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Dispositif de renforcement du système scolaire conventionnel en Côte d’Ivoire. Influence des classes passerelles en zone centre nord et ouest (c.n.o.) de 2006 à  2014.


par Moussa KONE
Université Alassane Ouattara - Doctorat en sciences de l'éducation 2019
  

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4.4. Du renforcement contextuel et des conditions d'exercice.

Le dernier axe relatif au contexte et aux conditions d'exercice, a permis de développer une stratégie basée sur l'éducation en situation d'urgence. Cette approche est fondée sur le fait que les mécanismes de mitigation enclenchés jusqu'à la dernière crise de 2010/2011 en Côte d'Ivoire ont suffisamment montré leurs limites. De prime à bord, ce sont les conditions d'intervention des acteurs qui sont

412 Pédagogie convergente: approche novatrice d'apprentissage des langues ayant pour objectif de développer un bilinguisme fonctionnel chez l'apprenant. Elle est introduite au Mali en 1987 pour faciliter la passage de la langue maternelle au français (Samba Traoré, 2001) cité par Apollinaire SEZELIO, 2014, Didactique intégrée, pédagogie convergente et bilinguisme comme élément de réponse à la crise de l'école centrafricaine. p.165

413 A. OUANE et C. GLANTZ, 2010, op. cit., pp. 27-30

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décrites, conformément aux normes de l'INEE. Ensuite viennent les conditions d'accès à l'éducation d'urgence, puis, l'environnement d'apprentissage et enfin, le processus enseignement/apprentissage. Ainsi, considérant que les acteurs interviennent dans un contexte de crise, ils reçoivent une formation psychosociale en rapport avec l'éducation et les besoins spécifiques des apprenants en situation d'urgence. De même, les processus d'apprentissage et les dispositifs éducatifs sont conçus dans ce registre pour garantir une meilleure prise en charge des apprenants. Ces propositions devront permettre de renforcer le système scolaire conventionnel dans un contexte d'éducation d'urgence.

Considérant les facteurs de risque que les acteurs des classes passerelles ont dû annihiler pour réaliser le projet école d'une part, vu la bonne performance des apprenants des classes passerelles d'autre part, l'existence des classes passerelles apparaît, selon notre étude comme la manifestation de la résilience du système scolaire national. Cette résilience s'est réalisée, non pas de manière systématique, mais plutôt par la spontanéité d'acteurs sociaux ayant différentes motivations. Dans une perspective sociologique, cette action des acteurs revalorise la théorie de DUBET (1989) qui dit, en substance, que c'est à partir des motivations diverses qu'élèves, collégiens, lycéens et étudiants construisent leurs propre expérience et le sens qu'ils donnent à leur scolarité. Dans cette logique, en prenant en compte la motivation et la détermination dont ont fait preuve les acteurs des classes passerelles, notre étude permet d'affirmer que ceux-ci ont manifesté de l'intérêt pour l'éducation. Même si des nuances peuvent apparaître entre les différents acteurs, tous avaient un même objectif, à savoir scolariser les enfants malgré les facteurs de risque.

Toutefois, le cas des classes passerelles contredit, en partie, de la thèse de DUBET sur la différence qu'il fait entre les élèves « bien placés » (favorisés) et les élèves « mal placés » (défavorisés). En effet, DUBET juge que seuls les élèves issus des couches socioéconomiques favorisées sont capables de se construire des motivations alors que dans le cas des classes passerelles, les élèves proviennent tous d'un milieu socioéconomique défavorable comme le montre l'étude de

KOFFI (2009). Malgré le facteur risque que constitue ce statut socioéconomique, les apprenants ont pu construire le sens de leurs études et réaliser des performances satisfaisantes. Toujours dans une perspective sociologique, Ce résultat, contrairement aux travaux de MEURLET et MORLAIX (2006), qui désignent trois facteurs externes déterminants des inégalités sociales devant l'école, à savoir : « (i) l'ambition, la volonté, l'habitus ;(ii) la proximité de la culture de la maison et de celle de l'école ; (iii) et les ressources financières 414 », démontre que la réussite scolaire peut être une réalité au sein des catégories socioéconomiques défavorisées. Les «modèles de l'empathie» et «l'avantage stratégique» que ces auteurs présentent ne suffisent pas à expliquer la réussite des apprenants des classes passerelles dans la mesure où nous sommes en présence d'une catégorie socioéconomique homogène comme l'indique KOFFI (2009).

Au regard des thèses sociologiques susmentionnées, les conclusions de nos travaux relatives au type de résilience manifesté par les classes passerelles, questionnent le lien entre réussite scolaire et l'homogénéité du statut socioéconomique des apprenants. Notre étude marque des insuffisances à ce niveau. C'est une question qui mériterait d'être traitée dans le cadre d'une stratégie globale de mitigation du système éducatif. Dans une perspective d'évaluation, la mise en place de cette stratégie globale commande qu'il y ait un mécanisme de suivi qui permettrait d'évaluer les aspects essentiels à intégrer dans le processus de résilience.

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414 D. MEURLET et S. MORLAIX, 2006, op. cit., pp. 49-79

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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard