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Facteurs déterminant le stress chez les personnes en détention préventive dans le milieu carcéral de la commune d'Ibanda.


par Meschack MWIMA NYAMAZABO
Université Libre des Pays des Grands Lacs de Bukavu (ULPGL /BUKAVU) - Graduate 2019
  

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1.2.3.1.3 Les facteurs environnementaux

Chaque maison de détention est régie par un ensemble de dispositions qui fondent sa particularité. Le camp pénal de Bouaké est identifié comme la prison qui a les conditions de détention les plus rigides du pays. Il « est réputé pour être l'universcarcéral le plus infernal de la Côte d'Ivoire», selon le site information Linfodrome.com ; Cette réputation même est pour le détenu et leur famille source de stress et de vulnérabilité. (N'Goran F., 2013).

Dans le même sens il a par ailleurs été établi qu'un haut niveau de contrainte et une faible latitude du sujet, soit une forte pression combinée à des marges de manoeuvre restreintes, étaient précisément à la source d'un déséquilibre producteur de stress négatif (Karasek, Theorell, 1990) tendant à favoriser une inhibition de l'action (Laborit, 1979).

Ainsi, le confinement imposé par un espace vital réduit en maison d'arrêt entraîne-t-il, avec la promiscuité l'inconfort et l'insalubrité qui en résultent, des effets négatifs certains sur le moral des détenus.

L'entassement dans un espace cellulaire réduit constitue à lui seul un facteur notoire et durable de tensions souligné tant par la recherche que par les professionnels. Indépendamment de ces effets pernicieux d'une surpopulation endémique, la forte tension causée par une surveillance rapprochée et constante imposée concurremment par l'institution et les codétenus aboutit à produire des formes de violence bien spécifiques ( Sykes, G.M. (op .cit,p.265)

1.2.4 Stress et conséquences en milieu carcéral


En médecine et en psychiatrie, une tendance actuelle est de raisonner en terme de seuil entre physiologique et pathologique, avec une approche catégorielle et non dimensionnelle. Le risque de ce modèle dichotomique est de ne pas se préoccuper d'un individu qui n'aurait pas encore franchi le seuil stricto sensu , mais qui serait toutefois en souffrance. Pour la prise en charge du stress et de ses conséquences, nous considérons qu'il est plus pertinent de s'intéresser à l'intensité d'un symptôme qu'à son existence binaire.

Schématiquement le stress est le résultat d'une soustraction entre besoins pour répondre à une situation potentiellement néfaste et besoins effectivement disponibles pour répondre à cette situation. Le stress psychologique est le résultat de la construction cognitive évaluant la différence entre perceptiondes besoins pour répondre à une situation donnée et perceptionde ses capacités à y faire face.

Chaque individu évaluant à la fois une situation et ses propres ressources selon ses critères, le niveau de stress perçu est différent entre plusieurs individus confrontés à une même situation. Une réponse opérante au stress consiste à réduire l'écart entre besoins et capacités : par exemple la fuite supprime l'exposition au facteur de stress donc supprime le besoin, ou au contraire la mobilisation des ressources pour faire face augmente ses capacités (théorie du « fight or flight » de Cannon ,1929).

Le stress est donc physiologique et permet une adaptation rapide à l'environnement. Le stress n'est pas un symptôme en soi, mais il peut être à l'origine de symptômes.
Le stress, la réponse au stress, et l'analyse plus ou moins conscientisée que chaque individu fait du résultat, peuvent être à l'origine de manifestation négatives variées et interdépendantes :

·
réponses extériorisées (c'est-à-dire visibles de l'extérieur) : difficulté de régulation des comportements, hostilité, agressivité dirigée contre soi ou autrui, consommation de toxiques, etc.

·
réponses intériorisées (c'est-à-dire que seul l'individu ressent) : ruminations, tristesse, douleur psychologique mauvaise estime de soi, anxiété, difficulté de régulation des émotions, etc.
En milieu ordinaire, la base de la prise en charge d'un stress trop fort repose sur des règles hygiéno-diététiques simples (rythme de vie calme et régulier, sommeil préservé, alimentation soignée, pas d'alcool ni tabac ni drogue, environnement paisible, temps de loisirs, activité physique, liens sociaux et familiaux, etc.) qu'il n'est pas possible d'appliquer en détention.

En cas d'inefficacité, on peut avoir recours à la psychothérapie, qui n'est pas forcément disponible en détention puisque sa pratique dépend des thérapeutes de l'unité sanitaire. Les conséquences cliniques du stress peuvent se traiter par pharmacothérapie (anxiolytiques, antidépresseurs, somnifères, etc.), mais avec une prudence particulière en milieu carcéral au vu de la haute prévalence des addictions.

La méditation, et particulièrement celle appelée »méditation de pleine conscience» ou »mindfulness» rentre progressivement dans les recommandations de prise en charge en milieu ordinaire. En France, son utilisation reste anecdotique en prison pour l'instant.

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