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Black Lives Matter: l'intersectionnalité, une méthodologie analytique


par Judy Meri
Université Côte d'Azur - Mémoire M1 2021
  

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1.1.2 Le Racisme Scientifique

Le racisme n'est pas quelque chose avec lequel les humains sont nés. C'est une idéologie enseignée qui dure depuis très longtemps et ses origines sont scientifiques à commencer par Charles Darwin et sa théorie de la sélection naturelle évoluant vers un concept idéologique qui déshumanise les personnes de la peau foncée et les fait apparaître « sans âme » aux colonialistes Européens. Dans cette section, le racisme scientifique sera expliqué en profondeur pour comprendre d'où vient le concept moderne de racisme.Dans l'ouvrage de Jackson et Weidman, « les origines du racisme scientifique », les auteurs décrivent et expliquent le racisme et ses origines en écrivant : » la pensée évolutionniste est devenue une idéologie significative que l'on peut appeler le « racisme scientifique » à la fin du XIXe et au début du XXe siècle. Le racisme scientifique est le résultat de la fusion de deux courants de pensée scientifique. Les premières nouvelles idées sur l'hérédité ont fourni une explication de la façon dont les traits pouvaient être maintenus stables de génération en génération. Deuxièmement, des idées ont fleuri sur la suprématie des races nord-européennes - ce qu'on appelait l'arianisme ou le teutonisme au XIXe siècle et le nordicisme au XXe. Les gens les plus savants de XIXe siècle croyaient en la doctrine d'inheritance des caractéristiques acquis» le plus souvent associée à l'évolutionniste français Jean-Baptiste de Lamarck (1744-1829), la doctrine enseignait que les pressions environnementales modifient la nature physique d'un organisme et que ses caractéristiques acquises étaient héritées par les générations suivantes.8(*) » La théorie lamarckienne établissait un lien entre les Africains et les descendants directs de singes qui ont ensuite évolué pour devenir un Européen plus « civilisé » et supérieur.

Gérard Molina, ensuite, explique dans son ouvrage « Charles Darwin Et La Question Du Racisme Scientifique » en profondeur le racisme scientifique qui a commencé par les oeuvres de Charles Darwin, Molina écrit : « On peut dire ainsi que Darwin explore un point de vue éloigné du racisme biologique tout en acceptant la supériorité de certaines races sur d'autres. Expliquons cette contradiction. Comme, d'après sa théorie, les variétés sont des espèces commençantes et les espèces des variétés temporairement fixées, et comme une population n'est pas constituée par une essence, mais par une somme de variations autour de moyennes, il est de « peu d'importance »ou « fort indifférent » de parler de races ou sous-espèces à propos de variétés qui possèdent plus de ressemblances (corporelles et mentales) que de différences et, surtout, « se confondent l'une avec l'autre « . D'autant que Darwin repère dans les conduites, passées et présentes, des populations « une similitude étroite de l'esprit de l'homme, à quelques races qu'il appartienne ». En même temps, il explique l'absence de formes intermédiaires entre les grands singes et l'homme actuel par l'extinction d'espèces ou de variétés au cours de l'hominisation. Cette extinction, phénomène « très complexe », est comparable aux anéantissements constatés lors du voyage, de sorte que « dans un avenir assez prochain, si nous comptons par siècles, les races humaines civilisées auront très certainement exterminé et remplacé les races sauvages dans le monde entier ». Il sait d'ailleurs que le contact, même bienveillant, suffit à détruire involontairement par la contagion et les infections. Darwin dit aux adversaires de l'évolution : les interruptions dans la série des hominidés que vous invoquez comme preuve d'une absence d'ascendance animale sont l'effet d'un processus d'extinction des formes intermédiaires qui ressemble à ce qui se passe aujourd'hui, devant vous et par votre action.9(*) »

Après Darwin, son cousin Galton a été inspiré par lui et a continué son travail avec des nouvelles théories, Jackson et Weidman expliquent : « le cousin de Darwin, Francis Galton (1822-1911). Galton a inventé l'expression « nature contre-culture »et il est descendu fortement du côté de la nature. Le début de la vie et de l'éducation de Galton ressemblait beaucoup à ceux de son cousin. Il est né dans une famille riche et s'attendait à devenir médecin. Tout comme Darwin, il était malheureux à la faculté de médecine. Le protégé le plus doué de Galton, et une figure clé dans la promotion des vues galtoniennes de l'hérédité et de la science, fut Karl Pearson (1857-1936), qui exposa ses vues sur la science dans un ouvrage influent, The Grammar of Science (1882). Pour Pearson, un bon scientifique à éviter toute spéculation sur les entités non-observables et s'est concentré uniquement sur les preuves directement détectées. Pearson a fondé le journal Biometrika en 1901, qui est devenu le principal débouché pour les études statistiques des traits physiques des organismes, Cette vision de la suffisance des constructions statistiques pour expliquer les phénomènes scientifiques se poursuivrait au XXe siècle, en particulier dans la psychométrie et les tests de QI. Galton et Pearson sont considérés à juste titre comme les fondateurs de cette approche et tous deux ont apporté des idées clés à la science des statistiques.» Ici, nous pouvons voir comment Pearson et Galton ont commencé les tests de QI qui sont encore utilisés aujourd'hui par les sociétés modernes. Ces tests de QI ont d'abord été mis en place pour tester les minorités et les groupes à faibles revenus de la société et pour les différencier de la société. Les chercheurs expliquent : « l'une des oeuvres les plus célèbres de Galton fait sa démarche claire et souligne les motivations sociales de son travail. Dans Hereditary Genius, publié en 1869, Galton entreprend une analyse statistique des « hommes de génie »au Royaume-Uni. Son livre a tenté de classer les génies dans le pays afin de déterminer si la capacité mentale a été héritée et a conclu qu'elle l'était. Pour Galton, la société devrait prendre des mesures pour assurer l'émergence de plus de génies et moins de capacités intellectuelles inférieures. Galton pensait que l'amélioration de la race signifiait que le gouvernement devrait encourager l'élevage parmi les meilleurs et prendre des mesures pour empêcher les stocks supérieurs de se mélanger aux inférieurs. Galton n'a pas hésité aux interprétations raciales de ses données. Il croyait que les nègres étaient au moins deux grades au-dessous des Anglo-saxons en capacité et intelligence.»10(*)

Les théories de Darwin suivies par Lamarck, Galton et Pearson ont conduit à l'émergence de l'eugénisme qui a conduit à la croyance en l'existence d'une race supérieure qui préférait entre autres. L'eugénisme a conduit à la croyance d'une race pure avec certains traits du visage et du corps, ce qui a conclu que cette race pure devrait être blanche avec des traits blancs et des corps blancs. Fazilleau explique :« La plus grande perversion de la théorie de Charles cherchait à justifier l'eugénisme - la sélection des sujets les plus sains ou les plus forts pour améliorer la race humaine. Le darwinisme social a participé à la création de nouvelles thèses eugénistes à l'encontre des groupes jugés inférieurs. Aux États-Unis et au Canada, certaines lois autorisaient des membres du gouvernement à stériliser de force « si nécessaire » les femmes et enfants indiens. Ces lois passées au cours du 20ème siècle ne choquèrent que peu de gens. L'eugénisme dit négatif approuvait les mesures restrictives concernant la reproduction des individus jugés inférieurs. Pour cela, des lois agissaient pour réduire ou supprimer la possibilité pour certains groupes de se reproduire biologiquement et de transmettre leur culture. Le mariage leur était refusé, la stérilisation de force n'était pas rare11(*)

Jackson et Weidman expliquent plus en détail l'eugénisme, ils disent :« Aux États-Unis, Madison Grant (1865, 1937) tout comme Charles Darwin, Grant n'était pas un scientifique de formation. La Première Guerre mondiale a entraîné la« grandemigration » des Noirs du Sud rural vers le nord urbain alors qu'ils tentaient de quitter le système autoritaire Jim Crow, la pauvreté écrasante du système de fermage et la privation systématique du droit de vote. Grant et d'autres, désespérés devant le nombre croissant de visages sombres qu'ils voyaient dans les rues de la ville, ont déclaré qu'il fallait faire quelque chose à ce sujet. Dans son dernier livre, Conquest of a Continent, publié en 1933, Grant déclarait que « Le problème des Noirs doit être pris en main avec vigueur par les Blancs sans délai. Les États qui n'ont pas de lois interdisant les mariages entre Blancs et Noirs devraient l'adopter.Entre 1900 et 1945, presque toutes les sociétés en voie de modernisation avaient une certaine forme de mouvement eugénique. Des travaux récents sur l'histoire des mouvements eugénistes soulignent la diversité des idéologies et des politiques sous ce nom. La compréhension populaire de l'eugénisme est souvent limitée aux horreurs de l'Allemagne nazie, mais, en fait, les gauchistes ont proclamé leur adhésion aux doctrines eugéniques autant que celles de la droite politique. Dans de nombreux pays, l'eugénisme se limitait à ce que nous pourrions considérer comme des soins prénatals, se concentrant sur les« générationsfutures » portées par les femmes enceintes. Dans d'autres pays, en particulier ceux où les doctrines lamarckiennes étaient encore scientifiquement respectables, l'eugénisme se concentrait autant sur l'amélioration de l'environnement que sur l'élevage sélectif. L'eugénisme était l'idée que les bonnes personnes devraient être encouragées à se reproduire et les mauvaises personnes devraient en être découragées. Dans cette optique, la pensée eugénique était une manière de penser les problèmes sociaux en termes scientifiques. Les Nordiques ont créé les États-Unis, selon Grant, mais risquaient d'être submergés par les races inférieures dans ce qu'il appelait la«survie des inaptes ». Grant a blâmé les« sentimentalistes » qui tenaient la« croyance stupide dans le pouvoir de l'environnement ... pour modifier l'hérédité ». Non, Grant a déclaré : « Parler anglais, porter de bons vêtements et aller à l'école ne transforment pas un nègre en un homme blanc. » L'immigration était une menace similaire. « Nous aurons une expérience similaire avec le Juif polonais», a averti Grant, « dont la stature naine, la mentalité particulière et la concentration impitoyable sur l'intérêt personnel sont greffées sur le stock de la nation.» Le danger, a averti Grant, était d'autoriser plus d'une race dans la même zone géographique sous la notion commune de « creuset » selon laquelle l'environnement effacerait les différences raciales. La solution, déclara Grant, était double : l'homme « peut se reproduire à partir des meilleurs, ou il peut éliminer le pire par la ségrégation ou la stérilisation ».12(*)Dans cette optique, l'eugénisme était le résultat de la sélection naturelle et la raison pour laquelle l'idée de race pure et de supériorité raciale existe. Penser le racisme comme le résultat du début de la biologie, c'est savoir comment nous en sommes affectés au quotidien et reconnaître la faute dans les systèmes d'apprentissage enseignés dans les écoles depuis que la biologie et les théories scientifiques existent dans les sociétés occidentales.

Pichot définit l'eugénisme qui est le résultat de Galton, il écrit :« Enfin, et surtout, Galton fut l'organisateur du militantisme eugéniste au Royaume-Uni, d'où le mouvement s'étendit au monde entier. C'est d'ailleurs lui qui inventa, en 1883, le mot « eugénique » (en anglais : eugenics, du grec å?ãåíÞò, eugénès, qui signifie « bien né »), pour remplacer l'expression de « viriculture » (du latin vir, homme, et cultura, culture) qu'il utilisait auparavant, et qui sentait un peu trop les comices agricoles et le taureau de concours. ?Voici le début de son ouvrage, Hereditary Genius (1869) : « Je me propose de démontrer dans ce livre que les capacités naturelles de l'homme sont héréditaires, exactement dans les mêmes limites que le sont la forme et les caractères physiques chez tous les organismes. Par conséquent, comme il est facile, en dépit de ceslimites, d'obtenir par une sélection soigneuse une race stable de chiens ou de chevaux doués d'aptitudes particulières à la course [...], il serait tout à fait possible de produire une race humaine surdouée par des mariages judicieux pendant plusieurs générations consécutives. Je montrerai que des actes sociaux très ordinaires, dont les effets sont peu soupçonnés, travaillent constamment à la dégradation de la nature humaine, et que d'autres travaillent à son amélioration. » En bref, l'eugénisme ne reposait sur aucune base scientifique sérieuse, mais il était lié à l'idée d'une dégénérescence-faute de sélection naturelle, face négative d'une évolution progrès grâce à la sélection-naturelle. Tous les efforts pour valider, par des études statistiques, l'explication de l'évolution par la sélection naturelle, avaient nécessairement une contrepartie voulant que l'absence de sélection entraînât la dégénérescence. Comme celle-ci était alors un poncif idéologique et que, contrairement au « progrès biologique », elle s'illustre facilement en employant des exemples tirés de la société humaine, les généticiens mirent fortement l'accent sur elle et optèrent pour un biologisme forcené ramenant tout à l'hérédité. La dégénérescence faute de sélection naturelle devint ainsi sinon la preuve, du moins un argument fort et tangible en faveur de l'explication weismanno darwinienne de l'hérédité et de l'évolution. Le gros bon sens en concluait que l'eugénisme, substitut de la sélection naturelle, remettait l'évolution humaine sur la voie du progrès. À quelques exceptions près (Haldane principalement, car les néo-lamarckiens étaient déconsidérés, et les autres, sans doute intimidés par l'aplomb des mandarins génétique précités, se sont tus quand ils n'approuvaient pas), les biologistes se sont bien gardés de détromper le gros bon sens.13(*) »

* 8JACKSON, John P., et Nadine M. Weidman. «  The Origins of Scientific Racism » . The Journal of Blacks in Higher Education, no 50 (2005): 66-79. https://www.jstor.org/stable/25073379.

* 9Molina, Gérard. «  Charles Darwin et la question du racisme scientifique » . Actuel Marx n° 38, no 2 (2005): 29-44. https://www.cairn.info/revue-actuel-marx-2005-2-page-29.htm.

* 10JACKSON, John P., et Nadine M. Weidman. «  The Origins of Scientific Racism » . The Journal of Blacks in Higher Education, no 50 (2005): 66-79. https://www.jstor.org/stable/25073379.

* 11FAZILLEAU, Kelly. « Racisme scientifique et appellations?: justification de la gestion coloniale des `races humaines' dîtes inférieures en Amérique du Nord au 19ème et début du 20ème siècle « . Textes et contextes, no 9 (1 décembre 2014). http://preo.u-bourgogne.fr/textesetcontextes/index.php?id=1151.

* 12JACKSON, John P., et WEIDMAN, Nadine M. « The Origins of Scientific Racism « . The Journal of Blacks in Higher Education, no 50, (2005): 66?79. https://www.jstor.org/stable/25073379.

* 13PICHOT, André. L'eugénisme ou les généticiens saisis par la philanthropie, Hatier (Optiques - Philosophie), Paris, 1995, p.8-32.

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault