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Dispositif de renforcement du système scolaire conventionnel en Côte d’Ivoire. Influence des classes passerelles en zone centre nord et ouest (c.n.o.) de 2006 à  2014.


par Moussa KONE
Université Alassane Ouattara - Doctorat en sciences de l'éducation 2019
  

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2.8. Réticence des communautés locales

Les classes passerelles sont mises en oeuvre dans un contexte où les communautés locales « ont développé des sentiments de réticence vis-à-vis de l'école ». Pour AZOH et al (2009), les raisons de cette méfiance ou cette réticence sont les suivantes :

- la baisse de confiance en l'institution scolaire en raison du retrait de l'Etat, de la non reconnaissance par le MEN des examens réalisés dans les zones CNO au début du conflit et de l'insuffisance de qualification des enseignants bénévoles ; « le manque de confiance des parents en l'école du fait que l'Etat n'avait pas un droit de regard sur l'école et à cause des enseignants bénévoles sans niveau pendant la guerre. Ils (les parents) empêchaient leurs enfants de venir à l'école. Certains venaient retirer les enfants des classes pour les accompagner au champ ou suivre le bétail ». (Directeur à Odienné) ;

- l'insécurité des élèves : la situation sécuritaire en zone rurale comme urbaine, demeure précaire. Psychologiquement, cela ne motive pas les parents à envoyer leurs enfants à l'école, surtout que certains doivent parcourir 3 à 5 km : « on assiste à des enlèvements d'enfants entre deux villages sur le chemin de l'école » (Communauté de Guiglo) ;

269 F-J. AZOH et al, 2009, Impact du conflit armé sur l'éducation primaire: le cas ivoirien. Quels financement pour les écoles? Quels freins à la scolarisation? Quelles réponses locales? Amsterdam, Universiteit van Amsterdam - AMIDSt., pp. 30-34

270 idem, pp. 30-34

195

- la pauvreté des parents d'élèves qui a augmenté avec la crise de telle sorte qu'ils ne parviennent plus à assurer la prise en charge des frais liés à la scolarisation de leurs enfants. D'après le maire d'Odienné, « l'anacarde constituait un espoir mais il n'est pas bien acheté. Cela entraîne la pauvreté des parents, qui ne peuvent pas assurer la scolarité de leurs enfants ». Dans ces conditions, les dépenses relatives à l'école sont perçues comme une charge supplémentaire et les parents préfèrent que leurs enfants les aident dans les tâches agricoles et ménagères.271

Ainsi, bien que les parents soient conscients de l'importance de l'éducation, ils sont obligés de retirer leurs enfants de l'école du fait d'un manque de confiance en l'institution scolaire, de l'insécurité et de la pauvreté.

2.9. Démotivation des élèves

La fuite des enseignants, le pillage et la fermeture des écoles, sont des fa-teurs associés qui ont progressivement contribué à émousser l'ardeur des apprenants des zones dites occupées. Certains apprenants ont ainsi été démotivés face aux obstacles à leur scolarisation. Cette démotivation elle-même est devenue un obstacle supplémentaire. Cette situation est décrite par AZOH et al (2009) en ces termes :

l'obstacle principal rencontré chez les élèves se traduit par la démotivation du fait de la rupture momentanée dans la scolarisation, de la mauvaise planification des examens dans les zones CNO et de la non reconnaissance des résultats (des examen) par le MEN. Cette démotivation se constate par les comportements suivants :

- engagement (des enfants) dès un très jeune âge dans des activités génératrices de revenus (petits métiers, etc.) ;

- enrôlement volontaire de certains élèves dans les factions armées.272

La démotivation des apprenants est consécutive à celle des parents. Cela est d'autant plus logique que ceux-ci sont les responsables des premiers. Le contexte d'une éducation d'urgence à dévalorisé l'acte de scolarisation pour ces acteurs principaux que sont les élèves et leurs parents.

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"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery