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RGPD contrainte légale ou opportunité pour les entreprises ?


par Mathieu DARMET
Ecole de Management de Grenoble - Responsable Opérationnel d'Unité 2018
  

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CONCLUSION

Nous nous sommes efforcés au travers de ce mémoire d'étudier les tenants et aboutissants d'un sujet très médiatisé depuis ces derniers mois, le nouveau Règlement Général sur la Protection des Données.

Bien qu'il ait été adopté par le Parlement Européen depuis avril 2016, il apparait que l'opinion publique ne s'en est réellement préoccupée qu'à la fin de l'année 2017, alors que l'échéance du 25 mai commençait à se rapprocher dangereusement.

Bien entendu, la plupart des grandes organisations, des associations et des collectifs de consommateurs savaient déjà bien de quoi il retournait, car la plupart d'entre eux s'étaient déjà impliqués et mobilisés en amont, qu'ils soient partisans ou réfractaires à cette initiative européenne. Mais s'agissant des citoyens, dont la protection de la vie privée est l'enjeu principal, ils semblaient dans l'ensemble peu informés avant cette médiatisation.

Ce règlement s'avère pourtant très impactant, car d'une part il a la volonté de faire respecter les droits fondamentaux des individus, mais d'autre part parce qu'il met en place de nouveaux jalons et des obligations que les organisations sont tenues de respecter, sous peine d'être lourdement sanctionnées.

Ces nombreuses obligations peuvent sembler contraignantes pour ces organisations, qui sont d'ailleurs toutes concernées, que ce soit des entreprises, des institutions ou des associations, européennes ou non. A partir du moment où elles sont amenées à interagir avec des citoyens européens et à manipuler des informations personnelles qui les concernent, elles sont désormais tenues de se conformer aux directives du RGPD.

Nous nous sommes donc interrogés sur la mise en application du règlement au sein de entreprises et des organisation au sens plus large. Notre objectif était d'aller au-delà des contraintes perçues, en identifiant quels bénéfices elles pourraient aussi en retirer.

Nous avons ainsi nourri notre réflexion au travers de nombreuses lectures, tant les avis et informations sur le sujet étaient abondants. Nous nous sommes également attachés à rencontrer des interlocuteurs susceptibles de nous faire part de leurs expériences pratiques : dirigeants et cadres d'entreprises du numérique, juriste spécialisé dans la protection des données, Responsable de la sécurité des systèmes d'information ou encore Délégué à la Protection des Données.

Cette démarche nous a permis de dégager et d'affiner la problématique que nous souhaitions traiter dans ce mémoire : Le RGPD est-il une contrainte ou une opportunité pour les entreprises ?

Nous nous sommes intéressés dans un premier chapitre aux motivations de ce nouveaux règlement, en remontant aux origines de la protection des données personnelles et à la manière dont elle a été mise en oeuvre en France et dans l'Union Européenne.

Au travers de cette rétrospective nous avons compris les raisons qui ont poussées les pays membres de l'Union européenne à légiférer pour aboutir à l'élaboration d'un texte permettant de réglementer la collecte et l'usage des données personnelles de leurs citoyens.

Mathieu DARMET - Mémoire de fin d'étude - Business Manager 2018

 
 
 

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Nous avons ensuite décortiqué le contenu de ce nouveau règlement, en étudiant son champs d'application, les modifications apportées par rapport aux précédentes dispositions, ainsi que les moyens mis en oeuvre pour garantir son application.

Dans un second chapitre, nous avons tout d'abord évoqué les changements induits par la mise en place du RGPD dans les organisations, en soulignant l'importance des données pour leurs l'activités, ainsi que les risques auxquels elles se trouvaient confrontées pour continuer à les exploiter.

Nous avons ensuite étudié la méthodologie préconisée par la CNIL pour que les entreprises françaises puissent se conformer au nouveau règlement, mais également la manière dont elles le mettent en pratique, leur état d'esprit à ce sujet et leur niveau de conformité.

Dans le dernier chapitre, nous avons pu mettre en évidence que le RGPD présente bien de vraies opportunités pour les entreprises qui sauront s'en saisir. Cela leur permet d'une part d'adopter de bonnes pratiques en terme de sécurité et d'utilisation des outils numériques, d'améliorer leur organisation et la communication interne, mais surtout d'instaurer, maintenir ou restaurer la confiance de leurs clients, gage de fidélité et d'attractivité sur un marché particulièrement concurrentiel. D'autre part, le RGPD a le mérite d'assainir et rééquilibrer le marché, vis-à-vis de certaines pratiques déloyales ou de positions dominantes, comme celle des GAFAM. C'est enfin l'opportunité de créer de nouveaux modèles économiques, plus éthiques et respectueux des individus, voir d'imaginer l'Europe revenir sur le devant de la scène numérique internationale.

Nous avons poursuivi notre analyse en nous intéressant à la portée sociétale du règlement européen. Car nos société sont confrontées à des changements majeurs liés à la transformation digitale, qui comporte son lot de dérives et met en évidence des différences culturelles dans la capacité des peuples à l'appréhender. Nous avons ainsi pu observer qu'une prise de conscience de la société s'est opérée. Au niveau européen, le RGPD en est finalement une preuve et une conséquence, qui constitue peut-être le point de départ d'une nouvelle responsabilisation des sociétés, dans leur usage du numérique et dans le respect des libertés fondamentales des individus qui les composent.

Nous citions pour clore notre dernier chapitre les propos de Paula Forteza, qui voyait dans la mise en place du RGPD un point de départ vers cette nouvelle responsabilisation et prédisait l'émergence de nouveaux sujets. Nous n'en espérons effectivement pas moins et même s'il est encore un peu tôt pour le dire, nous pouvons déjà noter que la France est en train d'adopter une nouvelle législation visant à sanctionner les dérives liées à la propagation de « Fake news ». D'autres pays, en particulier les Etats Unis sont également amenés à s'interroger sur les répercutions occasionnées par l'utilisation des données de leurs citoyens.

Si nos normes sont effectivement inversées et qu'en Europe nous préférons d'abord légiférer, quitte à laisser nos homologues américains ou asiatiques prendre de l'avance sur les marchés, peut-être sommes-nous parvenus à leur démontrer que, comme l'aurait dit Maître Yoda dans Star Wars, « de l'histoire, des leçons il faut savoir tirer » et que « d'agir avant de réfléchir, des conséquences inconsidérées peuvent découler » !

Mathieu DARMET - Mémoire de fin d'étude - Business Manager 2018

 
 
 

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Mathieu DARMET - Mémoire de fin d'étude - Business Manager 2018

 
 
 

Le RGPD - Contrainte légale ou opportunité pour les entreprises ?

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ANNEXE 1 - Entretien Cyril Bras, Grenoble Alpes Métropole

GUIDE D'ENTRETIEN

- Présentez-vous - quel est votre cursus et vos attributions ?

ORGANISATION INTERNE

- Depuis quand avez-vous initié votre démarche de conformité RGPD ?

o Avez -vous suivi une formation spécifique ?

o Participé à des réunions d'information ?

o Avez-vous été accompagné : Juristes, experts, services spécifique de l'administration ?

o Echange avec une communauté, d'autres RSSI ?

o Pensez-vous être 100% opérationnels au 25/05/18 ?

- Qu'avez-vous mis en oeuvre :

o Avez-vous désigné un DPO ? Etait-il votre CIL (correspondant informatique et liberté) ?

o Quels services avez-vous impliqués ?

o Avez-vous cartographié vos données ? Combien de temps avez-vous mis ?

o Comment avez-vous priorisées les actions à mener ?

o Avez-vous réalisé une analyse de risque ? Quels outils avez-vous utilisé ? Analyse d'impact de la CNIL : PIA (Privacy Impact Assesment) ? Outils internes ?

o Vous prestataire ou éditeurs de logiciels ont-ils communiqué sur le sujet ? Avez-vous eu des exigences particulières (label, cyberassurance) ? Leurs engagements contractuels ont-ils évolués ?

o Avez-vous souscrit une cyberassurance ? Mis en oeuvre une démarche de certification ou conformité CNIL ?

o Qu'avez-vous modifié en terme de sécurité ?

o Qu'avez-vous documenté ? registre des activités de traitement (obligation >250 sal)

o Quels ont été les impacts financiers ?

- Quels type de données personnelles manipulez-vous ?

o Quel est leur niveau de sensibilité ?

o Comment les collectez-vous (privacy by design et by default) et quel impact sur la manière dont vous les collectez (conditions, mentions, site web...) ?

o Comment sont-elles utilisées ?

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o Etes-vous amené à les partager avec des tiers ?

o Avez-vous crypté, anonymisé ou pseudonymisé ces données ?

o Etes-vous en mesure d'informer les individus qui font l'objet du traitement ? De prouver le consentement des individus ?

o Quels mécanisme vous permet de supprimer les données ? A la demande des individu ? Pendant combien de temps pouvez-vous les conserver ?

o Avez-vous évaluer le coût de ces suppressions, mis en place des ressources supplémentaires ? Une participation « raisonnable » à leur suppression est elles demandée N

- Sur quels aspects vous sentez vous plus particulièrement concerné ou

impacté ?

Qu'est-ce qui vous semble le plus compliqué ?

- Quel votre avis personnel si vous souhaitez m'en faire part ?

o Pensez-vous que ce dispositif soit suffisants ? Quelles peuvent être les limites ?

o Quelle est votre analyse ? Avez-vous des remarques ?

o Pensez-vous que cette réforme constitue une contrainte ou une opportunité pour l'entreprise ?

o N'y a-t-il pas une forme de protectionnisme économique européen face aux GAFAM ?

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TRANSCRIPTION INTERVIEW CYRIL BRAS

Le 27/04/2018 à Grenoble

Responsable de la Sécurité des Systèmes d'Information (RSSI) Grenoble-Alpes Métropole, Ville de Grenoble et CCAS

Mathieu Darmet : Merci de me recevoir, vous êtes Responsable de la Sécurité du Système d'information de La Métro, de la ville de Grenoble et du CCAS. Cela vous fait un parc utilisateur de quelle taille ?

Cyril Bras : Supérieur à 6000 utilisateurs.

MD : Je vais vous laisser vous présenter, en terme de cursus et d'attributions.

CB : Mon parcours est assez parallèle à mon cursus. J'ai commencé par une formation préalable d'analyste programmeur, qui a débouché sur mon premier emploi chez Orange, où j'ai commencé en stage, en faisant un peu de développement. Puis je me suis orienté vers l'administration système et réseau, parce que cela me plaisait plus que la programmation. J'ai commencé à réfléchir aux fonctions qui me seraient proposées avec mon Bac+2, qui resteraient tournées vers le technique et me permettraient peu d'évolution. J'ai donc entamé des démarches auprès du CNAM, le Conservatoire National des Arts et Métiers, pour faire un cursus en parallèle tout en travaillant. Un an après mon DUT, j'ai enchainé avec un poste à la CCI de Nîmes, où j'étais chargé d'étude NTIC, qui était très intéressant, car c'était au début des années 2000 et la ville déployait un réseau très haut débit pour les entreprises d'un parc d'activité. Cela m'a permis de travailler sur des nouveautés, comme la téléphonie sur IP que démarrait seulement et c'était donc une très bonne opportunité. J'ai terminé l'équivalent d'une Maîtrise au CNAM, ce qui m'a ensuite permis de passer un concours au CNRS, où je suis entré en 2004. Comme c'était un concours national, j'ai été affecté à Caen, où j'étais à la fois responsable de la sécurité et de l'informatique pour un laboratoire de recherches. Entre temps, j'ai terminé mon diplôme d'ingénieur du CNAM en 2007 et j'ai bénéficié d'une mobilité au sein du CNRS de Grenoble, qui m'a permis de travailler pendant 10 ans sur les mêmes fonctions au sein d'un autre laboratoire. Je suis également enseignant à l'Université sur les sujets liés à la sécurité informatique et je viens récemment d'intégrer la métropole, dont je suis le nouveau RSSI. J'ai également suivi une formation l'année dernière à l'école militaire de Paris, l'Institut National des Hautes Etudes de Sécurité et de Justice sur la thématique de la sécurité des usages numériques.

MD : Vous faites partie de leur nouveau bataillon dédié à la sécurité numérique ?

CB : Je fais effectivement partie de la réserve cyber défense, je suis officier réserviste depuis l'été dernier. C'est encore en cours de déploiement.

MD : Je vais donc m'intéresser à votre organisation et à votre démarche de mise en conformité RGPD.

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CB : N'étant là que depuis deux mois, il ne s'est pas encore passé grand-chose. Je suis en phase de prise de connaissance et d'appréhender comment la sécurité est déployée sur mon périmètre. Le RGPD a plutôt bien avancé côté ville de Grenoble, dont le CIL va devenir le DPO de la ville et qui a initié pas mal de démarches, notamment en commençant l'inventaire des traitements. Nous travaillons en parallèle et nous sommes forcément complémentaires sur ces sujets. Dès qu'il s'agit de données personnelles, nous sommes tous les deux dans la boucle. Côté Métro, c'est encore flou.

MD : Le DPO de Grenoble ne sera donc pas forcément celui de la Métro.

CB : Non, il ne gèrera que la ville, pour la Métro on prendra un prestataire, mais je ne suis pas encore dans la boucle, mais ça viendra.

MD : Pour le RGPD, vous avez participé à des réunions d'information, suivi des formations ?

CB : Il y a déjà la formation que j'ai suivi l'année dernière à l'école militaire, où le sujet a été largement abordé, donc j'étais au fait des attentes et des enjeux... Je sais donc ce qu'il faut mettre en place, mais le comment va être un gros chantier. On sait que si l'on traite de la donnée personnelle, il faut que son stockage soit chiffré, sécurisé, il y a pas mal de briques à mettre en oeuvre. Là je commence par les nouveaux projets et je regarde si les choses sont conformes ou pas, vis-à-vis du RGPD. Mais je pense que nous ne serons pas dans les clous tout de suite, c'est une évidence.

MD : Allez-vous être accompagné par des experts, des juristes ou peut-être des services spécifiques de l'administration ?

CB : Je pense que l'administration a découvert la problématique RGPD il y a quelques mois. D'après ce que j'ai pu lire dans la presse, je pense que les collectivités se disaient que le volet sanctions ne les concernait pas, mais cela leur a été confirmé il y a environ un mois. Il y aura des adaptations pour les collectivités, parce que ce ne sont pas des entreprises, qu'il n'y a pas de notion de business. On stocke bien des données, mais c'est parce qu'on en a besoin pour fonctionner, mais il ne s'agit pas de faire de l'argent avec. Par contre si on ne les protège pas correctement, le volet sanctions s'appliquera. Je pense que c'est une bonne chose, car il fallait ça pour que les gens se réveillent en terme de sécurité, car ici la culture de la sécurité n'existe pas. Le fait qu'il y ait un cadre légal obligatoire et que s'il n'est pas respecté cela va vous coûter tant, cela devrait être plus efficace. D'autant qu'on a déjà des cadres réglementaires qui s'appliquent, comme le RGS, Référentiel Général de Sécurité, mais il n'y a pas vraiment de répercutions s'il n'est pas respecté, ou ce n'est pas clairement exprimé. De fait, le concept RGS est aussi en cours de découverte dans les collectivités, alors qu'il devrait s'appliquer depuis au moins 2014.

MD : J'imagine que le niveau de responsabilisation des utilisateurs est aussi assez aléatoire.

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CB : Il est très bas. Tout comme dans mon emploi précédent au CNRS, en dépit de l'aura que la structure peut avoir de l'extérieur. Que ce soit les scientifiques ou les administratifs, les deux n'ont pas la vision de ce que représente la cyber sécurité. Ils pensaient que ce qu'ils font n'intéresse personne, il y a peu de risques... Et ici c'est la même chose, on est une collectivité, qu'est-ce qu'on peut nous voler ? Ils ne voient pas l'intérêt, alors qu'au contraire il y en a, car nous avons beaucoup de renseignements sur les individus, sur les appels d'offre. On cumule beaucoup d'aspects, car la métropole a de nombreuses activités : la gestion de l'eau potable, la distribution d'énergie, les transports... C'est quand même des domaines assez sensibles et qui sont interconnectés informatiquement, mais pour l'instant il n'y a pas de vision globale. On a une vision par silo, chacun fait son travail dans son coin. Depuis 2 mois, j'essaie de faire le tour de toutes les entités qui peuvent adresser le système d'informations, pour identifier ce qu'ils manipulent, comment c'est sécurisé...

MD : Est-ce que vous échangez avec une communauté ? D'autres RSSI par exemple.

CB : Non pas encore. J'aimerais déjà initier quelque chose au niveau local, ne serait-ce que les communes qui font partie de la Métro, car je suis persuadé que si nous sommes confrontés à un problème de sécurité, qui touche des données personnelles ou pas, il risque d'y avoir un effet domino ou un effet miroir. Un pirate peut s'apercevoir que telle cible est facile à attaquer, donc on va faire aussi celle d'à côté, etc... Le meilleur moyen de lutter contre ce phénomène c'est de communiquer.

MD : J'avais des questions sur ce que vous avez déjà fait mais beaucoup de choses sont en cours, notamment la cartographie.

CB : Pour la cartographie, la DSI est en train de répertorier l'ensemble des applications qui sont utilisées et qui sont maintenues. Cela va de pair avec le RGPD, car on pourra en déduire ce que font ces applications, et si elles utilisent des données nominatives ou pas. C'est déjà un travail qui fait bien avancer les choses. Côté RSSI, je suis en train de mettre en place la gestion des incidents, car nous avons une obligation de notification dans les 24 heures vis-à-vis de la CNIL. Ce que je veux surtout lancer c'est une capacité de détection, car on est plutôt dans la réaction. Quand on se rend compte qu'il y a un problème, on a les logs, mais on n'est pas capable de se rendre compte qu'on se fait « taper ». Il faudrait pouvoir réagir rapidement et bloquer ou limiter l'attaque lorsqu'elle est en cours.

MD : C'est donc votre action prioritaire. Pour la nomination du DPO, il sera donc mutualisé. Vous savez s'il y aura un appel d'offre, qui va statuer sur le sujet ?

CB : Non pas vraiment, mais j'arrive seulement sur le poste. De plus l'ancien RSSI, n'était pas sur cette fonction à plein temps et je pense qu'il n'avait pas totalement conscience des enjeux, qu'il n'avait pas une vision globale, mais purement informatique. J'arrive avec une vision plus transversale et je bouscule un peu les lignes établies.

MD : C'est donc le signe que le RGPD commence à porter ses fruits !

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Vous allez probablement mener une analyse d'impacts. Allez-vous utiliser le PIA, Privacy Impact Assessment, proposé par la CNIL ou d'autres outils ?

CB : Ce sera plutôt une démarche globale, car dans mes attributions, je dois réaliser une PSSI, Politique de Sécurité des Systèmes d'Information, donc ce sera un package.

MD : Est-ce que vos prestataires ou éditeurs de logiciels ont commencé à communiquer autour du RGPD ? Est-ce que vous les avez-vous-même interpellés ?

CB : Pour l'instant j'ai uniquement été impliqué dans les nouveaux projets ou ceux qui sont en cours et globalement les prestataires ne s'en préoccupent pas, ils considèrent que ce n'est pas leur souci. Que ce soit pour les applications médicales, ou les appareils périphériques de commande pour les documents administratifs. A l'inverse, je suis sollicité par ailleurs par des prestataires qui axent leur communication autour du règlement. Le RGPD c'est surtout de l'organisation, il n'y a pas de label RGPD conforme. Ce n'est pas au produit d'être conforme, mais l'usage que l'on en fait. Mais il y a des commerciaux qui ont compris qu'il y avait un grand flou et qu'ils pouvaient jouer là-dessus, mais ça ne fonctionne pas avec moi... D'un autre côté, il y a des entreprises qui ne sont pas du tout au courant. J'ai travaillé hier sur une application médicale, dans laquelle les données sont stockées en claire, comme les identifiants ou les numéros de sécurité sociale des patients, avec un cryptage proposé en option. Mais c'est une solution qui est commercialisée. Je les ai donc interpellés vis-à-vis du RGPD et ils m'ont répondu que c'était possible, qu'ils pouvaient l'adapter et qu'ils l'ont déjà fait. Ce n'est donc pas intégré dans leur process...

MD : On est loin du privacy by design préconisé par le règlement ! Beaucoup n'ont donc pas encore pris la mesure de la portée du RGPD.

CB : Je pense que ceux qui en ont vraiment pris conscience, c'est la GAFA, car ils sont directement ciblés. On le voit bien avec la sanction de 4% du chiffre d'affaire, car 200 000 € ça les aurait fait rigoler ! Là c'est autre chose, car si on prend Facebook ou Google, l'un des deux gagne l'équivalent du PIB d'un pays. Ils sont donc face à un enjeu commercial, mais également de crédibilité. On voit Mark Zukerberg faire son mea culpa et apporter des évolutions sur leurs applications. Je me mets sur les réseaux sociaux justement pour voir ce qu'ils font, ce qu'ils collectent et j'ai remarqué qu'on a maintenant la main pour accepter que nos informations puissent être utilisées par un autre site, alors que ce n'était pas le cas avant. Cela apparait clairement et de ce côté-là il y a une prise de conscience de leur part. Mais pour les PME et petites entreprises, ce sera plus difficile.

MD : Concernant les GAFA, même avec ce qu'ils ont modifié, j'ai quand même le sentiment qu'on reste souvent obligé d'accepter leurs conditions pour utiliser leurs outils.

CB : Non, je vous assure que ça a évolué, on peut choisir ce qu'on accepte de transmettre. La seule chose qu'on ne peut pas empêcher s'est de transmettre son identité. Tout ce qui est annexe au profil peut être désactivé, du moins sur les sites que j'ai pu tester.

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Pour les autres acteurs, j'ai l'impression que tout le monde a joué la montre et qu'ils commencent à se réveiller.

MD : C'est vrai. Heureusement que la CNIL a un discours plutôt rassurant, en disant qu'ils auront d'abord une approche pédagogique.

CB : Seulement la première année. J'en ai discuté en janvier lors du forum de la cyber sécurité à Lille, avec un intervenant proche de la CNIL, qui me disait qu'ils vont quand même faire des exemples, plutôt de grosses structures, mais aussi des administrations ou des collectivités, pour bien montrer que tout le monde est concerné. Ils ont changé d'étiquette, ils ne sont plus là pour enregistrer des déclarations, mais pour faire du contrôle et c'est sur le contrôle qu'ils seront financés. Ils ont donc intérêt à en faire beaucoup.

MD : Donc dans vos relations avec les prestataires, qu'allez-vous modifier ?

CB : Dans mes nouvelles interactions, je rajoute un volet qui n'existait pas, sur la confidentialité. Avant on ne mettait pas particulièrement de contraintes aux prestataires et je commence à faire des modèles types de contrats ou de documents, pas forcément axés uniquement sur le RGPD, mais sécurité en général. Mais de fait cela doit être en conformité.

J'ai également découvert récemment que nous sommes censés acheter uniquement du matériel qualifié par l'ANSSI, l'Agence Nationale de la Sécurité des Systèmes d'Information, comme l'exige le RGS. Et ce n'est pas du tout pris en compte dans nos achats actuellement et cela va rendre les choses plus complexes, car c'est une exigence que nous devrons appliquer à tous nos prestataires.

MD : Si vous devez remplacer tout ce qui n'est pas conforme, cela peut avoir de lourdes conséquences financières.

CB : Oui, mais on ne pourra pas tout remplacer, mais pour les nouveaux investissements, nous devrons en tenir compte. Mais on a plutôt de la chance, car nous avons constaté que nous avons quand même beaucoup de matériel qui sont qualifiés.

MD : Dans vos exigences, demanderez-vous à vos partenaires d'avoir une cyber assurance par exemple ?

CB : Pas forcément, mais je me suis par exemple intéressé aux outils de prise de contrôle à distance. L'outil utilisé doit être clairement identifié, au même titre que les intervenants, dont nous devons une liste exhaustive des compétences et attributions. Soit ils utilisent un compte nominatif pour se connecter, soit l'entreprise doit pouvoir nous garantir une traçabilité précise. C'est une exigence que je rajoute.

MD : Je reviens sur les cybers assurances, car on voir fleurir de nouvelles offres. Vous pensez en prendre une en interne ?

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CB : J'ai posé la question en interne aux services en charge des assurances, pour savoir si nous en avions, mais j'ai l'impression qu'ils ont un peu découvert le concept.

MD : A leur décharge, j'ai l'impression que le concept émerge justement avec le RGPD.

BC : Oui mais je pense qu'il faut le voir au-delà du règlement, car on voit que les attaques récentes ciblent les utilisateurs, avec les « ransomware ». Dans notre cas, si les sauvegardes ne fonctionnent pas on a un vrai problème. S'assurer contre ce type d'incident me semble un moyen de détourner le risque en s'assurant sur ses conséquences.

MD : J'imagine que souscrire ce type de contrat demandera des contres parties en terme de moyens mis en oeuvre pour la sécurité.

CB : J'ai justement rendez-vous avec la Direction Général et cela fait partie des points que je souhaite aborder avec eux. Le sujet cyber nécessite une vision globale et c'est ce que je souhaite pouvoir leur expliquer, car j'ai besoin d'une vision de l'ensemble du SI.

MD : Vous serai donc une sorte de chef d'orchestre du SI.

CB : Oui et aussi homme-orchestre, car cela demande de multiples compétences.

Le message RGPD est passé au niveau de la ville car le CIL actuel est dynamique sur le sujet, mais il y a un gros travail en terme de sensibilisation au niveau de la Métro. Certains services sont communs à la Métro et à la ville, notamment la DSI qui est mutualisée, mais d'autres sont parallèles et n'ont pas le même niveau d'information.

Mais l'actualité joue en notre faveur, car il y a le cas de la ville d'Atlanta qui a été piratée au mois de mars. On leur demandé de payer 50000 dollars, mais ils ont surtout dû revoir toute leur sécurité après l'incident, pour un coût de 2,7 millions de dollars ! Leur réveil a été très douloureux.

D'où l'intérêt d'être proactifs et de ne pas attendre d'être confronté à un problème pour

réagir.

Ce qu'il manque en France, c'est de la transparence. J'ai l'impression qu'il y a une sorte d'omerta sur les incidents, on ne sait pas tout. De ce fait le RGPD va obliger les organisations à déclarer qu'ils se sont fait pirater et cela peut aussi faire avancer les choses. Car en terme d'image, elles préfèreront mettre en place les moyens nécessaires, plutôt que de devoir avouer qu'elles ont subi un incident. Il est dommage que nous ayons actuellement si peu d'info sur le piratage, notamment dans les administrations, ne serait-ce que des statistiques anonymes par secteur. Cela ferait peut être réagir les autres.

MD : Pouvez-vous m'en dire plus sur la nature des données personnelles qui sont manipulées au sein de la Métro ? Quel est leur niveau de sensibilité ?

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CB : Il y a de tout. On peut avoir des données médicales, je pense notamment aux CCAS, qui ont aussi des informations sur le revenu des personnes, les prestations dont ils bénéficient, leur niveau de précarité... Donc des données vraiment sensibles et ils découvrent seulement la menace.

Nous avons aussi des télé-services qui collectent de la donnée, qui doivent être homologués et qui à ma connaissance le sont tous. Il y a par exemple le paiement des amendes de stationnement, ou plutôt « d'occupation du domaine public » aujourd'hui, sur lequel l'usager peut désormais payer en ligne, ce qui nécessite donc une homologation. Mais je n'y ai pas assisté, tout était déjà fait lorsque je suis arrivé.

MD : Savez-vous si ces données sont partagées avec des tiers ?

CB : Non, elles n'ont pas vocation à l'être.

MD : Qu'avez-vous entrepris en terme de cryptage, d'anonymisation ou de pseudonymisation des données ?

CB : Je n'ai pas vraiment de vision sur ces aspects, mais je suppose qu'il y aura aussi un travail à faire sur le sujet. Je pense que le concept même de durée de vie d'une donnée n'est pas encore intégré. Nous avions récemment le cas d'une application qui contenait les informations sur tous les personnels qui sont passés par ce service et qui aurait dues être supprimées. Il y aura aussi sur ce sujet un travail d'information sur la conservation des données, combien de temps nous pouvons la conserver, comment nous la supprimons ou nous l'anonymisons pour pouvoir l'utiliser statistiquement.

MD : Il faudra donc être capable d'identifier les données concernées.

CB : Cela fait partie de la mission que devra remplir le prestataire qui a été choisi par la Métro, comme l'a entrepris le CIL de la ville dans le cadre de son inventaire des traitements.

Nous n'avons plus besoin de déclarer nos traitements, mais il faut que nous tenions un registre que nous puissions présenter à la CNIL en cas de contrôle.

MD : Et concernant l'information des individus qui font l'objet du traitement, savez-vous ce qui est prévu ?

CB : Normalement cela devait déjà être spécifié par rapport à la loi Informatique et Liberté. Ce qui change, c'est surtout dans le cadre des sollicitations par mail, qui doivent comporter un certain nombre de mentions. Je pense qu'il y a une bonne conscience lorsque nous collectons les données des administrés, mais ce n'est pas le cas en interne. On envoie un mail général à tout le monde, mais on ne propose pas la possibilité de se désinscrire, alors que c'est une obligation. Même en interne le RGPD s'applique sur ce point, car le mail peut contenir des informations personnelles, à partir du moment où des individus y sont nommés.

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MD : Et pour les demandes de suppression d'informations ? C'est peut-être un peu spécifique, puisqu'il ne s'agit pas de clients mais d'administrés...

CB : C'est le même principe pour la portabilité des données ou leur consultation. Je ne sais pas encore comment nous allons traiter cela, mais il faudra être en capacité de répondre.

MD : J'ai d'ailleurs lu que cela risque de générer des coûts de traitement non négligeables pour les organisations, qui pourraient même justifier une participation « raisonnable » de la part du demandeur. Mais je ne sais pas si cela sera applicable dans l'administration...

CB : Cela est aussi valable en interne, car un agent pourra aussi aller voir les RH et demander à voir toutes les données qui le concernent. Il y a eu des cas où certaines directions s'y sont opposées, mais elles ne pourront plus refuser. Mais c'est plutôt une bonne chose, car ces nouveaux droits vont aussi éveiller l'esprit des gens, qui ne voyaient pas toujours d'importance à ce que leurs données soient stockées un peu partout. Ils ne voyaient pas spontanément en quoi le fait que Google sache qu'ils sont allez à Carrefour, puis à Décathlon, pouvait avoir un intérêt. Sauf que cumulé avec les comportements d'autres individus, cela prend une toute autre dimension.

MD : C'est précisément ce que j'aimerais faire ressortir de mon mémoire.

CB : En compilant l'ensemble de ces informations, on est capable de créer des profils et de faire du ciblage. C'est ce que les gens doivent maintenant intégrer. J'ai volontairement activé la géolocalisation de mon smartphone, pour voir ce que ça collecte. Partant aussi du principe que même si je l'ai désactivé, ils arrivent quand même à le faire. C'est assez délirant, ils sont capables de ressortir où nous étions la semaine précédente, ce que nous avons acheté, dans quel magasin et complétement à notre insu. Si on le demandait directement au gens, ils le refuseraient tous catégoriquement.

MD : C'est aussi lié à nos différences culturelles, par rapport aux utilisateurs américains, qui ne perçoivent pas cela comme une atteinte à leur vie privée. Je pense que nous avons une carte à jouer pour sur le plan international, pour limiter ces dérives.

CB : Finalement, ils commencent à trouver que nous n'avions peut-être raison. C'est notre seule carte à jouer, car sur les technologies on a tout vendu à l'international. Je l'ai bien vu à Lille lors de la cyber conférence, avec des jeunes entrepreneurs sur des projets innovants, qui donnent le sentiment que la finalité consiste à être rachetés par une multinationale. Il faudrait avoir une réflexion globale à l'échelle européenne et dire stop. Il faut que nous développions le projet chez nous, qu'on puisse injecter des capitaux européens. Tous les produits innovants se font racheter. Il y avait l'entreprise slovaque ESET, qui éditait des antivirus, qui était bien placé et a été racheté par une structure américaine. Il y avait aussi des chercheurs à Montpellier qui avait développé un outil d'analyse de données et c'est la NSA qui l'a racheté.

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MD : Mais tout le problème c'est que ces sociétés se voient proposer des montants que nous ne leur proposons pas ici.

CB : Il faudrait aussi que ces créateurs prennent conscience qu'il n'y a pas que l'argent, il en faut et c'est normal que leur travail soit reconnu, mais il faudrait qu'on les encourage à continuer et pas qu'ils aillent tout de suite vendre leur projet. Ce qu'on ne voit pas, c'est que dans le monde d'internet, c'est la guerre actuellement. C'est ce qu'on nous expliquait à l'école militaire. Dans la vraie vie, des hommes en vert tirent sur d'autres hommes en vert, il y a des règles, un engagement... Alors que sur le Net, il n'y en a pas, les hommes en vert peuvent taper sur des civils et ça ne se verra pas toujours. Si on ne se protège pas sur ce terrain, que l'on revend nos compétences et savoir-faire ailleurs, on devient vulnérable et dépendant. On a déjà perdu la maîtrise des équipements, nous ne sommes plus capables d'en fabriquer en Europe, tout est fait en Asie, donc on a perdu la maîtrise. Au niveau développement, on sous-traite aussi dans d'autres pays à bas coûts. Puis lorsqu'on a un produit innovant, on laisse aussi partir et il quitte l'Europe. Là on commence à initier quelque chose, qui peut faire bouger les lignes.

MD : Oui et on ressent déjà les impacts outre atlantique, car ils ont maintenant des contraintes s'agissant du traitement de nos données.

CB : Oui, comme leur business est impacté, là ils s'adaptent.

MD : Qu'est-ce qui vous semble le plus compliqué ou difficile à mettre en oeuvre dans le cadre du RGPD ?

CB : Le plus compliqué sera d'être en mesure de détecter qu'on a un souci de sécurité. Que ce ne soit pas les médias qui nous en informent. Ce serait gênant vis-à-vis de tous les administrés de la ville ou de la métropole. C'est ma crainte principale et la difficulté consiste aussi à le faire comprendre à nos dirigeants. L'enjeu est là pour eux-aussi, en terme d'image, le jour où les données auront été détournées, ce ne sera pas sans conséquence pour nos élus.

MD : Vous avez envisagé un rétro planning, des dates butoirs ?

CB : Non c'est encore trop tôt pour l'envisager. Rien que sur mon périmètre de cyber sécurité, il y a tellement de chantiers à lancer que ce serait difficile. Certes le cadre réglementaire, les a poussés à prendre un prestataire, mais si le reste ne suit pas, ça n'a pas de sens. Mais en tant que RSSI, le règlement est un excellent levier pour faire avancer les sujets. Mais je pense qu'il y avait déjà eu une évolution des mentalités en 2004. Je l'ai constaté à l'époque lorsque j'ai intégré le CNRS, où mon prédécesseur me disait qu'avant personne ne tenait compte de ses préconisations et ne voyait que les aspects contraignants.

On a aussi un contexte particulièrement favorable, avec le RGPD, une recrudescence de cyber attaque depuis l'année dernière, les pays qui structurent leurs armées cyber. On voit d'ailleurs que les conflits usent de plus en plus du numérique, comme la Russie qui est capable d'arrêter des centrales électriques, ou de provoquer des pannes sur les réseaux de télécommunication. Les états ont intérêt à maîtriser ces outils pour déstabiliser les autres. Et

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nous collectivités, sommes des entités sensibles et c'est le message qu'il faut arriver à faire passer. Si une puissance veut déstabiliser la France, elle commence par attaquer de petites entités administratives à droite à gauche et cela provoquera une réaction en chaîne.

MD : C'est le même problème avec le terrorisme.

CB : Pour l'instant les attaques identifiées comme étant menées par Daesh étaient basiques. On n'est loin de la puissance de frappe que peut avoir la Chine ou la Russie, qui ont des experts et en quantité.

La France commence à changer, avec la création de la réserve Cyber Défense, qui consiste à créer une réserve de professionnels déployée sur le territoire pour remédier à des problèmes de cyber attaques globales, qui atteindraient des banques, tout ce qui fait que le pays fonctionne.

MD : Face à une attaque de ce type, vous serez donc mobilisé en tant que réserviste et envoyé sur telle ou telle mission.

CB : Absolument, le but est d'aider des entités civiles. Actuellement nous sommes environ 400, mais l'objectif est d'être 4000.

MD : Et c'est eux qui vous ont approché ?

CB : Non, j'en ai entendu parler à l'école militaire et comme j'étais sensibilisé, je me suis dit pourquoi pas. Il y aussi un chantier énorme pour les individus, qui ne sont absolument pas sensibilisés aux risques cyber. Que ce soit dans protection de leurs ordinateurs et du chiffrage des données qu'ils contiennent. Il y a bien sûr le vol crapuleux de la machine physique que tout le monde comprends bien, mais ils ne perçoivent pas tellement que c'est aussi ce qu'elle contient qui est convoité.

C'est un vaste chantier, d'autant que maintenant, 80% des incidents proviennent de l'utilisateur. On peut avoir les meilleurs systèmes de pare feu ou anti-virus, si l'utilisateur n'a pas le bon comportement, le problème vient de l'intérieur et ces dispositifs ne servent à rien. Ce n'est même pas forcément la faute de l'utilisateur, il n'en a pas conscience ou ne sait pas comment réagir. C'est aussi la responsabilité des personnes en charge de la sécurité de faire en sorte que cela change.

MD : Je m'en rends bien compte en tant qu'utilisateur et même en ayant travaillé dans l'informatique, je n'ai jamais eu de formation spécifique ou rarement de directives précises quant à la manière dont je dois me comporter.

CB : Nous sommes toujours dans un modèle réactif, on fait signer une charte informatique, sans s'assurer que le salarié comprenne ce qui est écrit dedans. On attend de la part des salariés un certain comportement, sans leur expliquer comment reconnaitre une menace ou avoir ce bon comportement. Alors que lorsqu'on s'emploie à faire de la pédagogie,

Mathieu DARMET - Mémoire de fin d'étude - Business Manager 2018

 
 
 
 

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on fait rapidement ouvrir les yeux au gens. Je le vois dans mon ancien poste, je pense que quand je suis parti, les gens étaient bien sensibilisés, mais cela a pris du temps, mais il y a eu de gros progrès.

MD : Le problème est que cela repose sur des bonnes volontés. On le constate à l'école, où certains professeur vont sensibiliser les enfants au numérique et pas d'autres, car ce n'est pas forcément imposé au programme.

CB : La sensibilisation du personnel fait partie des chantiers à lancer en interne. Cela représente un investissement au départ, mais il faut le ramener à ce que coûterai un incident lié à une mauvaise utilisation. Si on reprend l'exemple d'Atlanta, les personnels n'ont pas travaillé pendant une semaine, les impôts et taxes ne rentrées plus, plus rien ne fonctionnait. J'avais aussi lu un article, qui évoquait une ville californienne dont la billetterie s'était fait pirater, avec les gens prenait le métro gratuitement pendant 3 jours et des répercutions liées à la remise en route des outils.

Pour faire changer les mentalités, le RGPD est un bon argument et il faut que les gens le portent vraiment. Il faut aller au-delà de la sanction réglementaire et bien expliquer pourquoi on le fait et leur donner des exemples concrets des bénéfices qu'il aura dans la vraie vie. Il y aussi les acteurs comme la CNIL qui communique beaucoup, notamment dans leurs derniers guides qui sont synthétiques et faciles à appréhender. L'ANSI produit aussi des documents, qui sont énormes, mais l'information à faire passer l'est aussi. Le problème c'est qu'on a accumulé des années sans rien faire et que maintenant il faut mobiliser les gens. On sait que le timing ne sera pas respecter, mais parce qu'on a fait l'autruche et que les gens se sont seulement réveillés il y a 6 mois, à part les commerciaux qui communiquent depuis plus un an, il y en a partout et ce n'est pas toujours à bon escient. C'est dommage que les entreprises et les administrations ne s'en soient pas préoccupé avant.

Mathieu DARMET - Mémoire de fin d'étude - Business Manager 2018

 
 
 
 

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams