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La dépénalisation des délits de presse et la protection des droits de la personnalité au Burkina Faso

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par Yacouba GORO
Institut des Sciences et Techniques de l'Information et de la Communication - Bac+5 en Science et technique de l'information et de la communication 2016
  

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TROISIEME PARTIE : PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS, VERIFICATION DES HYPOTHESES ET SUGGESTIONS

En restant dans notre démarche méthodologique, nous avons mené des enquêtes, des entretiens. Nous avons aussi appliqué la technique d'observation directe dans quatre rédactions de presse dans la ville de Ouagadougou. Dans cette partie de l'étude, nous allons procéder à la présentation et à l'analyser des données collectées sur le terrain.

CHAPITRE 1 : PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS

Dans ce chapitre, il nous est utile de présenter les données quantitatives et qualitatives recueillies sur le terrain. Ce sont des données qui vont nous permettre de mesurer la perception des journalistes et de l'opinion publique sur les questions de la dépénalisation des délits de presse et de la protection des droits de la personnalité.

Section 1 : Présentation et analyse des données quantitatives et qualitatives

Les données collectées sur le terrain et présentées, dans cette section, sont d'une grande importance, dans l'appréciation de nos hypothèses de recherche.

Paragraphe 1 : Les données relatives au public des médias

ü Présentation des données

Tableau et graphique 1 : La perception du public du respect des principes d'éthique et de la déontologie par les journalistes

Source : Enquête de terrain, février 2016

ü Analyse des données

Dans notre étude, 96% du public des médias enquêté, principalement composé de lecteurs, d'auditeurs, de téléspectateurs et d'internautes, estime que les principes d'éthique et de déontologie dans le domaine de la presse, sont souvent respectés par les journalistes. Par contre, 4% des enquêtés pensent que ces principes sont strictement respectés.

Le pourcentage de non-respect des principes d'éthique et de déontologie reste nul. Ce qui signifie que la presse burkinabè fournit des efforts dans le sens du respect de ces principes. Ces chiffres nous permettent de dégager une certaine maturité moyenne des médias au Burkina Faso qui permet sans doute, de favoriser le respect des droits de la personnalité par les journalistes dans la collecte, le traitement et la diffusion de l'information.

C'est également un signe qui peut amener les usagers des médias à accorder une certaine confiance aux journalistes dans la prise en compte de la question de la protection des droits de la personnalité dans le traitement et la diffusion de l'information.

Tableau et graphique 2 : La dépénalisation des délits de presse, vue par le public comme un danger à la protection des droits de la personnalité

ü Présentation des données

Source : Enquête de terrain, février 2016

ü Analyse des données

Dans notre étude, 64% des enquêtés pensent que la dépénalisation des délits de presse présente des risques pour la protection des droits de la personnalité au Burkina Faso, tandis que 36% estiment qu'elle ne présente aucun danger. Un pourcentage élevé du niveau de dangerosité de cette mesure, qui justifie les inquiétudes émises par le public. Un public qui a besoin de l'information mais sans que ses droits de la personnalité ne soient violés par la presse. C'est donc une préoccupation qui le concerne, car il s'agit de la question de la protection de ses propres droits de la personnalité. Cela sous-entend que la dépénalisation crée à cet effet plus de responsabilité aux hommes de médias qui doivent veiller désormais à ne pas porter atteinte aux droits de la personnalité de leurs publics. Ce qui peut amener à un renforcement des actions d'autorégulation, de régulation et de contrôle, en vue de réduire considérablement les inquiétudes des usagers des médias et de pouvoir mériter la confiance de ces derniers.

Tableau et graphique 3 : La dépénalisation des délits de presse, vue comme une responsabilisation du monde de la presse

ü Présentation des données

Source : Enquête de terrain, février 2016

ü Analyse des données

Dans notre enquête, 52% des enquêtés trouvent que la dépénalisation des délits de presse est une forme de responsabilisation des acteurs des médias, tandis que 30% estiment que c'est une manière de rendre la presse burkinabè non responsable de ses actes. A côté, 18% des enquêtés crient à une impunité créée, au profit des journalistes burkinabè.

Loin de créer une contradiction, en même temps que la mesure de dépénalisation des délits de presse présente un danger pour le respect des droits de la personnalité du public, elle crée aussi plus de responsabilité aux journalistes qui doivent veiller au respect de ces droits de la personnalité d'un public inquiet.

C'est dire alors, que la majorité des enquêtés estime que cette mesure de la dépénalisation des délits de presse n'est pas une impunité, encore moins une irresponsabilité, mais un appel pressant aux hommes du monde de la presse à plus de responsabilité pour ne pas violer les droits de la personnalité du public. Compte tenu du rôle de pourvoyeur d'informations de la presse, il faut lui accorder plus de liberté pour lui permettre de bien remplir cette mission d'information. Et cette mesure de la dépénalisation des délits de presse, selon la majorité des enquêtés, doit faire appel à des garanties en contrepartie. Ce sont des garanties qui pourront assurer la protection des droits de la personnalité des usagers des médias.

Tableau et graphique 4 : La dépénalisation des délits de presse et le principe d'égalité des citoyens devant la justice vus par le public

ü Présentation des données

Source : Enquête de terrain, février 2016

ü Analyse

Ils sont majoritaires ceux qui ont estimé que la mesure de dépénalisation des délits de presse ne constitue pas une atteinte au principe d'égalité des citoyens devant la justice. 54% des enquêtés sont de cet avis. Pour eux, cette mesure peut être prise comme une discrimination positive, au regard de la spécificité de la mission assignée aux médias. Les médias doivent apporter de l'information vraie et crédible aux citoyens et, pour cette mission, ils ont besoin de cette mesure de liberté pour renforcer leur indépendance, en vue d'apporter une information juste, crédible voire garantir les autres libertés des citoyens.

Par contre, 44% des enquêtés ne sont pas de cet avis. Ils pensent tous les citoyens restent justiciables et doivent répondre devant la justice, de leurs actes.

Tableau et graphique 5 : Les sanctions civiles et la protection des droits de la personnalité selon le public

ü Présentation des données

Source : Enquête de terrain, février 2016

ü Analyse des données

Notre enquête nous a permis de disposer d'une photocopie des choix des enquêtés sur les différentes sanctions relatives aux éventuelles atteintes des droits de la personnalité au Burkina Faso. 50% des enquêtés ont porté leur choix sur le paiement d'amende comme sanction, en cas d'atteinte de la presse aux droits de la personnalité. 30% des enquêtés ont par contre, choisi l'emprisonnement et le paiement des amendes, en cas d'atteinte aux droits de la personnalité par les journalistes, tandis que 8% pensent uniquement à la peine de prison uniquement. Ces derniers sont d'ailleurs minoritaires et selon eux, l'amende ne peut pas remplacer une atteinte à l'honneur ou à la réputation de quelqu'un. Ils sont, en quelque sorte, conservateurs et estiment que la place du journaliste, en cas de délits de presse, est en prison.

En plus des 50% des enquêtés qui prônent l'amende, 12% des enquêtés ne sont pas de leurs avis. Ils estiment qu'un journaliste ne doit pas du tout aller en prison. Pour eux, la prison n'enferme pas le journaliste, mais l'information destinée au public. Sans journaliste, pas d'information.

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"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon