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Facteurs associés à  la seroconversion au virus de l'hépatite B chez les donneurs de sang de 18 à  27 ans à  Ouagadougou de 2008 à  2017.


par ABDOUL GUANIYI SAWADOGO
UNIVERSITE JOSEPH KI ZERBO - Master en santé publique 2019
  

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2.3. Histoire naturelle de l'infection à VHB

La période d'incubation de l'infection par le VHB est en moyenne de 3 mois (de 2 semaines à 6 mois). L'Ag HBs apparaît dans le sang, un mois en moyenne après le contage et persiste environ deux mois. C'est au cours de la convalescence qu'il disparaît dans les formes habituelles qui guérissent (90% des formes ictériques), mais persistant chez les porteurs chroniques (10% des formes ictériques). L'antigène HBc est masqué par l'anticorps anti-HBc et n'est pas détecté par les tests usuels. Les anticorps apparaissent après les antigènes en commençant par les anti-HBc. Les IgM HBc, fugaces, signent l'infection aiguë, tandis que les IgG HBc sont très durables, probablement toute la vie. Les anti-HBs, anticorps neutralisants, apparaissent les derniers, durant la convalescence et signent la guérison. Ils persistent des années voire toute la vie et sont absents chez les porteurs chroniques. Entre la disparition de l'Ag HBs et l'apparition des anticorps HBs, il peut y avoir une fenêtre où le diagnostic d'infection récente ne peut être porté que sur la présence des anticorps HBc IgM ou du DNA viral sérique [17].

Quant à l'antigène HBe, il apparaît en phase aiguë et a une signification pronostique. Sa disparition est de bon pronostic, comme l'apparition des anticorps correspondants. Ainsi chez les porteurs chroniques, ceux qui ont l'anticorps HBe sont moins contagieux [17].

*CHC : Carcinome hépatocellulaire ; TH : transplantation hépatique Figure 1 : Histoire naturelle de l'hépatite virale B [17J

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Le diagnostic au laboratoire repose en pratique courante sur la mise en évidence dans le sang des marqueurs du virus de l'hépatite B, principalement de l'Ag HBs. L'ELISA est la technique de détection la plus utilisée.

Figure 2 : Evolution des marqueurs virologiques et sérologiques après une hépatite virale B aigue d'évolution favorable.

Figure 3 : Evolution des marqueurs virologiques et sérologiques après une hépatite aigue évoluant vers la chronicité

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2.4. Revue de la littérature

L'objectif de cette revue était de faire le point de l'état des connaissances à travers la littérature scientifique et académique, les sites internet spécialisés, les livres et journaux, etc. sur la prévalence, l'incidence des hépatites virales B ainsi que et les facteurs associés à l'infection au VHB en population générale et surtout chez les donneurs de sang.

Cette revue de littérature, loin d'être exhaustive, visait d'une part, à recueillir les connaissances actuelles sur la séroprévalence et l'incidence des hépatites virales B chez les donneurs de sang et de déterminer le délai moyen de survenue de la séroconversion de l'hépatite virale B. D'autre part, elle avait pour but de déterminer les facteurs associés à la séroconversion du VHB chez les donneurs de sang.

Nous avons pour cela identifié trois (3) thèmes de recherche documentaire à savoir :

- l'épidémiologie des hépatites virales (incidence, prévalence, populations les plus touchées, etc.) en population générale et chez les donneurs de sang en particulier.

- la séroconversion des hépatites virales B en population générale et chez les donneurs de sang ; - le délai moyen de survenue d'une séroconversion des hépatites virales B chez les donneurs de sang en Afrique et dans le reste du monde.

Nous avons fait une recherche sur internet et sur des moteurs de recherche par mots-clés suivants : délai de survenue - séroconversion - hépatites virales B - donneurs de sang.

De notre recherche documentaire, il est ressorti que plusieurs études ce sont intéressées à la séroprévalence, à l'incidence et à la séroconversion des infections au VHB dans la population générale et chez les donneurs de sang en particulier aussi bien dans les pays développés que dans les pays en voie de développement. Mais peu d'études ont été menées sur le délai moyen de survenue d'une séroconversion de l'hépatite B et le nombre moyen de dons à partir duquel survient une séroconversion du VHB chez les donneurs de sang surtout dans les pays à forte prévalence des hépatites virales comme ceux d'Afrique subsaharienne.

Au total, nous avons consulté des études en rapport avec la séroprévalence des hépatites virales B ainsi que des études sur l'incidence des hépatites virales B et le risque résiduel de transmission du VHB par transfusion sanguine. Pour ce qui concerne les études sur la survie sérologique du VHB, le délai de survenue d'une séroconversion du VHB et le nombre de dons de sang moyen à partir duquel survient cette séroconversion chez les donneurs de sang, aucune étude n'a été retrouvée.

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Al-Waleedi et Y.S. Khader ont mené une étude transversale descriptive dans une population de donneurs de sang et dont l'objectif était de déterminer la prévalence des infections à hépatite B et C et les facteurs de risque associés chez des donneurs de sang dans la ville d'Aden au Yémen. De l'analyse critique de cet article, il est ressorti que la question de recherche n'est pas clairement formulée et les critères d'inclusion et d'exclusion ne sont pas explicitement définis. De plus, l'échantillon était constitué de 469 nouveaux et anciens donneurs de sang de 18 à 59 ans de sexe masculin uniquement. Cela pourrait poser un problème de biais de sélection et de classification. Aussi, les facteurs de risque étudiés ne concernaient que les comportements sexuels à risque, ce qui ne permet pas de mettre en évidence le rôle de la transfusion sanguine dans la transmission du VHB. De même, la technique utilisée pour le dépistage des hépatites virales B n'est pas mentionnée dans l'article. Enfin, le plan d'analyse statistique était très peu informatif car très peu développé. De toutes ces informations, nous estimons que cet article n'est pas pertinent pour notre étude du fait nos objectifs, notre type d'étude et nos critères d'inclusion et d'exclusion sont différents et ne nous permettront une analyse comparative des résultats de notre étude avec ceux de cet article. Par contre, cet article pourrait être utilisé pour les généralités et la définition des concepts [19].

Quant à Dharmesh Chandra Sharma et collaborateurs, dans une étude visant à estimer la séroprévalence des infections transmissibles par transfusion (ITT) parmi les donneurs de sang de 2003 à 2013 dans une grande banque de sang à Gwalior, Madhya Pradesh, en Inde et pour évaluer les tendances des ITT dans cette population, ont conclu que la séroprévalence de l'hépatite B chez les donneurs de sang est en augmentation. En effet, elle est passée de 1,16% de 2003 à 2008 à 3,15% de 2009 à 2013 avec p-value = 0,0001, ce qui pose alors le problème de la sécurité transfusionnelle à travers la sélection des donneurs de sang. La détection de l'Ag HBs sur les dons de sang a été faite par la technique ELISA et la répétabilité a été réalisée afin de confirmer les résultats. Contrairement à notre étude, ces auteurs ont inclus tant des donneurs volontaires (79 750/122 006, soit 65.3%) et familiaux (42 256/122 006, soit 34.7%) âgés de 18 à 60 ans. Par contre, cette étude ne fait pas de différence entre la prévalence du VHB chez les nouveaux et les anciens donneurs de sang et ne prend pas non plus en compte les nouveaux cas d'infection à VHB (incidence) chez les anciens donneurs de sang [20].

Une étude transversale menée chez les donneurs de sang en zone hyper-endémique de janvier à septembre 2013 au Congo Brazzaville par Atipo-Ibara B.I. et al rapportait une prévalence élevée de l'hépatite virale B à 9,9% (135/1363) et la transfusion sanguine était considérée comme un facteur de risque d'infection au VHB dans 10,5% des cas derrière les rapports sexuels à risque (69,5%). Ces constats confirment la nécessité de dépister ce virus sur tous les dons de sang afin de

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réduire son risque de transmission par transfusion sanguine. Mais cette étude présente certaines limites telles que l'inclusion de donneurs de sang âgés de 18 à 65 ans occasionnels (30%) et familiaux (67%), ce qui pourrait expliquer cette prévalence élevée. Un dépistage de l'ADN viral a été réalisé, confirmant les résultats de laboratoire. Aussi, la méthodologie est très peu détaillée et le plan d'analyse statistique n'est pas non plus bien explicite [21].

Pillonel J. et collaborateurs en France, de 2008 à 2010, dans le cadre de la surveillance épidémiologique des donneurs de sang, ont déterminé la prévalence, l'incidence et le risque résiduel de transmission du VIH, de l'HTLV du VHB, et du VHB par transfusion sanguine. L'incidence du VHB chez les donneurs de sang connus était plus élevée que celle de l'HTLV et du VHC mais inférieure à celle du VIH. Aussi, le nombre de cas incidents du VHB chez les donneurs de sang connus est en augmentation depuis 2002. Les donneurs de sang de sexe masculin sont les plus touchés (sex-ratio = 2,3) et les donneurs porteurs de l'Ag HBs était en moyenne plus jeunes (34 ans) que l'ensemble des donneurs concernés par l'étude (39 ans). Cette étude confirme l'existence d'un risque de transmission du VHB même dans les pays à faible prévalence et donc pose la nécessité d'appliquer des mesures visant à réduire ce risque.

Les limites de cette étude par rapport à notre question de recherche réside dans le fait qu'elle n'aborde pas le délai de survenue de la séroconversion de l'hépatite virale B chez les donneurs de sang, ni le nombre moyen de dons par donneur de sang à partir duquel survient cette séroconversion [22].

Kabinda J. M. et al ont mené une étude de cohorte de janvier 2010 à décembre 2012 incluant 1182 nouveaux donneurs et 1804 donneurs réguliers volontaires. L'étude a permis d'atteindre l'objectif qui était de déterminer le taux d'incidence des anticorps du VIH 1/2 et des anticorps du VHB et VHC chez les donneurs de sang volontaires et d'estimer le risque résiduel du VIH, du VHB et du VHC chez les donneurs de sang à Bukavu en République Démocratique du Congo (RDC). Les critères d'inclusion sont précisés et similaires aux nôtres mais la tranche d'âge des donneurs concernés est supérieure (18 à 65 ans avec une moyenne de 23 ans) à celle de notre étude (18 à 27 ans), bien que la majorité des donneurs avait moins de 30 ans (74%). La majorité des donneurs était de sexe masculin (73,2%). Le choix des tests statistiques est approprié à chaque type de variable.

Cependant, l'article ne mentionne pas les limites de l'étude, ni les facteurs de confusion potentiels et leur prise en compte dans l'analyse statistique, les stratégies mises en oeuvre pour la gestion ou pour éviter ces potentiels biais.

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Aussi, cet article ne s'est pas intéressé à la survie sérologique de l'hépatite virale B chez les donneurs de sang et n'a pas non plus déterminer le nombre moyen de dons de sang à partir duquel survient une séroconversion au VHB [23].

Kabemba N. M. et Kabyla I. B. dans une étude transversale rétrospective en 2008 visant à déterminer la séroprévalence des marqueurs infectieux chez les donneurs de sang en milieu rural ont conclu à une prévalence élevée du VHB chez les donneurs de sang bénévoles (2,3%) comparativement aux donneurs de sang familiaux (0,8%). Les donneurs de 46 à 55 ans étaient les plus touchés (12,5%). Mais dans cet article, les critères d'inclusion ne sont pas bien définis et l'étude a concerné les donneurs bénévoles, familiaux et rémunérés. Les résultats sérologiques ont été déterminés par DetermineTM HBs Ag Abbott [24]. En considérant la nature transitoire de l'Ag HBs, l'imprécision du facteur de correction, le caractère définitif de la présence de l'Ac HBc, l'Ac HBc pourrait être un meilleur marqueur pour l'estimation du taux d'incidence et du risque résiduel de l'HVB chez les donneurs de sang.

Traoré A.N. dans son étude de cohorte rétrospective partant de l'hypothèse que l'Ac HBc pourrait être un meilleur marqueur pour l'estimation du taux d'incidence et du risque résiduel de l'hépatite virale B (HVB) chez les donneurs de sang, a conclu que l'Ac HBc ne semble pas être un marqueur fiable d'une récente infection d'HVB. Aussi, cette étude a montré que l'incidence de l'hépatite virale B via le dépistage de l'Ac HBc était supérieure à celle utilisant le dépistage de l'Ag HBs. Les risques résiduels respectifs étaient de 1/63 018 dons et de 1/237 731 dons. Une des limites de cette étude est liée au fait qu'elle utilise une technique de dépistage autre que celle utilisée dans la recherche du VHB sur les dons de sang au CRTS/O et les donneurs ayant eu une séroconversion pour l'Ac HBc et dépistés positifs pour l'Ac HBs (anticorps dirigé contre l'Ag HBs) ont été définis comme cas incidents [25].

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"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984