WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

RGPD contrainte légale ou opportunité pour les entreprises ?


par Mathieu DARMET
Ecole de Management de Grenoble - Responsable Opérationnel d'Unité 2018
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

ANNEXE 4 - Entretien Céline Ambroise-Thomas, AIRRIA

GUIDE D'ENTRETIEN

PRESENTEZ-VOUS

o Quel est votre parcours ?

o Quelles sont vos attributions ?

o Avez-vous suivi une formation spécifique RGPD, comment ?

VOTRE ORGANISATION

o Quels sont les impacts sur votre organisation interne ?

o Qu'avez-vous mis en place ?

o Où en êtes-vous dans votre processus de mise en conformité ?

o Quels sont les impacts, moyens, financiers ?

o Pensez-vous être opérationnels au 25/05/18 ?

o Souhaitez-vous obtenir un label ?

ACTIVITE

o Avez-vous été interpelés par vos clients ?

o Avez-vous communiqué sur le sujet ?

o Quels sont les retours ? La perception des clients ?

o Le RGPD a t-il donné lieu à des offres de services spécifiques ?

o Cela a-t-il dopé votre activité ?

o Comme le marché, votre activité dans la domotique et les objets connectés semble être en plein développement. De nombreux articles évoquent la vulnérabilité de ces matériels et la faible implication ou responsabilisation des fabricants sur ce sujet. Risques de piratages, élargissement surface d'attaque (20Md IoT d'ici 2020)

? Etes-vous interpellés par vos clients ?

? Les sensibilisez-vous ? Bonnes pratiques...

? Qu'avez-vous modifié dans votre approche

? Les fabricants commencent-il à prendre des dispositions ?

o Perception : sentiment qu'il y a « à boire et à manger »

VOTRE ANALYSE : Quel votre avis personnel si vous souhaitez m'en faire part ?

o Pensez-vous que ce dispositif soit suffisant ? Quelles peuvent être les limites ?

o Pensez-vous que cette réforme constitue une contrainte ou une opportunité pour l'entreprise ?

o Pensez-vous que c'est l'opportunité pour l'Europe de reprendre la main sur le numérique ?

Mathieu DARMET - Mémoire de fin d'étude - Business Manager 2018

 
 
 
 

12

 
 
 

TRANSCRIPTION INTERVIEW Céline Ambroise-Thomas

Le 07/05/2018 à Meylan

Chargée du développement commercial Prestataire de services informatiques

Mathieu Darmet : Je connaissais votre dirigeant car nous avions géré des dossiers en commun il y a quelques années. Puis nous nous sommes ensuite perdus de vue, mais visiblement votre activité s'est bien développée depuis.

Céline Ambroise-Thomas : Maintenant Antoine Dréano gère une partie de notre activité qui s'appelle le Smart Building Alliance, autour de tout ce qui concerne les bâtiments connectés. Avant c'était choses un peu gadget, pour les « maisons de footballeurs » et aujourd'hui presque tous les bâtiments qui sortent au niveau promotion immobilière sont des bâtiments connectés, que ce soit en terme de consommation d'énergie, de sécurité des personnes, de confort... Et c'est très intéressant.

MD : Je vous remercie de me recevoir, car j'ai pu voir vos différentes activités sur votre site et j'ai surtout été interpellé par votre expertise sur les objets connectés. En particulier parce que cela semble être assez sensible en terme de sécurité et que j'ai lu différentes choses à ce sujet.

Nous en reparlerons, mais j'aimerais d'abord en savoir plus sur votre parcours. Vous m'expliquiez que vous aviez au départ travaillé sur la partie RH, puis évolué vers la partie commerciale, pouvez-vous m'en dire plus ?

CAT : Je suis chargée de développement commercial, sur deux activités, la coordination et l'animation au sein du groupe de l'équipe en lien avec le directeur commercial, trouver des leviers de développement pour notre business auprès de nos clients existants et des prospects. Mon autre mi-temps est sur l'agence locale AIRRIA, qui propose des services de proximité en informatique à des clients locaux, qui sont des TPE et PME. Là je fais de l'animation commerciale, du marketing, de la prospection, des devis, de la relance, de l'optimisation de contrats avec nos clients ou à élaborer de nouvelles offres. C'est dans ce cadre que je peux vous parler de mon retour d'expérience sur le RGPD. Nous n'avons pas fait une offre RGPD au niveau du groupe, dans la mesure où au niveau du groupe AIRRIA nous ne sommes plus sur un business modèle de franchises, mais sur un réseau de sous-traitants et d'adhérents, auquel nous apportons de l'activité. Nos clients grands comptes, nous confient leurs projets informatiques et Nous leur portons le projet de A jusqu'à Z, avec la conduite d'activité ici et les agences sous-traitantes, qui ont les compétences pour ces projets et qui bénéficient d'une implantation à proximité du client. Donc dans ce cadre, nous n'abordons pas le RGPD, notre rôle n'est plus de faire de l'accompagnement. Avant nous aidions beaucoup les chefs d'entreprises, en leur proposant des offres, des matrices pour les aider à travailler et à augmenter leurs compétences dans leurs agences. Aujourd'hui, on est face à des entrepreneurs et l'idée est de leur apporter du business. Avec le modèle de la franchise, nous apportions un cadre avec des offres pour qu'ils puissent démarrer et les accompagner sur le terrain commercialement. Par contre, au niveau de ARRIA Chanel, qui est le service qui pilote l'ensemble de nos agences AIRRIA, nous avons quand même fait des webinars sur une sensibilisation au RGPD, pour que tout le monde soit bien informé, puisse communiquer en amont à ses clients, pour les rassurer et se positionner en tant que

Mathieu DARMET - Mémoire de fin d'étude - Business Manager 2018

 
 
 
 

13

 
 
 

professionnel sur une partie. Il y a donc eu beaucoup d'information générale sur ce thème et on a expliqué comment sur l'agence de Grenoble nous avons prévu de travailler avec nos clients. Au début, nous pensions tout prendre en charge, alors que finalement nous nous limitons à la partie informatique.

MD : Dans vos séminaires, vous avez fait intervenir des spécialistes, comme Optimex Data que nous avons évoqué par téléphone ?

CAT : Oui pour le 3ème webinar, ils sont intervenus, parce que nous avons fait le choix sur Grenoble de travailler avec ce cabinet sur la partie organisationnelle et juridique. Nous avons aussi essayé de proposer un tarif préférentiel pour les adhérents qui décideraient de travailler aussi avec Optimex. Notre rôle est de proposer et de suggérer, mais pas d'imposer quoi que ce soit.

MD : C'est donc devenu, plus un principe de coopérative que de franchise traditionnelle, où le franchisé est obligé de souscrire à l'ensemble des offres.

Et en interne ? Vous faites du marketing, des actions commerciales, il y a des fichiers et des données plus ou moins critiques. Qu'avez-vous mis en place vis-à-vis du RGPD ?

CAT : Alors au niveau d'AIRRIA Chanel, c'est la plateforme qui anime, recrute, forme toutes les agences AIRRIA. Mais au sein de la société mère, ce n'est pas moi qui vais m'en charger, car nous avons un DSI externalisé, qui est un de nos partenaires, qui travaille aussi avec Optimex Data. Il dispose donc de tous les éléments pour mettre en place le RGPD au niveau de cette structure.

Donc nous nous sommes plus focalisés sur nos clients que sur ce qu'il fallait faire en

interne.

MD : Effectivement, dans ce cas vos clients sont eux-mêmes des prestataires informatiques.

CAT : Nous avons aussi des clients en direct, TPE ou PME de la région.

Pour le moment nous n'avons pas encore fait d'action marketing sur le sujet, on est encore sur une approche personnalisée, on en parle directement à nos clients lorsqu'on les rencontre. Nous n'avons pas fait d'emailing ou autre sur le RGPD.

MD : Vous n'avez donc pas encore d'impact, de moyens ou de coûts financiers associés à la thématique RGPD ?

CAT : Non pas du tout.

MD : J'interrogeais justement le dirigeant d'Optimex la semaine dernière. Ils ont a un label de la CNIL pour leurs prestations, mais je lui demandais si ils allaient décerner un label ou une certification aux clients. Il y pense, est-ce que c'est quelque chose que vous souhaiteriez

Mathieu DARMET - Mémoire de fin d'étude - Business Manager 2018

 
 
 
 

13

 
 
 

obtenir ou mettre en avant ? Nous sommes labelisés RGPD, vous pouvez obtenir une certification...

CAT : Nous mettons en avant notre partenariat avec Optimex, qui est labelisé. C'est un point important qui les rassure et permet de maintenir la confiance. Pour l'instant nous avons vendu deux prestations d'audit RGPD et nous avons vraiment souhaité les positionner comme interlocuteurs privilégiés de nos clients sur le RGPD. Nous restons le service informatique de nos clients, mais on s'appuie sur les services d'Optimex Data qui fait l'audit et peut se positionner comme le DPO externalisé ou qui va former celui de notre client. Après, on voit pour la facturation, ça dépend un peu du client, mais en plus on démarre seulement sur le sujet. Par contre, nous avons validé que c'est ce cabinet qui est le mieux à même de remplir cette mission et on veut qu'ils soient le point d'entrée, ce qui est plus lisible et rassurant pour le client.

MD : Oui c'est un peu ce que ce sont dit les ESN, qui ont d'abord vu un business potentiel, puis réalisés que cela relevait avant tout de l'organisation interne et du juridique.

CAT : Tout à fait et la difficulté que nous avons rencontrée, comme toutes les sociétés informatiques, c'est que nos fournisseurs, d'anti-virus, sauvegardes et logiciels en général, n'avaient pas de communication très claire sur leurs produits. Ça commence, mais on ne sait pas si tel ou tel produit est conforme au règlement. On en a pourtant beaucoup entendu parler, sur les réseaux sociaux ou dans les médias, sur la partie magistrale du RGPD, mais quand on creuse niveau technique il n'y a pas grand-chose...

MD : Je crois que tout le monde est en train d'en prendre un peu la mesure et de se demander ce que cela impacte réellement. Evidemment la sécurité et on voit que beaucoup d'entreprises sont loin d'être aux normes de ce point de vu. Mais je pense que ça va faire bouger les lignes.

Pour en revenir aux interventions que vous avez réalisées pour vos clients, comment ça s'est passé ?

Vous avez d'autres demandes ?

CAT : Alors, elles sont signées et on doit les réaliser. Il y a quelques autres demandes, mais on se rend compte que ceux qui s'y intéressent beaucoup sont surtout des grandes PME, qui sont déjà très bien organisées et qui savent déjà se donner les moyens de leurs ambitions. Nous avons rencontré des Directeurs Financiers qui ont déjà compris qu'avec le RGPD ils n'ont pas le choix et c'est le discours qu'ils tiennent à leur PDG, donc ils prennent le sujet à bras le corps, ont défini un calendrier. Ils ne se sont pas posé la question de le faire ou pas. Donc tout ce passe bien avec ces structures, mais les plus petites se sentent dépassées.

MD : Oui mais à moins qu'elles fassent du e-commerce en B2C, qu'elles manipulent de gros fichiers ou des données sensibles, ces structures sont assez faiblement impactées.

CAT : De manière générale, nous n'avons pas souhaité avoir un discours alarmiste auprès de nos clients. Au contraire et comme Optimex Data le fait, on essaie vraiment de

Mathieu DARMET - Mémoire de fin d'étude - Business Manager 2018

 
 
 
 

13

 
 
 

l'appréhender en terme d'opportunité, au-delà du côté obligatoire et de la mise en conformité au RGPD. On part aussi du principe qu'une société que nous suivons, avec un contrat de maintenance, le basic de la sécurité est déjà en place. Parce qu'on n'accepte pas de maintenir un système d'information ou il n'y a pas d'antivirus ou de système de mots de passe et d'identification. Maintenant nous allons quand même vérifier si tout correspond bien à ce qui est décrit par le règlement. Mais beaucoup nous disent qu'ils ont participé à des réunions d'information et qu'ils en sont ressortis très inquiets, de ce fait notre discours les rassure.

MD : Puisque nous parlons de vos contrats, avez-vous avez prévu de leur apporter des modifications, d'ajouter certaines clauses ?

CAT : Pas encore, mais il va falloir et ça fait partie des chantiers en cours.

MD : J'aimerais aussi que nous parlions de l'IoT. J'aimerais comprendre quelles sont concrètement vos prestations sur les objets connectés. Vous en installez vous-mêmes, c'est de la prescription, de la maintenance ?

CAT : L'IoT, nous en avons toujours fait, ça ne s'appelait pas comme ça, mais quand nous disons que l'on installe et que l'on déploie tous les objets connectés, c'est assez large. Par exemple, un radiateur est aujourd'hui un objet connecté, donc aujourd'hui je n'arrive pas vraiment à faire le lien entre le RGPD et l'IoT.

MD : Le lien, c'est la sécurité et les données collectées par ces objets. Techniquement, il y a le problème des firmware qui ne sont pas nécessairement mis à jour par les fabricants, car ils n'ont pas cette culture numérique. On parle de fabricants de radiateurs, pas d'informaticiens, qui ont intégré des technologies, type puces RFID, qui ont un niveau de sécurité très faible, considérant que ce ne sont pas des objets critiques. Mais plus il y en aura, et on parle de 20 milliards d'objets connectés à l'horizon 2020, plus ces problèmes de sécurité, d'intrusion, de malware, seront impactants.

CAT : Oui je comprends, comme nous sommes les donneurs d'ordre de ces prescripteurs ou installateurs, je pense à Enedis pour les compteurs Linky, que nous installons aussi, nous ne nous sommes pas posé la question du RGPD pour les IoT que l'on déploie. Mais eux, je penser que oui. D'ailleurs, sur le plan commercial, à ma connaissance, ils ne ont jamais parlé du RGPD.

MD : Pourtant ces objets remontent des informations qui relèvent de la vie privée des individus et les sources de collecte se multiplient et ces données peuvent se vendre entre autre à des fins marketing, il y a un marché avec des courtiers... Je voulais savoir si le monde des objets connectés commençait à prendre la mesure des enjeux.

CAT : Non, nous n'avons vraiment pas eu de communication de la part de nos prescripteurs. Nous nous intéressons plus au RGPD, vis-à-vis des informations sur nos salariés et pour notre portail AIRRIA Chanel qui collecte des informations sur les marchés et sur nos partenaires. Donc là, il va falloir que nous nous mettions en conformité.

Mathieu DARMET - Mémoire de fin d'étude - Business Manager 2018

 
 
 
 

13

 
 
 

MD : J'ai bien compris. Donc pour en finir avec les objets connectés, si je résume, les notions de données personnelles, ne passent pas par vous, ni par vos installateurs, mais relèvent plutôt des fabricants.

CAT : Pour les IoT, aujourd'hui on ne maintient pas et on ne déploie pas nos propres solutions.

Et non, on en entend même pas parler.

MD : Oui je me doute bien que vous avez déjà du travail en interne et qu'il y a de nombreux sujets à aborder. D'ailleurs, c'est un peu ce qui est compliqué en ce moment, avec la profusion d'informations ou d'articles sur le RGPD.

CAT : Oui j'en ai lu aussi énormément. Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais j'ai le sentiment que bien que l'échéance approche, cela s'est un peu calmé.

MD : Peut-être un peu effectivement, il faut croire qu'ils ont fini par assécher le sujet, du moins pour le moment. Ce n'est que le début et je pense qu'avec toutes les questions sociétales que cela soulève, on n'est pas prêt de clore le sujet. De plus le discours de la CNIL se veut aussi plus rassurant et les gens ont commencé à comprendre que la vocation n'est pas uniquement de sanctionner.

CAT : C'est aussi le discours que nous avons tenu à nos clients, en leur disant pour le mois de mai, il faut surtout que vous puissiez démontrer que vous avez engagé des choses à ce sujet et que tout ne peut pas être conforme.

MD : C'est ce dont tout le monde s'est rendu compte et c'est finalement la bonne volonté des entreprises que la CNIL entend d'abord mesurer, du moins dans un premier temps.

CAT : Je pense que c'est aussi l'occasion de faire évoluer la communication entre les différents services d'une même entreprise, dans le sens où ils ne sont pas toujours au courant de ce que fait l'un ou l'autre. Maintenant, le DPO va être au coeur de l'organisation, des actions, garant des bonnes pratiques et il va falloir le tenir informé. Mais cela fait un petit peu peur, comme quand nous avons dû mettre en place la DUERP (Document Unique d'Evaluation des Risques Professionnels), pour les risques professionnels. Cela a demandé un gros travail en amont et maintenant c'est intégré. Donc le RGPD, c'est un peu la DUERP de l'informatique, même si c'est plus large. Est-ce que vous avez beaucoup de retours d'expérience d'entreprises qui ont déjà un DPO en place ?

MD : Pas vraiment, je rencontre justement le premier cet après-midi à GEM. Il y en a assez peu, d'autant que toutes les entreprises n'ont pas l'obligation d'en avoir un, à moins de réaliser des traitements sur des données sensibles. Ma démarche n'a pas la prétention d'être exhaustive, donc j'ai surtout adressé mon réseau. Il y en a déjà dans les grands groupes, mais ce n'est pas évident de pouvoir les rencontrer sans être recommandé, d'autant qu'en ce moment, ils sont tous assez occupés...

Mathieu DARMET - Mémoire de fin d'étude - Business Manager 2018

 
 
 
 

13

 
 
 

CAT : Pour moi, cette notion de données sensibles, quand on fait son inventaire, cela peut concerner beaucoup de choses.

MD : Ce qui est sensible, concerne surtout des informations caractérisant les opinions des gens, leurs convictions ou des informations relatives à leur santé...

CAT : Pour moi, ne serait-ce que les coordonnées bancaires me semble être des informations sensibles. Donc à partir du moment où on a des clients, des fournisseurs et des salariés...

MD : Oui, mais il s'agit aussi de données légitimes, indispensables à votre activité. Donc il vous appartient de les référencer et de les protéger, parce qu'elles restent des informations que je qualifierait de « critiques », mais pas sensibles au sens du RGPD.

CAT : D'accord, j'avais du mal à faire la distinction.

MD : Sinon, au niveau de votre analyse sur le RGPD, qu'en pensez-vous, est-ce que vous voyez des limites par exemple ?

CAT : Ce qui m'a effaré et un peu inquiété, c'est de constater que nos fournisseurs de logiciels, de sauvegarde ou autre, ne sont pas prêts et qu'ils n'ont pas encore même pas abordé cette dimension. Quand on les interroge sur le cryptage des données, ce n'est pas possible, c'est encore stocké en claire dans l'application. Donc techniquement, je ne vois pas comment le règlement peut être respecté sur toutes les dispositions. La CNIL ne va peut-être pas tout contrôler pour le moment, mais j'ai du mal à voir comment nous pourrions tout maîtriser ou empêcher un salarié de récupérer des données sur une simple clé USB. N'ayant pas une casquette technique, je peux difficilement être rassurée sur tout, car le chantier me parait tellement énorme et même pour le DPO qui va devoir y consacrer beaucoup de temps. Je pense quand même que beaucoup ont surfé sur cette vague, j'ai même des confrères qui m'ont dit qu'ils ont embauché un commercial pour communiquer autour du RGPD, en appelant tous les clients et qui arrivent même à trouver de nouveaux contrats. Mais je pense que maintenant on va rentrer plus dans le vif du sujet, avec des réunions plus concrètes et pratiques. Que ce soit les juristes ou même les sociétés informatiques, je pense qu'ils vont mieux s'approprier la règlementation sur son application opérationnelle chez les clients.

MD : Il y a des vrais chantiers, mais il était difficile de prendre la mesure, avec un texte peu accessible.

CAT : C'est en ça qu'Optimex permet de démystifier la chose et d'apporter plus de lisibilité. J'ai donc hâte que cette réglementation prenne de la maturité, que le DPO joue un rôle de conseil et de communiquant dans l'entreprise et c'est ce qui va permettre de changer et de mettre en place les bonnes pratiques auprès des utilisateurs.

On parle aussi de nouveaux droits accordés aux citoyens européens, je crains aussi une forme de dérive des demandes qui pourront être faites, par les salariés ou les clients, concernant

Mathieu DARMET - Mémoire de fin d'étude - Business Manager 2018

 
 
 
 

13

 
 
 

les données qu'on a stockées. Que certains n'y voient pas avant tout le moyen de faire des procès et d'obtenir des dédommagements.

Pour AIRRIA, je pense qu'on se pose les bonnes questions et que nous avons mis en place des bases qui nous permettront d'aborder sereinement la mise en place du RGPD. On apprend au fil de l'eau, on s'adapte à nos clients et on les rassure en s'entourant de spécialistes du réglementaire, ce qui nous permet de nous concentrer sur notre métier. On entre dans le vif du sujet, mais il me semble que les choses se feront finalement de manière plutôt sereine.

Mathieu DARMET - Mémoire de fin d'étude - Business Manager 2018

 
 
 
 

13

 
 
 

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand