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La postérité de l'empereur Tibère (XVIIIème- XXIème siècle)


par Thomas Min-Tung
Université du Havre - Master 2 « Cultures, Espaces et Sociétés Urbaines et Portuaires » 2015
  

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d. Velleius Paterculus

Velleius Paterculus est issu d'une vieille famille romaine, mais fait partie des hommes nouveaux. Ces ancêtres sont illustres, tant du côté paternel (Velleii : le grand-père était au service du père de Tibère, l'oncle était sénateur durant la guerre civile), que du côté maternel (Magii : un héros des guerres puniques, un lieutenant de Sylla). Sa famille, comme beaucoup d'hommes nouveaux, oeuvre sous la clientèle des patriciens, ici principalement des Vinicii (et, dans son cas, de Marcus Vinicius)

Né vers 20 av. J.-C., Paterculus suit une carrière politique enviable : tribun militaire en Thrace et en Macédoine aux alentours de 1 av. J.-C., préfet équestre dans l'armée du Rhin de 4 à 12, questeur en 6, préteur en 15 (35 ans). On perd l'état de sa carrière par la suite (un P. Vellaeus est légat de Mésie en 21 - peut-être est-ce le même homme), et il disparaît définitivement des sources en l'an 30, sans que l'on ne sache s'il fut éliminé pour avoir fréquenté Séjan, s'il a atteint le pic de sa carrière ou s'il s'est retiré de la vie politique. Beaucoup estiment qu'il est mort à la suite de l'exécution de Séjan, mais le fait que Marcus Vinicius, son patron, soit resté en grâce et ait épousé une soeur de Caligula peut permettre d'envisager l'hypothèse d'une simple absence de faits marquants dès lors (il est alors quinquagénaire).

15. Nous intéressent ici les tomes 53 à 58.

13

Son oeuvre nous servant de source dans notre étude sur Tibère est son Histoire Romaine. Celle-ci se divise en deux tomes au contenu quantitativement disparate : le premier comporte 18 chapitres, le second 131 (il est probable que des lacunes existent, bien que le plan général n'admette pas de rupture). La dédicace était faite au consul M. Vinicius, on peut aisément fixer la date de fin de son écriture à l'année 29-30, celle du consulat de cet homme. Il est néanmoins peu probable qu'il ait fallu une seule année à Velleius Paterculus pour rédiger son oeuvre, et certains auteurs estiment qu'il en ait écrit les premières lignes cinq à dix ans auparavant. N'étant pas considéré comme un récit majeur de l'Antiquité, ce texte est longtemps ignoré avant d'être redécouvert au XVIe siècle à travers l'étude d'un manuscrit daté du VIIIe siècle, le Murbacensis, par un clerc alsacien, Rhénanus. Celui-ci en entreprend alors une traduction, à l'aide d'imprimeurs et érudits, afin de restituer la cohérence de cet oeuvre.

Velleius évoque pour la première fois Tibère lors du 94e chapitre du second tome. Comme tout événement de son étude est postérieur à la guerre civile, il semble qu'ils tienne ses sources de témoignages de proches et, pour les dernières années, de sa propre expérience (il aurait connu Caius et a servi huit ans en Germanie, sous les ordres de Tibère). S'il est contemporain des faits relatés, ce qui n'est pas le cas des trois autres auteurs majeurs sur la vie de Tibère, son récit est bien souvent remis en cause. En effet, il est manifestement admiratif (semble-t-il plus par respect envers celui qui fut son commandant et son prince que par flatterie mal placée), lui doit indirectement sa carrière politique - Vinicius étant un proche de l'Empereur, pouvant ainsi intercéder en la faveur de ses « protégés » -, et se base sur une vision personnelle des événements, manquant ainsi de sens critique. Ainsi, sans remettre en cause l'honnêteté de Velleius, les modernes le considèrent moins comme un historien que comme un membre de l'ordre équestre remerciant les princes qui ont permis à sa famille de s'affirmer16.

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