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La place de l'internet dans les pratiques professionnelles des enseignants de l'université de Ndjamena ( Tchad ).


par Joseph Ndjig-nan Dinza
Université de Yaoundé  - Master en Enseignements Fondamentaux en Education 2020
  

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Conclusion générale

Que pensent les enseignants de l'Université de N'Djamena de l'Internet et de son utilisation à des fins professionnelles universitaires ? Que font les enseignants de l'Université de N'Djamena de l'Internet dans leurs pratiques professionnelles ? Quelles sont les niveaux de maîtrise et les compétences réelles des enseignants de l'Université de N'Djamena quant à l'utilisation professionnelle de l'Internet ?

A travers ces questions nous avons tenté, tout au long de cette recherche, de déterminer et de comprendre comment les enseignants de l'Université de Ndjamena font usage d'Internet pour acquérir, transmettre et partager le savoir. Pour ce faire, nous nous sommes orientés vers une mise en évidence de la situation réelle des pratiques des enseignants de l'Université de N'Djamena. Une démarche empirique menée proposant une enquête par questionnaire (méthode quantitative) sur un total de 79 enseignants pour pouvoir déterminer la place de l'Internet chez les répondants. En nous engageant dans cette démarche, nous poursuivions les objectifs ci-après :

- Récolter des données sur les opinions liées à l'utilisation de l'Internet par les enseignants de l'Université de N'Djamena.

- Identifier les différentes utilisations et pratiques de l'Internet par les enseignants de l'Université de N'Djamena.

- Définir le niveau de maîtrise et les compétences en Internet des enseignants de l'Université de N'Djamena.

Les données quantifiables obtenues à l'issue du dépouillement statistique de notre enquête par questionnaire ont été renforcées par des questions ouvertes, qui nous ont permis de recueillir les discours des enseignants sur la notion de l'Internet et les informations qu'il contient. Renforçant à la fois notre compréhension du pourquoi les enseignants de l'Université de Ndjamena, n'utilisent pas assez l'Internet pour la recherche d'information, et plutôt pour la communication, ainsi que celle du pourquoi tel outil ou service et pas tel autre.

Nous nous sommes inscrits à partir de fait qu'en fin 2018, le Tchad comptait 1,7 millions d'utilisateurs Internet. Et la littérature sur cette problématique, nous renseigne que les enseignants du supérieur sont les grands utilisateurs de l'Internet notamment pour la facilité en recherche d'information et la communication (Karsenti et Dumouchel 2011 et 2013, Dumouchel 2016, le Ministère de l'Enseignement Supérieur Français, l'UNESCO 2003- 2011, OCDE 2001 etc.).

Nous nous sommes partis du système d'enseignement supérieurs du Tchad en général, pour voir comment ce système a évolué dans le temps, et les éléments qui caractérisent ses évolutions. En spécifiant toujours le cas de l'Université de N'Djamena qui a fait l'objet de l'enquête. Car, pour déterminer les pratiques d'Internet chez les enseignants, il est important de savoir si le système d'enseignement supérieur du Tchad encourage la recherche scientifique et l'utilisation du numérique. Il découle de cette section que, malgré le fait que le gouvernement consacre un fond pour encourager la recherche scientifique, gage du développement d'un pays, les enseignants du supérieur ne font presque pas la recherche, (étude documentaire). A ce niveau, l'utilisation de l'Internet pour la recherche scientifique semble inexistante, puisque la grande partie des enseignants ne pratiquent pas les activités des recherches scientifiques. C'est justement ce que confirme l'enquête du terrain. Puis, nous avons fait un état de lieu de l'utilisation de la technologie dans la société tchadienne en générale et en éducation en particulière. Et il s'avère que le gouvernement du Tchad n'a jamais cessé de ménager les efforts pour une politique d'intégration des TIC dans tous les secteurs de la vie tchadienne, notamment avec la création du ministère des Postes et de Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication, qui va dont s'occuper de diffusion de TIC dans l'ensemble du pays. C'est ainsi que son organe en occurrence, l'Agence de Développement des Technologies de l'Information et de la Communication (ADETIC) a été créée pour faciliter la diffusion de TIC. Jusqu'aujourd'hui, ADETIC s'occupe de l'ensemble des programmes et projets de développement en vue de moderniser l'ensemble du pays par l'usage des TIC. En éducation, la création de l'Université Virtuelle en 2005, la distribution des ordinateurs aux enseignants du supérieur à partir de 2009 et aux étudiants en 2012, font partis les oeuvres qui méritent d'être évoqués pour cette recherche. De même que l'accord-cadre du 05 mars 1999 entre l'AUF et l'Etat tchadien, qui va permettre à son représentant (campus numérique de la francophonie et IFADEM) de jouer un rôle moteur dans la formation et la généralisation des TIC dans l'enseignement au Tchad.

Ce travail de terrain ainsi réalisé nous a permis d'établir les conclusions ci-après sur la place de l'Internet chez les enseignants du supérieur de l'Université de N'Djamena :

En ce qui concerne les opinions relatives à la compréhension de la notion d'Internet, sa définition, son caractère révolutionnaire, ce qu'il permet la communication entre les gens, sa facilité d'utilisation, le fait qu'il est difficile de trouver ce que l'on cherche, etc., la population d'enquête partage un point de vue favorable à son égard. Cependant, il faut dire que les enseignants enquêtés ne partagent pas tous la même opinion favorable à l'Internet dans leur vie professionnelle. Il y a ceux qui pensent que, l'Internet est très loin de leur centre d'intérêt.

Parmi eux, certains disposent même d'un ordinateur portable et d'un téléphone intelligent, mais ils les utilisent peu souvent pour se connecter. Pourtant, même dans ces cas, Internet est vu de manière globalement positive, en raison de sa commodité et du potentiel énorme qu'il recèle en termes de ressources et principalement d'accès à différents modes de communication. Cette opinion positive peut cependant fort bien cohabiter avec des évaluations par ailleurs, très sévères de différents aspects d'Internet. Certains jugent ainsi la communication à travers l'Internetcomme une forme de communication qui n'a pas assez d'importance. D'autres, voient dans l'Internet, comme une technologie qui améliore la communication entre les hommes. Malgré le manque de bibliothèque dans les différents campus, la majorité estime que les ressources traditionnelles, comme le livre, offrent toujours un degré d'efficacité supérieur dans la recherche d'informations sérieuses. Nous avons vu également que la question des coûts liés à l'utilisation d'Internet représente un obstacle majeur à son accessibilité sur une grande échelle dans un avenir rapproché dans le cas du Tchad. En fin, nous pouvons conclure que la plupart des enseignants enquêtés expriment spontanément très peu de craintes ou d'appréhension concernant la généralisation d'Internet dans le monde du travail et du divertissement. C'est d'ailleurs ce qui explique qu'ils considèrent de manière sereine l'impact d'Internet sur les diverses sphères de l'activité sociale. Même si la conception de l'Internet chez les répondants nous renvoie à une double position, c'est-à-dire qu'il est défini en termes d'avantages ou de méfaits, on constate que les enseignants sont aux antipodes de ces prises de positions extrêmes sur le caractère « révolutionnaire » de l'Internet. Et même si les enseignants enquêtés ne perçoivent pas tous, le côté positif de l'Internet, dans la généralité, nous admettons que ces enseignants sont dans la logique de Karsenti, T. et all (2014 p. 72, lorsqu'ils disent : «Ne pas être à l'origine de la technologie n'est pas gênant. Mais il est désagréable de ne pas utiliser les nouvelles possibilités ».

En ce qui concerne les différentes pratiques de l'Internet, l'analyse des résultats nous conduit à conclure que : les enseignants de l'Université de N'Djamena disposent d'un nombre important d'ordinateurs portables et de téléphones mobiles pouvant se connecter. Mais ces derniers ne bénéficient pas pleinement des possibilités qu'offre l'Internet. Il y'a également une différence significative entre les genres de répondants. Les hommes possèdent plus de l'ordinateur que les femmes, (86,66 % des hommes contre 42,10% des femmes). Cependant toutes les enseignantes (femmes) enquêtés utilisent les téléphones version androïde. C'est pourquoi le résultat montre que, 93% de la population étudiée ont accès à Internet par le biaisde téléphone mobile. Et avec une moyenne de 1h à 1h30mn de temps passé par jour sur l'Internet par les enseignants enquêtés. Seulement 33,55% visitent souvent et 7,01%des répondantes visitent très souvent les sites Internet. Mais la population féminine visite moins les sites nets que les hommes. En ce qui concerne la recherche de l'information pour leurs intérêts personnels, le résultat est presque identique que laprécédente activité. Les enseignants ne connaissent pas que l'Internetconstitue un accès à une ressource puissante et efficace en termes de recherche d'information, et qui contient de nos jours presque « tout le savoir du monde ». Il est, dès lors, anormal de constater qu'ils ont des hésitations à se tourner vers Internet comme première source d'information documentaire. Sur ce, seulement 26,31% et 21,05 % hommes utilisent souvent ou très souvent l'Internet dans le cadre de leurs recherches académique. Tandis que chez les femmes, ce constat est encore grave, car seulement 6,25% des répondants de cette catégorie, utilisent l'Internet pour la recherche de l'information dans le cadre de l'enseignement apprentissage. En regardant ces chiffres, nous pouvons dire sans hésiter que si ces femmes se connectent, elles ne le font pas souvent pour la recherche afind'actualiser leurs connaissances. Car, elles ne font presque pas recours à l'Internet pour se documenter. Aussi, les enseignants de deux sexes n'utilisent pas souvent les moteurs de recherche tels que Yahoo, Erudit, Wikipédia, Alta Vista, Google, Google Scholar etc. C'est également la même chose lorsqu'il s'agit de soumission d'article avant sa publication. Car la plupart des enquêtés ne font pas la publication scientifique, (75.7% des répondants affirment n'avoir jamais publié les articles scientifiques sur Internet). De même, 73,68% déclarent n'avoir jamais mis leurs cours en ligne. Et, en ce qui concerne la population féminine, comme le précédent, les enseignantes affirment à 100% qu'elles n'ont jamais mis leurs cours en ligne et n'ayant pas publié un travail scientifique en ligne.

De façon générale, le résultat de cette étude montre que la totalité des enquêtés utilisent l'Internet pour rester en communication avec d'autres utilisateurs. Donc la communication à travers l'Internet, est une réalité que l'on peut observer chez les enseignants participants de cette enquête. C'est pourquoi pour l'énoncé tel que « Je me suis fait de nouveaux amis sur Internet », c'est formidable de voir que la majorité des répondants confirment qu'ils le font souvent ou très souvent. Chez les femmes, elles ont à 100% qui affirment, qu'elles se font souvent des amies sur le Net, même si chez les enseignants, quelques-uns disent n'avoir jamais eu des amis sur le Net, soit 1,75%. Ceci pour dire que les enseignants enquêtés utilisent très peu l'Internet pour la majorité des activités que nous avons proposé et ne font presque pas la publication scientifique. Finalement, si l'on constate qu'il y a l'utilisation de l'Internet chez les enseignants de l'Université de N'Djamena, la communication à travers les réseaux sociaux prendra la première place. Car ces enseignants connaissent beaucoup plus l'Internet, en ce qu'il facilite la communication entre les personnes.

En ce qui concerne la maîtrise envers certaines applications d'Internet que nous avons convoqué pour la présente enquête, les enseignants n'ont pas également la maîtrise nécessaire pour les utiliser. Pour le logiciel de création de page web, la majorité des enseignants de deux sexes, déclarent qu'ils sont novices dans cette pratique (71,2%). Et nous avons constaté que les enseignants n'ayant pas assez des expériences en enseignement maîtrisent mieux le logiciel de création d'un page web. La plupart des enseignants enquêtés (72,6%) qu'il soit hommes ou femmes n'ont pas la maîtrise de l'environnement numérique d'apprentissage, c'est-à-dire qu'ils n'ont pas la connaissance de cette application. Et même les exceptions qui croient avoir une bonne maîtrise de l'environnement numérique, il reste à vérifier, s'ils le sont réellement. Mais pour l'utilisation de moteur de recherche, le résultat est modéré. Car, 26,0% considèrent qu'ils sont bons et 5,5% très bons dans l'utilisation de moteurs de recherche, alors que la majorité ne sont pas capables de nommer un moteur de recherche. Ce constat reste le même pour le catalogue et les bases des données de la bibliothèque. Car, seulement 21,9% des répondants se considèrent moyen dans l'utilisation de cette application.

En fin, en ce qui concerne les compétences des enseignants enquêtés en Internet et principalement dans les domaines que nous avons limité la présente recherche (recherche de l'information et de la communication), l'analyse des données recueillies montre qu'en général la plupart des enseignants enquêtés n'ont pas les compétences techniques pour une meilleure utilisation de l'Internet dans le domaine de la recherche de l'information. Car, ils ne savent ni déterminer les sources pertinentes, ni évaluer, voir même l'utilisation de Google. Cependant ils se voient compétent dans la communication à travers l'Internet. Et comme le suggèrent les résultats de la présente étude, l'utilisation de l'Internet par le biais du modèlethéorique de Moersch (1995, 2001) : le « Level of Technology Implementation (le LoTI) » ; de Hall, et Hord (2001) : le « Concems-Based Adoption Model » (CBAM), et la théorie des compétences, démontrent clairement que la majorité de ces enseignants sont encore à la phase des premières utilisations de l'Internet dans leurs professions enseignantes.

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"Des chercheurs qui cherchent on en trouve, des chercheurs qui trouvent, on en cherche !"   Charles de Gaulle