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La dépénalisation des délits de presse et la protection des droits de la personnalité au Burkina Faso

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par Yacouba GORO
Institut des Sciences et Techniques de l'Information et de la Communication - Bac+5 en Science et technique de l'information et de la communication 2016
  

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CHAPITRE 1. LA DEPENALISATION DES DELITS DE PRESSE ET L'OPINION PUBLIQUE

L'adoption des textes relatifs à la dépénalisation des délits de presse ne s'est pas faite sans opposition. De la République démocratique du Congo au Bénin, en passant par le Niger, le débat s'est installé entre les acteurs du monde de la presse au Burkina Faso, les juristes et l'opinion publique. Faut-il, au nom de la démocratie, laisser les journalistes porter atteinte aux droits de la personnalité sans être inquiétés pénalement ? Si certains répondent par la négative, d'autres par contre, pensent que c'est possible, au regard des mécanismes de protection des droits de la personnalité déjà existants. Les autorités de la transition et le législateur burkinabè, eux, ont préféré une dépénalisation partielle des délits de presse à celle totale, au regard de l'obligation de protection des droits de la personnalité des autres citoyens. Cette partie de notre étude va consister alors, à analyser la dépénalisation partielle des délits de presse, en tant que menace à la protection pénale des droits de la personnalité dans une première section.

Dans une deuxième section, nous allons étudier cette dépénalisation des délits de presse, en tant que facteur de renforcement de la liberté d'expression.

SECTION 1 : LA DEPENALISATION PARTIELLE DES DELITS DE PRESSE : UNE MENACE A LA PROTECTION PENALE DES DROITS DE LA PERSONNALITE

Le droit burkinabè distingue les infractions commises par voie de presse en ligne, par voie de presse écrite et par voie de presse radiodiffusion sonore. Trois textes régissant les médias au Burkina Faso ont été adoptés le 4 septembre 2015, en vue de l'enracinement de la liberté de la presse, de la démocratie et de l'Etat de droit au Burkina Faso. Ces textes ont été par la suite, modifiés par les lois n°85-2015/CNT, portant modification de la loi n°057-2015/CNT, portant régime juridique de la presse écrite au Burkina Faso, n°086-2015/CNT, portant modification de la loi n°058-2015/CNT, portant régime juridique de la presse en ligne au Burkina Faso et n°087-2015/CNT, portant modification de la loi n°059-2015/CNT, portant régime juridique de la radiodiffusion sonore et télévisuelle au Burkina Faso. La particularité de ces textes est la suppression des peines privatives de liberté et de la mise en place d'une peine d'amende en contrepartie. En vertu de ces textes, aucun journaliste n'ira en prison au Burkina Faso, pour des infractions commises par voie de presse.

Les journalistes vivant dans une société organisée comme le Burkina Faso sont pourtant soumis, comme les autres citoyens, au respect des droits de la personnalité d'autrui. Une protection qui était d'ailleurs, garantie par l'Etat, non seulement à travers la mise en oeuvre de la responsabilité pénale du journaliste, mais également, par celle de sa responsabilité civile. Mais les nouveaux textes viennent remettre en cause cette responsabilité pénale en cas de délit de presse et diviser ainsi l'opinion publique.

Au sein de cette opinion publique, certains ont vite pensé à l'érection d'une citadelle de l'impunité au profit des journalistes. D'autres aussi estiment que c'est une manière d'instaurer une inégalité entre les citoyens devant la loi.

Pour d'autres encore, il s'agit également de remettre en cause la fonction punitive de la peine.

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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand