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La coutume Kongo face aux conflits fonciers.


par Rhéa Mylord voka
Université Kongo - Licence en droit privé et judiciaire 2019
  

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C. Absence des mesures d'application de la loi foncière

Le fait de déclarer les terres occupées par les communautés locales, terres domaniales167 et sans la prendre l'ordonnance annoncée par l'article 389 de la loi foncière pour préciser les droits de jouissance des communautés locales, crée un malaise certain dans les communautés locales, malaise constaté dans l'occupation foncière.168

A ce sujet G. MATONDO relève que la réforme foncière de 1973, ayant consacré l'appropriation étatique de tout le sol congolais, les particuliers n'étant plus titulaires que de concession perpétuelle (personnes physiques congolaises) ou ordinaire ( étrangers et personnes morales) a aboli le dualisme foncier entre le droit

165 KALAMBAY, Cours de droit de l'environnement, Université kongo, Faculté de droit, PUK, 2019-2020, p. 119, inédit

166Jackson MUMBERE KINANGA, op.cit., p. 34

167 Article 387 de la loi foncière

168 LUZOLO SALAZAKU, Les causes des conflits fonciers dans la commune de Mbanza-Ngungu, Faculté de droit, Université kongo, Travail de fin de cycle, 2016-2017, p. 17

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écrit et le droit coutumier, en rendant les terres occupées par les communautés locales des terres domaniales. 169 Cependant, bien que théoriquement, la loi attribue la propriété du sol à l'Etat, mais dans la pratique, les communautés locales se comportent en véritables titulaires des terres qu'elles occupent.170

Il paraît donc évident qu'il y a nécessité d'un texte juridique règlementant les droits de jouissance individuelle et collective sur les terres coutumières pour mettre fin aux désordres et conflits fonciers observés dans les milieux ruraux.

D. Manque de délimitation correcte des terres coutumières

A l'origine, les limites des terres des communautés locales étaient naturelles et elles correspondaient souvent à des cours d'eau, ravins, arbre, colline, etc. La faiblesse de ces limites est que parfois elles disparaissent au fil du temps, c'est le cas notamment des cours d'eau qui peuvent sécher, des arbres qui peuvent être abattus et le tout peut être couronné par le décès des voisins limitrophes qui sont dépositaires authentiques de la tradition.

Cette situation est à la base de beaucoup de conflits dans le territoire de Madimba et de Mbanza-Ngungu.

En effet, il existe plusieurs cas où l'on constate que les membres d'un clan ou d'un village violent les limites séparant leur domaine à celui du voisin, en allant cultiver ou abattre des arbres dans ledit domaine.

E. Contestation privée des décisions judiciaires

L'autorité de la chose jugée interdit aux parties de porter en justice une affaire déjà jugée, sous réserve qu'il s'agisse de la même demande, entre les mêmes parties, agissant en les mêmes qualités, portant sur le même objet, soutenue par la même cause. Une telle demande se heurtera à une fin de non-recevoir tirée de la chose jugée.171

Il convient de noter que la violation de l'autorité de la chose jugée par les parties constitue une des causes de conflits fonciers. En effet, il est fréquent de constater que les conflits fonciers ayant déjà fait l'objet d'un jugement coulé en force

169 G. MATONDO, De la gestion conflictuelle du foncier à Mbanza-Ngungu : entre droit moderne et droit coutumier, In Jean-Louis GERARD et JUDITH le MARIE, op.cit, p. 98

170 V. KANGULUMBA MBAMBI, op.cit., p. 28

171 Serge GUINCHARD et Thiery DEBARD, op.cit., p.236

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de chose jugée rebondissent, soit par la mauvaise foi de la partie succombante, soit parce que la partie succombante estime que la décision rendue ne reflète pas la réalité historique.

Et pourtant devant les tribunaux coutumiers traditionnels, le juge s'arrangeait à trouver tous les éléments de preuve de façon à rendre un jugement définitif qui mettrait fin au conflit. Et d'une manière générale, lorsqu'un jugement était rendu, il n'y avait pas de recours parce que les justiciables avaient confiance à ceux qui les jugeaient et les considéraient comme les détenteurs de la coutume et de la sagesse. Cette confiance réciproque existait entre les juges et les justiciables dans l'harmonie de la communauté coutumière.172

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand