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Dispositif de renforcement du système scolaire conventionnel en Côte d’Ivoire. Influence des classes passerelles en zone centre nord et ouest (c.n.o.) de 2006 à  2014.


par Moussa KONE
Université Alassane Ouattara - Doctorat en sciences de l'éducation 2019
  

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CONCLUSION GÉNÉRALE

Au terme de cette étude, il ressort que les classes passerelles en Côte d'Ivoire sont intervenues dans un double contexte de crise. La crise est d'abord structurelle et interne au système éducatif. En effet, l'existence d'enfants déscolarisés et non scolarisés est liée à la structuration du système éducatif ivoirien bien avant la guerre de septembre 2002. Cette crise structurelle se manifeste par un déficit, aussi bien en ressources humaines, matérielles que financières. C'est également un système à faible rendement interne qui a un taux de déperdition élevé et un taux de scolarisation primaire de 74% en 2007. La crise est ensuite environnementale (contexte militaro-politique). En conséquence, à l'instar de la plupart des pays d'Afrique en proie à l'instabilité socio-politique, elle constitue un facteur aggravant du dysfonctionnement du système éducatif qui a des défis énormes à relever.

La vérification de la première hypothèse relative aux différences structurelles et fonctionnelles des classes passerelles et des écoles conventionnelles porte sur le contexte de mise en oeuvre, les acteurs, et les curricula. D'abord, au niveau du contexte de mise en oeuvre, les écoles conventionnelles existent en permanence dans un contexte normal et en situation de crise. A l'inverse, les classes passerelles EPT et NRC interviennent uniquement dans un contexte d'éducation d'urgence en tant qu'alternative éducative. Elles sont ainsi suscitées par des situations de crise interne au système éducatif et de conflits ayant engendré des déplacements de populations. La crise interne se manifeste par l'incapacité du système éducatif à scolariser tous les enfants en âge de scolarisation pour manque d'infrastructures éducatives. Quant aux conflits visés ici, il s'agit de la guerre de 2002 et la crise post-électorale de 2010-2011.

Ensuite, au niveau des acteurs, les écoles conventionnelles ont le personnel administratif scolaire, le personnel enseignant, les COGES et les élèves. Leur cible est constituée d'enfants âgés de six à onze ans. Le personnel enseignant est composé d'instituteurs ordinaires, d'instituteurs adjoints, de stagiaires et de volon-

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taires. L'administration se compose de personnel du MENET et de structures déconcentrées comme la DRENET, l'IEP et de la direction de l'école.

Quant aux classes passerelles, elles font intervenir des acteurs étatiques et non étatiques. Les acteurs non étatiques sont constitués des ONG promotrices comme EPT, UNICEF et NRC. On distingue également les communautés villageoises ou urbaines et les animateurs des classes. Les communautés organisent l'école et les animateurs s'occupent des enseignements en classes. Ceux-ci bénéficient de l'encadrement pédagogique des superviseurs et les coordonnateurs de projet. Les acteurs étatiques se composent des autorités préfectorales et du personnel de l'administration scolaire (IEP, direction de l'école). Les autorités préfectorales interviennent pour crédibiliser le projet et faciliter sa mise en place. L'administration scolaire s'assure quant à elle, du bon encadrement pédagogique des enfants et de leurs enseignants.

Enfin, concernant les curricula des classes passerelles, ils diffèrent de ceux des classes passerelles au niveau des missions, des objectifs, des programmes, des contenus, des méthodes, des techniques d'enseignement, des matériels didactiques et des modalités d'évaluation des acquis des élèves. Premièrement, pour les missions et les objectifs, l'école conventionnelle prépare la personnalité de l'élève à aborder le cycle secondaire alors que la classe passerelle prépare l'enfant à intégrer les écoles conventionnelles. En outre, l'école conventionnelle développe chez l'enfant, des compétences en lecture, en écriture, en expression orale, en mathématique, en créativité, en connaissance de son univers social et en activité physique. A l'inverse, la classe passerelle développe chez l'apprenant, des compétences en lecture, en écriture et en calcul ; ce sont des aptitudes ou des compétences de base de l'alphabétisation. En outre, la classe passerelle développe des compétences de la vie à travers les AEC qui incluent les activités coopératives.

Deuxièmement, pour les programmes, l'accélération du rythme scolaire des classes passerelles constitue la différence fondamentale pour toutes les classes passerelles. En sus, l'usage de la langue maternelle est la particularité des classes

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passerelles EPT. Pour les méthodes pédagogiques, en plus de la FPC ou de l'APC, c'est une stratégie de scolarisation accélérée qui est adoptée par la classe passerelle comme technique. Ces programmes condensent ceux des écoles conventionnelles et y intègrent la langue maternelle comme vecteur d'enseignement (uniquement pour les classes EPT). Les contenus de ces programmes sont un condensé de ceux des écoles conventionnelles enseignés en langue maternelle pour les classes EPT.

Par ailleurs, les matériels didactiques des classes passerelles prennent en compte les programmes accélérés basés sur le principe de contenus condensés. Il s'agit de la fiche de leçon et du guide maître qui sont spécifiques aux classes passerelles. Enfin, pour les évaluations, les écoles conventionnelles utilisent les types d'évaluations sommatives et formatives. L'on retrouve ces mêmes principes dans les classes passerelles sous d'autres formes. Ainsi, l'évaluation formative est traduite en évaluation continue à la fin de chaque niveau à l'intérieur d'un cycle. L'évaluation en langue maternelle dans la classe passerelle EPT s'inscrit dans ce registre. Le test de transfert qui se fait en fin d'année représente l'évaluation sommative.

Ces résultats révèlent des similitudes et des différences entre écoles conventionnelles et les classes passerelles. Cependant, les différences sont plus prononcées et résident au niveau des contextes de mise en oeuvre, des acteurs et les curricula. Cela induit des différences structurelles et fonctionnelles, c'est-à-dire que chaque système est conçu selon une structure ou une forme qui fonctionne selon un mode défini pour remplir une mission spécifique. Au regard de ce résultat, la première hypothèse est confirmée.

Concernant la deuxième hypothèse relative aux raisons de la mise en oeuvre des classes passerelles, les résultats présentent les limites du système scolaire conventionnel et la mise en oeuvre des classes passerelles. Les limites du système scolaire conventionnel ayant occasionné la mise en oeuvre des classes passerelles peuvent se résumer en deux points essentiels, à savoir la crise interne au système

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scolaire et les conflits armés de 2002 et de 2010. La crise du système scolaire se

manifeste par :

- une diminution sensible des ressources allouées au secteur éduca-

tion/formation et un faible niveau d'investissement ;

- un faible taux de couverture scolaire ;

- une dégradation de la qualité des services éducatifs offerts ;

- un accès limité et une discontinuité éducative ;

- des disparités de scolarisation selon le sexe, la région et la zone ;

- un ratio élève/maître (REM) élevé ;

- des risques à gérer ;

- des ressources humaines limitées ou sous-utilisées ;

- des taux de déperdition élevés ;

- des acquis scolaires faibles ;

- un temps scolaire non optimisé ;

- des dotations inéquitables des manuels scolaires.

La raison contextuelle que constituent les deux conflits de 2002 et 2010, se fonde sur la destruction des infrastructures scolaires, le déplacement des acteurs de l'éducation et le grand nombre d'enfants hors du système scolaire. En effet, les classes passerelles interviennent dans un contexte de crise scolaire et de crise environnementale. Cela leur confère le statut d'alternative éducative et de dispositif d'éducatif d'urgence. Leur intervention se fait dans une phase de relèvement ou de reconstruction post-crise. Ainsi, suite à leur mise en oeuvre, des résultats ont été obtenus ; il s'agit en substance, de :

- la facilitation de l'accès à l'école ;

- l'extension de la couverture scolaire ;

- l'extension de l'offre éducative ;

- la facilitation de la politique de gratuité de l'école ;

- l'intégration des élèves à l'école conventionnelle ;

- l'inscription des classes passerelles sur la carte scolaire ;

- la mise à disposition d'un profil d'enseignants volontaires qualifiés ;

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- l'établissement de liens entre le profil des élèves et la performance sco-

laire ;

- l'amélioration du ratio élève/maître ;

- la pertinence de la mobilisation communautaire dans le projet école ;

- le renforcement de la coopération acteurs étatiques et non étatiques ;

- des taux de réussite satisfaisants.

- et les raisons de la bonne performance des apprenants.

Tous ces aspects constituent des atouts en faveur du système scolaire primaire. L'étude montre que d'une part, les limites du système scolaire conventionnel, en conjonction avec des facteurs contextuels, ont suscité la mise en place des classes passerelles ; puis, elle présente d'autre part, les résultats obtenus par ces dernières dans leur mise en oeuvre, comme des solutions aux limites du système scolaire conventionnel. Ces résultats sont cependant, nuancés par le fait que les classes passerelles n'apportent pas de solution à toutes les difficultés du système conventionnel.

En effet, dans leur rôle d'alternative éducative et de dispositif d'éducation d'urgence, les classes passerelles ont pu améliorer les indicateurs comme le taux de réussite, la couverture scolaire, le ratio élève/maître (REM), la gestion des ressources humaines, l'utilisation des matérielles d'enseignement, et la gestion du temps scolaire. Cependant, elles n'apportent toujours pas de réponses aux questions relatives à la diminution des ressources éducatives, au faible niveau des acquis scolaires, au financement de l'éducation et aux disparités de résultats scolaires entre les zones.

L'efficacité interne d'un système s'apprécie par rapport à l'atteinte des objectifs qui sont pour les classes passerelles, savoir lire, écrire et compter avec pour finalité, l'intégration de l'enfant dans le système scolaire conventionnel. Cette finalité est traduite en chiffre d'environ 99% de réussite. Considérant ce qui précède et au regard de la capacité des classes passerelles à assurer l'éducation en l'absence de l'école conventionnelle, il serait plus judicieux de dire qu'elles cons-

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tituent des alternatives efficaces et pertinentes dont la réussite scolaire est plutôt basée sur des facteurs organisationnels que sur les facteurs pédagogiques et individuels. De ce fait, l'on peut conclure que l'hypothèse 2 n'est pas confirmée.

La troisième hypothèse relative aux stratégies de renforcement du système scolaire ivoirien à travers les classes passerelles, a été testée à travers les sections sur les difficultés de mise en oeuvre des classes passerelles et les propositions faites par les acteurs. Si les classes passerelles présentent des atouts, leur mise en oeuvre rencontre également des difficultés qui sont d'ordre contextuel, organisationnel et pédagogique.

Les difficultés contextuelles sont relatives au statut de dispositif d'éducation

d'urgence des classes passerelles. A ce titre, elles sont relatives à l'inadéquation qui peut exister entre le contexte de reconstruction et le projet école. Ces inadéquations portent sur la politique éducative, les matériels d'enseignement, le profil des enseignants volontaires et celui des personnels d'éducation, l'environnement d'apprentissage, les conditions d'accès à l'éducation d'urgence et les conditions d'intervention des acteurs. Les difficultés organisationnelles se caractérisent par :

- une mise en place difficile des classes passerelles ;

- un retard de livraison du matériel ;

- un retard de paiement des primes des animateurs ;

- un retard de livraison du matériel ;

- une insuffisance des financements existants ;

- une absence de financement de l'Etat ;

- une insuffisance de cantines scolaires ;

- une insuffisance d'archivage ;

- une absence de perspective pour les ex-animateurs ;

- une insuffisance de coordination d'action ;

- et une insuffisance de communication.

Les difficultés pédagogiques se manifestent par - une conception difficile des curricula ;

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- une divergence de perception du concept « classe passerelle » ;

- une présence des élèves de sept à huit ans ;

- une absence d'animateur suppléant ;

- une disparité d'effectifs entre filles et garçons ;

- une absence d'étude fiable sur l'utilisation des langues maternelles comme

outil d'enseignement ;

- une absence d'un syllabaire de langue maternelle ;

- des salles de classe inadaptées ;

- une insuffisance du temps de formation initiale ;

- et une insuffisance du temps scolaire.

Ces difficultés constituent des failles des classes passerelles et amènent les acteurs du secteur, à faire des propositions de stratégies relatives au renforcement du système scolaire ivoirien. Concernant cette section, en conformité avec les axes d'orientation du PAMT 2012/2014, et considérant le contexte d'éducation d'urgence, l'étude propose des stratégies de renforcement à quatre niveaux, à savoir :

- le niveau de la gestion administrative ;

- le niveau de l'accès, la rétention et l'équité en éducation ;

- le niveau de la qualité de l'éducation ;

- et le niveau contextuel et les conditions d'exercice.

Le renforcement de la gestion administrative propose des mesures relatives à une meilleure gestion des ressources humaines, des ressources matérielles et financières et une amélioration de l'organigramme de fonctionnement du projet école.

Concernant le renforcement de l'accès, la rétention et l'équité en éducation, l'étude a proposé que la politique éducative de maintien des classes passerelles soit étendue au système scolaire conventionnel. Les conditions d'accès à l'école des classes passerelles, alliant gratuité et motivation pourraient aider à l'extension rapide de la couverture scolaire nationale. Le profil des apprenants âgés de 9 à 14 ans permettant de meilleurs résultats scolaires avec un programme accéléré,

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l'étude estime que cela pourrait raccourcir la durée de scolarité du système scolaire conventionnel. Au plan des performances des apprenants, les méthodes organisationnelles et le temps scolaire maximisé davantage, associés aux évaluations continues, permettent d'amoindrir la déperdition scolaire et de renforcer les acquis scolaires. Toutes ces mesures pourraient rendre le système scolaire plus accessible et plus équitable.

Le renforcement de la qualité des classes passerelles concerne les mesures

relatives à l'amélioration :

- de l'encadrement pédagogique des enseignants ;

- des méthodes d'enseignement ;

- de la gestion des salles de classe ;

- et des résultats scolaires.

Le renforcement contextuel et celui des conditions d'exercice est fondé sur

les mesures relatives à l'éducation en situation d'urgence. Il s'agit :

- des conditions d'intervention des promoteurs du projet classes passerelles

dans les situations d'éducation d'urgence ;

- des conditions d'accès à l'éducation en situation d'urgence ;

- de l'environnement d'apprentissage ;

- de la qualification des personnels enseignants ;

- de la politique éducative ;

- et des conditions d'enseignement/apprentissage en situation d'urgence.

Ces mesures définissent des normes qui devraient permettre d'opérer dans un climat scolaire apaisé et sécurisant pour tous les acteurs de l'école. Au regard de ce qui précède, la troisième hypothèse est confirmée. En somme, l'efficacité et la pertinence des classes passerelles s'expliquent par une conjonction de bonnes pratiques organisationnelles et pédagogiques associées à des variables environnementaux et personnelles des apprenants. Dès lors, toutes les stratégies éducatives sont mises en oeuvre pour atteindre le maximum de taux de réussite.

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Pour les différents acteurs, les classes passerelles présentent des avantages. Ainsi, pour l'Etat, elles contribuent à l'amélioration du taux d'admission et de scolarisation. A ce titre, les pratiques de ce dispositif de scolarisation accélérée pourraient aider les écoles conventionnelles à résorber les questions d'insuffisance d'infrastructures et d'enseignants. Il s'agira de faire les trois cycles de l'école primaire en trois ans au lieu de six ans. Pour ce faire, les programmes réduits doivent être bien étudiés et formalisés. Les classes passerelles sont également une opportunité pour les parents, de scolariser leurs enfants. Elles permettent aux enfants d'avoir une seconde chance de savoir-lire, savoir-écrire et savoir-calculer tout en échappant aux vices liés à l'analphabétisme.

Par ailleurs, au regard de la nature de ce dispositif d'urgence non formel, et considérant le fait qu'il soit financièrement dépendant de la subvention d'une organisation non gouvernementale, il ne peut répondre entièrement au défi de la scolarisation de qualité sans un engagement total de l'Etat de Côte d'Ivoire. Celui-ci doit intégrer ce projet à la politique globale de la scolarisation primaire universelle en tant qu'offre alternative d'éducation. Une telle démarche pourrait être salutaire pour la problématique de la sous-scolarisation en milieu urbain qui n'a pas encore connu de réponse adéquate. Des efforts ont été faits dans ce sens à travers l'affirmation de la volonté politique dans le Plan d'Action à Moyen Terme du Secteur Education/Formation 2012-2014 (PAMT 2012-204). En outre, dans sa tentative d'engagement pour l'éducation alternative en 2013/2014, le MENET a mis en place le Projet d'Urgence d'Appui à l'Education de Base (PUAEB) qui a bénéficié de l'appui financier de la Banque mondiale. Il a été piloté par le MENET, avec pour partenaires opérationnels, NRC, Soleil Levant et EPT. Ce sont au total 1512 enfants hors du système scolaire qui en ont bénéficié. Cette contribution, bien qu'appréciable, mérite d'être améliorée au regard des besoins croissants.

La pertinence des classes passerelles dans le contexte de la Côte d'Ivoire est évidente au regard de leur efficacité. Toutefois, pour que ce dispositif ait un impact significatif sur le taux de scolarisation, beaucoup reste à faire. Il s'agira pour

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l'Etat, de mettre en oeuvre cette expérience à une échelle plus grande avec des moyens adéquats. Dans cette démarche, les normes élaborées, de concert avec les parties prenantes, doivent être formalisées et appliquées en améliorant la gouver-nance, les aspects pédagogiques et environnementaux.

Nonobstant la pertinence des classes passerelles analysée dans la discussion, notre étude présente des limites relatives à :

- la question d'une stratégie globale de l'éducation alternative en Côte d'Ivoire ;

- la question de la résilience scolaire en situation d'urgence ;

- et la question de la réussite scolaire des apprenants issus de la même classe socioéconomique en situation d'urgence.

Au regard de ces limites, nos perspectives postdoctorales s'inscrivent dans le cadre de l'alternative éducative et de l'urgence éducative en rapport avec la réussite et la résilience scolaire. Ainsi, ayant démontré la pertinence du dispositif des classes passerelles dans l'extension de la couverture scolaire nationale et en présence d'un cadre institutionnel et normatif régissant ledit dispositif, l'enjeu, pour le système scolaire, demeure la mise en place d'une stratégie globale de développement de l'alternative éducative en Côte d'Ivoire sur la base des expériences des classes passerelles. Cette stratégie doit intégrer les questions subsidiaires comme les facteurs de la réussite scolaire et de la résilience des enfants réintégrés dans le système scolaire en situation d'urgence. En d'autres termes, comment le système scolaire de Côte d'Ivoire peut-il offrir aux Enfants Hors du Système Scolaire (EHSS) une éducation de qualité assurant la réussite scolaire dans une situation de crise en s'appuyant sur ses propres mécanismes de résilience ?

Ces perspectives se justifient au regard de l'analyse du RESEN 2016 selon laquelle : « près de 13 % d'une génération d'enfants n'ont pas accès à l'école, et (...) près de 40 % n'achèvent pas le primaire. Ces deux populations, qui n'accèdent pas l'école ou qui l'abandonnent de façon précoce, constituent une cible importante pour les politiques éducatives.415 » Ces questions devrons être

415 Gouvernement de Côte d'Ivoire et al, 2016, op. cit., pp. 68-69

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abordées en tenant compte du contexte national et international des Objectifs de Développement Durable 4 (ODD 4). Dans cette démarche, les acteurs étatiques et non-étatiques doivent assumer pleinement leurs rôles. Le défi ultime de l'école ivoirienne demeure l'atteinte de la scolarisation universelle, malgré les obstacles de tout genre. Sur cette lancée, rien ne doit être négligé.

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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo