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La coutume Kongo face aux conflits fonciers.


par Rhéa Mylord voka
Université Kongo - Licence en droit privé et judiciaire 2019
  

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CHAPITRE II : LES CONFLITS FONCIERS

Avant tout développement de ce chapitre, il sied de définir en premier lieu le conflit foncier. Par conflit foncier, on entend toute contestation portant soit, sur l'exercice du pouvoir coutumier, soit sur les limites des entités coutumières, soit sur l'appartenance ou la dépendance d'une entité conformément à la subdivision territoriale. 147 Cependant, dans le cadre de ce travail, nous nous intéressons particulièrement sur les deux premiers types de conflits.

Ainsi, dans ce second chapitre, nous traiterons tour à tour : les conflits fonciers dans les territoires de Madimba et de Mbanza-Ngungu (setion1), ensuite les modes de résolution des conflits fonciers (section 2) et enfin nous parlerons de la dualité entre le droit écrit et le droit coutumier (section 3).

Section 1. Les conflits fonciers dans les territoires de Madimba et de Mbanza-Ngungu

Il importe de prime à bord de noter que le territoire de Madimba a été créé par l'ordonnance du février 1913 du gouverneur général colonial. Chronologiquement parlant, Madimba est l'un des premiers territoires administratifs constitué en République Démocratique du Congo. Il comprend six secteurs : Luidi, Ngeba, Mfidi-Malele, Ngufu, Mfuma et Gungu. En ce jour, la taille estimée de sa population est de 464.152 habitants, avec une superficie de 8.260 km2.

Mais en revanche, celui de Mbanza-Ngungu fut créé par l'ordonnance n°21/568 du 31 décembre 1958 du Gouverneur Général du Congo-belge et Ruanda-Urundi. Il est composé de trois cités, sept secteurs, quarante-sept groupements dirigés par les chefs de groupements et sept cent quatre-vingt-cinq villages dirigés par les chefs des villages. Quant aux principaux clans, on en déduit actuellement douze, parmi lesquels : Nsaku, Mbamba-kalunga, Ntumba-Mvemba, Vitamini, Nzinga, Nlaza, Vuzi, Mvuzi dia Nkumu.148

147 Article 2 point 4 de l'arrêté ministériel n °006 CAB/ MIN/ AFF- COUT/GMP/NMR/2017 modifiant et complétant l'arrêté 004/CAB/MIN/AFF-COUT/2017 du 11 mars 2017 portant création, composition, organisation et fonctionnement des commissions consultatives de règlement des conflits coutumiers

148 Chef de groupement de Tumba, propos recueillis par nous lors de nos enquêtes le 17 avril 2018 au village SONGA KONGO 2

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§1. Types de conflits fonciers

De nos enquêtes dans ces deux territoires, il ressort que les titres fonciers sont attribués sur les terres de communauté locale par diverses autorités sans qu'elles aient procédé à une enquête préalable de vacance de terre.

Les conflits fonciers répertoriés touchent essentiellement à la jouissance des terres par les particuliers.

Ces conflits peuvent être classés en quatre groupes : les conflits des limites de terrains(A), les conflits liés à l'occupation illégale (B), les conflits autour de terres héritées(C), et enfin les conflits de non-paiement de redevance(D).

A. Les conflits des limites des terres

Par définition, les conflits des limites des terres sont des différends dus à une modification des limites de terrain après déplacement d'un plan.149

Ces litiges peuvent avoir pour origine la mauvaise foi des voisins mais aussi le manque des délimitations précises.150

De même, ces conflits peuvent provenir d'une simple modification des limites frontalières par un ancien voisin, après la mort subite de l'occupant du fonds voisin qui n'a pas eu le temps de montrer toutes les limites ancestrales de son domaine à ses enfants. Ce conflit peut également être provoqué par une incursion volontaire dans le champ du voisin ; il peut aussi être l'oeuvre d'un membre du clan ou un membre d'un clan voisin qui occupe ou exploite avec animus domini151 un fonds appartenant au clan ou au village voisin.

Ces conflits tirent également leur source du fait de la dégradation, de l'usure ou de la disparition lente mais progressive des signes qui, autrefois, matérialisaient la délimitation des fonds contigus. L'incertitude dans leur reconstitution exacte peut devenir une source de conflits face à la divergence de points de vue qui sont souvent occasionnés par la mauvaise foi des uns et des autres, et ce, en l'absent de tout écrit pouvant servir de référence.152

149 Propos recueillis lors de nos enquêtes auprès de chef de groupement Emmanuel LUSONGONIA à Mbanza - Nsundi, le 12 mai 2020

150 Propos recueillis lors de nos enquêtes auprès des enquêtés à Mbanza - Nsundi, le 12 mai 2020

151 Animus domini : terme latin qui signifie « intention de dominer »

152 Jean-Louis GENARD et Judith LE MAIRE, op.cit., p. 93

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Dans ces deux territoires, l'insuffisance de la superficie de champs conduit à des divers conflits (déviation du sentier commun, bananier, arbre planté à la limite de deux terrains).'53

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