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La postérité de l'empereur Tibère (XVIIIème- XXIème siècle)


par Thomas Min-Tung
Université du Havre - Master 2 « Cultures, Espaces et Sociétés Urbaines et Portuaires » 2015
  

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II - De l'avènement à l'exil

A la mort d'Auguste, Tibère devient le second empereur de Rome. C'est à ce moment que l'historiographie rapporte le premier crime de sa vie : l'assassinat de son rival Postumus, alors exilé pour démence depuis quelques années. Niant avoir donné cet ordre, peut-être prononcé par Auguste lui-même pour faciliter la succession, certains y voient la marque d'une hypocrisie indigne. Refusant en premier lieu le pouvoir, il finit par l'accepter sous certaines conditions. D'un idéal modeste, il réduit les dépenses de l'empire, quitte à être qualifié d'avare ou de dédaigneux, et refuse d'aller aux spectacles dont raffole le peuple. Incapable de se faire apprécier des Romains, il est vite considéré comme un tyran et critiqué par ses sujets.

Pour sa succession, il s'entoure de son fils naturel Drusus, né de son premier mariage, et de son fils adoptif Germanicus, fils de son défunt frère cadet. Le second est aimé du peuple, possède une grande ambition et, malgré sa fidélité prouvée lorsque des soldats révoltés cherchent à le dresser contre son père adoptif, il constituait une menace à l'autorité de l'empereur. En effet, si Tibère avait été désigné au pouvoir par le souhait de son prédécesseur, manifestement en l'absence d'autres choix, il ne peut en rien concurrencer la légitimité d'un jeune homme lié à la famille, populaire, marié à la petite-fille d'Auguste et - c'est là le danger selon certains - descendant de Marc Antoine, l'adversaire d'Auguste durant la guerre civile deux générations plus tôt. Un événement vient achever cette crise : la mort suspecte de Germanicus le 10 octobre 19, due soit à une maladie mortelle, soit à un empoisonnement commandité par un ennemi. C'est cette seconde hypothèse que retient sa veuve, Agrippine, qui cherche alors à se venger de l'empereur. Celui-ci, tant pour se protéger que pour l'incapacité supposée de son fils à lui succéder, se choisit un allié en la personne de Séjan, un chevalier ambitieux. Le fils du prince, Drusus, s'oppose à ce nouveau favori et trouve la mort dans des conditions curieuses en l'an 23.

III - Une affreuse fin de règne

Démissionnaire face à la haine des Romains, Tibère s'exile à Capri en 27 ap. J.-C., pour ne jamais revenir. Il laisse alors l'exercice du pouvoir, en son nom, à Séjan. Celui-ci, visant au pouvoir suprême, fait éliminer tout concurrent : d'abord le fils de Tibère, dont il a séduit la femme, puis Agrippine et ses deux fils aînés, morts de mauvais traitements en prison7, ainsi que de nombreux Romains jugés dangereux. Comprenant la volte-face de son ami, Tibère le fait exécuter, le 18 octobre 31, et semble perdre ce qui restait de confiance en autrui. Il ne lui reste alors que trois héritiers potentiels : son petit-fils Gemellus, alors âgé de onze ans et supposé illégitime (puisque sa mère était l'amante du traître Séjan), son neveu Claude, handicapé et bègue (il fut, par la suite, empereur durant treize ans), et le dernier fils de Germanicus, Gaius, plus connu de nos jours sous le surnom de Caligula.

Durant cet exil, Tibère ne laisse paraître que peu de signes de vie, alimentant les rumeurs. Ses ennemis vont jusqu'à affirmer que le vieil homme, presque abstinent tout au long de sa vie, assouvit sa luxure dans ses formes les plus infâmes. Tibère meurt le 17 mars de l'an 37 ap. J.-C., à l'âge de 78 ans. Selon les sources, il serait mort de vieillesse (à la suite d'une syncope) ou aurait été assassiné sur ordre de Caligula, alors devenu le troisième empereur romain. Il laisse alors le trône à un personnage retenu par la postérité comme l'un des pires hommes de l'Histoire.

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7. Néron en 31, Drusus et Agrippine en 33

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