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La blockchain, une révolution de l’intermédiation. Un gain pour les entreprises au détriment des tiers de confiance ?


par Jean-Louis LATHIERE
Université Paris-Dauphine - Master finance d'entreprise et pilotage de la performance 2018
  

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3.1.2 L'approche de recherche déductive

S'est alors posée la question de l'approche à adopter pour définir notre sujet à partir d'une revue de littérature aussi ouverte.

Une approche bottom-up ou inductive aurait consistée à l'aborder en commençant par une recherche empirique large nécessitant de récolter une grande quantité de données de terrain. Il aurait ensuite fallu en dégager des pistes de réflexion nous conduisant à des cadres théoriques qui seraient au moins partiellement remis en cause par l'observation du terrain.

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Cette démarche présentait l'inconvénient d'être chronophage pour une récolte significative de données qui sont par nature plus difficiles à trouver sur un sujet émergent. A cela s'ajoute le risque que ces données ne soient pas suffisamment cohérentes pour valider la mise à l'épreuve de ces cadres théoriques.

Sur recommandation de notre tuteur, cette démarche a été écartée au profit d'une approche top-down ou déductive consistant à partir des articles académiques de notre revue qui nous offrait un large spectre des réflexions en cours sur la Blockchain.

Le but était de nous appuyer sur des propositions théoriques pour ensuite passer à une vérification sur des cas particuliers pour ensuite revenir sur ces représentations théoriques et voir en quoi elles pourraient demander des évolutions face à un nouvelle réalité (Huberman et Miles82, 1991 ; Collerette83, 1995).

Nous avons choisi certains cadres conceptuels d'analyse des réalités économiques des entreprises qui nous paraissaient plus pertinents pour travailler dans un cadre bien délimité et maîtrisable.

C'est ainsi que nous avons écarté les réflexions sur le secteur bancaire et financier pourtant fréquemment citées dans la littérature, mais dont le cadre réglementaire s'avère particulièrement dense et de plus en plus complexe et contraignant, en particulier depuis la crise financière de 2007/2008.

D'autres objets de réflexion ressortaient régulièrement telles que la réduction des coûts pour les entreprises, la remise en cause de l'intermédiation, une nouvelle gestion des contrats et enfin les innovations technologiques.

Nous avons alors décidé de nous intéresser aux transformations et aux bénéfices que pouvait apporter la Blockchain aux entreprises sans nous restreindre au départ à un secteur particulier. Garder un champ initial suffisamment large préservait nos chances de trouver un terrain pratique ce qui restait une de nos préoccupations principales.

Plus précisément et en phase avec notre formation, nous nous sommes focalisés sur les enjeux financiers qui pouvaient être impactés par la Blockchain, en particulier ceux liés aux contrats et aux intermédiaires (tiers de confiance) tels que développés par la théorie de l'agence

82 Huberman A.M., Miles M.B. (1991), Analyse des données qualitatives, Bruxelles, Editions du renouveau pédagogique.

83 Collerette, P. (1995), Les enjeux communicationnels de la gestion d`un changement dans une organisation, Thèse de doctorat, Montpellier, Université Paul Valéry.

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(Michael C. Jensen et William H. Meckling84) et la théorie des coûts de transaction et de la firme (R. Coase, O.E. Williamson85).

Une fois ces hypothèses théoriques choisies, il fallait les mettre à l'épreuve de manière empirique c'est-à-dire en vérifiant par l'observation du phénomène blockchain si nos cadres théoriques pourraient se trouver concernés.

Une des techniques pouvant être utilisée pour cette approche empirique est l'étude de cas. L'étude de cas au sens de technique de recherche (et non d'outil pédagogique de formation) est « une enquête empirique qui étudie un phénomène contemporain dans son contexte de la vie réelle » pour reprendre la définition de R. K. Yin86 (1984) l'un des auteurs les plus fréquemment cité à propos de cette méthode.

Le cas sert entre autres à tester des théories, à éprouver des hypothèses, explorer ou réfuter (Joan le Goff, vertus problématiques de l'étude de cas, 2002).

L'étude de cas peut faire appel à différentes méthodes telles que l'observation, l'entretien semi-directif ou des techniques d'analyse du contenu (Hamel87, 1997).

Il s'agit ensuite d'analyser le cas pour découvrir comment se manifestent et évoluent les phénomènes auxquels nous nous intéressons et en extraire des conclusions pouvant enrichir ou nuancer l'univers des connaissances et des théories (Collerette88, 1997 ; Stake89, 1994).

Pour conclure sur l'étude de cas, elle présente selon Isabelle Quentin90 (2012) l'avantage d'être flexible car elle permet de commencer par de larges questions (l'utilisation de la Blockchain en entreprise), puis de se focaliser sur des points particuliers (les gains financiers, la réduction des coûts de transaction, le rôle des tiers de confiance).

Elle présente cependant certaines limites, dont il faut être conscient, telle que la subjectivité de l'interprétation des données qui peut rendre difficile la généralisation des résultats.

84 Jensen M.C., Meckling W.H. (1976), Theory of the Firm, Managerial Behavior, Agency costs Ownership structure, Journal of Financial Economics, Vol. 3, 345-360.

85 Williamson, O.E. (1975), Markets and Hierarchies : Analysis and Antitrust Implications, New York, The Free Press

86 Yin, R.K. (1984), Case study research, design and method, London. Sage publications.

87 Hamel, J. (1997), Etude de cas et sciences sociales, Paris, L'Harmattan.

88 Collerette, P. (1997), L'étude de cas au service de la recherche, Recherche en soins infirmiers, n° 50, septembre.

89 Stake, R.E. (1994), Case Study - Handbook of Qualitative Research, London, Sage Publications. Chap. 14.

90 Quentin, I. (2012), Méthodologie et méthodes de l'étude de cas, consulté le 6 novembre 2017.

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry