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Dispositif de renforcement du système scolaire conventionnel en Côte d’Ivoire. Influence des classes passerelles en zone centre nord et ouest (c.n.o.) de 2006 à  2014.


par Moussa KONE
Université Alassane Ouattara - Doctorat en sciences de l'éducation 2019
  

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3.2. De l'influence des facteurs pédagogiques et individuels

Les facteurs pédagogiques (méthode d'enseignement, programme scolaire et qualification des enseignants) ont le même niveau d'influence que les facteurs individuels (passé scolaire des élèves, âge des élèves et motivation). Cela signifie qu'il existe un lien étroit entre la réussite des activités pédagogiques de l'enseignant et la personnalité des apprenants.

Le lien étroit entre les facteurs pédagogiques et individuels suggère la nécessité de l'adaptation des programmes scolaires et des pratiques pédagogiques à la personnalité et l'environnement des apprenants comme indiqué par Ki-ZERBO en 1972 et réaffirmé par GIMENO dans ces travaux de 1984. Selon les promoteurs, « cette nécessité d'adaptation est une réalité dans la mise en oeuvre des classes passerelles ». Cette logique sous-tend la prise en compte dans le programme scolaire, des mesures adoptées par les classes passerelles comme : les activités socioculturelles, l'enseignement des compétences de vie (life skills), le réajustement des contenus au niveau de la classe, l'affectation des enfants dans des niveaux de classe selon leur passé scolaire et leur âge, ainsi que la tenue des cours de soutien pédagogique pour les élèves en difficulté d'apprentissage.

3.2.1. De l'influence de l'hétérogénéité de l'âge des apprenants

Une analyse comparative des moyennes selon l'âge, au moyen du test de variance n'a pas permis d'établir une différence significative entre les plus jeunes élèves et les plus âgés. Ce résultat signifie que tous les élèves, indépendamment de leur âge, ont des niveaux de réussite assez proches. Cette bonne performance de l'ensemble des élèves pourrait s'expliquer par la thèse de CONNAC (2006) qui affirme que l'autonomie que développe chaque apprenant en situation de « classe unique multi-âge est un facteur d'amélioration des résultats scolaires. 361» Selon

361 S. CONNAC, 2006, op. cit.

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cet auteur, c'est une autonomie générée par le refus de catégoriser les apprenants selon leur âge. Selon lui, l'amélioration des performances scolaire est liée à « l'hétérogénéité et l'amplitude élevé 362» de l'âge des apprenants. En d'autres termes, plus la différence inter-âge est grande, plus les performances sont s'améliorent.

Il convient de relever qu'effectivement, les élèves des classes passerelles ont l'âge qui varie de 7 à 14 ans, soit une amplitude d'âge de 1 à 7 ans qui varie de 1 à 7 points. Si nos résultats confirment que nous sommes effectivement dans une situation « d'hétérogénéité d'âge » comme suggéré par CONNAC (2006), toutefois, ils ne permettent, cependant pas, de confirmer que les performances des élèves sont liées à ce seul facteur. La vérification d'une telle thèse nécessiterait l'analyse comparée des classes passerelles à effectifs hétérogènes et des classes ayant des effectifs plus homogènes. Au regard de l'approche de la pédagogie différenciée qui admet qu'une classe n'est jamais totalement homogène du fait que les apprenants ont des personnalités différentes, on peut admettre que l'hétérogénéité est inhérente à la structure de la classe. Son effet positif ou négatif sur les performances dépend des facteurs comme la gestion de la classe, la qualification de l'enseignant, la méthode d'enseignement et des facteurs multiples, de manière hiérarchisée, comme relevé par le cadre théorique.

Une analyse approfondie de nos résultats permet de s'interroger sur le seuil de différenciation significative dans la corrélation entre l'âge et la performance scolaire des élèves des classes passerelles. Plusieurs chercheurs ont fixé ce seuil à 2 ans de différence inter-âge (entre les élèves de 5 et 7 ans) lorsque les enfants sont issus des milieux favorisés uniquement. A la différence de cette thèse, nos résultats portent sur des élèves issus exclusivement des milieux défavorisés dont l'âge est compris entre 7 et 14 ans. Cela nous permet d'affirmer que l'hétérogénéité de l'âge dans classes passerelles, avec des élèves scolarisés tardivement et issus de milieu socioéconomique défavorisé, permet d'obtenir aussi des

362 S. CONNAC, 2006, op. cit.

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performances améliorées, à l'instar du cas des apprenants issus de milieu favorisé. Ce constat, s'il ne s'oppose pas à la thèse sociologique classique selon laquelle l'origine socioéconomique serait le facteur déterminant de la réussite scolaire, il permet, néanmoins, de minimiser l'influence dudit facteur, conformément au modèle de « l'avantage stratégique 363» suggéré par MEURET et MORLAIX (2006).

Par ailleurs, comparativement à la thèse de GBATI (2007) selon laquelle les scolarisés tardifs et précoces réalisaient les plus faibles performances face à leurs compères en âge normal officiel, nos résultats prouvent plutôt une quasi homogénéité de performance pour tous les élèves, indépendamment de leur âge. En effet, le programme des classes passerelles est fait exclusivement pour les scolarisés tardifs. Il serait inadapté à des élèves scolarisés selon l'âge officiel de 6 ans. Les performances les plus faibles enregistrés en évaluation en langue maternelle par les élèves de 7 ans en est une parfaite illustration. Toutefois, le fait que certains élèves plus âgés enregistrent aussi, des performances faibles, à l'instar des plus jeunes, permet de conclure que le facteur âge, bien que contribuant à la réussite scolaire, ne suffit pas à justifier l'échec des apprenants. D'autres facteurs pourraient intervenir comme déjà mentionné ci-haut.

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