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Black Lives Matter: l'intersectionnalité, une méthodologie analytique


par Judy Meri
Université Côte d'Azur - Mémoire M1 2021
  

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PARTIE I: L'OPPRESSION CONTRE LES AFRO-AMÉRICAINS DEPUIS L'ESCLAVAGE AUX ÉTATS-UNIS

Chapitre 1 : L'esclavage

« Personne n'est né avec la haine pour l'autre du fait de la couleur de sa peau, ou de son origine, ou de sa religion. Les gens doivent avoir appris à haïr, et s'ils peuvent apprendre à haïr, ils peuvent apprendre à aimer car l'amour jaillit plus naturellement du coeur humain que son opposé. »

- Nelson Mandela

1.1.1 Le Racisme Et LeColonialisme

Le colonialisme et le racisme vont de pair depuis presque le début de l'humanité et l'émergence des races. Les cultures occidentales ont toujours eu des concepts de qui est supérieur et qui est inférieur en fonction de la classe sociale et de la couleur de la peau. Ce concept de supériorité remonte aux premières civilisations dans ce que l'on appelle maintenant le Moyen-Orient lorsque les Arabes et les civilisations habitaient dans cette région-là utilisaient des esclaves africains pour les servir. Même dans les cultures du Moyen-Orient, la couleur de la peau blanche était privilégiée, car ils montraient des signes de la noblesse puisque les tons de la peau foncée étaient associés à la classe ouvrière qui devait rester à l'extérieur au soleil pour travailler. La race blanche a été privilégiée pour la couleur de la peau claire et la discrimination contre les personnes de couleur foncée s'est normalisée depuis que la race blanche a été considérée comme supérieure. 

Dans l'ouvrage de Kelly Fazilleau (Racisme scientifique et appellations : justification de la gestion coloniale des `races humaines' dîtes inférieures en Amérique du Nord au 19ème et début du 20ème siècle), l'auteur explique la découverte de l'Amérique et la colonisation de la terre des Indiens natifs. Fazilleau explique comment la colonisation a commencé à cause des croyances chrétiennes qui ont permis aux Occidentaux de coloniser la terre des Amérindiens en affirmant qu'ils avaient la couleur de peau différente et en croyant que leur apparence et leurs croyances différentes leur permettaient de prendre leur terre au nom du Christ et en croyant qu'ils sont sauvages parce qu'ils vivent en harmonie avec la nature, Fazilleau explique: « Les Occidentaux, lors de la construction du mythe chrétien des origines, ignoraient l'existence de l'Amérique (Aubert-Marson 2010 : 32) et de l'Australie. La façon dont on devait traiter les Indiens ne figurait pas dans la Bible. Les Indiens ne pouvaient pas être jugés sur leur apparence physique. Malgré leur couleur de peau claire, qui ne différait que peu de celles des Européens, ils étaient nommés « peaux-rouges ». Ce terme permettait de les distinguer du groupe euro-descendant et ainsi de justifier la façon dont ils étaient traités. Les premiers siècles de la colonisation des Amériques, les autochtones furent aussi souvent qualifiés de « sauvages » (Capdevila 2007 :73). Les Occidentaux encouragèrent cette représentation, justifiant ainsi l'occupation de leurs terres.»1(*)

L'Europe est arrivé dans les Amériques et les a transformées en `Settler Colonialism2(*)'. Le colonialisme des colons dans le sens où les Européens ont complètement rejeté la vie des Amérindiens qui possédaient la terre et là s'appropriaient. Les colons européens ont tué, brûlé et torturé les hommes, les femmes et les enfants qui appartenaient à l'Amérique tout en affirmant que la terre leur appartenait parce qu'ils étaient supérieurs aux Amérindiens en raison de leur langue, de leur culture et de leur héritage qui existaient également dans la culture amérindienne mais sont restés abandonnés. Dunbar-Ortiz dans son livre : « Une histoire des peuples autochtones des États-Unis » , explique la colonisation des Européens des Amériques en disant : « L'histoire des États-Unis est une histoire du Settler Colonialsim. La fondation d'un État basé sur l'idéologie de la suprématie blanche, la pratique répandue de l'esclavage africain et une politique génocide et vol de terres. Aux États-Unis, la fondation et le développement de l'État colonisateur anglo-américain implique un récit sur les colons puritains qui avaient une alliance avec Dieu de prendre la terre. Cette partie de l'histoire d'origine est soutenue et renforcée par le mythe de Colomb et la « Doctrine de la découverte. » Le Settler Colonialism, en tant qu'institution ou système, nécessite la violence ou la menace de violence pour atteindre ses objectifs. Les gens ne cèdent pas leurs terres, leurs ressources, leurs enfants et leur avenir sans se battre, et ce combat se heurte à la violence. »3(*)

Ces crimes brutaux contre les peuples autochtones sont enseignés dans le livre de Las Casas lors de son voyage dans l'Amérique pendant la période de colonisation, Pennington l'explique : « Las Casas qui a vécu avec son père à Espanola a contribué à la réflexion juridique et politique sa défense des droits des peuples natifs d'Amérique centrale et d'Amérique du Sud. Il a également limité l'autorité ecclésiastique dans le monde séculier et était un critique vigoureux de l'esclavage et un défenseur du droit de chaque être humain à être libre.»4(*)

Casas décrit les massacres et les crimes qui ont été commis contre les Indiens natifs dans son oeuvre « Les larmes des Indiens : récit historique du massacre cruel de vingt millions d'innocents »: « Maintenant pour venir sur le continent, nous sommes convaincus, et osons affirmer sur notre propre connaissance, qu'il y avait dix Royaumes d'une étendue aussi grande que le Kingdome d'Espagne, y joignant à la fois l'Aragon et le Portugal, contenant au-dessus de mille miles chaque l'un d'eux dans la boussole, dont les méchancetés inhumaines et abominables des Espagnols ont fait un désert, étant maintenant comme dépouillé de tout leur peuple, et mis à nu de tous leurs habitants, bien que ce fût un endroit autrefois possédé par de vastes et un nombre infini d'hommes; et nous osons affirmer avec confiance que pendant ces quarante ans, au cours desquels les Espagnols ont exercé leurs abominables cruautés et leurs détestables tyrannies dans ces régions, il y a innocemment péri au-dessus. Douze millions d'âmes, de femmes et d'enfants sont dénombrés dans cette triste et fatale liste ; de plus, je crois vraiment que je devrais parler dans les limites du sens, devrais-je dire que plus de cinquante millions ont été consommés dans ce massacre.»5(*)La colonisation est le résultat de la supériorité et du colorisme (qui est un concept qui sera discuté plus loin dans les chapitres prochains), cette supériorité est liée à la croyance que les autres civilisations sont « primitives »ou « sauvages », ce qui crée des comportements normatifs différenciant les cultures en utilisant des images racistes et un regard de colon sur les cultures qui n'utilisent pas les mêmes techniques que les cultures occidentales. Cette idée remonte aux humains qui craignent la nature et les animaux, ils craignent donc également les sociétés qui vivent harmonieusement dans la nature, car ils croient que ces personnes se comportent d'une manière qui ressemble à des animaux et doivent donc être contrôlées et colonisées. La religion a également joué un grand rôle en plus de la biologie qui a eu un grand impact sur la façon dont les sociétés blanches voient les autres cultures en dehors de l'Occident.

Margaret Kohn et Kavita Reddy écrivent dans leur article «  Colonialism » dans l'Encyclopédie de philosophie de Stanford écrivent : « La conquête espagnole des Amériques avait lieu pendant une période de réforme où les érudits humanistes de l'Église étaient de plus en plus influencés par les théories du droit naturel de théologiens tels que saint Thomas d'Aquin. Selon le pape Innocent IV, la guerre ne pouvait pas être menée contre les infidèles et ils ne pouvaient pas être privés de leurs biens simplement à cause de leur non-croyante. Les Espagnols ont rapidement conclu que les habitudes des Amérindiens, de la nudité à la réticence au travail en passant par le prétendu cannibalisme, démontraient clairement leur incapacité à reconnaître la loi naturelle. Ce compte-rendu des douanes indigènes a été utilisé pour légitimer l'esclavage des Indiens, qui, selon les colons espagnols, était le seul moyen de leur apprendre la civilisation et de les présenter au christianisme. Certains des missionnaires espagnols envoyés dans le Nouveau Monde, cependant, ont remarqué que l'exploitation brutale du travail des esclaves était répandue alors que tout engagement sérieux en faveur de l'instruction religieuse était absent. Les membres de l'ordre dominicain, en particulier, ont noté l'hypocrisie d'asservir les Indiens en raison de leur prétendue barbarie tout en pratiquant une forme de conquête, de guerre et d'esclavage qui a réduit la population indigène d'Hispaniola de 250 000 à 15 000 en deux décennies de domination espagnole. Compte tenu du résultat génocidaire de la « civilisation »espagnole, ils ont commencé à remettre en question l'idée d'une mission civilisatrice.»6(*)Par conséquent, comme les Amérindiens étaient vus comme s'ils n'étaient pas humains respectés en raison de leur mode de vie et leurs croyances, les cultures occidentales croyaient qu'elles devaient les coloniser en prenant leurs terres, en colonisant leurs croyances en les convertissant au christianisme et en les tuant brutalement à cause de la culture et différences raciales. Les différences sont ce qu'Edward Saïd les explique dans ses études postcoloniales et orientalisantes il les appelle de « fantasme idéologique », ce fantasme de barbarie et de sauvage est créé par une idéologie qui est utilisée par l'Occident pour « fabriquer de l'autre où l'othering » des civilisations qui ont des modes de vie différents de l'Occident. Ajouté à ce que Foucault appellerait le colonialisme : « C'est dans le discours que le pouvoir et le savoir se rejoignent7(*) ».Ce colonialisme a été justifié par l'histoire américaine en matière de nationalisme dépeignant les Amérindiens comme barbares et violents. Cette représentation crée une vision nationaliste qui amène les citoyens à penser que les colonisateurs se battaient pour leur pays, ce qui n'était même pas le leur. »

* 1FAZILLEAU, Kelly. « Racisme scientifique et appellations?: justification de la gestion coloniale des `races humaines' dîtes inférieures en Amérique du Nord au 19ème et début du 20ème siècle « . Textes et contextes, no 9 (1 décembre 2014). http://preo.u-bourgogne.fr/textesetcontextes/index.php?id=1151.

* 2 Le terme « settler-colonialism« a été forgé pour décrire les stratégies et les politiques d'expansion mises en oeuvre aux fins de s'approprier des terres, en procédant à l'expropriation de populations entières. « International Conference - Université Paris 8. « International Conference - From Settler Colonialism to the Palestinisation of the World « . International Conference, 2019. https://www.univ-paris8.fr/Colloque-International-Du-colonialisme-d-expropriation-a-la-palestinisation-du-6472.

https://plato.stanford.edu/archives/fall2017/entries/colonialism/.

* 3DUNBAR-ORTIZ, Roxanne. An Indigenous Peoples' History of the United States. Canada: Penguin Random House, 2015. P.2-3

* 4PENNINGTON, Kenneth. « Bartolomé de Las Casas« . In Great Christian Jurists in Spanish History, édité par Javier Martínez-Torrón et Rafael Domingo, 98?115. Law and Christianity. Cambridge: Cambridge University Press, 2018. https://doi.org/10.1017/9781108624732.006.

* 5CASAS, Bartolomé de las. The tears of the Indians being an historical and true account of the cruel massacres and slaughters of above twenty millions of innocent people.Ravenio Books, 1484. http://name.umdl.umich.edu/A35553.0001.001.

* 6KOHN, Margaret, et REDDY, Kavita. « Colonialism« . In The Stanford Encyclopedia of Philosophy, édité par Edward N. Zalta, 2017e éd. Metaphysics Research Lab, Stanford University, 2017. https://plato.stanford.edu/archives/fall2017/entries/colonialism/.

* 7FOUCAULT, Michel. The History of Sexuality. 1st American ed. New York: Pantheon Books, 1978. P.100

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon