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La place de l'internet dans les pratiques professionnelles des enseignants de l'université de Ndjamena ( Tchad ).


par Joseph Ndjig-nan Dinza
Université de Yaoundé  - Master en Enseignements Fondamentaux en Education 2020
  

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INTRODUCTION GENERALE

L'Internet dont on parle aujourd'hui de plus en plus, a envahi tous les secteurs de l'activité humaine, y compris celui de l'éducation. L'Internet est ainsi apparu comme un moyen important de développement et de réduction de la pauvreté de façon durable. Il est aussi l'un de moyen le plus utilisé de ces dernières années en ce qui concerne la recherche d'information dans les Universités.Bien que présent et utilisé dans presque tous les pays du monde, le niveau de développement de l'Internet reste inégal d'une région à une autre, d'un pays à un autre, entre le Nord développé et le Sud en voie de développement. L'Afrique reste le continent le plus défavorisé en matière de télécommunications et d'accès aux technologies de l'information et de l'Internet, Djeumeni, T.M. (2010). Des études révèlent des tendances d'évolution prometteuses mais aussi des ruptures et de fortes inégalités. Ces inégalités proviennent du fait que d'autres pays ont les possibilités d'avoir les infrastructures adaptées pouvant accueillir l'Internet et d'autres pays surtout l'Afrique central soufre d'énormes problèmes qui empêche les pays de penser aux infrastructures de hautes qualités. Ces problèmes sont entreautres : la pauvreté, les problèmes sécuritaires et sanitaires, manque d'électricité (le cas du Tchad par exemple) et de l'eau potable etc. Au Tchad, malgré des efforts consentis par le gouvernement en faveur de la technologie de l'information et de la communication (TIC), le pays reste l'un de pays le plus faible en matière de numérique. Cependant, nous pouvons dire sans se tromper que l'Internet est omniprésent dans toutes les sociétés, même s'il est reparti inégalement. Depuis l'introduction de l'Internet au Tchad en 1997, le pays a déployé l'un des plus grands plaidoyers politiques en faveur du développement des nouvelles technologies en ces dernières années.

Malgré que l'Internet semble définitivement entré dans la société tchadienne et est utilisé à des différentes fins, on peut toujours s'interroger sur son impact dans les pratiques professionnelles des enseignants de l'Université. Reconnu pour sa diffusion et ses partages d'information, l'Internet mérite une analyse profonde en contexte universitaire pour savoir ce que font les enseignants de cette technologie.

1. Contexte et problème de l'étude

Le choix de ce sujet est consécutif au dynamisme et à la prolifération des Technologies de l'Information et de la Communication (TIC) dans les systèmes éducatifs de nos jours. D'après notre constat, l'Internet a pris une place prépondérante dans notre quotidien, il est considéré comme la plus grande « base de données » où on peut trouver 1'information la plus diversifiée. En ce sens, Karsenti, T.et Dumouchel, G.(2011, p.177) affirment que « les technologies de l'information et de la communication (TIC) sont aujourd'hui un élément incontournable en éducation ». Dans le même sens, Ham et Cha (2009) cité par Karsenti, T.et Dumouchel, G.(ibid, p.9), ont noté quela majorité des sociétés partagent l'idée qu'elles sont un des thèmes clés enpolitique éducative pour créer un système d'éducation qui est en mesure depréparer adéquatement ses futurs citoyens à vivre dans la société du savoir ou del'information.C'estjustement ce que nous voyons de nos jours en politique éducative.

La prolifération des TIC est également confirmée par l'Agence Française de Développement (AFD), Agence Universitaire de la Francophonie(AUF), Orange etUNESCO (2015), lorsqu'ils stipulent qu'une minorité de gens disposait, avant les années 2000, d'un accès aux moyens de communication de type téléphone fixe, mais aujourd'hui le mobile fait partie intégrante du quotidien d'une large majorité. Les TIC sont observées un peu partout dans les sociétés africaines : Afrique du Sud, Rwanda, Ghana, Cameroun, Kenya etc., (Béché, E. 2013 ; Karsenti, T., et all. 2011) et à un certain degré dans tous les niveaux d'éducation, du préscolaire à l'Université, dans les secteurs formels et non formels. Elles sont utilisées à des fins diverses : la formation des apprenants soit en classe ou en ligne (e-learning), soit pour offrir la formation à distance (Agence Universitaire de la Francophonie (AUF), Initiative Francophone pour la Formation à Distance des Maîtres (IFADEM)) aux enseignants et à d'autres adultes. Cependant, d'après les multiples formules éducatives en vigueur, (karsenti, T. 2015) les TIC sont enseignées de plus en plus comme une discipline à part entière ou comme initiative à l'informatique, alors que leur intégration dans les pratiques pédagogiques pour améliorer la qualité de l'enseignement et de l'apprentissage s'impose.

Depuis 2014, l'UNESCO affirmait déjà que les téléphones portables, les tablettes et l'ordinateur ne cessent de gagner du terrain et offrent une forte valeur ajoutée pour enseigner et apprendre la lecture et l'écriture, en particulier lorsqu'une connexion Internet est disponible.  Force est néanmoins de reconnaître les défis urgents qui se posent aux pays du monde entier dans ce domaine en raison de l'expansion rapide de ces technologies, des investissements financiers qu'elles impliquent et de la nécessité d'avoir une vision claire et précise du rôle que les enseignants ont à jouer pour exploiter toute la puissance des TIC, que ce soit aussi bien en classeou en dehors de la classe.

De ce fait, en contexte africain, l'UNESCO dans son bulletin d'information (2015, p.24), reconnait que l'utilisation des TIC dans le secteur de l'éducation en est encore à un stade embryonnaire dans la majorité des pays d'Afrique subsaharienne. Néanmoins, de nouvelles avancées et prises de position concernant les TIC dans l'éducation sont faites presque quotidiennement sur le continent. Ainsi,au Tchad, nous observons aussi un peu partout l'utilisation quotidienne des ordinateurs et surtout des téléphones mobiles connectés à de fins personnelles. Cela a été confirmé par l'Union Internationale Télécommunications (UIT) dans le Rapport mesure la société de l'information, (2015, pp.10-11) : ... le taux de la pénétration de la téléphonie mobile en Afrique centrale est d'environ 57 % de la population et le nombre d'utilisateurs du téléphone mobile se situe au-delà de 50 % de la population de l'Afrique centrale. Les taux de pénétrations à l'Internet s'élèvent à une moyenne de 30 % d'utilisateur pour 100 habitants. Mais l'espace Web dans la sous-région se limite surtout à de la consultation d'informations et la messagerie1(*). Notons également le travail d'analyse de Mian Bi (2012) et aussi celui d'Attenoukon et al. (2015) qui mettaient en exergue que les étudiants africains disposent en plus d'équipement TIC, de téléphones mobiles de différentes marques qu'ils peuvent s'en servir pour se connecter et rester informer. Une étude menée par Agence Française de Développement, Agence universitaire de la Francophonie, Orange &UNESCO publiée en 2015, menant une réflexion sur le potentiel des technologies de l'information et de la communication (TIC) dans l'amélioration de la qualité de l'éducation de base en Afrique et plus précisément en Afrique Subsaharienne a montré que depuis la fin des années 2014, le nombre d'appareils mobiles en circulation est supérieur à celui des personnes sur terre et l'Afrique compte près de 700 millions de détenteurs de téléphone portable, soit davantage qu'aux États-Unis et en Europe. C'est dans cette même lancée qu'Orange etUNESCO (2014) affirment que : ...Avec d'ores et déjà un taux de pénétration près de 70 %, ce qui se profile à court terme est le désenclavement des régions les plus isolées et la diffusion de services qui changent la vie des populations. Si, pour l'instant, seuls 16 % des Africains bénéficient d'une connexion à Internet, le plus faible taux mondial, là aussi des solutions technologiques vont améliorer la situation à moyen terme.Et ce qui amène Onguéné E. L-M et Fotsing, J. (2016, p.127)à dire qu'il est impensable que l'Internet et les nouvelles technologies soient inconnus chez les Africains. Et selon ces auteurs, les chiffres les plus actuels attestent d'une forte pénétration de l'Internet et du téléphone mobile dans nos pays. Et disent-ils que cette croissance se confirme précisément au Nigéria où, entre juillet 2012 et juin 2013, la télé-densité a grimpé de 13,3 %. Au début de l'année 2013, cette télé-densité est passée à 81,2 %. En avril, le chiffre a explosé à85.2 %.En effet, dans le cadre de ce travail, il s'agit des possibilités qu'offre l'Internet dans le domaine de l'éducation en général et chez les enseignants de l'Université de Ndjamena/Tchad en particulier. Signalons de passage que le Tchad fait partie des dix (10) pays les plus pauvres du monde d'après le Programme d'analyse des systèmes éducatifs de la Conférence des Ministres de l'Education des Etats et Gouvernement de la Francophonie (COFEMEN 2009-2010). Et selon le classement du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD, 2012), il se situe au 184e rang sur 187 pays en termes d'indice de développement humain (IDH). Ainsi, avec une population estimée à 15 millions d'habitants, le Tchad, comme la plupart des pays d'Afrique connaissent un fort taux de pénétration des TIC, essentiellement des téléphones mobiles dans son territoire. Et bien que 70% des Tchadiens vivent dans la zone rurale, les deux principaux opérateurs (Airtel et Tigo) du pays à travers le Rapport de l'Association Internationale d'Opérateur de Téléphonie Mobile rédigé par Deloitte, L.L.P. (2016,p.3), montrent clairement que : « Le taux de couverture réseaux est à 80 % de la population. La pénétration de téléphonie mobile est passé de 140 000 abonnés uniques en 2006 à plus de 4 000 000 en 2016 ». Ainsi, nous constatons que l'utilisation de téléphone mobile devient de plus en plus un modèle dans toute l'étendue du territoire.Sur ce, nous pensons qu'étant un enseignant de l'Université, l'utilisation du numérique pourra prendre une place importante. Ainsi, chacun doit en faire des bons usages pour faciliter ces taches et rester en phase de l'évolution du monde. Cependant, il y'a peu des informations concernant l'utilisation des TIC et surtout de l'Internetdans les pratiques professionnelles des enseignants de l'Université du Tchad en générale et de N'Djamena en particulier. Dans ce contexte, il faut le dire et reconnaitre que le gouvernement tchadien a entrepris des nombreuses actions en faveur de l'utilisation des TIC dans son plan de développement. Ainsi, conscient de cette situation, a entrepris dès 1998 des réformes du secteur des télécommunications ayant conduit à une plus grande libéralisation permettant au secteur privé de jouer un rôle moteur dans ce secteur. Dans le domaine de l'éducation, nous avons la création de l'Université Virtuelle du Tchad (UVT) par la Loi N°13/PR/2005 du 16/09/2005. En 2009, l'Etat a offert un lot de mille cinq cent (1500) ordinateurs portables aux enseignants du supérieur. Et en 2012, le Président de la République a fait un don de cinq mille neuf cent soixante-huit (5968) ordinateurs portables aux étudiants des institutionssupérieures. Cependant, la répartitionde ces ordinateurs se faisait suivant les critères d'excellence.Il faut aussi dire que d'après le rapport de l'Autorité de Régulation des Communications Electroniques et des postes (ARCEP), qu'en fin 2018, le Tchad comptait 1,7 millions d'utilisateurs Internetsoit une augmentation de 69% par rapport à 2013. Malgré le développement de l'Internet au Tchad mais d'un Internet aux prises avec les difficultés socioéconomiques et techniques, et malgré les discours qui appellent à l'usage de l'Internet à l'Université, on connait très peu sur le mécanisme chez les enseignants ; en fait, en contexte tchadien, il n'y a pas de recherche capable de renseigner sur l'utilisation de l'Internet dans les pratiques professionnelles des enseignants de l'Université de N'Djamena. Aussi semble-t-il que l'utilisation de l'Internet chez les enseignantsn'est pas encore structurée et donc souffre d'un manque de formation adéquate pour une utilisation optimale des TIC en générale et l'Internet en particulier. Il n'y a aucune obligation formelle de la part des enseignants à faire usage de l'Internet dans les pratiques pédagogiques. La plupart de ces enseignants sont encore attachés aux pratiques de l'apprentissage traditionnel. Pour ce faire, on peut noter des pratiques rudimentaires chez certains enseignants. Alors qu'aujourd'hui, avec l'utilisation massive des téléphones mobiles et quelques fois des ordinateurs, l'Internet pourrait s'imposer aux enseignants en général et aux enseignants du supérieur en particulier. En ce sens que l'Internet est un moyen qui peut aider les enseignants à renouveler leur pratique d'enseignement et éventuellement à développer leurs compétences. Car,Paul Renaud soulignait dans la revue Université en mars 1997, cité par Tago, H., et all (2007)qu'en Afrique francophone par exemple, on constate qu'il y a très peu de bibliothèques, notamment universitaires, très peu de centres de documentation, et qu'ils sont tout à fait insuffisants en termes de contenus. Cela est aussi un constat réel, en ce qui concerne le Tchad.C'est pourquoi nous pensons comme Pascal Renaud que les TIC (revues, publications électroniques, ressources scientifiques disponibles sur Internet) permettent de pallier un peu cette pénurie d'ouvrages qui affectent la communauté universitaire. Avec ce manque de bibliothèques bien équipées, le recours à l'Internet pourrait remplacer celles-ci. Car, l'Université de N'Djamena ne dispose pas une bibliothèque adéquate permettant aux enseignants de tirer pleinement profit.Aussi, avec le phénomène de la « globalisation ou mondialisation » que le monde traverse,les enseignants du supérieur ne doivent pas rester à la marge, car le numérique s'impose dans toute la société. Mais l'autre constat, c'est l'idée des paradigmes d'apprentissage en éducation, principalement celle de l'approche par compétence (APC) que le monde traverse, justifieégalement le choix de ce sujet.

L'Approche par compétence vise à former et à introduire l'apprenant socialement (Perrenoud 2005, Tardif 2006 et Roegiers 2000), car l'école a changé sa facette, qui autre fois était le développement de la connaissance chez l'individu au profit de la vie professionnelle ou la vie pratique Perrenoud (2005). Ainsi, pour répondre aux exigences de monde économique ou dans le domaine de travail, l'apprenant doit acquérir plusieurs sources des savoirs afin de les mobiliser dans la vie pratique. C'est ce qui amène Lebrun, (2001) à dire que plusieurs approches pédagogiques actives sont réactualisées par le développement des technologies informatiques et leur utilisation quant à la recherche et l'accès à l'information, aux possibilités d'interaction et de communication, et aux outils de production de connaissances, de modèles, de concepts, permettant de contribuer à la réalisation des supports de projets personnels. Il s'agit entre autres de l'apprentissage par résolution de problèmes, l'apprentissage coopératif, la pédagogie par projet, l'apprentissage contextualisé ou encore la pédagogie inversée. C'est pourquoi nous pensons que, nous ne pouvons parler de la compétence lorsque l'enseignant peut accéder à la recherche d'informations dont l'accès est facilité par le Web et l'utilisation des outils de communication pour le travail en groupe à distance. C'est en ce sens que, cette recherche va consister à analyser les manifestations ou l'utilisation de l'Internet chez les enseignants de l'Université de N'Djamena qui ont bénéficié pour la première fois des ordinateursdepuis 2009, pouvant facilement utiliser pour se connecter. Nous avons préféré orienter notre étude sur le processus d'enseignement apprentissage notamment dans la recherche de l'information, et de la communication qui selon nous, sontles éléments clés pour permettre aux enseignants de mobiliser différents types de ressources pour développer leurs compétences.

* 1Union Internationale Télécommunications (UIT 2015), Rapport Mesure, la société de l'information, P.10-11

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"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984