ou combler leur déficit budgétaire, entrainant ainsi une nouvelle spirale de dette dangereuse. En plus en octobre dernier, le Ghana a mobilisé 94,6 millions $ auprès d'investisseurs ghanéens pour alimenter son fonds d'amortissements en charge de la gestion de sa dette. L'offre d'une maturité de 2 ans pour un taux d'intérêt de 6%, a reçu 26 souscriptions ayant dépassé le montant souhaité pour atteindre 99,64 millions $.92

En novembre 2015, le Cameroun, qui cherchait à emprunter 1,5 milliard USD n'a pu placer que 738 millions USD à 9,75 %, malgré une garantie de la BAD pour 500 millions USD. En janvier 2016, le Nigeria a dû renoncer à émettre des euro-obligations pour plus de 4 milliards USD,

90 https://www.larousse.fr/encyclopedie/divers/Afrique_g%C3%A9ographie_physique/187585.

91 http://www.agenceecofin.com/banque/2410-41897-une-nouvelle-crise-sedessine-dans-le secteurbancaire-
subsaharien-suite-aux-defis-economiques-de-la region?Campaign=ecofinfinance24-10-2016.

92 http://www.agenceecofin.com/gestion-publique/3110-42072-le-ghanamobilise-94-6-millions-pour-lerenforcement-du-fonds-damortissement-en-charge-de-la-gestion-

desadette?utm_source=newsletter_5784&utm_medium=email&utm_campaign=ecofin-finance-31-10-2016.

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au vu des taux demandés, préférant émettre des obligations domestiques (sur le marché intérieur, donc en monnaie locale) pour couvrir son déficit budgétaire. La dette du Nigeria était de 54 milliards au 31 décembre 2015.

En novembre 2015, les emprunts souverains émis par des gouvernements africains ont atteint 5,17 milliards $ avec des taux varient entre 6% à 10, 75%. Depuis cette date, aucun euro bond n'a été émis et il était probable à cette date que 2015 s'achève sur un repli de près de 46% comparé à 2014, lorsque les états africains avaient mobilisé 9,36 milliards $3. Ainsi, on passe des euros bonds aux des émissions obligataires en monnaie nationale ou régionale avec des taux compris entre 5.5% et 6.5%.93

3.1. Quelles sont les causes de cette situation ?

D'abord il y a des causes endogènes, c'est-à-dire tenant au comportement des autorités et des habitants du pays dont il s'agit. Ainsi : Des investissements non productifs, c'est-à-dire l'affectation de ressources à des activités économiques non rentables parmi lesquelles certains projets de prestige. Ensuite, il y a des causes exogènes, c'est-à-dire des facteurs extérieurs au pays en développement et sur lesquels celui-ci n'exerce guère de contrôle. Ainsi :

? Des taux d'intérêt élevés frappant les débiteurs ;

? La chute des prix « matières premières » dans plusieurs secteurs de production.

3.2. Quels sont les remèdes ?

? Le suivi, l'analyse et la dénonciation de la situation de l'endettement des pays de l'Afrique ; ? La lutte contre les différentes mesures de privatisation des services publiques et des infrastructures et notamment via les Partenariats public privé (PPP) ;

? La lutte pour la démocratie populaire et les libertés publiques. Le niveau d'éducation, les

§4. ASPECT POLITIQUE

L'année 1960 a été « l'année de l'Afrique » (sous-entendu : de l'Afrique noire) car elle a vu, au milieu de la surprise et de l'incrédulité des autres continents, 18 colonies de l'Europe accéder en quelques mois à la souveraineté et à la reconnaissance internationale en tant qu'Etats. Cette vague triomphale, inaugurée en 1957 par l'ancienne Gold Coast, devenue Ghana, marquait une troisième phase de la décolonisation, après l'Asie et l'Afrique du Nord. Beaucoup plus précoce et rapide que ce que les gouvernements et les opinions publiques avaient pu prévoir, cette émancipation, par son caractère négocié et pacifique, est volontiers citée comme modèle de réussite.

Le professeur Ernest WAMBA dia WAMBA pose sept grandes questions auxquelles est confrontée la politique africaine. Il dit que l'espace et le temps disponible pour la préparation de ce papier ne permettent même pas de faire de courts portraits des fragments nationaux ou territoriaux de l'Afrique que sont les Etats africains (Meredith 2005). Nous ne pouvons pas traiter tous les problèmes confrontés par la politique africaine aujourd'hui. Nous avons choisi sept que nous croyons être parmi les plus importants. La direction que prend la transformation des rapports de terre, souvent en faveur des étrangers qui bénéficient des contrats d'exploitation de très longue durée, allant parfois jusqu'à 30 ans. - l'espérance moyenne de vie de l'Africain, les rapports

93 http://www.agenceecofin.com/gestion-publique/3110-42072-le-ghanamobilise-94-6millions-pour-le-renforcement-du-fonds-damortissement-en-charge-de-la-gestion

desadette?utm_source=newsletter_5784&utm_medium=email&utm_campaign=ecofinfinance-31-10-2016.

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d'esprit et de la culture ; les rapports de savoir, les rapports de loisirs, bref, les rapports sociaux en Afrique amènent à l'esprit la question suivante : à qui appartiendra l'Afrique, demain ?94

Le peuple africain de plus en plus composé de réfugiés, de déplacés de guerres, de porteurs de maladies incurables inquiétantes, d'affamés sur un sol exceptionnellement riche, de gens de « bateaux » fuyant l'Afrique pour mourir en mer, etc., sera-t-il capable d'être le sujet usuel de son histoire ? Cette question nous a guidé à choisir les problèmes à traiter :

1. La recherche de la paix durable (locale, régionale, continentale et mondiale) ;

2. La construction de la démocratie participative opposée ou en plus de celle élitiste de la seule classe dite politique ;

3. La recherche de la solution appropriée à la question nationale (intégration territoriale du fragment national, intégration régionale ou continentale) ;

4. La recherche d'un développement endogène pro-peuple (compétitif, maîtrisant la donne de la mondialisation) ;

5. Le problème de l'identité culturelle et surtout d'acquisition de la maturité spirituelle ;

6. La recherche d'un leadership africain avec une vision et une volonté politique capable de solutionner ces problèmes), et ;

7. La contribution africaine à la recherche de l'alternative à ce qui paraît être une crise de la civilisation capitaliste qui domine le monde. Tous ces problèmes sont interconnectés, ils constituent les aspects des conditions de l'émancipation africaine aujourd'hui.

De sa part, Peter VAKUNTA estime que le continent africain est rongé par trois grands maux : la sacralisation du pouvoir politique, la corruption et la mauvaise gouvernance.

1. La sacralisation du pouvoir politique95

Très souvent, les abus de pouvoir en Afrique demeurent impunis, en grande partie parce que les africains ont tendance à vénérer les dirigeants politiques. Cette attitude est ancrée dans la culture. En Afrique, les dirigeants traditionnels sont considérés comme des intermédiaires entre les vivants et les morts. Autrement dit, chefs, rois, lamidos et sultans, pour ne citer que quelques-uns, ne sont pas considérés comme des mortels, mais plutôt comme des immortels « assis sur le tabouret » des ancêtres et exerçant un pouvoir incontestable sur leurs sujets. Presque partout en Afrique, le rôle sacré assigné aux dirigeants traditionnels a été transféré aux dirigeants politiques, avec comme conséquence l'impunité de l'abus de pouvoir et de l'abandon du devoir. Il en résulte que les gouvernements monopartites, les « démocraties » où il n'existe pas de partis (le cas de l'Ouganda) et la prolifération de « présidents à vie » sont érigés en norme en Afrique. Un exemple type est le gouvernement du Président Kwame Nkrumah du Ghana. Nkrumah a adopté le titre de « Osagyefor », c'est-à-dire le « sauveur » ou le « rédempteur » et appréciait bien d'être traité comme un dirigeant surnaturel. Le Président Ahmadou Ahidjo du Cameroun se comportait de la même manière.

Il aimait se faire appeler « Le Père de la Nation ». Les africains doivent forger une nouvelle vision du leadership politique et du paradigme du partage de pouvoir qui garantirait la bonne gouvernance.

L'auteur du présent article soutient que le multipartisme ne sera rien d'autre qu'une façade tant que les africains continueront à fermer les yeux sur l'abus de pouvoir injustifiable et la corruption qui affectent le continent.

94 Ernest WAMBA dia WAMBA, Politique africaine contemporaine Le cas de la République démocratique du Congo, CODESRIA, DAKAR, 2012, pp. 15-16.

95 Peter VAKUNTA, Le problème de l'Afrique, University of Wisconsin Madison, USA, 2007, p. 2.

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2. La corruption, une pierre d'achoppement du développement de l'Afrique96

La corruption a été décrite comme le cancer de l'Afrique. La prévalence des pratiques de corruption pose de sérieux problèmes de développement sur le continent. C'est un fléau qui ronge profondément le tissu social africain. Il ressort des enquêtes de chiens de garde internationaux tels que Transparency International (TI) basée à Berlin, que l'Afrique postcoloniale est l'une des plus grandes victimes de la corruption politique à l'échelle du globe. Il convient d'inverser cette tendance si l'on veut donner à l'Afrique des chances de se développer. Ironie du sort, malgré l'abondance de ressources naturelles « or, pétrole brut, diamants, bauxite, aluminium, cuivre, uranium, manganèse, phosphates, minerai de fer, étain, chaux, café, cacao, maïs, coton, blé, riz, bétail, caoutchouc, sorgho, bois, thé, poisson, pour ne citer que cela ». L'Afrique demeure le continent le plus pauvre sur la terre ! Selon les statistiques, une part énorme des budgets nationaux en Afrique est dilapidée dans des pratiques corruptrices. Inutile de dire que la corruption ne se limite pas à la subornation, qu'on appelle généralement petite corruption en Afrique. La corruption comprend le trafic d'influence, illégal et contraire à l'éthique, appelé grande corruption. L'exaction est un autre exemple de grande corruption que l'on trouve dans chaque pays africain. D'autres formes de pratiques corruptives sont les pots de vin, le dol, le népotisme, les dessous de table, le favoritisme et le détournement de derniers publics. La corruption est une entrave au développement de l'Afrique. Elle freine les initiatives de développement partout dans le continent. Ce problème est rendu plus complexe par l'incompétence des dirigeants.

3. La mauvaise gouvernance en Afrique97

Ce qui est malheureux pour le continent africain, c'est qu'il est rempli de dirigeants incompétents qui sont pour la plupart des laquais de puissances occidentales. Il y a à cela plusieurs raisons : un complexe d'infériorité, une dépendance économique, le besoin d'assistance technique et l'endettement chronique. Ces facteurs ont des conséquences profondes pour le développement du continent :

y' Les pays africains sont criblés de dettes (le service de la dette consomme une part

considérable des budgets nationaux en Afrique) ;

y' Le développement de l'Afrique est entravé par les programmes d'ajustement structurel

imposés à ses pays par le Fonds monétaire international et la Banque mondiale ;

y' Les industries nationales sont en train d'étouffer ;

y' Il y a une ingérence étrangère dans les affaires internes des États-nations africains ;

y' Il y a une mal mauvaise gouvernance (absence de transparence et d'imputabilité).

La question à poser dans les circonstances actuelles est de savoir s'il y a de l'espoir pour l'Afrique. Le présent article soutient qu'il y a une lueur d'espoir au bout du tunnel. Pour parvenir à un succès politique et économique considérable, les africains doivent réfléchir et trouver un modus operandi efficace. Nous ne pouvons pas nous permettre de tergiverser, car les tergiversations sont une perte de temps.

4. Les perspectives98

Pour sortir le continent africain de son bourbier socioéconomique, les africains du continent et de la diaspora doivent prendre des mesures hardies, notamment :

96 Peter VAKUNTA, Le problème..., Op. Cit., p. 2.

97 Idem

98 Ibidem

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y' Prendre leur destin en mains. La bonne volonté, aussi forte soit-elle, ne suffit pas pour résoudre les problèmes de développement de l'Afrique. Les africains doivent lutter contre la corruption endémique, au moyen de l'éducation morale et de l'inculcation de notions de la vie quotidienne (vérité, loyauté, respect, honnêteté, mérite de la confiance, patriotisme) aux citoyens ;

y' Lutter contre la pauvreté en utilisant tous les moyens nécessaires, y compris la réorientation des dépenses d'éducation vers l'acquisition des compétences requises au travail ;

y' Promouvoir le dialogue Sud-Sud et encourager l'intégration commerciale régionale (former et entretenir des blocs économiques régionaux entre pays africains). Le NEPAD, la CEDEAO et la SADC sont des exemples à suivre et à améliorer ;

y' Plus important, les africains doivent transformer leur indépendance politique, acquise au prix de rudes batailles, en une autonomie économique réelle ;

y' Enfin, et non des moindres, les africains doivent apprendre à investir dans l'avenir. Un continent qui épargne est un continent riche.

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"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984