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La communication d'un établissement public dà¢â‚¬Ëœenseignement supérieur d’Afrique noire francophone : le cas de l’université Omar Bongo du Gabon de 2011 à  2016


par Alain Roger PAMBOU
Universté Omar BONGO du Gabon - Master en Sciences de l'Information et la Communication 2017
  

Disponible en mode multipage

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FACULTE DES LETTRES ET SCIENCES HUMAINES

DEPARTEMENT DES SCIENCES DU LANGAGE,
DE L'INFORMATION ET LA COMMUNICATION

Master Parcours Recherche en Communication

« La communication d'un établissement
public d`enseignement supérieur
d'Afrique noire francophone :
Le cas de l'Université Omar BONGO
du Gabon de 2011 à 2016 »

Présenté par :

Alain Roger PAMBOU

Dirigé par :
Pr. Patrick MOUGUIAMA-DAOUDA
Enseignant au DSLIC - UOB
Codirigé par :
Emmanuel Thierry KOUMBA
Dr Nr en Sciences de l'Information et de la Communication
Enseignant au DSLIC - UOB

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Année académique : 2017 - 2018

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FACULTE DES LETTRES ET SCIENCES HUMAINES

DEPARTEMENT DES SCIENCES DU LANGAGE,

DE L'INFORMATION ET LA COMMUNICATION

Master Parcours Recherche en Communication

« La communication d'un établissement
public d`enseignement supérieur
d'Afrique noire francophone :
Le cas de l'Université Omar BONGO
du Gabon de 2011 à 2016 »

Présenté par :

Alain Roger PAMBOU

Dirigé par :
Pr. Patrick MOUGUIAMA-DAOUDA
Enseignant au DSLIC - UOB
Codirigé par :
Emmanuel Thierry KOUMBA
Dr Nr en Sciences de l'Information et de la Communication
Enseignant au DSLIC - UOB

Année académique : 2017 - 2018

4

5

« Mais aussi bruyante soit-elle, une communication effective est préférable à une

absence totale de communication ».

Jean-Louis LE MOIGNE, La théorie du système général théorie de la modélisation Publication

de l'édition 1994. Nouvelle présentation, 2006

« N'importe qui ne fait, ne pense et ne dit pas n'importe quoi, n'importe comment, à n'importe qui, n'importe quand, n'importe où, dans n'importe quelle situation, à n'importe quelle fin, avec n'importe quel effet ».

Windisch (1989 : 175)

6

DEDICACE

A Celui qui a été l'Aîné, le Père, le Confident et qui est passé trop tôt à l'Orient Éternel.

A Celui qui a permis, pendant vingt-six (26) ans - par ses interventions inespérées dans notre vie et
celle de notre famille - que soit rendue possible la rédaction et la soutenance du présent travail de

recherche.

A feu Jean de Saint-Facond KONDJA EPOUTA

(12 juin 1946 - 22 juin 2016)

7

REMERCIEMENTS

Le présent mémoire résulte d'un cheminement émotif et académique. Son aboutissement tient au soutien et la confiance de nombreuses personnes. Nous nous acquittons ici de l'agréable devoir de marquer notre créance à leur égard.

Soulignons d'abord la dette de reconnaissance due à nos directeur et co-directeur de recherche. Le Professeur Patrick MOUGUIAMA-DAOUDA, en aîné rigoureux, a traqué tout laxisme méthodologique dans notre démarche et nous a recadrés par des conseils parfois sévères mais toujours bienveillants. Gratitude sans borne au Docteur Emmanuel Thierry KOUMBA ("ETK" comme nous le désignons affectueusement) pour sa compétence à conduire notre mémoire et ses qualités personnelles. Il a permis de démythifier et démystifier la démarche de recherche scientifique, pour nous faire avancer comme chercheur et insuffler un certain réalisme, ainsi qu'une forme de rigueur franchement salutaire à notre travail.

Notre regard se tourne ensuite vers le Département des Sciences de l'Information et de la Communication (DSIC) de l'Université Omar BONGO, son corps professoral, son personnel administratif et aux camarades étudiants.

Par devoir de mémoire, nos remerciements posthumes vont à feu Professeur Jacques ZYLBERBERG (1939 - 2010 ; "Zyl" pour les intimes), notre directeur de recherche en Master de Science Politique à l'Université Laval du Québec (1996-1998). Il nous a introduits à la recherche scientifique, tout en canalisant notre fougue de jeunesse sans la brider. Gratitude infinie également au Professeur Nicole DUPLE, notre co-directrice de recherche dans le même contexte, dont la rigueur scientifique, la gentillesse et la patience ont contribué à forger notre esprit et notre méthodologie juridique.

Une dette de reconnaissance s'ajoute envers le Professeur James Duplessis EMEJULU et le Docteur Anatole Christian ENGUENG qui nous font l'honneur de leur amitié, nous gratifiant d'échanges importants pour notre parcours de chercheur. Par leur pertinence intellectuelle et leur apport psychologique, leurs précieux conseils et encouragements nous serviront au-delà de la thèse.

8

Hors le corps professoral, d'autres personnes nous ont encouragées, à reprendre nos études, puis à finir ce travail par des gestes d'amitié et des conseils. Ce dont nous leur sommes reconnaissants :

- "Fraise" Marthe MUADI EKOLE ;

- ''La Petite Soeur Ma Betty" Audrey Betty KASSA, "La Petite Soeur Jumelle" Macy ILEMA, "La Soeur" Eugénie SOUNO-BERRE ;

- Nos "Fils" Brice NTEME NZE et Bertrand LIMESSE NIANGALA...

Gratitude infinie pour avoir crus en nous et nous avoir incités à revenir au monde académique que nous n'avons jamais choisi de quitter et réellement résolu à abandonner. C'est un amer goût d'inachevé qu'ils nous permettent de dissiper.

Merci aux "Combis" : Abel OBILI, Ahmed BIGNOUMBA, Anicet Claude ANDJOUAT, Barbara EYONE, Carine NZAOU ép. ANSAH, Chrysos MADABA, Dove BINGO, Fidèle NZE OSSIMA, Krysler MEGNE, Priscille NDJAMEN, Rodrigue Esthel GOMAS, Serge Robert ASSEMAN, Sheila NDZENG, Sylvain Didier PAMBOU (« Dina »), sans oublier les oubliés, pour les moments exaltants passés à édifier le projet CRIR/UOB. Nous n'avons pas failli...

Le climat de réflexion et de rédaction impacte le résultat final d'un travail. Nous devons alors une dette incalculable de reconnaissance à notre famille :

- Feue Mamie ILOTI Emilienne (1924 - 2018), notre Mère de substitution, qui nous à couvée d'un indéfectible amour, avec dévouement et compréhension sans faille ;

- Nos enfants Kondja, Haskia, Oumma, Shétime, Wally et Jeanne-Paule, pour leur amour et leur patience. Ce mémoire leur est dédié pour les inspirer et les amener à ne jamais céder à la facilité. Que le désir et le plaisir d'aller au bout de leur conviction les habitent toujours ;

- Pour "Guimbatsi Gui Rangue" qui nous endure depuis plus d'une vingtaine d'années avec compréhension, patience et affection, dans un contexte où concilier travail, étude et vie personnelle est un sacerdoce. Cette correctrice, impitoyable critique - même si c'est pour notre bien - nous fait parfois dire affectueusement qu'elle est le leader de notre opposition intellectuelle.

Aux termes d'une étape académique, avec émotion nous remercions les professeurs, collègues, amis et connaissances qui voudront bien nous pardonner leur omission. Ils reconnaîtront leur apport, en considérant que le pas franchi par la réalisation de ce mémoire a été rendu possible avec la conjugaison de leurs contributions.

9

SOMMAIRE

INTRODUCTION GENERALE

10

PREMIERE PARTIE - FONDEMENTS DE L'UOB

..12

Chapitre I - Éléments de méthodologie

.13

Section 1. Contexte de la recherche

..13

Section 2. Cadre théorique de la recherche

16

Section 3. Méthodes d'enquête

..17

Chapitre II - Une histoire de l'UOB basée sur quoi ?

22

Section 1. Un cadre théorique général des universités

..22

Section 2. Une histoire générale des universités africaines francophones

25

Section 3. Une histoire singulière de l'UOB

..25

Chapitre III - Un modèle organisationnel de quel ordre

.28

Section 1. Les théories des organisations

..28

Section 2. Discussion et résultats du diagnostic stratégique

32

Section 3. Les « gabonitudes »

..33

DEUXIEME PARTIE - UNE UNIVERSITE CONFRONTEE AUX MUTATIONS DU

MONDE ACTUEL

35

Chapitre I - Les influences externes

37

Section 1. La mondialisation

37

Section 2. Le mouvement de Bologne

42

Section 3. Le cadre national

46

Chapitre II - Les bouleversements du cadre ancien

48

Section 1. La remise en cause du cadre spirituel

49

Section 2. La remise en cause du cadre structurel

.52

Section 3. La remise en cause du cadre procédural

54

Chapitre III - Les bienfaits de la conversion à la communication

58

Section 1. Affirmer l'identité de l'université

58

Section 2. Conforter la légitimité de l'université

62

Section 3. Redorer l'image de l'université

66

10

TROISIEME PARTIE - ORGANISATION ET STRUCTURATION D'UN CHAMPS DE

COMMUNICATION ORIGINAL POUR L'UOB 71

Chapitre I - Des définitions générales de la communication universitaire 73

Section 1. Qu'est-ce qu'un réseau de campus ? 73

Section 2. Quelle est l'utilité d'un réseau de campus ? 77

Section 3. Comment pourrait se présenter le réseau de campus de l'UOB ? 80

Chapitre II - La professionnalisation de la communication de l'UOB ..83

Section 1. Qu'est-ce que l'écosystème numérique de l'UOB ? 83

Section 2. Comment se présente l'écosystème numérique de l'UOB ? 84

Section 3. Qui peut définir l'écosystème numérique de l'UOB ? 84

Chapitre III - Le tournant avec les nouveaux acteurs 86

Section 1. Présentation de l'ENT et du DINAL 86

Section 2. Fonctionnement de l'ENT et du DINAL 87

Section 3. Compétences requises pour la promotion de l'ENT et du DINAL 88

CONCLUSION 89

BIBLIOGRAPHIE 112

11

INTRODUCTION GENERALE

12

Le monde bouge, connaît des changements et les établissements publics d'enseignement supérieur participent à ce mouvement. Trois facteurs en sont principalement la cause : la mondialisation, le processus de Bologne et les politiques nationales. Dans le rôle fondateur et majeur de ce mouvement, les Technologies de l'Information et de la Communication (TIC) tiennent une place de choix ; d'où, le choix du sujet : « La communication d'un établissement public d`enseignement supérieur d'Afrique noire francophone : Le cas de l'Université Omar BONGO du Gabon de 2011 à 2016 ».

C'est un sujet important, dans la mesure où, logiquement, ces trois phénomènes doivent inciter les acteurs de l'enseignement supérieur public à s'exprimer à outrance pour réformer le système, informer et faire adhérer les populations à leur projet de changement. Il paraît paradoxal de nos jours que les établissements publics d'enseignement supérieur en Afrique noire francophone semblent aphones et l'Université Omar Bongo (UOB) du Gabon en est une illustration.

Le paradigme dominant de développement a changé, pour passer à l'émergence qui semblerait plus opérationnel et instrumental. Soucieuses de canaliser le flux d'immigrants sur leur sol, la France et la Belgique favorisent l'enseignement sur le sol des pays africains. Ces derniers s'y sont résolus. Depuis 2009, les autorités politiques gabonaises, ambitionnent de créer « une destination de prestation de services universitaires ». L'UOB a pris acte de cette volonté politique.

La communication de l'UOB dans la période 2011-2016 représente ainsi une étude de cas pour répondre à ce questionnement.

Deux concepts tissent la trame de la présente recherche : « l'université » et « communication ». La comparaison semble la méthode d'appréhension la plus pertinente des deux concepts. A ce titre, de façon générale et théorique, la signification individuelle et l'historicité singulière des concepts « l'université » et « communication » les démarquent de prime abord. Par contre, au plan méthodologique, les deux concepts s'envisagent comme :

- Objet d'étude polysémique, vaste, mouvant, multidisciplinaire et transversal ; - Artefact, c'est-à-dire, construction humaine et organisation sociale.

Le problème de recherche qui peut être appréhendé comme : « l'écart qui existe entre ce que nous savons et ce que nous voudrions savoir à propos d'un phénomène donné » (Raymond Robert TREMBLAY, Yvan PERRIER, 2006) se décline alors en une interrogation : « Comment bâtir une stratégie de communication au bénéfice de l'UOB afin de lui donner efficacité et visibilité ? » L'objectif ici, de façon pratique, consiste à :

13

- Explorer la culture communicationnelle (normes, valeurs, histoire ; etc.) de l'UOB ;

- Analyser le système de communication en vigueur à l'UOB ; c'est-à-dire, l'architecture et le fonctionnement des canaux de communication ;

- Construire un état des lieux des sujets de satisfaction et des sujets d'inquiétude relatifs à la communication de l'UOB.

Les hypothèses sont que face aux mutations en cours et pour cause d'efficacité :

- D'une part la communication est une valeur ajoutée pour l'UOB ;

- D'autre part, que ce contexte impose une communication spécifique.

Le défi principal de la présente méthodologie d'enquête est de circonscrire un objet d'étude complexe et relevant de plusieurs théories. La présente étude se situant en communication institutionnelle ; notamment en gestion des institutions, face à la difficulté de l'objet d'étude et compte tenu du contexte de déroulement de l'étude, l'outil d'analyse stratégique SWOT, semble le mieux indiqué pour traiter le sujet.

L'intérêt de la recherche est scientifique et professionnel ; dans la mesure où il résulte du travail d'un étudiant-salarié. Il veut ainsi participer à l'avancement de la science, tout en proposant des outils pratiques de gestion aux Managers universitaires. Sa pertinence résulte du fait que la communication reste toujours lettre morte dans la gouvernance universitaire actuelle, à ses dépens ; alors qu'elle peut constituer une valeur ajoutée pour sa visibilité, la lisibilité de sa notoriété, son image et son taux de satisfaction. Cette étude propose une stratégie de communication.

Les messages de cette stratégie visent à donner à l'UOB l'image d'une institution dotée des capacités requises, des moyens appropriés et du leadership nécessaire pour participer au développement du Gabon et faire entendre sa voix en matière de prestation de service universitaire.

Cette présentation justifie que le plan se décline en trois parties ; dont :

- Les fondements de l'UOB (première partie) qui inscrit le présent travail dans un cadre méthodologique, historique et organisationnel ;

- Puis une université confrontée aux mutations du monde actuel (deuxième partie) qui expose les perturbations du cadre d'étude ;

- Enfin l'organisation et la structuration d'un champ de communication original de l'UOB (troisième partie) qui représente la réponse aux perturbations du cadre d'étude, conformément aux références précédemment indiquées.

PREMIERE PARTIE

14

FONDEMENTS DE l'UNIVERSITE OMAR BONGO

15

Les questionnements sur les fondements de l'UOB sont à la fois théoriques et personnels. La présente partie vise en fait à présenter le cadre théorique et épistémologique de la recherche. Elle se rapporte donc aux éléments de méthodologie (chapitre I), à l'histoire de l'UOB (chapitre II) et son modèle organisationnel (chapitre III).

16

Chapitre I - Éléments de méthodologie

Les éléments de méthodologie portent sur la façon dont la recherche est menée. Ils concernent la cohérence du protocole de la recherche ; c'est-à-dire, la trame qui permet d'articuler les différents éléments d'une recherche (problématique, littérature, données, analyses et résultats). C'est en effet une exigence en méthodologie de la recherche scientifique (Gilles WILLETTE, 1996). Des précautions doivent être prises dans sa constitution.

Les précautions dans la présentation des résultats et le développement des conclusions consistent à veiller à la rigueur du travail et expliciter son processus. Il nécessite de présenter dans le détail : contexte, cadre théorique et méthodes d'enquête de la recherche.

Section 1. Contexte de la recherche

Aucun travail de recherche n'est le fruit du hasard. « Si un intervenant-chercheur, sur un terrain, pense être en position de neutralité, il est le seul à le croire. » (Girin, 1975) cité par Fana RASOLOFO-DISTLER et Cindy ZAWADZKI (2013). Il résulte ainsi d'un questionnement de départ et d'un contexte. En l'espèce, le contexte qui a incité la recherche se situe au niveau personnel, scientifique et d'intervention.

1. Contexte personnel et idéologique

D'une biographie sommaire de l'auteur il est à retenir :

? La diversité des expériences professionnelles en communication à un niveau de conception et d'encadrement tant dans les secteurs privés que publics ;

? L'ouverture sur le terrain à tous les types de communication (interne, externe, institutionnelle, sociale, événementielle, de crise, etc.) ;

- L'ouverture trans/multidisciplinaire ;

- Le contexte technique essentiellement pragmatique et empirique, dans un but professionnel ; - Les expériences professionnelles généralement dans le domaine des Technologies de l'Information et de la Communication (TIC) ;

- Le retour à l'université en tant qu'étudiant-salarié.

17

Ce tiraillement entre la pratique professionnelle et la posture scientifique fait parler à Marco ALLENBACH, « d'implexité » (contraction des termes d'implication et de complexité) au sujet du chercheur formateur (Marco ALLENBACH, 2012).

Dans le cas d'étude, l'auteur est une personne engagée. Il y a dans sa personnalité et ses choix idéologiques une implication sociale et professionnelle. Ce ne sont pas là des éléments de détail ; comme le parcours de vie professionnelle impacte le contexte scientifique de l'étude.

2. Contexte scientifique

Il s'agit :

- De comprendre et expliquer le déficit de communication de l'UOB, pour proposer une solution actionnable par les Managers universitaires ;

- D'inscrire la présente étude dans les canons de la recherche scientifique. Citant à nouveau Marco ALLENBACH (ibid.), le problème se résume à un questionnement fondamental, pour ne pas dire ontologique. Le parcours de vie professionnelle rejaillit sur le contexte scientifique de l'étude.

Partant du terrain, la présente recherche tente de produire des connaissances formalisées pour la recherche. La posture d'étudiant en recherche prend ainsi le pas sur le statut de salarié. Il s'agit ainsi de faire un pont entre la pratique et la recherche. C'est là une recherche essentiellement descriptive.

Donc de façon indirecte, sans que se soit le coeur du travail, la recherche précise les implications épistémologiques et méthodologiques liées au statut d'étudiant salarié qui vise à concilier recherche utile à l'université et génératrice de savoirs scientifiques nouveaux. Bien qu'actuellement fonctionnaire au Ministère de la Communication, au début de la présente recherche l'auteur est assistant du Directeur de la direction informatique de l'Université Omar Bongo (UOB) du Gabon.

Elle ne peut alors éviter la question : « Quelles modalités et quel positionnement permettent que la présente contribution soit d'une part, directement utile - et utilisée - à l'UOB et d'autre part, génératrice de connaissances scientifiques nouvelles ? »

18

Il est à relever à ce titre d'une part, le recours à des domaines de connaissances constitutifs et connexes aux Sciences de l'Information et la Communication (SIC) ; d'autre part l'ouverture épistémologique, méthodologique et technique. Le recours à des domaines de connaissances constitutifs et connexes aux SIC tient sur un constat :

- Par nature et historiquement, les SIC se sont constituées en discipline grâce à l'apport

d'autres domaines de connaissance représentant aujourd'hui ses domaines connexes ;

- La présente étude évalue un objet social fondamentalement complexe.

L'étude repose sur des travaux de différents champs de recherche ; car, le contexte nécessite de faire appel à d'autres sciences humaines et sociales. En tant que champ interdisciplinaire, les SIC laissent une large ouverture épistémologique, méthodologique et technique.

3. Contexte d'intervention

Le présent mémoire se présente en projet de recherche scientifique dans la mesure où sa finalité est d'élaborer des connaissances valables selon l'esprit et la méthode scientifique.

L'objectif de cette recherche est de comprendre l'environnement de l'UOB pour donner aux managers universitaires les moyens de changer de façon efficiente et stratégique leur communication. D'où, il s'agit de produire des connaissances scientifiquement construites, non théoriques et dont la valeur est pragmatique ; c'est-à-dire : dont la valeur réside dans la pratique gestionnaire des Managers universitaires pour la restauration de la crédibilité de l'UOB.

Pour cela, il faut expliciter les champs des SIC, les concepts majeurs et les disciplines sollicités dans la recherche. Il faut souligner qu'en tant que discipline scientifique, les SIC souffrent de particularités qui pousseraient à s'exclamer « pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? » ; notamment dû à : « Un éclatement des objets de recherche, des thèmes, des approches... » (Alexandre SERRES, 2002). Ce qui explique que l'option retenue ici, s'inscrit dans les Sciences et Technologies de l'Information et de la Communication ».

La démarche scientifique est méthodique. C'est un travail de cohérence architecturale permettant de « trouver la "bonne combinaison" de méthode(s) et de théorie(s) (où) approche, théorie de la connaissance et méthodes montre comment tous ces éléments peuvent s'assembler » (idem.). Il s'agit en pratique, de trouver la combinaison de théories de la science (épistémologie), approche générale ou méthodologie (paradigme), méthodes et techniques ou outils de la recherche, selon

19

l'objet d'étude ; en fait de préciser le cadre théorique. Il faut garder à l'esprit le contexte général où est exposé l'objectif pratique de la recherche ; car :

« Le champ des SIC est résolument interdisciplinaire. Les méthodes mises en oeuvre par les études qui en relèvent peuvent être diverses, mais chaque étude doit reposer sur une (des) méthodologie(s) bien identifiée(s). Est donc du ressort des SIC, l'étude des processus d'information ou de communication relevant d'actions contextualisées, finalisées, prenant appui sur des techniques, sur des dispositifs, et participant à des médiations sociales et culturelles... » (Plaquette d'information : « Campus France, La recherche en Sciences de l'Information et de la Communication »).

Ledit objectif est justifié par l'adoption du paradigme d'« empirisme logique », fondé sur la proposition d'énoncés vérifiés empiriquement et à partir desquels on induit des « lois générales ». Il s'agit d'adopter un raisonnement inductive ; c'est-à-dire, visant à construire des connaissances nouvelles à partir de l'étude de situations empiriques, avec une vision holistique.

Section 2. Cadre théorique de la recherche

Le cadre théorique s'attarde essentiellement à expliciter le cadre épistémologique de la recherche. Comprendre le cadre épistémologique nécessite de resituer le contexte du débat scientifique, pour connaître les théories de la connaissance qui en découlent et justifier la solution retenue ici.

1. Contexte du débat scientifique

La recherche a proclamé son rattachement à la science. Il faut clarifier ce positionnement scientifique, la méthode qui la caractérise et ses paradigmes épistémologiques.

Dans le contexte de rédaction de l'étude (le Master en SIC), le positionnement scientifique semble évident ; mais il est parfois bon d'enfoncer les portes ouvertes, pour s'assurer que rédacteur et lecteurs sont au même niveau d'information et de compréhension. Il faut revenir dessus, rapidement et synthétiquement. Alors en quoi consiste le positionnement scientifique ? Revendiquer un positionnement scientifique revient à s'inscrire dans une logique.

20

La démarche scientifique est une démarche d'investigation. Elle procède par un questionnement entraînant une investigation pour révéler des connaissances. Le problème scientifique à résoudre est une question scientifique tirée de l'observation des faits scientifiques.

La démarche scientifique représente ainsi une méthode, une suite d'étapes intellectuelles, de règles opératoires pour l'exploration de phénomènes, la découverte de nouvelles connaissances ou la résolution de problèmes. En désignant les règles, étapes et procédures auxquelles le chercheur a recours dans une science pour choisir l'objet étudié, la méthodologie devient indispensable.

2. Méthode scientifique

Ce débat terminologique n'est pas anodin. Il est à relever que « [...] en réalité, il existe plusieurs démarches et méthodes scientifiques qui ne sont pas reconnues par tous. Ce sont donc des sujets de débats. Il faut lors d'une recherche, faire des choix philosophiques et épistémologiques qui déterminent la démarche scientifique » (François DEPELTEAU,) ; surtout quand il est question des sujets relevant de paradigmes et d'épistémologie.

Les choix méthodologiques influent en effet sur la recherche et ses résultats. Ils introduisent le débat sur les paradigmes et l'épistémologie (Danielle RIVERIN-SIMARD, Armelle SPAIN et Clémence MICHAUD, 1997).

Il est à préciser qu'un paradigme est : «[...] une représentation du monde, une manière de voir les choses, un modèle cohérent de vision du monde qui repose sur une base définie (matrice disciplinaire, modèle théorique ou courant de pensée) [...] Le paradigme au sens collectif est un système de représentations largement accepté dans un domaine particulier » (WIKIPEDIA).

Dans cette trame tout est enchevêtré. Le paradigme est alors « [...] un idéaltype de démarche qui est proposé. L'idéaltype est « une construction utopique que l'on obtient en accentuant par la pensée des éléments déterminés de la réalité » (François DEPELTEAU, ibid., mise en gras par l'auteur.). Dans la culture scientifique, paradigme est associé à épistémologie.

L'épistémologie (du grec épistémé, qui signifie science, savoir, ou savoir-faire) désigne : « [...] une tradition particulière de la philosophie qui s'intéresse à la connaissance. Qu'est-ce que la

21

connaissance ? Voilà la question fondamentale de l'épistémologie dans son acception initiale » (Olivier ORAIN, http://geographies.pagesperso-orange.fr/UE01 03 text.html).

Le terme d'épistémologie introduit dans un mode de comportement, une prise de position particulière et symptomatique du chercheur entre réflexion sur la science et réflexion sur les praticiens de la science (Olivier ORAIN, idem ; mise en gras par l'auteur).

3. Solution retenue

Il appert ainsi que les hypothèses fondatrices de la présente recherche, selon la présentation de Marie-Josée Avenier (idem.), participent du :

? Paradigme Épistémologique Réaliste Critique (PERC) selon Bhaskar (1988) ;

? Paradigme Épistémologique Constructiviste Pragmatique (PECP) selon von Glasersfeld (1988, 2001) et Le Moigne (1995, 2001) ;

? Paradigme Épistémologique Interprétativiste (PEI) selon Heidegger (1962), Sandberg (2005) et Yanow (2006).

Cette démarche est d'autant plus importante qu'elle impacte sur la méthodologie d'enquête.

Section 3. Méthodologie d'enquête

Le défi est de circonscrire un objet d'étude complexe et relevant de plusieurs théories. Il faut une architecture pertinente pour un travail d'abord exploratoire, suivi d'un approfondissement à un niveau scientifique plus élevé. Seule une analyse SWOT, fondée sur des données empiriques (observation sur le terrain et analyse des productions documentaires de l'UOB) a pu être réalisée pour arriver au résultat final. Elle permet d'exposer ce qui a été réalisé et ce qu'il resterait à réaliser.

1. Ce qui a été réalisé

Faute d'étude de terrain, compte tenu des contraintes énumérées précédemment, la collecte des données s'est limitée à une étude documentaire avec un outil de diagnostic stratégique. Les documents de référence sont les suivants :

- Les agendas 2011 et 2012 réalisés par l'UOB ;

- L'ouvrage du Recteur Marc Louis ROPIVIA présentant son programme (mandature 2013) ;

22

- Le Rapport de mission de l'Agence Universitaire de la Francophonie sous la plume de Roland DUCASSE (2010) ;

- Le Rapport d'évaluation « Europe-Africa Quality Connect : Pour construire une capacité institutionnelle » commandité par l'UOB et conduite par l'Association des Universités Africaines (AUA) et l'Association Européenne de l'Université (EUA) en 2012 ;

- La communication de l'ancien Secrétaire Général de l'UOB, Guy ROSSATANGA-RIGNAULT, lors d'une conférence au Burkina-Faso (2006) ;

- L'article du Docteur Martial Pépin MAKANGA BALA, un enseignant de l'UOB, spécialiste des Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication (2014/2015) ;

- Des vidéos sur l'UOB : Journaux télévisés de Gabon Télévision et documentaires.

Ces documents font en commun la description de l'environnement général de l'UOB, sous divers angles et domaines. Ils ont permis, en faisant une analyse de contenu documentaire individuelle, en confrontant le détail des résultats, de trouver des éléments relatifs à la communication de l'UOB.

La matrice SWOT (Strengths - Weaknesses - Opportunities - Threats ou AFOM : Atouts - Faiblesses - Opportunités - Menaces) aussi connue du nom de ses développeurs : LEARNED, CHRISTENSEN, ANDREWS, GUTH, professeurs de la Havard Business School (matrice LCAG).

La matrice SWOT combine l'étude des forces et des faiblesses d'une organisation, d'un territoire, d'un secteur... avec les opportunités et les menaces de son environnement, pour définir une stratégie de développement. Son but est de déceler les facteurs internes et externes, en maximisant les potentiels de forces et d'opportunités et en minimisant les faiblesses et les menaces.

Le SWOT apporte une réponse en termes de risque, de résultat et d'intérêt probable à ces interrogations. En la matière, le recours au SWOT n'est pas une innovation (cf. le Contrat de Performance 2012-2016 sur le site de l'Université Cheick Anta Diop du Sénégal, https://www.ucad.sn/cdp/index.php?option=com content&view=article&id=775&Itemid=387).

2. Ce qu'il reste à réaliser : la triangulation

Ce qui reste à réaliser pour conforter l'analyse SWOT relève d'outils de collecte de données ; à trianguler pour obtenir une vue complète de l'objet d'étude. Il faut avant tout préciser que :

23

« L'idée de triangulation repose sur un principe de validation des résultats par la combinaison de différentes méthodes visant à vérifier l'exactitude et la stabilité des observations [...] Les développements récents des approches qualitatives (Denzin, 1978; Flick, 1992) ont permis de reconsidérer la triangulation au-delà du seul critère de recoupement (usage combiné de deux ou plusieurs méthodes), en tant que stratégie alternative de recherche pour fonder une démarche épistémologique et empirique contextualisée... » (Thémis APOSTOLIDIS, 2006).

La méthodologie d'enquête se décline ici schématiquement et en nomenclature pour faciliter la lecture et gagner du temps. La trame présente la recherche selon les objectifs scientifiques.

Finalités/ Objectifs de recherche :

- Analyser le réel (étude de cas) ;

- Le comprendre (observation participante/entretien) et agir sur le réel (analyse ingéniérique) ; - Le décrire (connaître les pratiques, les outils), l'expliquer (comprendre et proposer des

modèles) et donner des prescriptions (proposer des méthodes et outils) ainsi que ses cibles

(organisation et monde scientifique) ;

- Mettre à jour des écarts entre discours tenus et comportements quotidiens, compréhension des liens entre représentations et actions.

Ingénierie / design / action :

- "Produit" fini ;

- Règle technique opérationnelle ; - Évaluation d'une règle technique.

Questions typiques :

- Quel est le problème ?

- Comment construire quelque chose ?

- Est-ce que ça fonctionne ? - Quels sont ses effets ?

Type de raisonnement scientifique : boucle récursive abduction/déduction/induction, pour intégrer différentes approches dans un schéma conceptuel.

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Principes : induction consistant à rassembler une série d'observations spécifiques pour arriver à formuler une conclusion générale.

Stratégies d'investigation :

- Recherches design (avec participants, études sur l'utilisabilité) ;

- Etude de terrain : - Étude de cas : - Ethnographie.

Type de recherche :

- Etude de cas ;

- Etude exploratoire ; - Etude empirique ; - Etude systémique ; - Etude ingéniérique.

Méthodes :

- Application de règles de design (règles techniques) ;

- Plutôt qualitative ;

- Observation participative ;

- Entretiens compréhensifs ;

- Entretiens préliminaires ;

- Questionnaires ;

- Analyse documentaire ;

- Observation d'activités sur le terrain ;

- Analyse quantitative de contenu ;

- Observation quantitative.

Méthodologie :

- Positionnement constructiviste du fait de la complexité de l'objet étudié avec des enjeux sociopolitiques et des interactions avec les acteurs du terrain exprimé sous forme méthodologique par le principe d'induction ;

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- Interprétativisme assimilé au plan méthodologique au raisonnement abductif consistant en une interprétation par le chercheur de la situation étudiée. Il confère à la découverte un statut explicatif ou compréhensif à tester pour s'élever au statut de règle.

Types de données : collections de données qualitatives et quantitatives

Méthodologies d'accès au terrain : Observation participante, pour avoir participé au fonctionnement de l'UOB en y occupant une position de travail.

Accès au terrain privilégié :

- Connaissance réelle de l'UOB ;

- Elle n'a pas qu'un rôle de diagnostic et de modélisation des outils pour stimuler le changement et modifier réellement le fonctionnement de l'UOB ;

- Praticien engagé dans un processus réflexif et étudiant ;

- Mobilise des méthodes dont le cadre repose seul sur des éléments de terrain (problème de preuves internes, preuves externes et le point de vue des parties prenantes).

3. Limites

Au plan formel, il est à déplorer que le département ne produise pas un guide de méthodologie pour guider les étudiants dans leur recherche. Il est aussi reproché aux recherches privilégiant une approche de terrain de n'être que le reflet de la réalité perçue par le chercheur immergé dans une organisation. D'autres facteurs, spécifiques, autorisent à relativiser les présents résultats :

- Les exigences académiques (nombre de pages, délais de deux ans de réalisation du Master) limitent l'étude au fond du travail de terrain et de collecte des données ;

- Le contexte de l'élection présidentielle gabonaise de 2017 écourte l'année académique, limitant l'accès aux éventuelles personnes ressources consultables ;

- Les différents mouvements d'humeur sur le campus empêchent l'accès serein aux membres de la communauté universitaire.

Au plan organisationnel et du fonctionnement, le Département des Sciences de l'Information et la Communication (DSIC) de l'UOB connait trois changements de directeurs en deux ans. Les enseignants accumulent au moins un an d'arriérés de salaires. Le DSIC disparait pour fusionner (en cours d'année de Master) avec le Département des Sciences du Langages. Tous ces événements

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malheureux ne favorisent pas l'engouement et la sérénité au travail tant des enseignants que des étudiants ; au point que la grande majorité des étudiants des options communication et journalisme de la promotion 2015 du DSIC dépasse les délais réglementaires de soutenance prescrits par le décanat (administration).

Nonobstant ces limites, le mémoire ambitionne d'aboutir à un plan de communication couplé à une solution pour instrumentaliser des médias de communication : portail Intranet, Environnement Numérique de Travail (ENT) et Dépôt Institutionnel Numérique à Accès Libre (DINAL)...

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Chapitre II - Une histoire de l'UOB basée sur quoi ?

Poser la question de l'origine de l'UOB suppose d'expliquer l'objet de recherche, sur le plan concret et subtil ; pour justifier et conforter certains choix épistémologique et méthodologiques. C'est la réponse à l'interrogation : « Qu'est-ce que je cherche ? » (Raymond-Alain THIETART et al., 2003).

Il est nécessaire ainsi de « construire un objet de recherche en liant ou interrogeant des objets théoriques et/ou des objets empiriques et/ou des objets méthodologiques » (Raymond-Alain THIETART et al., 2003). L'histoire de l'UOB procède donc d'un cadre théorique général des universités, d'une histoire générale des universités africaines francophones et d'une histoire singulière de l'UOB.

Section 1. Un cadre théorique général des universités

Le cadre théorique général des universités s'entend au plan conceptuel. Clarifier les concepts démarque du langage commun puis précise leur cadre théorique et parfois épistémologique. Les concepts sont les éléments fondateurs d'une théorie. Ils sont abstraits et représentent des phénomènes ou des caractéristiques individuelles, différents des objets concrets. Ils participent au monde de la pensée. Se pose ainsi la question de leur sens profond et technique. De la recension consultée il ressort un concept principal « université », un concept induit « communication » et la combinaison des deux « communication universitaire ».

1. Définition du concept « université1 »

Le concept « université » s'appréhende au plan contextuel, administratif et méthodologique.

Le plan contextuel renvoie à l'histoire de l'université. Pour résumer, l'origine de l'UOB remonte à l'université française de Napoléon 1er. « L'Université impériale » est une université d'Etat ayant le monopole de l'enseignement. Elle intègre tous les établissements en tant qu'institution nationale

1 Le concept « université » est entendu ici au sens d'établissements publics d`enseignement supérieur d'Afrique noire francophone, dont fait partie intégrante l'Université Omar BONGO (UOB) du Gabon.

(corporation) laïque avec une autonomie budgétaire et décisionnelle. En 1896, les corps de faculté prennent le nom d'universités.

En 1984 les universités deviennent des « établissements public à caractère scientifique, culturel et professionnel » (EPCSCP) (Ramzi MAAMER, 2006). L'exception française est qu'à l'étranger, « Université » ne signifie pas absence de sélection, très faibles droits d'inscription ou « public ». Elle inclut par contre la pluridisciplinarité. Les termes « École » ou « grande École » se distinguent aussi, par leur nombre, diversité, ancienneté, côtes. Il y a aussi diverses Ecoles (ingénieurs, commerce, ingénieurs insérées dans les Universités, des Ecoles à statut d'établissement public ou relevant du droit privé » (Christian PHILIP, 2008).

Le plan administratif touche au statut, management et stratégie de ces universités, qui participent au service public de l'enseignement supérieur et du service public de la recherche. L'université est une personne morale de droit public qui gère un service public (Ramzi MAAMER, idem). Ce statut impliquant un management public est en train d'évoluer ; à cause de la prise en compte de certaines nécessités telles la mise en concurrence (entre établissements d'enseignement supérieur et entreprises privées de services comme la formation continue, concurrence inter- et intra-établissements d'enseignement supérieur..., l'autonomie de gestion (par rapport aux règles, règlements, prescriptions, gestion budgétaire...) (Ramzi MAAMER, idem).

Au plan méthodologique, le concept « université » s'appréhende difficilement selon une discipline particulière (Ramzi MAAMER, idem). Il faut alors recourir à un niveau plus subtil de théorisation. L'université représente aussi un artefact, au sens de construction humaine. C'est une organisation sociale crée, sous l'impulsion d'individus, pour certains buts, dans un certain contexte imposant des contraintes sur son fonctionnement (Marie-José AVENIER, 2012).

2. Définition du concept « communication »

Saisir le concept de « communication » nécessite de le resituer dans le contexte d'élaboration de la recherche (SIC). Les SIC traitent d'une diversité d'objets constituant autant de champs de recherche (la communication interpersonnelle et des organisations publiques, les lieux, techniques, supports et dispositifs qui les organisent, les TIC et leur appropriation).

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La spécificité française réside dans la juxtaposition de disciplines - Information et Communication -

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qui dans d'autres systèmes existent séparément dans l'enseignement et la recherche. Elles regroupent principalement des recherches en Sciences Humaines et Sociales (SHS).

Toutefois, les SIC font aussi l'objet de recherches dans une variété de champs disciplinaires des Sciences et Techniques ; ente autres : l'informatique (dans le cadre de l'étude théorique et de la modélisation de l'information ainsi que du développement et du perfectionnement des technologies cybernétiques ou des interfaces homme-machine), dans les Télécommunications (mise en place de nouveaux moyens de communication) enfin Sciences Économiques et Gestion... (Plaquette Campus France, ibid.).

Dans la logique française des SIC, la communication et l'information se conjuguent dans une approche dialogique. Plutôt que d'opposer l'information et la communication, la discipline essaie de conceptualiser la dialectique entre ces deux dimensions d'un processus symbolique et social. Dans ce but, la recherche en SIC s'est attachée à développer certains concepts tels la situation de communication, la réception et l'usage des publics. Elle envisage le processus communicationnel dans sa globalité sans dissocier sa base technique et économique, sa dimension de langage et de lien, son caractère de processus social (Qu'est-ce que les SIC ?, http://editions-non-standard.com/collection-sic/why). Le débat sur la différence et/ou les ressemblances entre les concepts de communication et d'information s'annule.

La communication au plan générique, s'oriente donc vers différents buts : coordination de l'action (à travers la constitution de référentiels), motivation (mise au travail), adaptation (aux mutations environnementales), création de l'identité (culture organisationnelle). Elle est plus qu'un simple outil stratégique. Elle devient un élément central d'un modèle d'efficacité des formes organisationnelles. La communication enfin se signale par son caractère vaste, mouvant et polysémique.

3. Combinaison des concepts « université » / « communication » : « communication universitaire »

De la définition des concepts « université » et « communication » il ressort des points de jonction.

D'une part, les universités et la communication regorgent d'interactions ; par leur caractère vaste, mouvant et polysémique. L'appréhension de leur action est ainsi complexe ; « jusqu'à dépasser ses propres frontières disciplinaires dans le but d'aboutir à une certaine cohérence et crédibilité du

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résultat recherché » (Ramzi MAAMER, idem). A ce titre une approche transversale s'impose. « La notion de transversalité en sciences humaines et sociales fait référence aux lectures plurielles et interactives d'un objet d'étude qui se situe entre plusieurs disciplines [...] Il s'agit d'admettre cette transversalité selon une logique de complémentarité s'articulant autour de perspectives fondatrices d'une nouvelle construction de la réalité... » (Marie-José AVENIER, 2012).

D'autre part, les concepts « université » et « communication » renvoient à un artefact ; c'est-à-dire un dispositif orienté vers un but, structurant des ressources (humaines, matérielles, financières) selon des normes, règles, procédures ; au point d'autoriser de parler de « communication universitaire ». Dans cette logique, la communication des universités s'exprime en termes de système d'information (SI) ; c'est-à-dire : « un ensemble organisé de ressources (personnel, données, procédures, matériel, logiciel...) permettant d'acquérir, de stocker, de structurer et de communiquer des informations sous forme de textes, images, sons, ou de données codées dans des organisations » (WIKIPEDIA). La communication des universités - en tant que SI - désigne ici un ensemble d'éléments matériels ou immatériels (hommes, machines, méthodes, règles) ayant pour but d'engendrer des flux ordonnés d'informations pertinentes provenant de différentes sources et destinées à orienter des décisions stratégiques de l'organisation.

Section 2. Une histoire générale des universités africaines francophones

Les universités africaines francophones résultent d'une souche identique, du même ADN. Elles sont un fait inédit dans l'histoire des Etats africains francophones, puis, elles procèdent d'un mimétisme et enfin, elles sont des instruments de développement.

1. L'université africaine : un fait inédit

Selon l'ancien Recteur de l'Université de Nouakchott en Mauritanie : « [...] nous avons à tenir compte d'un fait historique et sociologique connu : [...] l'université, [...] dans ses formes actuelles constitue un phénomène somme toute récent dans les pays du sud du Sahara » (Mohamed El Hachen OULD LEBATT, 1992).

L'histoire de l'enseignement supérieur en Afrique commence ainsi, pour nombre de pays, durant la période coloniale ; notamment au lendemain de la seconde guerre mondiale. Sans remonter jusqu'aux origines historiques, les institutions d'enseignement supérieur sont toutes ou presque

toutes des legs de la période coloniale pour les plus anciennes (par exemple l'Université de Dakar) ou d'obédience coloniale pour les plus récentes créées avec les indépendances au début des années 1960 (Bethuel MAKOSSO et al., 2009). L'université de Dakar nait en 1949, Kinshasa en 1954 et Lubumbashi en 1955. Elles se destinent à être des campus d'outre-mer des universités métropolitaines ; car, même l'administration coloniale voit la nécessité de se doter d'un outil de formation d'analystes, de décideurs et d'exécutants d'un niveau élevé, comme relai dans la colonie (Babacar NIASSE, 2008-2009). Les universités africaines sont donc des vestiges de la colonisation.

2. L'université africaine : produit d'un mimétisme

« Cette filiation historique se double d'une continuité organisationnelle. La filiation historique signifie au moins que les universités d'expression française dans les anciennes colonies de la France ou de la Belgique étaient des répliques exactes ou des embryons des facultés des universités de la métropole » (Hamidou Nacuzon SALL, ). Pour l'essentiel, le mode d'organisation et de gestion administrative, les parcours pédagogiques et les principaux contenus d'enseignement sont des survivances du passé (Hamidou Nacuzon SALL, ).

A l'indépendance, en 1960, les populations africaines - en générale - souffrent d'analphabétisme. Les Etats décolonisés héritent de systèmes d'enseignement embryonnaires et de taux de scolarisation faibles, parfois dérisoires. A l'instar de l'administration coloniale, les dirigeants africains reconnaissent le rôle majeur que ce niveau d'enseignement joue dans la construction de leurs jeunes nations. Ils s'inspirent alors de leurs anciens colonisateurs (Babacar NIASSE, 20082009). Le recul permet d'observer trois grands moments, en termes d'objectifs et d'orientation stratégique. Il se distingue ainsi l'ère des universités coloniales, instituées par le colonisateur ; puis l'ère des universités de l'indépendance, visant à affirmer la souveraineté nationale à travers la nationalisation, voire l'autonomisation du champ académique ; et enfin l'ère des universités du développement, censées concourir au développement des pays concernés, dont le contenu est défini par les dirigeants nationaux (Bethuel MAKOSSO et al., 2009). Avec le temps des crises multiformes (financières, structurelles...) apparaissent. Elles contraignent l'université à une réflexion sur le fond et la forme de son action et sa finalité.

3. L'université africaine : instrument de développement

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La première mission que les gouvernants africains assignent aux universités est de pourvoir à la

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construction et la gestion des architectures des nouveaux États. Ceci d'autant que : « Les populations sont de plus en plus instruites et les emplois qui fournissent des taux de salaire élevés requièrent un haut niveau de connaissances et de compétences techniques [...] Les institutions et établissements d'enseignement supérieur, en principe, divulguent le savoir par leurs enseignements et le font progresser par la recherche. [...] Le vrai savoir est par principe une question de capacité, de compétence, de formation et apprentissage cognitif » (Babacar NIASSE, 2008-2009).

Des évidences suggèrent que les universités africaines atteignent la fin de leur développement initial. Leur mandat de départ nécessite aujourd'hui une réévaluation face aux changements opérés au niveau mondial ; appelant une réflexion approfondie (Bethuel MAKOSSO et al., 2009). Ces changements se nomment la mondialisation, caractérisée entre autre par l'essor des technologies de l'information et de la communication (TIC), la libéralisation qui progresse inexorablement et l'avènement de la société du savoir. Concomitamment, le langage du marché s'insurge désormais dans le monde de l'enseignement ; manifesté par les expressions « demande d'éducation », « offre d'éducation », « produits de l'enseignement », « employabilité », « capital humain », etc. Les frontières de l'éducation enfin, se déplacent de la sphère nationale à la transnationale (Babacar NIASSE, 2008-2009). Les systèmes d'enseignement supérieur s'imposent donc au coeur des stratégies de Développement des pays d'Afrique francophone (Oumar SOCK, 2006).

L'histoire ici narrée souffre du biais majeur de la généralisation ; or l'Afrique n'est pas un bloc. Les contextes diffèrent d'un pays à l'autre.

Section 3. Une histoire singulière de l'UOB

Bien que relevant de l'histoire des universités d'Afrique noire francophone, l'UOB a un parcours singulier, envisageable en trois époques : de 1960 à 1990, puis de 1990 à 2010 et enfin depuis 2010.

1. De 1960 à 1990

Avec 162 étudiants, elle comprend, outre le Centre National des OEuvres Universitaires (CNOU), presque l'ensemble des Établissements d'Enseignement Supérieur (EES) de Libreville ; à savoir :

? La Faculté des Lettres et Sciences Humaines (FLSH) ;

? La Faculté de Droit et Sciences Économiques (FDSE) ;

? Le Centre Universitaire des Sciences de la Santé (CUSS) ;

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? Les grandes écoles (ENS, ENSET, ENSS devenue IUSSO, ENEF, INSG...) etc. (AGENDA de l'UOB, 2011, 2013).

En 1986, une deuxième université, accueille les formations scientifiques jusque là organisées dans le cadre de l'UOB. Pour des raisons d'équilibre régional, elle s'ouvre à Franceville sous le nom d'Université des Sciences et Techniques de Masuku (USTM) (Agenda de l'UOB, 2011). 1990 marque le début d'une période mouvementée (AGENDA de l'UOB, 2011, 2013).

2. De 1990 à 2010

Parallèlement à la recomposition de la carte universitaire, depuis 1990, les conflits sociaux minent les établissements d'enseignement supérieur gabonais. Chaque année, les mouvements d'humeur des étudiants et les grèves sporadiques des enseignants aboutissent parfois à la fermeture d'établissements. En 1994, les enseignements se suspendent, puis en 2000, l'année universitaire se réduit à quatre mois et enfin en janvier 2002, les universités, excepté quelques composantes (INSG et IST), ferment après trois mois de grèves. Celle ambiance de crise, par sa durée, nuit aux efforts d'accroissement du niveau de formation de la population gabonaise (Alain MIGNOT, 2002).

2002 augure d'une nouvelle restructuration. Les grandes écoles accèdent à l'autonomie. La Faculté de Médecine et des Sciences de la Santé devient université à part entière : l'Université des Sciences de la Santé d'Owendo (USS). Dès lors, l'UOB se spécialise en sciences humaines et sociales, avec deux établissements : la FLSH et la FDSE (AGENDA de l'UOB, 2011, 2013).

Ce qui oppose les universités gabonaises des françaises, dont les écoles se créent hors d'elle. L'enseignement supérieur gabonais est un ensemble structurellement et géographiquement éclaté.

Une telle situation présente, certes, des inconvénients : elle multiplie les coûts de structure et constitue un obstacle à la mise en cohérence des formations. Mais, elle comporte des avantages dans le contexte gabonais. Elle permet, en particulier, en isolant chaque secteur d'activités, de préserver ceux dont le fonctionnement est satisfaisant en se donnant la possibilité de les soutenir (Alain MIGNOT, 2002). En 2003, les services d'appui à son fonctionnement social accèdent à leur pleine autonomie : le Centre National des OEuvres Universitaires (CNOU) et le Centre des OEuvres Universitaires COU-UOB) s'émancipent de l'autorité administrative du Recteur. Parallèlement à ces soubresauts, l'UOB tente la réforme. Le projet de « Campus Numérique Intégré » se décline en

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2006. Guy ROSSATANGA-RIGNAULT, le Secrétaire Général de l'époque rapporte :

« [...] le Conseil Rectoral, après une longue et fructueuse concertation, a décidé de la mise en place du projet « Campus Numérique Intégré » dont l'objectif principal était d'assurer la mise en place progressive d'un système de gestion informatisé des différents secteurs de l'Université avant d'assurer la communicabilité de ces différents secteurs entre eux et avec l'extérieur. Avec pour finalité de rendre plus efficace le système administratif et le rapprocher de plus en plus des usagers » (Guy ROSSATANGA-RIGNAULT, 2006).

Il précise la vision du projet : « Nous serons donc en présence d'un campus numérique intégré lorsque, non seulement les différentes fonctions de l'université seront, pour l'essentiel, assurées par l'entremise des TIC, mais surtout lorsque les différents centres de gestion de ces fonctions seront reliés entre eux par le biais d'un certain nombre de passerelles aboutissant à ce qu'il est convenu d'appeler un « hub » (Guy ROSSATANGA-RIGNAULT, idem, mise en gras par l'auteur). Le concept « Campus Numérique Intégré » résulte du mix des trois termes : Campus, Numérique et Intégré. Campus se rapporte à l'université ; Numérique renvoie aux TIC et Intégré évoque leur mise en système (Guy ROSSATANGA-RIGNAULT, idem). Ce projet se poursuit, avec des modifications, après 2010.

3. Depuis 2010

Les multiples grèves (des enseignants, du personnel administratif et des étudiants) et les interventions des forces de sécurité sur le campus universitaire effritent l'image de l'UOB. Pour jouer son rôle et répondre aux attentes de la nouvelle politique de l'Éducation du Gouvernement, l'UOB doit mieux se porter et soigner une image écornée dans l'opinion. D'où, l'intérêt de l'évaluation à laquelle elle se soumet sous la conduite des experts de l'Agence Universitaire de la Francophonie (AUF), en mars et avril 2010 (agenda, 2011). Les conclusions énoncées dans son rapport sont terribles et sans concessions :

« En l'état actuel de ses systèmes d'information, la gouvernance de l'Université Omar Bongo ne dispose pas des outils indispensables à son pilotage et notamment à une conduite du changement entraîné par le déploiement de la réforme de l'enseignement selon le modèle LMD [...] Nous n'avons pas eu connaissance de l'existence d'autres applications relatives à la gestion de l'information administrative et au pilotage global de l'établissement [...], à la communication interne et externe...» (Roland DUCASSE, 2010).

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Qu'en est-il du projet Campus Numérique Intégré ? Faut-il déduire qu'il est soustrait à l'évaluation des missionnaires de l'AUF ? A quelles fins ? Pourtant le Secrétaire Général conclue : « Si tous les obstacles ne sont pas encore totalement levés, un grand nombre l'ont été, ce qui a permis le lancement du projet et l'avancement de sa réalisation. Aujourd'hui, la réalisation complète du projet est conditionnée par un double renforcement des capacités de l'université : Capacités financières de l'université pour faire face au coût de la partie non-réalisée du projet [et] Capacités humaines (spécialistes des systèmes, réseaux et maintenance) pour gérer le système » (Guy ROSSATANGA-RIGNAULT, idem). Un doute apparaît sur l'organisation de l'UOB, qui fausse les résultats du rapport d'évaluation d'un organisme international ayant une expertise avérée et notoire.

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Chapitre III - Un modèle organisationnel de quel ordre ?

En sciences de l'artificiel (où s'inscrit la présente étude), les artefacts sont des organisations ayant un objectif social. La communication et l'université sont des artefacts qui s'intègrent dans le sens de la communication dans l'université. Le problème consiste à saisir le cadre dans lequel s'inscrit la relation entre communication et université. La question en fait est de savoir : « Comment qualifier l'environnement qui abrite cette relation ? » ; c'est-à-dire l'université. Comprendre le modèle organisationnel de l'UOB impose de revenir aux fondamentaux : les théories de l'organisation. Ces dernières ont l'avantage d'inscrire l'objet d'étude dans un cadre épistémologique. Le but de ce chapitre consiste ainsi à situer dans un cadre explicatif scientifique l'organisation de l'UOB.

Avec l'application du SWOT, le cadre analytique apparemment le plus pertinent pour saisir le mode organisationnel de l'UOB relève des approches systémique et fonctionnaliste (Aura PARMENTIER CAJAIBA, Marie-José AVENIER, 2013). De même, l'analyse développée ici se focalise sur le contexte organisationnel ; d'où, les facteurs de blocages individuels - de type cynisme, ambiguïté, tolérance au changement... - sont occultés. Le point d'ancrage des données collectées relève des caractéristiques de l'organisation dans le contexte universitaire ; afin de poser une hypothèse.

Pour la communication universitaire, localement (Gabon) si cette méthode semble une primeur, au plan international, l'Université Cheik Anta DIOP (Sénégal) applique cet exercice. En l'espèce, une observation directe (sur le terrain), se couple à l'étude de documents (officiels ou non) circonscrits, car exclusivement relatifs à l'organisation de l'UOB. Dans l'absolu - nonobstant les limites évoquées précédemment - des recherches complémentaires (sondage et entretien) sont forts utiles.

Sont donc évoqués ici le matériel et la méthode de recherche, puis le résultat et la discussion de recherche et enfin une synthèse partielle de la recherche.

Section 1. Matériel et méthode de recherche

La démarche consiste ici en une étude théorique et documentaire. Il s'agit de rappeler les théories des organisations ; particulièrement celles se rapportant aux institutions d'enseignement supérieure. Une attention particulière porte sur les caractéristiques du fonctionnement de l'organisation. L'objectif à terme est de relever les situations qui intègrent le SWOT en termes de forces, faiblesse, opportunités et menaces.

Les théories des organisations aident à situer les universités dans leur situation communicationnelle ; d'autant que « l'organisation doit être directement saisie comme un système de communication,

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c'est-à-dire, comme un système contextualisé de comportements, de discours et d'opinions. Cette « configuration », cette « forme sociale », ce « système de communication », est agi par ses acteurs (ils communiquent). Il est fait d'interactions. Il est dynamique. Il est régulé par une culture propre [...] et il tend à se maintenir en équilibre, ce qui signifie non pas rester invariant, mais constant en tant que système [...] » (Pierre de SAINT-GEORGES, 2010).

Présentée comme artefact, le caractère d'organisation des universités est indiscutable. Seul le type d'organisation est imprécis. Il est ainsi logique d'explorer les contributions des théories de l'organisation pour s'en faire une idée.

L'organisation, dans les sciences de la communication complète la sociologie des organisations, s'y articule tout en apportant un regard spécifique (Pierre de SAINT-GEORGES, 2010). Christine Musselin affirme que : « Pour P. Blau, les universités sont assimilables à des bureaucraties, pour Baldridge, elles sont représentatives de situations où la prise de décision obéit à des processus politiques, tandis que pour Cohen et March, elles sont des anarchies organisées » (Christine MUSSELIN, 1997). Le champ des possibilités est vaste. Reste à savoir quelle formule s'applique.

1. L'université en tant que bureaucratie

Le terme « bureaucratie » nait sous la Révolution française pour fustiger les abus de pouvoir des comités révolutionnaires. C'est un type d'organisation qui renvoie aussi au pouvoir important des scribes dans l'Égypte pharaonique et à Frédéric II rassemblant les lois de son royaume sous la forme du code Frédéric, dans la Prusse du 18e siècle (ENCGT, 2007/2008).

Max Weber (1864-1920) formalise le premier la bureaucratie. Pour lui, la théorie de la bureaucratie est une approche de management scientifique, dont le principal intérêt est d'être égalitaire. Elle proscrit les considérations individuelles. En effet, l'administration prévoit des règles appliquées à chaque employé du seul point de vue de sa fonction. La bureaucratie porte alors des valeurs de rationalité, de bonne organisation et de contrôle. Elle s'applique aux environnements stables et peu complexes. Par contre, ce modèle de la rationalité montre des limites : son formalisme renferme des sources de dysfonctionnements (lourdeur, rigidités, lenteur quand la taille augmente).

Sous l'angle des effets, des auteurs critiquent le modèle rationnel de la bureaucratie. Sans le remettre en cause fondamentalement, à partir des années 40, les sociologues américains (Robert King Merton, Philip Selznick et Alvin Gouldner) dévoilent les dysfonctions de la bureaucratie. Ils s'intéressent au fonctionnement interne des organisations, plus qu'aux relations qu'elles entretiennent avec leur société. Ils envisagent la bureaucratie dans ses dimensions rationnelles et, a

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priori, irrationnelles. D'où, ils émettent la théorie des « cercles vicieux bureaucratiques » (ENCGT, 2007/2008). Dans les années 50, le terme organisation remplace bureaucratie, liée à dysfonction. Michel Crozier élabore ainsi une théorie des formes bureaucratiques établissant les corrélations entre système bureaucratique et relations de pouvoir (ENCGT, 2007/2008). Pour lui, l'organisation résulte d'alliances, toujours renégociables, entre groupes et individus aux stratégies changeantes. Appliquée à l'université, Henry Mintzerg nuance le propos de Max Weber en introduisant le concept de bureaucratie professionnelle. Dans ce cadre d'analyse, deux pouvoirs - corps professoral et administration - se livrent une lutte à l'université, avec comme enjeu l'autonomie professionnelle.

Ces personnes hautement qualifiées veulent conserver une importante autonomie dans leurs décisions, plutôt que d'être soumises à des directives précises de superviseurs. L'enseignant d'université est un décideur dont les intérêts s'opposent facilement à ceux de l'administration ; qui elle se soumet aux contraintes du bailleur de fonds qu'est le gouvernement. Alors que l'enseignant se situe au centre de la production universitaire. Grâce au principe de la liberté académique, il limite l'étendue des contrôles exercés sur ses services et son emploi du temps. Il reste libre d'enseigner ce qui lui plaît, de la façon dont il l'entend (Isabelle BARTH, 2013). La recherche va plus loin en rejetant la validité de la théorie de la bureaucratie pour proposer celle de l'anarchie organisée.

2. L'université en tant qu'anarchie organisée

En 1972 Michael Cohen, James G. March et Johan Olsen développent le modèle de « l'anarchie organisée » ; l'université est ce modèle type d'organisation. Comprendre cette théorie nécessite de le remettre dans son contexte.

Au plan social, ces travaux interviennent à la fin des années 60, au cours d'une période fortement marquée par les mouvements étudiants. Au niveau théorique, à cette date, l'anarchie organisée est une réflexion sur le fonctionnement des organisations ; notamment, sur les buts organisationnels. Quant aux organisations, c'est une critique de la pensée qui présente l'organisation comme un tout unifié et cohérent, entièrement structuré par ses buts prédéterminés et fixés une fois pour toutes, au service desquels elle se trouve et par rapport auxquels elle n'est qu'un instrument passif.

« Cette expression qualifie les organisations :

- Sans objectifs vraiment cohérents et partagés par tous ;

- Où le processus de production relève d'une technologie complexe et est peu matériel (ex : les processus d'apprentissage) ;

- Où la majeure partie du personnel exerce une « pratique privée » d'intervention directement auprès

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des « clients » de l'organisation (le cas de l'enseignement) sans qu'il soit possible et réaliste d'assumer une supervision constante des tâches effectuées ; dont les membres participent de façon intermittente et plus ou moins active, voire vraiment intéressée, aux différentes prises de décision qui affectent l'ensemble de l'organisation » (Guy PELLETIER,).

Les auteurs élaborent ainsi des concepts-clés visant à comprendre le fonctionnement des organisations surnommées anarchies organisées ; pour exemple l'université qui montre une absence de cohérence généralisée. C'est alors l'invite à « l'abandon d'une vision trop instrumentale et cohésive de l'organisation qui interroge la finalisation de son action et met en doute la maîtrise des événements par les acteurs » (Ehrard FRIEDBERG,). En d'autres mots, la relativisation radicale et définitive d'une vision des organisations comme ensembles cohésifs et finalisés. L'anarchie organisée est donc un concept créé pour caractériser un contexte organisationnel particulier qui induit des processus décisionnels et donc des fonctionnements d'un certain type.

3. L'université par son mode de prise de décision

La prise de décision est une activité fondamentale pour une organisation. La théorie classique postule que dans l'organisation, un individu placé en position de choix, après avoir analysé les solutions possibles à son problème, sélectionne celle qui lui permet d'optimiser ses préférences. La théorie de la poubelle est l'aboutissement d'un processus de déconstruction du concept de préférence et de l'action intentionnelle. Ce qu'il faut comprendre c'est que : « Dans la théorie classique on présuppose que, face à un problème, les décideurs élaborent rationnellement une solution adéquate. Voici le problème, cherchons la solution. Mais selon les observations de March et de ses collaborateurs, le processus de décision ne se déroule pas ainsi. Il s'agirait plutôt de mettre en concordance des solutions préexistantes avec des problèmes... Les décideurs puiseraient ainsi, dans une vaste poubelle, des solutions en quête de problèmes » (Alain FERNANDEZ, ).

De plus, un choix réalisable sans effort dans certaines circonstances devient le théâtre de luttes de pouvoir. La performance organisationnelle devient le fruit de négociations, de marchandages, de persuasions, de gestion de l'information et de jeux sur les structures d'attention des acteurs ; car pour certains acteur « l'implication dans une décision est un signe de pouvoir, certains acteurs voulant participer à une décision sans que la question traitée ait pour autant beaucoup d'importance dans l'organisation ou, parce qu'au contraire, la décision présente des caractéristiques attractives pour les participants potentiels » (Isabelle HUAULT, 2009).

Une deuxième proposition, plus radicale, fait de l'université une organisation clanique :

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« Le fonctionnement en clans est fondé sur une philosophie commune à tous les membres de l'organisation, c'est ce qui le tient. Ce fonctionnement va donc, dans son objectif de stabilité et de perpétuation, développer certains rejets : de ce qui est considéré comme étranger, de l'hétérogénéité, ou encore de tout changement pouvant conduire à la déstabilisation de ses valeurs. Un mot d'ordre : perpétuer le système

Il n'existe à ce jour à l'université aucune culture de la performance, du résultat, de l'objectif, de la récompense, de la sanction externe, ni par le marché, ni par les institutions. C'est au contraire une structure où se côtoient des clans, ayant comme objectifs particuliers la préservation de leurs intérêts et de leurs périmètres (on parle souvent de « féodalisme universitaire ») avec en commun le mot d'ordre tacite de la perpétuation du système et de sa stabilité, au nom de l'excellence académique » (Isabelle BARTH, 2013).

L'université est un milieu où la prise de décision repose sur les relations personnelles, le clientélisme, le patrimonialisme et les solidarités facultaires, départementales, disciplinaires subtiles et fortes au détriment de l'intérêt général. Situer le mode organisationnel auquel appartient l'UOB nécessite donc, pour des raisons d'objectivité scientifique, de s'appuyer sur un diagnostic stratégique.

Section 2. Résultats de la recherche

Il est nécessaire de rappeler que, tout en s'appuyant sur, une observation de terrain, des documents officiels ou non sur l'UOB et les théories de l'organisation, les objectifs suivis par cette étude sont :

? D'explorer la culture communicationnelle (normes, valeurs, histoire, caractéristiques) de l'UOB ;

? D'analyser le système de communication en vigueur à l'UOB ; c'est-à-dire, l'architecture et le fonctionnement des canaux de communication ;

? De construire un état des lieux des sujets de satisfaction et des sujets d'inquiétude relatifs à la communication de l'UOB.

Dans cette perspective, l'approche se décline avec le souci de la rationalisation, la clarté et la simplicité ; d'où, les résultats s'exposent en tableaux et nomenclature pour en faciliter la lecture.

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Tableau I : Forces, faiblesses, opportunités et menaces

Forces

Faiblesses

La pluridisciplinarité

L'absence de certains outils de gouvernance et de gestion

L'existence d'un cadre juridique moderne de la formation-

L'absence de dispositif de suivi des activités de recherche

Existence de Radio Campus

L'absence de visibilité du service d'information et d'orientation pédagogique des étudiants

La diversité de l'offre de formation

L'absence de mécanisme efficace d'assurance qualité interne

La recherche et la valorisation des résultats de la recherche

L'absence de certains médias de communication (journal, télévision, médias et réseaux sociaux)

La qualité du personnel enseignant et de recherche

La faible promotion de la pédagogie universitaire

L'existence d'infrastructures TIC de base (Data Center, déploiement de la fibre optique, installation du WIFI)

L'absence de dynamisation du site Internet

Existence du CRIR

L'absence ou l'insuffisance de tableaux d'affichage

Le rayonnement international

L'insuffisance du personnel d'enseignement et de recherche

 

La carence en techniciens supérieurs et en ingénieurs de recherche et de maintenance

La faible capacité d'accueil de l'UOB

La vétusté et l'insuffisance des équipements scientifiques et didactiques

La faible utilisation des TIC dans les stratégies pédagogiques

Le faible accès aux ressources documentaires

La timide ouverture de l'UOB sur son environnement social et économique

Opportunités

Menaces

Le regain d'intérêt des bailleurs de fonds pour l'enseignement supérieur en Afrique

La politisation du monde universitaire

La liberté politique et sociale

La crise économique et financière

La qualité du réseau national de télécommunication

L'allocation déséquilibrée des ressources financières

Les possibilités offertes par la formation à distance

Le non-respect de la liberté académique et de l'autonomie de l'Université

L'adoption du système LMD

Le chômage des diplômés du supérieur

L'existence du CAMES

Les perceptions négatives de certains milieux envers l'UOB

Le rayonnement continental et international de l'UOB

Les problèmes d'hébergement des étudiants

L'autonomie de l'UOB

L'absentéisme des enseignants

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La localisation géographique privilégiée de l'UOB

 

Le développement de mouvements associatifs de toute nature

 

Les résistances multiformes à toute tentative de réformes ou d'innovations

 

L'absence de respect au principe de continuité

administrative

Section 3. Discussion de la recherche

De cette partie de l'étude, il apparaît des points de divergences et convergences entre la littérature (théorie) et le terrain autorisant à parler de l'organisation de l'UOB en termes de « gabonitudes2 ».

1. Points de divergences, convergences et « gabonitudes »

Les divergences tiennent au fait que l'organisation de l'UOB s'écarte de la vision bureaucratique énoncée par Max WEBBER. Les pratiques à l'UOB sont en effet loin d'être rationnelles, égalitaires et d'obéir à une approche de management scientifique.

Les divergences entre pratiques organisationnelles de l'UOB et la littérature se rapportent plutôt au dysfonction du système bureaucratique au plan relationnel entre membres de la communauté universitaire et du mode de prise de décision ; au point de relever des « gabonitudes ».

Appliqués à l'enseignement supérieur ; Guy Rossantaga-Rignault (2006) illustre ce que sont les « gabonitudes », dans le contexte de la mise en place du « Campus Numérique Intégré » :

« [...] passer d'une université dans laquelle les procédures administratives autant que les méthodes d'enseignement et de recherches sont pour l'essentiel « manuelles » à une université fonctionnant autour ou sur la base du numérique n'est pas chose aisée au regard des contraintes en présence : résistances d'enseignants vivant un réel blocage face à l'outil informatique ; corporatismes divers ; ignorance par le plus grand nombre des avantages d'un tel outil ; difficultés budgétaires, financières et techniques ; esprit de contestation stérile propre à la corporation, culture du « tout cadeau » (gratuité absolue...) ».

2Les « gabonitudes » (néologisme de la contraction des mots Gabon et attitude) pour signifier les représentations et habitudes gabonaises ; la façon gabonaise de penser, faire les choses, d'agir représentant un localisme visant tous les travers des Gabonais. Ce concept a été forgé par le caricaturiste, dessinateur de bandes dessinées : Landry Békalé, dit « Lybek ».

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Il souligne à cet effet que :

« La réalisation d'un tel projet suppose que soit levées un certain nombre d'hypothèques. Or en l'espèce les obstacles sont nombreux et variés :

? Obstacles techniques (faiblesse du système informatique, insuffisance du parc informatique, insuffisance de personnels qualifié...) ;

? Obstacles financiers (faiblesses des ressources budgétaires de l'université et importance inversement proportionnelle des attentes, besoins et urgences à satisfaire) ;

? Obstacles humains (résistance au changement, faiblesse de l'imprégnation aux TIC...) ;

? Obstacles institutionnels (inexistence de cadre juridique) » (ROSSATANGA-RIGNAULT, idem).

Cet exemple résume et est révélateur du mode organisationnel de l'UOB et des « gabonitudes ». A titre d'illustration, le projet de « Campus Numérique Intégré » est un choix de l'Institution au plus haut niveau hiérarchique, vu l'impact de ses travaux sur l'organisation générale de l'UOB.

Pourtant, ce qui semble le signal fort d'une volonté de modernisation par les TIC, est paradoxalement occulté à l'évaluation d'une mission internationale d'audit. Là se retrouvent implicitement toutes les théories sur l'anarchie organisée, la théorie de la poubelle et particulièrement le clanisme. Le projet disparaît en effet au contrôle de la mission d'évaluation.

2. Limite de l'étude

Les faits donnent à penser que l'UOB déploie un projet de modernisation de son système d'information ; avec des opportunités de réussite avérées. En s'en tenant à la méthodologie annoncée ; c'est-à-dire, faire fi du jeu des acteurs (cynisme, ambiguïté, résistance au changement), il faut admettre que des blocages résultant d'intérêts contradictoires et nihilistes sont mis à jour à l'occasion de la réalisation de ce projet.

Parler de « gabonitudes » en évoquant le rapport Ducasse complètement faussées du fait des esprits chagrins qui ont soustrait à l'évaluation ce qui semble être une réforme majeure parait une évidence. Quelle confiance en effet accorder à la « collaboration » des acteurs et aux résultats des missions d'évaluation ? Comment donner du crédit à certains zélateurs ou détracteurs d'une réforme quand la volonté de nuire de forces occultes est si prégnante dans le mode organisationnel de l'UOB ? Ces conclusions comportent néanmoins des limites qui en relativisent la portée.

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Un des principaux biais tient en l'absence d'un sondage à l'échelle de la communauté universitaire. Le sondage évalue l'étendue d'une observation et ressort des traits invisibles à courte échelle. Dans la même logique, des entretiens de membres autorisés de la communauté universitaire (responsables administratifs) révèlent des caractéristiques occultes ou tues de l'organisation.

Une faiblesse provient aussi de l'angle d'étude qui s'en tient aux aspects fonctionnels. Le jeu d'acteur est une donnée majeure dans l'observation d'une organisation par nature sociale et a valeur probante, loin de la suspicion de spéculations et d'absence de distanciation.

Les « gabonitudes » se confirment malheureusement en 2011 avec le débat sur la mise en place du système d'information proposé par Roland Ducasse dans son rapport (2010) et qui indiquent que l'université est confrontée aux mutations du monde actuel.

3. Synthèse partielle

Partant de la revue des théories des organisations, couplée à la matrice SWOT, en rapport avec le cadre organisationnel des universités, l'étude suggère qu'en l'espèce, s'applique la parabole des « gabonitudes ». A la question de savoir : « Comment qualifier l'environnement qui abrite la relation entre communication et université ? », il ressort que la réponse se trouve dans les théories du dysfonctionnement de la bureaucratie ; notamment :

- La théorie de la bureaucratie professionnelle d'Henry MINTZBERG ;

- Le modèle de « l'anarchie organisée » de Michael COHEN, James G. MARCH et Johan OLSEN ;

- La théorie de la poubelle d'Ehrard FRIEDBERG ;

- La théorie de l'organisation clanique d'Isabelle BARTH.

Sans exclusion, en rapport de l'une à l'autre et par un processus d'acclimatation qui s'apparente à une forme de tropicalisation, appliquée au cas de l'UOB, ces théories et modèles se cristallisent sous la forme de « gabonitudes ».

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DEUXIEME PARTIE

UNE UNIVERSITE CONFRONTEE AUX MUTATIONS DU MONDE ACTUEL

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Dès leur naissance, au 12e siècle, les universités qui sont créées par les corporations, refusent l'intervention de l'État et de l'Église. « Dès le début, les syncrétiques universités vont chercher à se dégager de toute tutelle pour acquérir leur autonomie. Elles se dégagent de la tutelle directe de l'évêque, comme de la tutelle des princes » (Etienne BAUMGARTNER, 2006).

Pour l'Afrique noire francophone la méthode simple consiste à dire de façon lapidaire que ce sont des organisations ou des structures dont la vocation est sociale : « Il est généralement admis que la mission assignée à l'université est triple : l'enseignement, la recherche et les services à la société » (Innocent BUTARE et Kathryn TOURE, 2008). Pour être plus précis :

« Le premier rôle traditionnel de l'université est de produire les connaissances. A travers ses laboratoires et ses unités de recherche, l'université est censée identifier, adapter, ou initier de nouvelles connaissances et de nouvelles pratiques servant à améliorer la connaissance du monde et de la vie en général. Un deuxième rôle de l'université est de transmettre les connaissances, à travers ses enseignements, ses services de diffusion et de communication. En plus de ces rôles fondamentaux de l'université, en Afrique, l'université doit jouer un troisième rôle et non le moindre. Ce rôle est la traduction ou la transformation des connaissances et des enseignements dans le processus de développement communautaire et national » (Centre Africain de Formation et de Recherche Administratives pour le Développement (CAFRAD), 2011).

Malheureusement, l'institution universitaire est en crise. La crise de l'université est même un thème longtemps débattu et qui a fait l'objet de nombreuses conférences internationales. L'université est ainsi invitée à se remettre en cause, pour se réformer. Ce renouvellement passe par la maitrise des faits et de l'environnement. Il est bon alors d'en réexpliquer le contexte ; pour resituer le débat et comprendre la pertinence des solutions proposées pour y remédier. Il s'agit donc concrètement d'expliquer les enjeux, pour lesquels l'UOB doit optimiser sa communication. Ce qui justifie de saisir les influences externes (chapitre I), puis les bouleversements du cadre ancien (chapitre II) et enfin les bienfaits de la conversion à la communication (chapitre III).

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Chapitre I - Les influences externes

Bien que l'opinion commune présente souvent l'université comme une tour d'ivoire où s'enferment ses membres, il n'en reste pas moins qu'elle n'est pas indifférente aux multiples soubresauts et courants qui traversent la société. L'université africaine en ce sens ne fait pas exception.

Il est à souligner que l'UNESCO a rappelé en proclamant la responsabilité sociale de l'enseignement supérieur, en Afrique, d'apporter des réponses et des solutions à « des défis mondiaux tels que la sécurité alimentaire, le changement climatique, la gestion de l'eau, le dialogue interculturel, les énergies renouvelables et la santé publique » (2009). Pour ce faire, l'UNESCO préconise le recours aux TIC. L'enseignement supérieur doit donc assumer des influences externes, qui ont pour nom : mondialisation, mouvement de Bologne et cadre législatif national.

Section 1. La mondialisation

Sous l'effet du mouvement de la mondialisation, les frontières nationales sont levées au profit de la libre circulation des marchandises, des idées et même des cultures (OCDE, 2009). Les TIC ont contribué à cette propagation. Toutes les régions du monde et tous les domaines de la vie sont impactés.

Il en résulte des effets sur les conceptions, les enjeux et les modes d'organisation sociale ; faisant naître des polémiques entre partisans et détracteurs de la mondialisation (Calogero CONTI, 2002 ; Damtew TEFERRA, Heinz GREIJN, 2010). Il est important de relever les paramètres entrant en ligne de compte dans l'appréciation des efforts que l'enseignement supérieur africain doit fournit pour sortir de l'isolement et de la précarité (Ananivi Djamessi DOH, 2001). Il s'agit de la société de l'information, la société des savoirs et/ou société de connaissance et l'économie du savoir.

1. La Société de l'Information

Les concepts relèvent d'un contexte. Ils sont chargés idéologiquement, philosophiquement et politiquement. Ils sont par définition contradictoires et polémiques. Le concept de Société de l'Information est, au plan scientifique et théorique, à la convergence d'une lecture philosophique et sociologique voire anthropologique et d'une lecture politique et historique.

La lecture philosophique, sociologique voire anthropologique place la Société de l'Information dans un changement d'épistémè selon l'expression de Michel Foucault « qui correspond, au niveau de la société, à un ensemble de représentations chez les individus (paradigmes) » (site en ligne techno-

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science). La Société de l'Information est l'avènement d'une nouvelle ère. Ce qui est récurrent dans l'histoire des sciences. Le processus observé est : découvertes dans les sciences fondamentales, applications technologiques et partage de la connaissance par de nouveaux moyens techniques (Wikipédia). D'où des représentations sociales avec de nouvelles valeurs, des visions idylliques, sur la Société de l'Information (Jean-Pierre PINET, 2003) ; moquées comme incantatoire par leurs opposants. Ils y voient là un moyen d'imposer le concept de « Société de l'Information ».

Pour sa part, la lecture politique et historique s'attarde essentiellement sur les conditions d'apparition du concept de Société de l'Information et le traitement qui lui a été réservé par la communauté internationale. Il appert ainsi qu'au plan chronologique : « le concept de société de l'information venait ainsi enterrer ou le ressusciter sous une autre forme le concept de nouvel ordre mondial de l'information et de la communication (NOMIC) revendiqué par les États du Sud et combattu jusqu'à épuisement total du débat par les pays industrialisés et principalement les États-Unis qui lui opposèrent le concept du "free flow of information" » (Étienne de TAYO, 2007). Il reste néanmoins que la Journée Mondiale de la Société de l'Information se fête le 17 mai, chaque année conformément à la résolution A/RES/60/252, de l'Assemblée Générale de l'Organisation des Nations Unies (ONU) (Jean-Philippe ACCART, 2004). A la limite, les États africains se doivent de participer à la Société de l'Information (Jean-Jacques Maomra BOGUI, 2008). Dans le débat sur la réforme des universités, il est assigné à la Société de l'Information pour objectif, d'être un indicateur et un outil pour l'évaluation des institutions d'enseignement supérieur au plan international.

Sous l'égide de l'Union Internationale des Télécommunications (IUT) la Société de l'Information accouche deux sommets internationaux (Jean-Philippe ACCART, 2004), en même temps, le concept de Société de l'Information s'opérationnalise. En juin 2004, une structure - le « Partenariat sur la mesure des TIC au service du développement » - se créé avec pour mission d'assurer l'évaluation et le suivi du développement de la Société de l'Information dans le monde. Cette Société de l'Information doit cependant envisager son pendant : la société des savoirs et/ou société de la connaissance.

2. La société des savoirs et/ou société de la connaissance

Le débat sur l'instauration de la Société de l'Information, la société des savoirs et/ou société de la connaissance est l'occasion d'une controverse conceptuelle. Pour en saisir les tenants et aboutissants, il faut restituer le contexte, puis voir ce qui distingue les deux concepts, pour finalement en expliquer les enjeux.

Au plan contextuel, le glissement sémantique de société de l'information à société des savoirs et/ou société de la connaissance résulte de facteurs (contexte mondial des TIC, place des universités africaines dans le développement et échanges) autour de visions sociales et anthropologiques. Le contexte mondial des TIC part du constat que les technologies sont dans le quotidien de presque tous les citoyens et fondent leur rapport au monde. Il faut réfléchir aux conditions optimales d'une intégration réussie (Laure ENDRIZZI, Oct 2012). La place des universités africaines dans le développement de leurs sociétés est ainsi pertinente ; car les réformes entreprises dans la plupart des pays pour actualiser l'offre de formation universitaire (création des écoles inter-états, instauration des concours d'agrégation et des jurys interafricains, élaboration des instruments juridiques relatifs à un système rigoureux d'équivalence, mise en place des troisièmes cycles interuniversitaires, etc.) peinent à arrimer les universités africaines aux besoins de la société. D'où l'enseignement supérieur est sans conteste le segment le plus affecté du système éducatif : les effectifs y sont pléthoriques, les budgets insuffisants, la qualité de la formation en déclin.

Ce qui explique les échanges autour de visions sociales et anthropologiques. La révolution de la communication par l'intégration des technologies crée de nouvelles formes de résistance :

? Résistance culturelle fondée sur la capacité des uns ou des autres à abstraire les informations, à utiliser des symboles, un langage parfois complexe et des procédures rigoureuses ;

? Résistance politique à l'invasion d'un pays ou d'une culture par des produits multimédias ou des logiciels développés en d'autres lieux ;

? Résistance hiérarchique liée aux modes d'exercice du pouvoir (Joël de Rosnay, 2000).

L'expression Société de la Connaissance est parfois préférée à celle de Société de l'Information ; ce qui pose avec acuité la question des enjeux de la société de la connaissance. La contribution de l'éducation à la croissance et au développement des pays faisant maintenant l'objet d'un consensus parmi les spécialistes du développement (Jacques Fame NDONGO, 2009). Par contre, en Afrique francophone, l'enseignement supérieur fait face à des défis générant des turbulences qui en menacent l'existence ; même si l'avènement de la société en réseaux est à la fois une chance et un danger (Joël de ROSNAY, 2000). L'enjeu primordial reste toujours la mise en place au plan national et l'entrée au plan international de l'économie du savoir.

3. L'économie du savoir

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Le concept d'économie de la connaissance aussi connu sous le nom d'économie du savoir apparait

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dans un rapport de l'OCDE de 1996 intitulé « L'économie fondée sur le savoir ». Appelé également « économie de l'immatériel » il passe pour une nouvelle phase de l'économie « fondée sur de nouvelles formes de connaissances ». A ce titre, l'enseignement supérieur est un facteur de compétitivité économique dans le contexte d'une économie mondiale de plus en plus dépendante des connaissances (OCDE, 2008). Ces mutations se traduisent par des opportunités et des menaces.

Pour les avantages, d'une part le rôle de l'enseignement supérieur dans la construction des économies du savoir et des sociétés démocratiques est plus déterminant que jamais. D'autre part, l'émergence de nouveaux types d'établissements d'enseignement supérieur et de nouvelles formes de concurrence amène les institutions traditionnelles à changer leur fonctionnement et leurs formations pour tirer profit des opportunités offertes par les Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication (NTIC).

Pour les inconvénients, cette transformation technologique engendre le risque d'un élargissement de la fracture numérique entre pays et en leur sein (BANQUE MONDIALE, 2003). Dans ce contexte, l'impératif pour les économies en développement est d'augmenter les individus ayant des aptitudes à l'emploi, de maintenir une base de recherche compétitive au niveau mondial et d'améliorer la diffusion des savoirs au profit de la société. Les établissements d'enseignement supérieur doivent répondre aux exigences du marché du travail et fournir les compétences utiles à leurs étudiants pour les valoriser sur le marché de l'emploi (Université Omar BONGO, 28 - 31 mai 2013).

Section 2. Le processus de Bologne

Il est un truisme d'affirmer que les universités africaines sont en crise. De toute part les contestations et les mises en cause se font jour - qui peuvent se résumer en une phrase - pour critiquer « la qualité de l'enseignement, l'insuffisance des structures d'accueil, le manque de documentation, la qualification et l'insuffisance du personnel enseignant et l'inadéquation emploi/formation qui faisait du système d'enseignement et des universités une fabrique de chômeurs » (Kokou AWOKOU, 2012). La solution désignée et retenue pour résoudre cette problématique est alors l'alignement sur le processus de Bologne.

1. La genèse

Le porteur du LMD en Afrique francophone est le Conseil Africain et Malgache pour l'Enseignement Supérieur (CAMES), qui est le régulateur et coordonnateur de l'enseignement supérieur en Afrique francophone. Considérant la faible pertinence sociale de ses universités

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membres, le CAMES les incite à adopter de nouvelles mesures, plus propices au développement de la recherche, de la régionalisation, de l'internationalisation et de l'autonomie. Dans cette optique, le système LMD (3 ans pour la licence, 2 ans pour le master et 3 ans pour le doctorat) semble un modèle facilitant la gestion administrative et propice à l'installation d'une culture authentiquement académique (Hamidou Nacuzon SALL, 2007-8).

En 2003, à Malabo (Guinée Equatoriale), la Conférence des Recteurs adopte une résolution de coopération avec l'espace européen de l'enseignement supérieur. Elle est suivie d'une mission à Bruxelles conduite par le recteur de l'UOB mandaté par ses pairs. À Yaoundé (Cameroun), la même conférence prend une résolution sur le protocole de mise en place du LMD. En 2004, à Franceville (Gabon), la Conférence des Recteurs de la CEMAC vote son règlement intérieur et propose à son Conseil des Ministres de recommander aux chefs d'État de la CEMAC, de promulguer une déclaration d'engagement politique sur la réforme du LMD en Afrique Centrale. En 2005, à Libreville, les chefs d'État font une déclaration politique sur le LMD et instituent une cellule technique dans la zone CEMAC. En 2006, à Bata (Guinée Équatoriale), le Conseil des Ministres de la CEMAC promulgue des directives sur l'adoption du LMD et son chronogramme. L'UOB est désignée comme université-pilote en matière de LMD pour toute la sous-région CEMAC.

En 2015, le gouvernement gabonais promulgue des arrêtés et des circulaires sur la mise en place du LMD au Gabon. Le 19 mai 2005, le Premier Ministre procède au lancement officiel du projet LMD. À l'UOB, à l'issue des missions externes et internes, de conférences, de séminaires sur le LMD menés avec des experts canadiens, français et de l'UAF, un état des lieux et une maquette d'offre de formulation actualisée et adaptée aux contraintes du LMD sont soumis à l'appréciation du ministère en charge de l'enseignement supérieur.

2. Les mécanismes

D'une part, il s'agit d'harmoniser la circulation des savoirs et des modèles pédagogiques. Le LMD offre aux apprenants un complément de formation pour favoriser leur entrée sur le marché du travail. Il permet de répondre aux défis de la formation générale et la formation professionnelle (aptitude à créer emplois, mobilité et acquisition d'outils tels les langues et l'informatique). Bologne aide aussi les universités à participer au processus de développement, notamment en revalorisant la formation des adultes. D'autre part :

« Entrer dans le LMD » impose l'idée de réduction du nombre de diplômes universitaires - de sept à quatre - du baccalauréat au doctorat. En principe, ça a l'avantage, non seulement de

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faire baisser le coût des études universitaires, mais aussi de concourir à l'allègement de la charge pédagogique, pour les étudiants et les enseignants. Une autre exigence est la concordance, à l'échelle mondiale, des calendriers académiques (dates d'ouverture et de fermeture des universités), pour favoriser la mobilité des enseignants et des étudiants sans préjudice pédagogique. Cela suppose, bien sûr, une gestion rigoureuse du temps pédagogique (la semestrialisation des enseignements permettant à enseignants et étudiants de mieux planifier leur temps et leur mobilité) (André NYAMBA, 2007).

Enfin, la revalorisation des savoirs issus des sources non académiques permet la prise en compte des expériences et acquis professionnels des adultes qui demandent une inscription comme étudiants. Elle rend aussi nécessaire la convertibilité en « crédits » des savoirs associés à ces expériences. En somme, l'université doit accepter de ne pas être la seule source de diffusion des savoirs (André NYAMBA, idem).

En définitive, la conséquence du LMD est la création d'un marché de l'enseignement supérieur où universités publiques et privées se concurrencent au niveau national et international. A cette occasion et pour répondre au souci de professionnalisation de leurs enseignements, prenant exemple sur les universités privées venant généralement du Nord, de plus en plus d'universités africaines programment des formations payantes loin de leur offre traditionnelle. La présence des universités privées exerce ainsi une pression sur les universités publiques, les poussant à adopter les mêmes logiques marchandes (Hamidou Nacuzon SALL, 2007-8). Par contre, sans exception, les exigences de qualité et d'impact économique et social - qui signifient l'efficacité pour des institutions telle la Banque Mondiale - s'imposent aux universités publiques et privées ; surtout que le corollaire naturel des standards internationaux est la comparaison internationale des universités dans le monde et le développement de leur libre concurrence (Hamidou Nacuzon SALL, idem).

3. La problématique

Les attentes que le processus de Bologne suscitent reposent grosso modo sur des projections ; dont le préalable est le bon fonctionnement du système LMD. Chose qui aujourd'hui n'est nulle part garantie ni partiellement, ni totalement. Même si enseignants et étudiants adhèrent aux promesses du système de Bologne, nombres de limites émaillent plusieurs niveaux de la chaîne académique ; tels des défis pour toutes les universités (André NYAMBA, idem).

La première difficulté réside dans la compréhension et l'appréhension du nouvel esprit d'acquisition des connaissances et la nouvelle architecture des études. Des ajustements paraissent ci-et-là ressemblant à une « tropicalisation du LMD ». Par exemple, à l'UOB le diplôme de Master se

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présente sous forme de Master I et Master II. Sauf la différence de dénomination, ça ressemble à s'y méprendre au découpage de l'ancienne structure avec une maîtrise et un DESS/DEA. De même, le redoublement sur la base d'une moyenne semestrielle (non plus annuelle) persiste alors que le LMD préconise le passage après cumul des crédits à compléter aux termes du parcours. Le système LMD originel n'envisage pas de redoublement en cours de parcours. Par contre, il existe l'échec à un cours à reprendre, à condition d'être obligatoire dans le parcours. Enfin, le choix des enseignements sur la base des catégories cours au choix, à option et obligatoire reste une vue de l'esprit. Tous les cours sont obligatoires, sans choix possible pour l'étudiant, comme dans l'ancien temps.

Sur un autre plan, les universités africaines vivent des défis ontologiques, avant d'entrer dans le LMD. Dans les universités du Tiers-monde, la forme de connaissance transmise est portée par des hypothèses et des paradigmes d'Europe occidentale. « L'Européen » devient ainsi « l'universel ».

L'univers académique africain subit en conséquence un décalage potentiel entre ce qui y est enseigné puis son terrain/sujet/objet de réflexion et d'expérimentation : le quotidien des populations. Cette éventuelle dichotomie traduit l'incapacité du chercheur africain à rompre le «cordon» colonial, mais aussi à reformuler et promouvoir un projet de société, par les Africains, pour les Africains, dans lequel l'université est un instrument de promotion (André NYAMBA, idem). Pour exemple, le premier défi de l'Afrique est l'harmonisation des programmes de formation, avec des problématiques et interrogations identiques. En Afrique de l'Ouest, la création du REESAO à Lomé (Togo), en octobre 2005, survient dans le contexte de la mise en oeuvre du système LMD. Il vise un projet de régionalisation.

Mais cette mise en réseaux a-t-elle pour finalités de penser l'université comme un espace de formation et de recherche avec une dynamique propre, apte à compétir dans le concert des nations, sans que sa proposition soit un plagiat de ce qui s'expérimente ailleurs ? D'autre part, tout en félicitant la volonté d'harmoniser les programmes à l'échelle régionale et de favoriser la mobilité des enseignants et des étudiants, comment cette régionalisation s'articule-t-elle avec le projet d'internalisation du système LMD ? Comment s'accommode-t-elle de « l'universel occidentalisé » ? S'il est vrai que la modernisation de l'université africaine ambitionne de l'adapter aux réalités locales, comment l'articuler au contexte africain en respectant l'exigence d'excellence qui ne s'accommode que de critères universellement homogènes ? (André NYAMBA, idem)

La dernière des limites et non des moindres concerne les systèmes de comparaison internationale. Ces dernières poussent les universités à rechercher la plus grande visibilité pour leurs formations et les résultats des recherches qu'elles mènent ou sous leur label. Malgré les efforts pour les y intégrer

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ces dernières années (Webometrics), les universités africaines satisfont difficilement aux critères de comparaisons tels ceux des rankings de Berlin et de Shanghai (Hamidou Nacuzon SALL, 2007-8).

Section 3. Le cadre national

A l'occasion de sa prise de fonction en 2009, le Président Ali BONGO ONDIMBA arrive avec un projet ambitieux pour le monde de l'enseignement supérieur gabonais. Pour en saisir le contexte d'exécution, la problématique et les enjeux, il est nécessaire de faire un tour du propriétaire.

1. Le contexte d'exécution

Ali BONGO ONDIMBA prend le pouvoir dans un contexte particulier :

? Son prédécesseur est son père Omar BONGO ONDIMBA, deuxième président de l'histoire

du Gabon, qui vient de décéder après quarante-deux ans de pouvoir, sans discontinuer ; ? Le régime est à bout de souffle et empêtré dans une crise multiforme (financière, sociale,

politique...) manifestée par des grèves à répétition ;

? Les résultats donnant le nouveau président élu sont violemment contestés et les manifestants aussi fermement réprimés.

Le projet de société d'Ali BONGO ONDIMBA est nommé : « Plan Stratégique Gabon Émergent » (PSGE). Il se propose de faire du Gabon un pays émergent à l'horizon 2025. Pour ce faire, ses choix stratégiques comptent adosser le développement du pays sur trois piliers de croissance : « Gabon industriel », « Gabon vert » et « Gabon des services ». En l'occurrence, c'est le pilier « Gabon des services » qui est impliqué ; mais en quoi ceci concerne-t-il l'enseignement supérieur ?

Le challenge est donc double pour les nouvelles autorités gabonaises :

? Renouveler et réformer un système à bout de souffle ;

? Faire adhérer la population à et mener à bien un nouveau projet de société. Et la partie n'est pas gagnée d'avance.

2. La problématique

Le Gabon est un pays dont l'économie repose sur une production de rente : la vente de ses matières première (pétrole, bois, manganèse, uranium...). Le PSGE se propose de changer cet état de fait. Bien qu'en s'appuyant toujours sur le potentiel en ressources humaines, naturelles et minéralières du Gabon, il se promet de diversifier l'économie gabonaise - entres autres - par les services. Comme dans tous les pays africains, les établissements publics d'enseignement supérieur connaissent une

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massification des étudiants, des structures rustiques, des moyens financiers limités et des résistances se font jour. Il s'agit en fait d'amorcer une révolution de la communication par l'intégration des technologies ; ce qui crée de nouvelles formes de résistance, notamment une résistance hiérarchique liée aux modes d'exercice du pouvoir. Il est en effet à noter que :

« Ces problèmes structurels et culturels sont caractéristiques des sociétés fondées sur un modèle pyramidal de gestion et de contrôle. Certains pouvoirs, élus, nommés ou cooptés, se sentent menacés par la société de l'information. Souvent ils s'en méfient car elle semble les diluer dans un réseau difficilement contrôlable. Les principales résistances à la société de l'information et plus particulièrement à l'essor d'Internet sont venues d'élites politiques, industrielles, scientifiques ou technocratiques qui se sont senties menacées dans l'exercice de leurs privilèges. On peut donc considérer que ces résistances relèvent plus de la culture que de l'économique, plus des structures que des fonctionnalités de nature industrielle ou commerciale » (Carrefour du futur, 2000).

L'enseignement supérieur procède, dans le PSGE, au « Gabon des services ». Il est envisagé comme service pour que le Gabon se développe sur un mode durable. Une réflexion sur la réforme et la modernisation de l'université gabonaise y est développée. Les enjeux sont donc majeurs.

3. Les enjeux

Les enjeux du PSGE sont de taille pour l'UOB. Ils ambitionnent de faire du Gabon une destination de prestations universitaires ; c'est-à-dire que « Le Gabon devra ensuite devenir un pôle d'excellence dans la formation «aux métiers de la forêt et du bois, de la métallurgie, du tourisme, du design et de l'architecture, de l'environnement, de l'informatique et de la communication» » (PSGE, 2009). Ce qui signifie l'ouverture et la réflexion sur un certain nombre de chantiers ; dont :

? La construction de l'infrastructure qui implique le rôle des télécommunications, des investissements et de la technologie ;

? L'ouverture de la voie à la Société de l'Information en tant qu'accès universel ;

? Les services et applications dans leurs incidences au niveau du développement économique, social et culturel et des sciences ;

? Les besoins des utilisateurs dans des dimensions telles la protection des consommateurs, la formation des utilisateurs et le droit à la communication ;

? Le développement du cadre qui passe par la définition de la Société de l'Information, les droits de propriété intellectuelle, les politiques tarifaires, l'information comme bien public ;

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? Les Technologies de l'Information, la Communication et l'Enseignement (TICE) dans l'environnement éducatif et le changement dans l'enseignement.

En conséquence, s'est tenu en juin 2011, le Forum International des Partenariats Public - Privé pour la confrontation entre monde universitaire et scientifique avec les secteurs privés autour du thème de l'adéquation formation/emploi puis « Les États Généraux de l'Éducation, de la Recherche et de l'Adéquation Formation-Emploi, qui ont conduit à la rédaction de la loi portant orientation générale de l'éducation, de la formation et de la recherche promulguée au mois de décembre 2011 » (Ministère des Affaires étrangères français, 2013).

Dans la foulée une nouvelle carte universitaire prévoyant la création de quatre universités est en cours (Universités de Port-Gentil, Mouila, Oyem et l'Université des Sciences de l'Éducation (USE) ; mais qui ne sont pas encore opérationnelles, pour un réaménagement du territoire national (Ministère des Affaires Etrangères français, idem).

L'objectif à terme est la création de la « Cité verte de l'éducation et du savoir » à Boué « dans le but de faire émerger un ensemble d'établissements scolaires et universitaires de référence internationale f...] et permettra également de décongestionner l'Université Omar Bongo à Libreville, qui devrait se concentrer alors sur les cycles doctoraux (Conseil des Ministres du 3 février 2011) » (Ministère des Affaires Etrangères français, idem).

Une pression interne incite l'UOB à se réformer. D'où, en 2011 l'UOB, sous les auspices du Recteur Pierre Nzinzi, installe la première direction de gestion des systèmes d'information : le Centre de Ressources Informatiques et Réseaux (CRIR) ; qui devient un centre pilote pour les établissements publics d'enseignement supérieur au Gabon. Sous le slogan « l'UOB se modernise », ce ne sont pas moins de dix-neuf projets visant à mettre en place un système d'information de l'UOB, que le CRIR gère. Le mot d'ordre est la dématérialisation des actes de gestion et d'administration à l'UOB (Martial Pépin MAKANGA BALA, 2014/2015). Ce qui n'est pas sans bousculer le cadre ancien.

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Chapitre II - Les bouleversements du cadre ancien

Francine DEMICHEL situe de façon magistrale la problématique et les enjeux de l'incidence du legs colonial sur l'organisation des universités africaines. Elle dit en substance :

« Le modèle scientifique et technologique français a été plus ou moins exporté et a été imité. Or, ce modèle présente des avantages mais aussi un certain nombre d'inconvénients et il est relativement complexe. Avait-on besoin de reproduire la division université/grande école dont nous sortons difficilement en France ? Avait-on besoin de reproduire de façon aussi rigide la division organisme de recherche/organisme d'enseignement. Avait-on besoin de reproduire de façon aussi rigoureuse la distinction filières sélectives/filières non sélectives ? Avait-on besoin de transposer la thèse qui est par essence le summum de l'académisme, quand on sait, [..], que la distinction entre recherche appliquée-recherche fondamentale est des plus fragiles, et que bon nombre de recherches dans beaucoup de disciplines montrent qu'elle ne tient pas ?

Donc, on a transplanté, sans les avoir mûri suffisamment, nos propres complexités, nos propres difficultés [..] Nous avons un système [..] qui correspond à une histoire nationale, [..] mais qui en tout cas, [..] n'était pas obligatoirement transposable dans des pays qui n'avaient pas nécessairement cette histoire ni ces traditions [..]

Donc ces retards ont eu un effet accélérateur dans les pays africains puisque nous avons exporté notre modèle qui était un modèle de formation relativement généraliste et non pas professionnalisant, et que la formation continue était pensée comme dans les universités françaises, un peu aux marges du système, à la frange, mais non pas au coeur du système [..].

Ce qui cause une crise polymorphe dans les universités africaines, dont les facteurs sont historiques, économiques, institutionnels et même sociopolitiques. Ce qui pose le problème de la définition des finalités de l'enseignement supérieur africain, ses buts, l'élaboration de ses programmes, l'esquisse du profil de ses produits et leurs modalités de mise en oeuvre. Tels semblent, aujourd'hui, les enjeux pour les universités africaines.

L'action doit donc porter, particulièrement sur des rendements et l'efficacité de l'enseignement supérieur, puis les conditions d'encadrement et la qualité de la formation et enfin les infrastructures.

Section 1. Les rendements et l'efficacité de l'enseignement supérieur

L'enseignement supérieur est porteur de bénéfices économiques et sociaux potentiels, diffus et difficiles à appréhender de manière exhaustive. Les bénéfices potentiels pour les individus comprennent, par exemple, des salaires plus élevés et une plus grande capacité à épargner et

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investir. Ces avantages conduisent à une meilleure santé et une meilleure qualité de vie en instaurant un cercle vertueux dans lequel les améliorations de l'espérance de vie permettent aux individus de travailler de façon plus productive pendant une plus longue période. Les gains individuels profitent à toute la société. Des gains plus élevés augmentent en effet les recettes fiscales des gouvernements, la consommation, et donc, potentiellement, la croissance économique.

L'enseignement supérieur a donc potentiellement des effets directs sur l'économie et la société, en alimentant en talents et en travailleurs hautement qualifiés divers secteurs de la vie économique, sociale et politique.

1. Les rendements de l'enseignement supérieur africain

Les effets de l'enseignement supérieur ne se matérialisent que s'il est de bonne qualité et que les diplômés de l'enseignement supérieur trouvent effectivement un emploi ou exercent une quelconque activité sociale ou productive dans laquelle ils expriment pleinement leurs talents. Ainsi, la pertinence de l'enseignement supérieur est contingente du contexte de chaque pays. Par exemple, si un système éducatif forme sans aucune prise en compte des caractéristiques du marché du travail et du tissu économique national, dans lequel la plupart des formés s'insèrent, la valeur effective des formations offertes est faible pour ceux qui s'impose un emploi « à faible qualification » ou n'ont pas d'emploi du tout. » (UNESCO, 2008).

Le défi de l'enseignement supérieur africain consiste à changer de paradigme ; pour procéder à un

recadrage. Ce recadrage, qui est un bouleversement du cadre ancien passe par l'utilisation des TIC

(Banque Mondiale, 2013). Il est à noter à cet effet que les TIC sont un phénomène transversal,

mondial et irréversible ; permettant des transformations en profondeur (Banque Mondiale, 2016) :

- Les organisations et les relations entre les acteurs ;

- Le cadre spatio-temporel de l'activité économique, éducative et sociale.

Pour y parvenir, certains préalables restent à remplir :

- Maîtriser les technologies et favoriser leurs usages pour développer l'innovation et la

compétitivité des établissements d'enseignement supérieur ;

- Former les spécialistes et les utilisateurs des TIC ;

- Favoriser le développement des établissements d'enseignement supérieur innovantes ;

- Évaluer les fragilités et assurer la robustesse des systèmes d'information et de

communication.

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La vocation de l'institution universitaire est - entre autres - de produire des diplômés pour le marché de l'emploi. Il est ainsi logique que c'est à l'aune de cet objectif qu'en l'espèce les rendements de l'enseignement s'apprécient.

2. L'efficacité de l'enseignement supérieur africain

Sans fausse pudeur, il est anecdotique d'affirmer que le rendement interne de l'enseignement supérieur, dans de nombreux pays africains, est faible. On observe en effet dans de nombreuses institutions d'enseignement supérieur, aussi bien en Afrique francophone qu'en Afrique anglophone, une fréquence importante des redoublements, des abandons ou des réorientations des étudiants (UNESCO, 2008).

Il est logique de porter une réflexion sur les causes réelles du « faible rendement interne » de certaines institutions d'enseignement supérieur en Afrique. Celle réflexion passe par trois éléments :

- La nature des conditions d'études offertes aux étudiants et l'incidence qu'elles peuvent avoir sur leur performance académique ;

- La nature des incitations pour favoriser une réussite « rapide » des étudiants alors que les perspectives d'emploi sont peu attrayantes ou lorsque l'octroi des aides financières de l'Etat se fait sans considération de critères de performance individuelle sur le plan académique ;

- L'adéquation de la préparation des sortants du secondaire aux exigences de l'enseignement supérieur. Ce point pose la question de la qualité de l'enseignement secondaire, jugée préoccupante par divers spécialistes de l'enseignement supérieur (UNESCO, idem).

Les investigations nécessitent de s'arrêter sur quatre dimensions complémentaires, que sont :

- Le degré de fluidité des études dont la fréquence des redoublements et abandons d'études ;

- Le niveau de qualification des enseignants et d'encadrement des étudiants au regard des

standards internationaux ;

- Les conditions d'accueil des étudiants et donc l'adéquation numérique de l'offre à la demande d'enseignement supérieur ;

- La dépense publique par étudiant et la pertinence de sa composition (UNESCO, idem).

Ceci dit, des taux d'échecs élevés, au niveau d'une institution donnée, suggèrent qu'elle ne répond pas aux besoins des étudiants ce qui traduit, en dernière analyse, un problème de qualité et/ou de pertinence de l'offre d'enseignement (UNESCO, idem). D'où, l'enseignement supérieur et la

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recherche, en Afrique, ont intérêt à s'arrimer aux principes de la rigueur méthodologique et herméneutique.

3. Le changement de paradigme de formations

Il ne faut pas massifier la délivrance des diplômes (bien que la réduction des redoublements figure dans la critériologie d'évaluation des enseignants et des enseignements adoptés par les gouvernements et les partenaires techniques et financiers) (Jacques Fame NDONGO, idem).

Il importe de l'affiner et de l'élitiser (sans déboucher sur la « sélection » ou le « contingentement ». Tout enfant a droit à l'éducation, dont l'enseignement supérieur s'il en a convenance...) (UNESCO, 2008). L'Université africaine doit délivrer des diplômes valables et valides pour empêcher leurs détenteurs d'être de prétendus intellectuels « bedonnant de diplômes » (belle image de Léopold Sédar Senghor), mais des bâtisseurs de civilisation, des inventeurs d'idées et de véritables éveilleurs de conscience (selon le voeu d'Aimé Césaire) (Jacques Fame NDONGO, idem).

Les difficultés d'insertion des diplômés sur le marché du travail résultent aussi, du fait que l'offre quantitative de formés dans l'enseignement supérieur excède souvent la capacité d'absorption du secteur moderne. Ces difficultés tiennent à la faible pertinence de l'offre de formation supérieure au regard des spécificités du marché de l'emploi en Afrique (UNESCO, 2008). La question de la pertinence de l'offre de formation rejoint celle de l'accessibilité aux enseignements au public le plus large : « Si la formation en présentiel reste aujourd'hui la norme, de plus en plus d'établissements recourent néanmoins aux TIC pour développer une offre accessible en ligne et à distance dans l'optique d'une complémentarité avec les formations sur place » (Aurélie PUYBONNIEUX, 2010). La réformes des conditions d'encadrement et la qualité de la formation s'inscrit donc dans le bouleversement du cadre ancien.

Section 2. La qualité de la formation et les conditions d'encadrement

L'offre d'enseignement supérieur requiert une qualité suffisante pour assurer une meilleure contribution des diplômés à l'effort de développement des pays, tout comme elle est nécessaire, en elle-même, du fait de l'internationalisation de l'enseignement supérieur et de ses exigences en termes de compétitivité des formations à l'échelle régionale et mondiale. Dans la même logique, les conditions d'encadrement imposent l'adoption de nouveaux paradigmes tant dans l'ouverture à de

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nouveaux profils d'apprenants et partenaires financiers, que la révision du rapport enseignant versus apprenant, ainsi que la soumission aux critères d'évaluation internationaux.

1. La qualité de la formation

La qualité de l'enseignement supérieur est une notion complexe et multiforme, dans la mesure où elle est protéiforme par nature et vise des logiques (formation, recherche académique de haut niveau, services sociaux aux étudiants, offre de services professionnels divers) variées selon les institutions d'enseignement supérieur et selon les pays. Ce qui passe pour une bonne définition de la qualité pour un certain type de cours ou d'institutions s'avère inappropriée pour d'autres (UNESCO, idem). Bien que difficile à conceptualiser, la qualité résulte de nombreux facteurs (UNESCO, idem). L'assurance - qualité s'inspire, en Afrique, des recommandations internationales sur ce paradigme structurant et sur les lois et règlements propres aux États (Jacques Fame NDONGO, idem).

Pour ce faire une idée et pour l'exemple, dans le meilleur des mondes, dans un pays africain respectant les normes susmentionnées, la qualité suppose :

-- Des enseignants bien formés, dévoués et en nombre suffisant (normes de l'UNESCO : 1

enseignant pour 30 étudiants) ;

-- Des laboratoires équipés et modernes ;

-- Des personnels d'appui compétents ;

-- Un système d'information (données statistiques et informatiques) performants ;

-- Des infrastructures adéquates quantitativement et qualitativement ;

-- Des curricula de formation pertinente (enracinés dans l'Africanité et ouverts au monde) :

-- Une stratégie éducative bien pensée : ne former ni des déracinés et des acculturés ni des

cadres myopes et nombrilistes ou des thuriféraires ;

-- Un système d'évaluation performant (qui évite le pantagruélisme éculé que récusait Rabelais

et le psittacisme stérile) ;

-- Une gouvernance sociale efficiente au sein de l'Université (franchises universitaires, statut de

l'étudiant spécifiant les droits et obligations de celui-ci, aires de jeu, structures sanitaires

adéquates, encadrement psycho-social dans des centres médico-sociaux appropriés etc.)

(Jacques Fame NDONGO, idem).

Sorti de ce doux rêve, la réalité est tout autre. Les conditions d'encadrement et la qualité de la formation, dans l'ensemble, les universités africaines connaissent des taux d'encadrement

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pédagogiques globalement élevés, mais avec une situation variable selon les pays, les institutions et les domaines de formation (UNESCO, 2008).

2. Les conditions d'encadrement

L'expansion de l'enseignement supérieur est très forte ces dernières années. Par contre, le rythme de recrutement des enseignants n'est pas suffisant pour assurer des conditions d'encadrement satisfaisantes aux millions de nouveaux étudiants qui accèdent à l'enseignement supérieur. La conséquence est une dégradation des taux d'encadrement (ratios étudiants/enseignants), qui est plus forte en Afrique que partout ailleurs (UNESCO, 2008). Il faut en effet souligner le peu d'enseignants de « haut » rang pour répondre de la qualité de l'enseignement en Afrique. Or, pour un enseignement supérieur de qualité, il importe de disposer à la fois :

? D'enseignants en nombre suffisant pour assurer des niveaux d'encadrement adéquats aux étudiants ;

? Des enseignants dotés de qualifications internationalement reconnues qui permettent l'animation scientifique et pédagogique, ainsi que le renouvellement des générations d'enseignants et de chercheurs de haut niveau (UNESCO, idem).

Il faut entendre par là une proportion significative d'enseignants dotés de qualifications de haut rang, reconnues au niveau international. Pour une dizaine de pays de la région, les données disponibles semblent confirmer l'existence d'une proportion relativement faible d'enseignants de rang magistral (ayant le grade de professeurs ou de maîtres de conférences) dans le secteur public dans de nombreux pays africains (UNESCO, idem).

Pour combler l'insuffisance d'enseignants, les institutions d'enseignement supérieur concoctent un cocktail de mesures qu'elles choisissent et/ou combinent selon des contraintes pédagogiques pour les enseignants et des contraintes financières. Certaines institutions recourent à une intensification des charges des enseignants, des missions d'enseignement au personnel expatrié ou à un personnel peu qualifié, éventuellement encadré par des enseignants de haut rang (UNESCO, idem). Ces mesures, appréciables, sont cependant de nature « conjoncturelles », même si malheureusement - elles restent souvent pratique courante dans des institutions. D'autres instituent des initiatives de nature plus « structurelles », en assurant le développement professionnel continu de leurs enseignants et l'amélioration de l'attractivité de la fonction enseignante (UNESCO, idem).

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De telles initiatives, prometteuses, constituent une réponse au besoin d'intégration progressive du nombre nécessaire des nouveaux enseignants ayant les qualifications académiques requises. Il convient cependant d'avoir conscience de l'ampleur des besoins en enseignants requis pour les institutions d'enseignement supérieur pour les prochaines années. Sans évoquer les questions financières, les deux hypothèses retenues sont difficilement tenables (UNESCO, idem).

D'autre part, les universités nécessitent un personnel hautement qualifié, apte à identifier les opportunités des TIC, d'en tirer parti pour améliorer la qualité de l'enseignement et l'apprentissage.

3. Les TIC dans les modalités d'encadrement

L'introduction des TIC à l'université est d'abord le fruit d'une volonté de rationalisation : l'informatisation de l'enseignement supérieur permet une gestion accrue des ressources administratives (gestion des inscriptions, dossiers étudiants, etc.) au moyen d'outils bureautiques et électroniques et de bases de données (Aurélie PUYBONNIEUX, 2010). Par contre, les innovations en matière de TIC résultent trop souvent des recherches des techniciens évoluant au bas de l'échelle hiérarchique. L'idée selon laquelle les universités peuvent s'attacher les services d'un responsable des systèmes d'information à même d'influencer le processus décisionnel au plus haut niveau de la hiérarchie n'est pas encore largement partagée. L'introduction de systèmes innovants d'enseignement et d'apprentissage, impose pourtant aux programmes universitaires et méthodes d'évaluation de s'adopter une approche plus intégrée des différentes disciplines. Il faut à cet effet coordonner le processus de collaboration interdépartementale et exercer un leadership suffisamment fort pour vaincre la résistance au changement qui invariablement devient un obstacle majeur à l'obtention de résultats performants (Damtew TEFERRA et Heinz GREIJN, 2010). Ceci d'autant que les Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication (NTIC) intègrent l'Université dans une économie du savoir mondialisée. Les mécanismes de l'économie numérique s'imposent aux établissements d'enseignement supérieur (Aurélie PUYBONNIEUX, idem). A ce titre, la croissance et la complexification des connaissances postulent que le processus d'éducation et de formation dans la société du savoir consiste moins à transmettre des informations, l'accès à l'information étant quasiment illimité, qu'à apprendre à apprendre aux individus afin qu'ils se procurent et s'approprient par eux-mêmes l'information dont ils ont besoin. L'objectif est moins d'accumuler des informations que de savoir comment et où les trouver, comment les analyser pour se les approprier. Le vrai savoir est par principe une question de capacité, de compétence, de formation et apprentissage cognitif (Babacar NIASSE, 2009).

L'accueil des étudiants donnent une lecture complémentaire de la qualité de l'enseignement

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supérieur. Il suffit de comparer la capacité d'accueil des institutions d'enseignement supérieur au nombre d'étudiants effectivement accueillis. Se pose donc le problème des infrastructures.

Section 3. Les infrastructures

Les infrastructures dont il est question ici sont autant mobilières, immobilières que numériques.

1. Le renouvellement des infrastructures mobilières et immobilières

Pour ce qui est des infrastructures immobilières et mobilières, la faiblesse des ressources des établissements d'enseignement supérieur a entraîné un mauvais entretien des bâtiments, de l'équipement et la détérioration des ressources des bibliothèques. Ces dernières, notamment, qui sont des structures fondamentales d'appui à l'enseignement supérieur et à la recherche, souffrent de la pauvreté de leurs collections, des contraintes pour les renouveler, des difficultés pour mettre en réseau leurs structures documentaires aux niveaux nationale et internationale.

Les laboratoires et centres de recherche se coupent de la base essentielle dont se nourrissent la recherche scientifique et l'innovation technologique (Oumar SOCK, 2006). Les données statistiques fiables et actualisées pilotent efficacement la machine universitaire et scientifique avec des paramètres tant quantitatifs (nombre d'enseignants, d'étudiants, de personnels d'appui, de tables-bancs, de laboratoires, d'ateliers, d'ordinateurs, de bibliothèques, de librairies etc.) que qualitatifs (taux d'échecs, variables sur la déperdition au cours de la scolarité, taux de redoublement, ratio enseignant/enseigné, étudiant/population mère, étudiant/infrastructures, étudiant/bibliothèque, taux d'employabilité...) pour un meilleur management de la politique éducative (UNESCO, 2008).

Les données disponibles pour l'Afrique indiquent, pour les institutions concernées, des taux d'utilisation des infrastructures, à des niveaux qui ne permettent théoriquement pas des conditions d'apprentissage de qualité. Certains pays ont construit de nouvelles infrastructures (amphithéâtres, salles de cours) universitaires ou créé des universités ou autres institutions d'enseignement supérieur délocalisées dans l'hinterland, mais ne sont que des ersatz (UNESCO, idem).

2. La construction des infrastructures réseaux

Quant à l'infrastructure numérique, aujourd'hui, la modernité se mesure à l'aune de la mise en oeuvre des TIC qui doivent innerver toute la vie des temples du savoir, de la production des connaissances et des compétences au renouvellement de celles-ci (recherche) en passant par leur

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diffusion (techniques et modalités de transmission des savoirs et savoir-faire) (UNESCO, idem). C'est en ce sens que l'accélération du développement technologique a fait de l'accès au savoir une condition essentielle de la participation à l'économie mondiale.

L'impact des nouvelles technologies de l'information et des communications (TIC) a considérablement modifié la vitesse de production, d'utilisation et de distribution du savoir, comme l'attestent l'augmentation de la publication des documents scientifiques et le nombre de demandes de brevets. La capacité d'un pays à tirer profit de l'économie fondée sur le savoir dépend ainsi de sa promptitude à adapter sa capacité à produire et à partager le savoir (BANQUE MONDIALE, 2003).

C'est à ce titre que la numérisation des structures et des activités (scolarité, bibliothèque, librairie, etc.) entraîne un saut qualitatif de l'Université africaine dans la modernité cybernétique et la Société du savoir (Jacques Fame NDONGO, idem). Les infrastructures numériques prennent en compte les réseaux informatiques, la connexion Internet, les équipements, logiciels et matériels. L'intégration de l'information dans la société passe par le réseau, à partir de points d'accès différents, en temps réel ou différé (Jean-Philippe ACCART, 2004). La Société de l'Information fonde en effet son développement sur la convergence technologique entre ordinateurs, réseaux de télécommunications et protocoles d'échanges entre machines. Il s'agit en fait de bâtir des systèmes d'information ; or : « Bâtir des systèmes d'information, c'est non seulement collecter et diffuser des données, c'est aussi les ordonner et y réfléchir afin d'élaborer un savoir susceptible d'orienter l'action. De tels savoirs codifiés s'élaborent un peu partout dans le monde et sont disponibles pour qui sait les trouver. Y accéder facilement grâce à des infrastructures performantes constitue un premier enjeu [...] L'investissement dans les technologies de l'information apparaît ainsi comme complémentaire d'un investissement dans les ressources humaines » (Armand MATTELART, 2003).

D'autant que l'existence de TIC appropriées et fonctionnelles est essentielle à l'enseignement supérieur car ces technologies ont la capacité :

? De rationaliser et réduire les tâches administratives et en général de permettre l'accroissement de l'efficience et l'efficacité de la gestion des systèmes et des établissements d'enseignement supérieur ;

? D'accroître l'accès et améliorer la qualité des enseignements et de l'acquisition des connaissances à tous les niveaux ;

? D'élargir considérablement l'accès à l'information et aux données, à l'échelle des campus ou à travers le monde (BANQUE MONDIALE, 2003).

3. L'acquisition des infrastructures numériques

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L'apparition et l'évolution rapide des TIC ont créé au moins deux défis majeurs pour l'éducation :

? Réaliser une intégration appropriée des TIC dans l'ensemble des systèmes et établissements d'enseignement supérieur ;

? S'assurer que les nouvelles technologies deviennent les vecteurs de l'accroissement de l'accès et de l'équité et de l'augmentation des opportunités d'éducation pour tous, et non pas seulement pour les nantis et les privilégiés sur le plan technologique (BANQUE MONDIALE, idem).

Le problème ici est essentiellement lié aux coûts d'acquisition, de gestion, de maintenance et de renouvellement ; dans des structures dont les ressources (humaines, matérielles et financières) sont limitées. Il reste que malgré ces obstacles :

« L'utilisation et le développement du numérique sont urgents [...]

La révolution numérique qui commence offre de grandes opportunités pour remédier aux grands handicaps du passé. Aussi l'utilisation du numérique est rendue indispensable pour plusieurs raisons :

- Internet est la plus grande bibliothèque que le monde a conçue. Son accessibilité et sa

relative gratuité en ont fait le vecteur des savoirs et des informations au service du genre humain [...].

- Les MOOC (Massive Open Online Course) sont des formations en ligne ouvertes à tous. Les technologies de l'information et de la communication sont intégrées dans les programmes pédagogiques pour démocratiser l'accès aux savoirs. Ces formations en ligne permettent au plus grand nombre de bénéficier via le web des cours de grande qualité. Par ce biais il est possible de désengorger les amphithéâtres car l'étudiant pourra apprendre de son domicile et faire des exercices. [...] ». (Oury BAH, 2016)

L'acquisition de ces équipements peut se faire selon une démarche éprouvée à l'Université Paris 8 panthéon de Paris ; notamment :

- La rédaction d'une note de cadrage destinée à préciser les attendus du projet ;

- Un recueil des besoins des étudiants de Licence, en particulier primo-arrivants, en matière de méthodologie documentaire et de traitement de l'information ;

- Une étude comparative des différents outils de formation à la bibliothéconomie et à la méthodologie documentaire mis en place par des bibliothèques universitaires à destination des étudiants francophones ;

- La rédaction d'un cahier des charges fonctionnel destiné à détailler les fonctionnalités et les résultats attendus pour le projet ;

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- La mise en oeuvre technique du projet : configuration et déploiement de la plateforme et rédaction de contenus types (Aurélie PUYBONNIEUX, idem).

Chapitre III - Les bienfaits de la conversion à la communication

La littérature sur la communication « dans » et « des » établissements d'enseignement supérieur d'Afrique noire francophone est lacunaire. Quant à l'UOB, il est à signaler que l'organigramme n'indique aucun corps de métier s'apparentant à celui de communicant universitaire ; même si des traces d'une activité de communication universitaire soit visible sur le terrain. En s'en tenant aux principes généraux, pour ne pas tomber dans les localismes, les sources principales convoquées en l'espèce, relèvent de l'expérience francophone (France et Canada). A ce propos, la littérature est convergente, en montrant l'intérêt, la place et le rôle croissants de la communication universitaire dans les pays occidentaux et asiatiques. Il reste néanmoins une frange de réfractaires à la communication universitaire. Cette attitude est pire au Gabon, du fait du statut de l'UOB :

- Première université gabonaise et la plus grande à vocation sciences sociales et humaines ; - Université qui reçoit de fait, la plus grande majorité des nouveaux bacheliers ;

- Université où les coûts de formation sont relativement bas.

Cette position quasi-dominante sur le marché de l'enseignement supérieur la fait regarder la mondialisation et ses avatars avec un certain dédain ; comme si elle n'est pas concernée. Cette posture de l'UOB oblige à revenir sur un débat d'arrière garde sous d'autres cieux ; car, elle impose d'envisager la communication comme une idée neuve dans l'enseignement supérieur (Agence BLANC SUR NOIR, 2009). D'autant que cet exercice s'avère ardu : « Communiquer, oui, mais sur quoi ? Comment procéder ? A quel moment ? A quel rythme ? A qui s'adresser ? Et combien cela va-t-il coûter ? Quel sera le retour sur investissement ?» (Agence NOIR SUR BLANC, 2009).

Il s'agit alors de montrer les bienfaits de la conversion à la communication pour « sensibiliser les différents décideurs de l'enseignement supérieur (doyens, présidents, enseignants, responsables de services, dircoms, mais aussi autorités de tutelle...) aux enjeux de la communication. De susciter chez eux une prise de conscience de la nécessité de communiquer » (Agence NOIR SUR BLANC, idem). Ce qui justifie d'expliciter que la communication peut servir à affirmer l'identité de l'université (section 1), puis conforter la légitimité de l'université (section 2) et enfin redorer l'image de l'université (section 3).

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Section 1. Affirmer l'identité de l'université

La mondialisation, le processus de Bologne et les politiques nationales obligent les institutions supérieures d'enseignement public à faire face au changement pour mieux répondre à un environnement complexe, exigeant et de plus en plus concurrentiel. Ce changement tout azimut recouvre une série de dimensions et questions de fond assignant, en Afrique, à la communication universitaire de nouvelles perspectives ; ce qui fait dire au Professeur Guido TABELLINI, Recteur de Bocconi University que : « Comme dans n'importe quel secteur de l'industrie, l'enseignement supérieur fait partie d'un marché mondial au sein duquel la communication est un élément important. Mais ce n'est pas l'aspect primordial. Le véritable enjeu reste l'identité d'une institution. Le principal objectif d'une communication efficace n'est pas de générer de nouvelles candidatures d'étudiants mais de trouver le bon positionnement de l'école. De là découleront les bonnes candidatures » (Agence Noir sur Blanc, 2009). Ces dimensions sont donc relatives à la communication sur l'image institutionnelle de l'université (1), la création d'une image de marque (2) et la valeur de l'image de marque (3).

1. La communication sur l'image institutionnelle de l'université

L'image institutionnelle rassemble les impressions et attitudes qu'ont les gens face à une institution. Elle comprend les volets fonctionnel et émotionnel (Maryse Adjo QUASHIE, 2006). Le volet fonctionnel englobe des caractéristiques tangibles, mesurables et facilement comparables aux autres institutions (frais de scolarité, variété de programmes, corps professoral, bourses d'étude, installations et équipement). Le volet émotionnel repose sur des éléments psychologiques exprimés sous forme de sentiments ou d'attitudes à l'égard de l'institution (Maryse Adjo QUASHIE, idem).

L'identité institutionnelle se perçoit par des indicateurs physiques et des comportements. Elle représente ou symbolise souvent l'institution et la distingue des autres. Les éléments clefs de l'identité (souvent visuels) s'identifient instantanément et renvoient à la personnalité de l'institution.

La communication doit donc harmoniser ces éléments pour éviter des messages contradictoires dommageables à l'image institutionnelle. L'identité de l'institution se mesure, entre autres, par son

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nom, son logo et sa culture (Maryse Adjo QUASHIE, idem). L'identité d'une institution se distingue de son image ; par contre elle en est une façade importante.

C'est en ce sens que souvent l'identité renforce ou crée une image. Bien que conceptuellement distincts, ces deux mots sollicitent, dans leur formation respective, les mêmes indicateurs (nom, culture organisationnelle et caractère distinctif de l'institution) ; d'où, leur éventuelle confusion. Dans tous les cas, le rôle et l'influence de l'étudiant sur l'université étant généralement durables, l'identification entre identité, image et valeurs dominantes de l'établissement est souhaitable pour conforter le sentiment d'appartenance de l'étudiant (Nha NGUYEN, 1994). Il est à noter que :

« En fait. il semble que l'université africaine n'ait pas encore procédé à une vraie prise de conscience d'elle-même, car elle n'a pas encore pris la distance nécessaire à cela ; fascinée par l'université occidentale [...] Cela demande une vision prospective dont le préalable est une analyse critique de la société actuelle : qui peut mieux remplir ce rôle que l'universitaire, non pas l'employé de l'université dans ses activités quotidiennes, mais l'enseignant-chercheur dans l'attitude de l'intellectuel, veilleur et guetteur d'avenir? C'est cet intellectuel qui doit aider l'université à définir sa véritable identité, celle d'être le lieu où se tient le débat sur l'avenir, sur le projet que se donne la société » (Maryse Adjo QUASHIE, idem).

Pour sa part, la politique de communication comprend un volet destiné à la clientèle visée, des groupes externes et l'autre à son personnel.

2. La création d'une image de marque

« Selon l'Institut National de la Propriété Industrielle, la marque est un «signe» servant à distinguer précisément des produits ou services de ceux de leurs concurrents. [...] La marque est « une promesse faite par le vendeur à l'acheteur » et [...] elle s'organise autour de 6 axes complémentaires : un ensemble attributs, d'avantages, de valeurs, une culture, une personnalité et un profil d'utilisateur constituant l'identité de la marque. Il s'agit donc bien pour les établissements de se bâtir une identité forte, reconnaissable par tous et d'asseoir des valeurs dans un territoire donné [...] L'identité représente la façon dont la marque veut être perçue, par opposition à l'image, qui est la façon dont la marque est réellement perçue par les consommateurs. Définir son identité de marque implique donc pour les établissements d'enseignement supérieur de s'interroger sur qui ils sont, ce qu'ils veulent, ce qu'ils ont à offrir, où ils veulent aller » (Julie RESCOURIO RODOLLE AUBERT, ).

Une fois déterminée, l'identité de marque devient l'épine dorsale de la stratégie de développement de l'établissement. Le but est de faire que grâce à une communication claire et cohérente, cette identité soit le plus proche possible de l'image perçue par les individus ; car il y a un enjeu dans la création d'une image de marque (Julie RESCOURIO RODOLLE AUBERT, idem).

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Actuellement, sur la scène mondiale, les universités sont en concurrence entre elles pour des ressources, un bon classement, leur réputation, leur personnel et des étudiants. L'un des principaux motifs de cette tendance tient au fait que, selon la pensée commune, la création d'une image de marque augmente, la part du marché des étudiants internationaux. Souvent, les étudiants internationaux payent le double ou le triple des frais de scolarité des étudiants nationaux.

S'ajoutent à ces frais les coûts d'hébergement, de subsistance, de déplacement, des produits et services discrétionnaires. Dans bien des cas, les totaux dépassent les principaux secteurs d'exportation qui, par tradition, dominent les marchés domestiques. A ce titre, un débat s'engage autour du concept de valeur de marque (Zainab KIZILBASH, 2011).

3. La valeur de marque

Le concept de valeur d'une marque - ou capital marque - résulte sûrement de la valeur marchande accordée aux marques par les énormes sommes dépensées par des entreprises pour les gérer et les promouvoir. Outre l'aspect monétaire, le capital marque représente aussi la valeur ajoutée qu'une marque apporte à un produit ou service en lui attribuant une personnalité, des valeurs, une fonction, une stature dépassant le cadre de la marque. « On appelle capital marque tous les éléments d'actif et de passif liés à une marque, son nom ou ses symboles, et qui apportent quelque chose à l'entreprise et à ses clients parce qu'ils donnent une plus-value ou une moins-value aux produits et aux services ». Le terme de « capital » est donc précisément employé car la marque représente une valeur à la fois pour l'entreprise et pour le client. Plus une marque a de la valeur pour des consommateurs, plus elle en crée pour l'entreprise (Julie RESCOURIO RODOLLE AUBERT, idem).

La mesure d'une marque éducative se fait par divers indicateurs :

- Indicateurs quantitatifs représentés par les accréditations, alliances nationales et internationales, doubles diplômes, ancienneté de l'école, effectifs, nombre d'anciens, budget de fonctionnement, financements directs et indirects, nombre de programmes proposés ;

- Dimension affective, subjective, difficile à mesurer car propre à chaque individu : les éléments tels la force du symbole de l'école, l'originalité de ses programmes, l'éthique, la réputation du corps enseignant. Tous participent à la création de valeur pour la marque ;

- Pour deux journalistes du Business Insider, le seul élément vraiment distinctif est la façon dont les écoles participent au développement de la carrière professionnelle des étudiants. Au-delà du Curriculum Vitae, cela veut dire deux choses : la façon dont est perçue la qualité

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de l'enseignement de l'école et le réseau qu'elle permet aux étudiants de développer.

- Le cabinet de conseils américain « Admissions Consultant », démontre que le nom des établissements a une grande influence sur la carrière des jeunes diplômés ;

- Enfin, de nouveaux outils interactifs sont élaborés, comme le « Business School Comparator » développé par Bloomberg, pour permettre aux internautes de classer les établissements d'enseignement supérieurs selon des critères qu'ils ont eux-mêmes choisis dans une liste préétablie (Julie RESCOURIO RODOLLE AUBERT, idem).

L'image institutionnelle, outil de promotion, favorise alors la stratégie de positionnement des universités. Ce qui constitue un défi en matière de communication marketing pour les gestionnaires universitaires ; surtout pour conforter la légitimité de l'université (Maryse Adjo QUASHIE, idem).

Section 2. Conforter la légitimité de l'université

L'université a une histoire, des traditions, des valeurs et de formidables expertises qui sont autant d'atouts à valoriser mais qui ne suffisent plus dans le contexte actuel de mondialisation. Il lui faut en plus communiquer par tous les moyens, promouvoir son capital image et défendre sa réputation. Elle doit satisfaire ses engagements de base (enseignement et recherche) et s'adapter en permanence à de nouveaux contextes et défis (maintien des objectifs d'excellence, recherche de moyens financiers pour son autonomie, gestion de partenariats avec d'autres institutions). Elle a enfin l'obligation d'être compétitives sur les marchés de l'éducation aux plans national et international (Mahmoud AMARA, Décembre 2004).

En se situant au sommet de l'édifice des systèmes scolaires africains, elle est la voie royale de promotion sociale. Ceux qui exercent à ce niveau sont ainsi auréolés d'un grand prestige social.

Mais quels sont les fondements de cette considération sociale ? Est-ce à cause de leur haut degré de culture ou parce qu'ils forment des cadres pour le développement ? Est-ce parce que l'université, comme à l'origine en Occident, tient le rôle de haut lieu de production du savoir ? Mais même si elle se donne cette identité, il lui faut définir le sens de son activité : que faire du savoir ? En Afrique, il semble que la question de l'identité de l'université est occultée. Ses textes fondateurs ne sont pas clairs à ce sujet. La mondialisation impose de revenir aux interrogations fondamentales : qu'est ce qui est attendu de l'université africaine ? Que dit-elle d'elle même et du rôle qu'elle veut jouer (Maryse Adjo QUASHIE, idem) ? En ce sens vouloir communiquer ne suffit pas. Encore faut-il savoir sur quoi et comment communiquer ; car la communication n'est pas un accessoire, à greffer

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sur une activité sans rien y changer. Comment, en effet, avoir une politique de communication efficace sans savoir ce que l'on est et où l'on va ?

Le principal intérêt de la démarche de communication, son utilité première, c'est d'obliger l'institution à s'interroger sur son image, son positionnement concurrentiel, ses points forts et ses faiblesses, ses marges de progrès, ses facteurs de risque. En un mot, à se doter d'une stratégie (Agence Noir sur Blanc, début juillet 2009).

1. Les universités en quête de reconnaissance

Pour rappel, la marque se présente comme l'élément identitaire fort, seul capable de distinguer les établissements entre eux ; en fait, c'est le nerf de la guerre dans la concurrence qu'ils se livrent. Elle se propose aussi de fédérer la communauté et créer un sentiment d'appartenance.

Dans l'enseignement supérieur, en effet, plus que partout ailleurs, la notoriété et l'image d'une institution influent grandement sur son développement. Et plus que dans n'importe quel autre secteur, l'attachement à une université passe par la confiance placée en elle. Cela joue un rôle primordial dans l'image d'une institution. La confiance et le capital de marque représentent ainsi un travail de longue haleine semé d'embûches. Chaque discours et action de communication doit trouver un écho auprès de publics très hétérogènes (Agence Noir sur Blanc, idem). La communication doit réaliser le tour de force d'être personnalisée, adaptée à chaque public, innovante si possible, mais en restant dans le cadre particulier de l'enseignement supérieur, avec ses contraintes politiques et financières.

Travailler à la communication de ces institutions exige une connaissance approfondie du milieu, des méthodologies scrupuleuses et la capacité d'élaborer des outils créatifs adaptés à chaque public.

Pour l'heure, en France, les institutions restent frileuses et dans un mécanisme de mimétisme. Les outils présentent parfois une qualité insuffisante en comparaison des publics auxquels ils s'adressent : des générations de jeunes gens particulièrement sensibles à l'image, qui ont grandi avec Internet et les écrans. Les vidéos de qualité, notamment les campus tour, permettent à l'étudiant étranger de se projeter dans un campus. Les Ecoles américaines l'ont bien compris : elles rivalisent d'imagination et de créativité pour réaliser des vidéos ludiques (Agence Noir sur Blanc, idem). Il s'agit, pour les universités de démontrer leur légitimité, valoriser leurs choix et la crédibilité de leur réputation.

Ces nouvelles postures supposent :

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- L'organisation d'une veille constante sur l'environnement interne et externe des institutions pour décrypter les signaux faibles et rendre lisibles les désirs, les attentes et les exigences de nouveaux acteurs et parties prenantes.

- La mobilisation des équipes internes et de toutes les énergies pour travailler sur les nouveaux enjeux de changement, la vision que porte le projet collectif et faire que les buts, les actions, les messages et les valeurs donnent lieu à une communication porteuse d'un sens partagé par la communauté éducative.

- L'établissement de liens d'un nouveau type avec les médias, agences de notation, groupes de pression et autres réseaux influents pour tendre vers des relations aussi profitables que possibles et anticiper les risques de dérives (Mahmoud AMARA, Décembre 2004).

L'enjeu est de positionner la marque comme outil de cohésion et d'appartenance.

2. La marque comme outil de cohésion et d'appartenance

La marque devient comme un outil de cohésion ; car, la réflexion sur l'identité impose un travail sur les programmes existants. Selon le cap donné, il convient d'en faire le tri pour conserver ceux répondant à la stratégie de l'établissement. Cette nécessité est un exemple montrant que la mise en place d'une politique de marque touche aussi la structure et son organisation. En outre, derrière les programmes travaillent des personnes auprès de qui, il est important de communiquer. Plus qu'un simple outil marketing, la marque devient ce qui matérialise les valeurs de l'entreprise. Y sont liées sa mission, sa vision et la promesse faite aux clients. Vecteur de cohérence et de cohésion, elle permet aux collaborateurs de s'y identifier, s'approprier ses valeurs et les véhiculer de manière quotidienne en interne comme en externe. Afin d'obtenir ce résultat, l'organisation s'assure que ces concepts clés sont bien compris et assimilés par tous au moyen d'une communication pertinente. Le fait d'associer en amont collaborateurs, étudiants et anciens à la construction de l'identité de l'établissement permet le partage de valeurs communes ; celles à véhiculer par la marque. Ce qui renforce d'autant ce lien affectif qui les relie à l'établissement et en fait, ses meilleurs ambassadeurs (Julie RESCOURIO RODOLLE AUBERT, idem). Créer un sentiment d'appartenance est donc une autre raison pour mieux communiquer (Agence Noir sur Blanc, idem).

Une réserve est à relever. Les universités, depuis une vingtaine d'années, utilisent une palette de moyens et d'outils pour « stimuler » le public. C'est l'un des pièges de la communication publique qui consiste à se limiter à la dimension technique en « créant des supports et des actions d'information tout en négligeant la question des choix politiques en amont et des conditions de réussite de ces choix » (Bartoli, 1997).

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Mais la spécificité des missions, objectifs, modes organisationnels et principes structurants du système universitaire freinent l'adoption d'une approche agressive de la communication marketing. « Dans le champ du public, l'importance de la relation, fait que la communication ne saurait se satisfaire des principes d'information de masse concurrentielle ou du marketing qui visent à modifier l'offre en vue du partage entre compétiteurs » (Zémor, 2005).

La démarche orientée uniquement vers la diffusion de l'information nécessaire à l'activité de formation et de recherche est aujourd'hui inadaptée ; comme les messages véhiculés par les universités. Ils évoquent « l'excellence », « la qualité », « la performance », « l'efficacité », « l'innovation », « l'ouverture », « l'adéquation de l'offre ». Le terme d'« excellence » est utilisé pour tout. Il permet la formulation d'exigences illimitées en occultant les problèmes de fond. Il ne désigne jamais l'activité, le travail et le métier de l'enseignement et de la recherche. (Lucia GRANGER, 2009). Tout ceci participe à l'équilibre de l'écosystème de l'enseignement supérieur.

3. L'équilibre de l'écosystème de l'enseignement supérieur

Si l'enseignement supérieur se replie depuis longtemps sur lui-même, ce temps-là est bien révolu. Surtout que les universités gèrent une équation financière délicate. La « montée en puissance » de l'enseignement supérieur exige des moyens considérables. Les Etats et les collectivités locales, surtout en cette période de crise, freinent leurs investissements. Augmenter les frais de scolarité est un sujet polémique. Les contrats de recherche et la formation continue procurent juste un complément de revenus. Les universités se tournent alors, vers le modèle des institutions anglo-saxonnes (Agence NOIR SUR BLANC, 2009).

En Occident, les établissements d'enseignement supérieur opèrent au coeur d'un véritable « écosystème », réunissant des acteurs de plus en plus divers et spécialisés. Leurs premiers interlocuteurs sont évidemment les autorités de tutelle (pouvoirs publics, collectivités locales, chambres de commerce et d'industrie), puis les entreprises, associations professionnelles (fédérations, clubs de dirigeants, cercles de DRH...), sites web et blogs dédiés à l'éducation, établissements d'enseignement secondaire, services d'orientation, spécialistes de la valorisation de la recherche... (Agence NOIR SUR BLANC, idem).

Arrive ainsi le temps des alliances. Chaque institution, aujourd'hui, tisse son propre réseau, qui prend des formes multiples - depuis les simples accords d'échanges d'étudiants jusqu'aux alliances stratégiques fortes. Et beaucoup de ces réseaux fonctionnent à l'échelle internationale. Quelques

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rachats d'institutions ont également lieu ces dernières années. Mais la concentration de l'enseignement supérieur reste un chantier à venir (Agence NOIR SUR BLANC, idem).

Il s'impose ainsi un ancrage territorial fort. Les universités renforcent leurs liens avec leur environnement économique proche (entreprises, collectivités locales, associations). Elles deviennent un acteur majeur du territoire où elles sont implantées ; c'es-à-dire, qu'elles doivent penser à la fois « global » et « local » (Agence NOIR SUR BLANC, idem).

Pour le cas du campus de l'UOB, il est permis de dire, sans risque de se tromper, que c'est le plus grand quartier de Libreville. Des liens étroits se tissent ainsi entre université et entreprises. De multiples raisons poussent l'enseignement supérieur à se rapprocher des entreprises. Celles-ci sont le débouché « naturel » pour les diplômés. Elles peuvent aussi apporter aux universités des contrats de recherche et des financements variés (chaires, dotations, achats de formation, etc.), mais également un éclairage sur leurs métiers et leurs besoins de compétences (Agence NOIR SUR BLANC, idem).

De leur côté, les universités fournissent aux entreprises de la connaissance, à un moment où celles évoluent dans un environnement de plus en plus complexe. Les unes et les autres sont des partenaires de plus en plus proches » (Agence NOIR SUR BLANC, idem). Ce qui justifie que l'opérateur de téléphonie mobile AIRTEL MONEY est partenaire de l'UOB depuis 2013. Un des buts de ce processus est de redorer l'image de l'université.

Section 3. Redorer l'image de l'université

Les universités ont pour vocation de former des étudiants et de produire de la connaissance ; mais leur nouvelle « mission » va au-delà de ce double impératif. Il leur faut aussi, pêle-mêle, attirer des étudiants de bon niveau, assurer à leurs diplômés un emploi, recruter des professeurs, multiplier les liens avec les entreprises, collecter des fonds, monter des dossiers d'accréditation ou de classement, valoriser leurs travaux de recherche, mobiliser leurs anciens, communiquer - en interne et vers l'extérieur.

Autant d'activités assez éloignées de leur « coeur de métier » et dont chacune réclame des équipes dédiées et des moyens spécifiques (Agence NOIR SUR BLANC, idem).

Ceci d'autant que les universités pensent sur le long terme alors que les changements touchant le monde de l'éducation ont souvent des impacts forts nécessitant agilité, capacités de réaction rapides, adaptées et efficaces.

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Les universités évoluent ainsi de façon remarquable. Les champs d'action, les modes de coopération, les nouvelles formes de gouvernance exécutées notamment dans les processus de décisions, les attitudes de plus en plus professionnelles sont autant de signes et d'illustrations effectifs du changement et de la capacité d'évolution des institutions de l'enseignement supérieur (Mahmoud AMARA, Décembre 2004). Pour ce faire, elles se dotent de levier de gestion du changement que sont la communication marketing, la communication sur différentes cibles et tâches et enfin, la communication par les TIC.

1. La communication marketing

Aujourd'hui, le terme d'excellence est au coeur de tous les discours et pour atteindre cet idéal les établissements universitaires sont appelés à se dépasser. Pour ce faire, d'une part, le prestige d'une université tend à dépendre de sa capacité « à faire spectacle » et à organiser sa mise en scène nationale et internationale ; d'autre part, attirer des financements n'est pas un objectif en soi ; enfin, les études coûtent chers et les étudiants sont des consommateurs particuliers. Le recours au marketing devient ainsi une nécessité. La gestion du marketing permet en effet de communiquer efficacement, de concilier les valeurs et les missions tout en tenant compte des contraintes de l'environnement ; mais avant tout une bonne analyse des besoins s'impose.

L'analyse des besoins est incontournable avant une proposition à un public universitaire spécifique. La notion de besoin est en effet liée à celle d'attentes, de demandes, de manques, de motivation, d'objectifs, de ressources etc. « L'analyse des besoins est une étape dont la fonction principale est de recueillir des informations sur et avec tous les partenaires engagés dans la réalisation d'un projet éducatif, informations qui serviront à déterminer des objectifs » (Akia AIT MOULA, 2013).

Des outils d'analyse des besoins existent, permettant de s'interroger sur les informations à recueillir. Il s'agit de chercher d'une part, des informations sur les situations de communication à prévoir par rapport aux objectifs assignés à une opération ; d'autre part, des informations sur le contexte institutionnel ou social des apprenants, leur milieu et celui de la formation. L'analyse des besoins explique aussi les représentations et interprétations des étudiants. Ce qui guide le communicateur sur l'origine des besoins exprimés et de l'orienter dans la détermination des objectifs (Akia AIT MOULA, idem). Tout ceci se fait dans une logique marketing.

Dans les institutions d'enseignement supérieur de la plupart des pays de l'OCDE, le marketing est déjà présent bien qu'il apparaisse insuffisamment sophistiqué aux tenants de la marchandisation de l'éducation souligne Steven Schwarz.

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Les étudiants font le choix de leur université en se fondant principalement sur des impressions et des sentiments. Les messages vont au-devant de leurs rêves. Steven Schwarz poursuit, ironiquement, que c'est pourquoi, toutes les universités sont bien placées dans les palmarès et disposent des meilleurs enseignants, développent des programmes de recherche hors du commun, accueillent des étudiants motivés qui poursuivent leurs études avec succès, aux termes desquelles ils débutent des carrières éblouissantes. L'image dessine un tableau ensoleillé et verdoyant et met en scène des étudiants qui dialoguent respectueusement avec des enseignants charismatiques, doctes et dévoués à la cause éducative, comme il se doit.

Pour lui, le marketing cherche à promouvoir un modèle de réussite, des cursus, des équipements, autant qu'un environnement stimulant et épanouissant pour convaincre que l'image et la réalité sont bien conformes (Mahmoud AMARA, idem). Le marketing reste ainsi un mal nécessaire. Pour s'approprier ses avantages, les universités ont besoin de l'adapter à leur contexte, leurs spécificités, leurs cultures et leurs valeurs. Adossé aux valeurs, le marketing peut être un formidable levier de différenciation et de valorisation de l'image dans la durée.

Pour Steven Schwartz, le marketing doit être responsable, exigeant et aussi éthique. A ses yeux, un code de déontologie devrait définir des engagements éthiques clairs et indiquer les bonnes conduites à tenir vis-à-vis de toutes les parties intéressées : étudiants, enseignants, collaborateurs, gouvernements, donneurs d'ordre.

Un tel support est un formidable vecteur de promotion des valeurs du système éducatif autant qu'un outil fédérateur en interne pour améliorer et valoriser les bonnes pratiques. Pour résumer, le marketing éthique consiste en trois aspects clés :

- Des messages marketing qui inspirent confiance ;

- Des résultats vérifiables et cohérents avec les messages affichés ;

- Des comparaisons avec d'autres universités qui soient vérifiables, objectives et actualisées.

Le marketing peut alors s'orienter vers différentes cibles et tâches.

2. La communication par différentes « cibles » et tâches

Les lycéens et les étudiants potentiels sont le premier public que visent les actions de communication. Dans les universités, la communication s'adresse à un public hétérogène.

En interne, il y a les étudiants (à titre individuel), associations étudiantes, professeurs, diplômés et leurs associations, ensemble du personnel. En externe, il s'agit des candidats, prospects dont à

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l'étranger et parents d'étudiants, les professeurs, les responsables de l'enseignement secondaire. Il y a aussi la presse, les médias traditionnels, les « nouveaux médias » (Internet), les entreprises (locales, nationales, internationales), pouvoirs publics (gouvernement, collectivités locales), acteurs de l'environnement économique et politique local... La liste est extensible, selon les circonstances et les opportunités. Difficulté supplémentaire : chacun de ces publics est aussi - ou peut devenir - un acteur de la communication, par exemple en intervenant sur le web. Chacun d'eux, même individuellement, peut ainsi modifier l'image globale, la notoriété de l'institution.

Ces différents publics sont plus ou moins sensibles, plus ou moins exigeants, plus ou moins « consommateurs » (Agence Noir sur Blanc, début juillet 2009). En termes de contenu, il est nécessaire de placer l'étudiant au coeur de la communication. Il doit se reconnaître dans ce « achat », se sentir en accord avec le contenu de la formation, les valeurs, le discours, l'histoire, l'ambiance d'une institution. C'est un aspect affectif, un attachement qui ne s'explique pas toujours rationnellement et pour lequel il n'existe pas de recette miracle. Il est difficile, dans ces conditions, d'appliquer les règles classiques du marketing (Agence Noir sur Blanc, idem).

Les activités de communication sont multiples, variées et nombreuses ; d'où elles relèvent généralement d'une direction de la communication. C'est elle qui élabore et conduit tous les aspects de la politique de communication de l'établissement. Elle intervient comme conseil auprès du rectorat sur tout ce qui concerne la « prise de parole », l'image, la marque de l'institution, en interne et en externe. Plus concrètement, en termes de tâches cela signifie entre autres :

- Prendre en charge le design, le graphisme et l'identité visuelle ;

- Prendre en charge le marketing de l'institution (notamment vers les étudiants et entreprises) ;

- Assurer une veille sur les blogs, forums sur internet, réseaux sociaux, communautés ;

- Prévoir un dispositif de communication de crise ;

- Animer l'Intranet et les outils de communication internes, etc.

En outre, d'une institution à l'autre, le périmètre de la fonction peut varier. Le marketing, les relations avec les entreprises, par exemple, font - ou ne font pas - partie des attributions de la direction de la communication... (Agence Noir sur Blanc, idem). Les Technologies de l'Information sont à ce titre un moyen exceptionnel.

3. La communication par les TIC

Internet révolutionne le mode de communication du savoir (façons de communiquer et d'enseigner). Dorénavant, la pédagogie se conjugue au numérique. Dans les économies les plus développées, les

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TIC se répandent et touchent la quasi-totalité des aspects de l'activité de l'enseignement supérieur. Les courriels et les réseaux sociaux en ligne ouvrent des possibilités de collaboration universitaire et de recherche conjointe. Les revues électroniques sont aujourd'hui répandues et, dans certains domaines, tout à fait substantielles. Les éditeurs traditionnels de livres et de revues font de plus en plus appel à l'Internet pour diffuser leurs publications. Le mouvement des ressources éducatives libres prend de l'ampleur, assurant un libre accès à des cours, des programmes d'enseignement et des approches pédagogiques indisponibles au niveau local. L'enseignement à distance offre des possibilités pour des systèmes d'enseignement supérieur qui s'efforcent de répondre aux besoins de populations étudiantes de plus en plus nombreuses et diverses. La situation de l'apprentissage à distance se transforme par les TIC, permettant un accroissement du nombre et du type de prestataires, concepteurs de programmes d'études, modes de diffusion et innovations pédagogiques.

Dans de nombreux pays en développement, les nouvelles technologies signifient l'amélioration de l'accès à l'enseignement supérieur. Parmi les risques et difficultés associés à ce mode d'enseignement, le principal problème relève de l'assurance qualité. Il faut aussi admettre que l'utilisation des TIC génère des coûts et des difficultés énormes en termes de matériel, logiciel, assistance technique, formation et actualisation permanente. Certaines régions du monde, surtout l'Afrique, sont encore relativement mal desservies par le haut débit. Les pays les plus pauvres sont de plus en plus délaissés, n'ayant pas ou peu d'accès aux voies technologiques utilisées par la production et la diffusion de l'information (Philip G. et al., 2009).

Enfin, travailler son influence sur les réseaux sociaux et maîtriser les outils digitaux est primordial, compliqué et demande des compétences certaines. En effet, il faut connaître et savoir utiliser les réseaux sociaux du pays et dans leur langue. Les cours tiennent même dans la poche. De ce fait, certaines écoles mondialement connues développent des modules pour Smartphone. Sans compter les cours en amphi de plus en plus remplacés par des vidéos de professeurs avec lesquels les étudiants interagissent via des plates-formes communautaires créées à cet effet. Côté communication en effet, les plates-formes de partage de vidéos sont les plus en vogue, avec une multitude de films visionnables. Cette tendance s'appuie la plupart du temps sur des outils techniques existants et bien connus du grand public. Chaque établissement choisit ou crée l'outil le plus adapté au public et aux contenus qu'il souhaite diffuser.

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Deux grandes plateformes d'hébergement de contenus audio et vidéo en ligne3 ouvrent des espaces dédiés à l'éducation : iTunes U et YouTube Edu. Certains établissements choisissent de créer leur propre plate-forme de diffusion audio et vidéo (Web-TV). Ils restent ainsi maîtres de l'hébergement de leurs ressources, mais ne bénéficient pas de la notoriété des grandes plateformes. Les réseaux sociaux et le micro-blogging4 permettent aux étudiants et enseignants de contribuer à la vie de leur établissement. Ils constituent donc une vitrine de son attractivité (Héloïse NETANGE, Stratégies de communication des universités francophones sur le Web 2.0, http://www.ciep.fr/produits-documentaires/sitographies/strategies-communication-des-universites-francophones-web-2-0).

En guise de perspective, l'université doit relever le défi de la communication. Confrontées à de multiples bouleversements, les institutions d'enseignement supérieur se retrouvent au centre d'une série d'enjeux majeurs (intellectuels et scientifiques) ; tels les enjeux de rayonnement, d'attractivité, économiques et géopolitiques, même. C'est sur les campus que s'élabore le devenir des sociétés. Avec l'entrée dans l'« économie de la connaissance », les universités et les grandes écoles conquièrent donc un nouveau statut. Mais ce statut impose aussi des obligations. Compte tenu de leur importance stratégique dans la société, les universités se doivent de disposer d'un système de communication « à la hauteur ». C'est-à-dire professionnel et en phase avec son temps.

Dans un contexte aussi concurrentiel, gérer la marque d'une institution, faire connaître sa stratégie, nécessite un pilotage très sophistiqué. Pas question non plus de communiquer avec des outils d'un autre âge : les étudiants, les professeurs sont parmi les premiers utilisateurs du web, des réseaux sociaux et des outils multimédias. C'est avec ces moyens qu'il faut s'adresser à eux... et les convaincre (Agence NOIR SUR BLANC, 2009).

3 Voir " iTunes U, YouTube Edu : les stratégies des pionniers français ", article de Fabienne Guimont sur Educpros, 11/05/10.

Le podcasting est un moyen de diffusion de fichiers audio ou vidéo. Il permet aux utilisateurs l'écoute ou le téléchargement automatique de productions audio ou vidéo.

4 Le " micro-blogging " consiste à diffuser des messages courts (entre 140 et 200 caractères de texte) sous forme de flux.

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TROISIEME PARTIE

ORGANISATION ET STRUCTURATION

D'UN CHAMPS DE COMMUNICATION ORIGINAL DE L'UOB

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Partant des parties logistiques, informatiques et télécommunications, il s'agit ici de décrire et expliquer les expérimentations qui ont placé l'UOB à la hauteur des standards internationaux.

Il s'agit d'abord de préciser les définitions originales de la communication universitaire, puis dans un second temps, d'expliquer la nécessaire professionnalisation de la communication et enfin dans un troisième temps, d'envisager l'inévitable tournant de la communication avec les nouveaux acteurs.

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Chapitre I - Des définitions générales de la communication universitaire

La communication universitaire repose sur les TIC ; or, l'essentiel des actes posés à l'UOB se fait manuellement (Guy ROSSATANGA-RIGNAULT, 2005). Nombre de rapports fustigent le déficit d'intégration de l'informatique à l'UOB ; notamment l'absence d'un réseau de campus (Guy ROSSATANGA-RIGNAULT, 2005 ; Roland DUCASSE, 2010).

Les responsables et auteurs pensent ainsi, de façon unanime que le renouveau de l'UOB passe par la mise en place d'un réseau de campus. Il faut croire que, dans le contexte d'un système d'information, les définitions générales de la communication universitaire, induisent la mise en place d'un réseau de campus.

Encore faut-il savoir en quoi consiste un réseau de campus, puis quelle est son utilité et enfin comment se présente le réseau de campus de l'UOB.

Section 1. Qu'est-ce qu'un réseau de campus ?

Réseau de campus renvoie de façon spécifique au réseau informatique. En théorie, un réseau informatique est un ensemble d'équipements reliés entre eux afin de partager des données, des ressources et d'échanger des informations. Du matériel (câblage, carte réseau, répartiteur) inter-relie les ordinateurs. Les réseaux informatiques naissent du besoin de faire communiquer des terminaux distants avec un site central puis des ordinateurs entre eux ; mais en quoi consiste le réseau de campus, comment est-il conçu et quel est son mode d'interconnexion ?

1. Définitions

Le réseau de campus s'inscrit dans trois niveaux de lecture ou de vision.

Dans un premier temps, au plan strictement technique, le réseau est un ensemble d'ordinateurs (ou périphériques) autonomes connectés entre eux et situés dans des domaines géographiques. Au départ ces communications servent seuls aux transports de données informatiques. A présent, les réseaux intègrent données, parole et vidéo.

Différents types de réseaux existent, se distinguant par :

? La distance qu'ils couvrent et leur débit ;

? Le type de commutation (Circuit, messages, paquets, cellules) ;

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? Le temps de réponse et leur niveau de services (couche de service mise en oeuvre).

Il existe trois grands types de réseaux : LAN, MAN, WAN.

? LAN (Local Area Network, en français Réseau Local) réfère à un ensemble d'ordinateurs appartenant à la même organisation et reliés entre eux dans une petite aire géographique par un réseau, souvent à l'aide d'une même technologie (la plus répandue étant Ethernet) ;

? MAN (Metropolitan Area Network, en français Réseau métropolitain ou urbain) interconnecte plusieurs LAN géographiquement proches (au maximum quelques dizaines de km) à des débits importants ;

? WAN (Wide Area Network ou réseau étendu) interconnecte plusieurs LANs à travers de grandes distances géographiques. Le plus connu des WAN est Internet.

Le réseau de campus ou CAN (Campus Area Network) est donc un réseau de terrain de quelques kilomètres identiques au MAN (avec une bande passante maximale entre tous les LAN du réseau) (CISCO SYSTEMS, 2000). Sa conception est très délicate.

A un deuxième niveau de lecture intervient la complexité du réseau. Par de-là l'intégration du numérique aux grandes fonctions de l'université, aujourd'hui, il est question de la transformation du campus numérique en campus intelligent (Smart Campus).

C'est, en 2015 à l'Université Laval de Québec, le sens des échanges des dirigeants d'une dizaine d'universités partenaires (Québec, France, Belgique, Suisse, Maroc, Brésil, Colombie, Chine, etc.). « Au nombre des défis qui se posent pour les communautés dites intelligentes, il y a la gouvernance transparente (partage de données), la qualité des services aux citoyens (transport, sécurité, réseaux d'eau et d'énergie) et la prise en compte de la participation citoyenne (consultation). « Toutes ces problématiques, plus généralement associées aux villes, peuvent être transposées à la gouvernance et à la gestion des universités », soutient Nicole Lacasse » (Yvon LACASSE, 2015).

Au troisième niveau de vision, de façon systémique, couplé à la dimension technique, un réseau devient un ensemble d'éléments, d'individus, d'organisations, de ville... fonctionnant comme une unité sans perdre leur individualité à travers des échanges et des interactions autour de ces réseaux. C'est une structure souple, dynamique qui évolue avec le développement sociologique, économique, culturelle, politique sans changer sa logique fondamentale. C'est la forme actuelle de l'âge d'information des sociétés connectées à Internet (Manuel Castells, 1998).

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2. Conception du réseau de campus

Impliquée dans l'installation du système d'information à l'université, la conception des réseaux de campus interpelle la communication universitaire. La problématique est identique à l'entreprise :

« L'Internet est la première source d'échange multimédia avec l'ordinateur personnel. Il a radicalement modifié la donne en matière d'échanges. Les applications concernées, transportant la voix ou la vidéo en temps réel, requièrent des performances accrues et plus prévisibles, que ce soit sur réseau local ou sur réseau étendu. Ces applications multimédias commencent à compter parmi les ingrédients essentiels à une bonne productivité d'entreprise. A mesure que les sociétés entrevoient d'implémenter sur IF de nouvelles applications multimédias consommatrices en bande passante et basées sur des intranets - telles la formation par la vidéo, la vidéoconférence et la téléphonie -, l'impact de ces applications sur l'infrastructure de réseau existante constitue un vrai problème » (CISCO SYSTEMS, 2000).

Ce sont des applications qui entrent à l'université - même en Afrique - à l'occasion de l'expérimentation de méthodes pédagogiques (formation à distance, télévision en ligne...). Malgré l'amélioration constante des performances des équipements et des capacités des médias de transmission, la conception d'un réseau implique des environnements de plus en plus complexes, avec de nombreux types de supports de transmission, de protocoles et d'interconnexions à des réseaux qui, de plus, sont contrôlés par plusieurs organisations.

La conception du réseau de campus consiste, techniquement à réfléchir et dessiner sa topologie ; c'est-à-dire, dresser un schéma conceptuel de l'organisation physique et logique d'un réseau. L'organisation physique concerne la connexion (Bus, Anneau, Étoile...) des machines. La topologie logique montre la circulation (diffusion ou point à point) des informations sur les réseaux. La conception d'un réseau est ardue. Pour que le réseau soit fiable et capable d'évoluer, les concepteurs conservent à l'esprit que chacun de ses principaux composants possède ses exigences propres en termes de conception.

Un grand campus exploite ainsi une technologie de réseau étendu (WAN) pour raccorder des immeubles entre eux. Bien qu'il utilise le câblage et les protocoles propres à cette technologie, il échappe aux contraintes de coût élevé de la bande passante. Après l'installation du câblage, la bande passante se révèle peu coûteuse, car l'université en est propriétaire et ne supporte donc pas les frais récurrents d'un fournisseur de services. Faire évoluer le câblage reste toutefois une opération onéreuse.

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Le concepteur de réseaux adopte en conséquence, généralement une conception optimisée en fonction de l'architecture la plus rapide pouvant fonctionner avec le câblage existant. Il peut toutefois être confronté à la nécessité de faire évoluer le câblage pour satisfaire aux exigences d'applications émergentes. Une approche prudente peut néanmoins aider le concepteur à éliminer une partie des difficultés liées à l'extension d'un réseau au fur et à mesure de son évolution.

La première étape consiste à bien en comprendre les exigences et la façon de les identifier, la seconde étape est le choix des fonctionnalités et options de fiabilité permettant d'y répondre.

Les réseaux sont alors, d'une part, exploitables localement et d'autre part, interconnectables pour élargir leur périmètre d'exploitation. L'interconnexion d'un réseau de campus est donc un véritable défi (CISCO SYSTEMS, 2000).

3. Interconnexion du réseau de campus

L'interconnexion de réseaux permet à deux réseaux ou plus de communiquer, en englobant tous les aspects de la connexion des ordinateurs entre eux. Les réseaux se sont développés pour pouvoir répondre à des exigences de communication entre systèmes terminaux très variés ; en ce sens : « L'infrastructure réseau constitue l'élément fédérateur qui peut selon le cas permettre ou empêcher l'adoption réussie d'une technologie. Les principales tendances du marché génèrent de nouvelles demandes concernant le réseau et imposent un accroissement de la complexité, notamment en termes d'utilisation accrue des applications multimédias, de prise en charge des terminaux de dernière génération, de mobilité, de phénomène BYOD (utilisation des terminaux personnels) et de mouvement vers le cloud » (ALCATEL-LUCENT ENTERPRISE, 2014).

La tendance est à des environnements de plus en plus hétérogènes, associant nombre de médias et protocoles, et imposant aux organisations une interconnexion à des réseaux extérieurs. L'observation de règles de prudence dans l'élaboration d'un réseau limite des futurs problèmes, à mesure que le réseau se développe (CISCO SYSTEMS, 2000).

L'interconnexion des réseaux nécessite de recourir à maints protocoles et fonctionnalités pour rester évolutifs et sans recourir en permanence à des interventions manuelles.

Les réseaux de grande taille peuvent se composer de trois éléments :

1. Les réseaux de campus, avec les utilisateurs connectés localement, dans un bâtiment ou groupe de bâtiments ;

2. Les réseaux étendus (WAN, Wide Area Network) reliant des campus ;

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3. Les technologies de connexion à distance, reliant bureaux annexes et utilisateurs isolés (itinérants et télétravailleurs) à un campus local ou Internet (CISCO SYSTEMS, 2000).

Traditionnellement, les concepts de base de la mise en oeuvre de réseaux sont les équipements de réseau et la commutation. Les concepteurs de réseaux disposent de quatre équipements de base :

- Les hubs (concentrateurs) servant à relier plusieurs utilisateurs à un seul équipement physique, lui-même connecté au réseau. Ils agissent comme des répéteurs, régénérant le signal qui transite par eux.

- Les ponts servant à séparer logiquement des segments d'un même réseau.

- Les commutateurs semblables aux ponts, mais ayant généralement un plus grand nombre de ports. Aujourd'hui, dans les armoires de câblage, les concepteurs de réseaux remplacent les hubs par des commutateurs afin d'augmenter les performances ainsi que la bande passante du réseau, tout en préservant les investissements existants en matière de câblage.

- Les routeurs séparant les domaines de broadcast (diffusion générale) et utilisés pour connecter des réseaux différents. Ils sont dépendants des protocoles.

Les experts en transmission de données s'accordent pour dire que les concepteurs de réseaux préfèrent aujourd'hui l'utilisation de routeurs et de commutateurs à celle de ponts et de concentrateurs pour créer des réseaux (CISCO SYSTEMS, 2000).

Sur un tout autre plan, le développement rapide des applications temps reel (VoIP, vidéo, suites de collaboration) et leur importance pour les organisations, poussent les réseaux actuels à leurs limites.

Dépassés, ils ne parviennent plus à suivre la demande grandissante en bande passante et le besoin d'une qualité de service toujours plus élevée.

En outre, un grand nombre de nouvelles applications (professionnelles ou personnelles) se disputent la bande passante disponible. Il est pourtant important d'avoir une visibilité de bout en bout sur les applications qui chargent le réseau et de disposer de mécanismes de gestion de priorité pour les applications critiques.

Dans le même esprit, nombreux terminaux récents (Smartphones, caméras IP, tableaux interactifs et téléphones IP dernière génération avec leur multitude de fonctionnalités) exigent davantage de bande passante et ont une consommation d'énergie au-delà des capacités des réseaux actuels.

De plus en plus de salariés insistent pour utiliser leur propre terminal (Smartphone ou tablette) sur le réseau de l'organisation. Ce nouveau scénario, combiné à la nécessité de prendre en charge la

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mobilité, accroit les risques pour la sécurité et rend difficile pour les administrateurs réseau, la prédiction de la consommation de bande passante. Ceci annule les pratiques classiques d'allocation statistique de priorités pour la bande passante.

Face a l'impossibilité de contrôler les terminaux, tout réglage pour améliorer la mise à disposition d'applications s'effectue dorénavant dans le réseau, de préférence, automatiquement (ALCATEL-LUCENT ENTERPRISE, 2014).

Section 2. Comment se présente le réseau de campus de l'UOB5 ?

Depuis sa création, des turbulences secouent l'UOB. S'il faut se réjouir de la mise en place d'un réseau de campus à l'UOB, l'honnêteté exige de la froideur sur les manquements révélés par le terrain. Le temps demande aussi de relativiser les observations. Le présent état correspond au réseau de campus de l'UOB dans la période de l'étude (2011-2016). Sans prétendre à l'exhaustivité, il s'attarde sur trois points : d'abord une présentation de la structure en charge du réseau de campus, puis les ressources au service du réseau de campus et enfin le schéma du réseau de campus.

1. La structure en charge du réseau de campus

Quant à la structure chargée du réseau de campus de l'UOB, il y a trois phases : avant 2011, de 2011 à 2017 et à partir de 2017.

Avant 2011, le Centre de Développement et de Recherche Numérique (CDRN) et le Campus Numérique Francophone (CNF) animent un début de réseau de campus. Ils se ressemblent. Ils sont hébergés à l'UOB. Leurs compétences s'étendent aux domaines du numérique par le développement et la maintenance des réseaux numériques, la production et la diffusion de contenus, la mise à disposition et l'animation d'espaces de consultation informatique.

En matière de système d'information, ils s'attèlent à installer un réseau de campus par la gestion de la connexion Internet. Leurs actions portent sur la formation des membres de la communauté universitaire dans les domaines des TIC et du numérique. Elles impactent aussi la vie à l'UOB par la promotion des logiciels libres (Linux distribution Debian et Ubuntu) et sa visibilité numérique par le site Internet (AGENDA UOB, 2011).

Le CDRN et le CNF se distinguent du fait de leur existence et leur statut. D'une part, le CDRN est créé en 2005, comme direction informatique et s'achève en 2011. Le CNF résulte d'un accord signé

5 GABON TV, JT 20H du lundi 3 mars 2014, https://www.youtube.com/watch?v=Vt1W9VYFi9Q et annexe V

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en 2003 et perdure jusqu'alors. D'autre part, le CDRN est une entité gabonaise. Il « est la suite du projet de Coopération SYFED et du Centre de Développement et de Recherche de l'UOB créé en 2005 » (AGENDA UOB, 2011). Par contre, « le CNF de Libreville est une implantation de l'Agence Universitaire de la Francophonie, association de 759 universités membres qui apporte un soutien à la recherche et à l'enseignement, selon les principes de solidarité entre les universités des pays du Sud et du Nord » (AGENDA UOB, 2011). Le CNF est une représentation étrangère au Gabon.

De 2011 à 2017, c'est l'ère du Centre de Ressources Informatique et Réseaux (CRIR). La loi des finances 2011 et l'arrêté n°0011/MENESRSIC/UOB/R octroient au CRIR une inscription budgétaire et lui confèrent le statut de direction centrale, technique et stratégique de l'université. Il a ainsi pour mission :

? De mettre en place le Système d'Information (SI) de l'UOB ;

? De maintenir et exploiter les infrastructures et applicatifs composant le SI de l'UOB ; ? D'exploiter les systèmes ;

? De maintenir en bon état les bases de données... (AGENDA UOB, 2013).

Une contre-réforme intervient en 2013 :

- Le CRIR est officiellement mis sous scellé ;

- Son personnel est redéployé ;

- Ses locaux sont affectés à la Direction Centrale des Ressources Humaines (DCRH) du Ministère de l'Enseignement Supérieur ;

- Tous les travaux de mise en place d'un réseau de campus sont suspendus (Data Center, interconnexion des bâtiments par fibre optique, etc.).

Ces actions participent d'un déni des avancées (Martial Pépin MAKANGA BALA, 2014/2015) et à partir de 2017, le CRIR revient en grâce. Il est réhabilité et regagne ses locaux.

2. Les ressources au service du réseau de campus

Ressources s'entend comme les moyens matériels et humains destinés aux missions du CRIR.

Le CRIR est localisé dans l'aile droite en entrant dans le bâtiment de la Bibliothèque Universitaire Centrale (BUC) de l'UOB. Il se déploie sur deux niveaux :

- Le premier niveau comprend une salle technique, une salle de réunion et trois bureaux ;

- Le second accueille un cyber espace et une salle polyvalente (formations, conférences...).

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Dans la période de l'étude, les ressources informatiques et télécommunications sont de trois types : les ressources Internet, les infrastructures numériques et les réseaux téléphoniques.

Les ressources Internet sont de trois types : une connexion de type GSHDSL de 2M de débit, une connexion du type ADSL de 2M de débit et une connexion du type Wimax de 10M de débit.

Les infrastructures numériques sont des LAN de trois types : LAN inter-bâtiment, LAN par niveau/secteur dans chaque bâtiment et LAN WIFI.

Les réseaux téléphoniques comprennent vingt-six lignes (classiques) et un abonnement chez l'opérateur de téléphonie LIBERTIS pour cent vingt-deux lignes GFU (mobile).

Il y a six locaux techniques ; dont un centre de données (Data Center) avec des baies de brassage pour serveurs entièrement équipées.

Le CRIR a une vingtaine d'agents ; organisée en staff administratif, cadres techniques et agents d'exécution. Les compétences sont polyvalentes : Télécoms, informatiques, droit, infographie, communication... Le mode de management repose sur l'approche projet (Martial Pépin MAKANGA BALA, 2014/2015).

Le CRIR s'enorgueillit d'avoir accueilli pas loin d'une quinzaine de stagiaires de 2011 à 2013 ; dans des spécialités aussi diverses que les télécommunications, l'informatique, l'assistanat de direction, la communication, le technico-commercial, etc. et de divers établissement (Institut National des Postes et Télécommunication, Lycée Technique de Ntoum, Institut Universitaire des Sciences de l'Organisation, Ecole Supérieure de Communication...).

3. Schéma du réseau de campus

De 2011 à 2016, le réseau de l'UOB repose sur une architecture hybride de fibre optique et interconnexion en aérien. Ce réseau utilise deux fibres optiques : monomode et multi-mode.

Nombre de bâtiments abritant des services (BUC, départements, amphithéâtres...) ne sont pas connectés au réseau. Certains services manquent même d'équipements informatiques.

Par contre, toutes les connexions convergent vers le Pôle Scientifique de la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines (FLSH). L'UOB se subdivise, géographiquement en deux : la partie supérieure allant de la BUC, au pôle scientifique en passant par l'Office du BAC et le Rectorat est interconnectée en fibre optique monomode. Du Pôle Scientifique au nouveau pôle universitaire en passant par la Faculté de Droit et de Sciences Economiques (FDSE) et le Centre des OEuvres Universitaires (COU) est interconnectée par fibre optique multi-mode.

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C'est ici aussi l'occasion de critiquer cette organisation. Ces deux types d'interconnexion se distinguent du réseau de campus conventionnel.

En effet, bien que tous les bâtiments soient interconnectés en fibre optique monomode ou multi-mode, ils ne disposent pas d'un réseau sans fil sécurisé. Les différents réseaux ne sont pas administrés et aucun terminal ne dispose d'un antivirus. Le réseau est exposé aux menaces informatiques.

En somme, en l'état du réseau de l'UOB, la couverture des besoins n'est pas précautionnée. Les bâtiments interconnectés ne sont pas très équipés en matériels informatiques et l'utilisation du réseau n'est pas optimale. Le service manque dans chaque bâtiment et aux ordinateurs individuels (Dale SMITH). Il y a absence de courant stable (non interruptible, avec recours aux batteries), de refroidissement (air conditionné) notamment dans le Data Center et d'éléments de redondance, telle que des boucles (Dale SMITH).

Pour en revenir aux réseaux de campus, il faut déplorer que l'UOB semble déjà dépassée ; car les perspectives se sont complexifiées. Au-delà de l'intégration du numérique aux grandes fonctions de l'université, aujourd'hui il est question de la transformation du campus numérique en campus intelligent (smart campus). C'est le sens des échanges que les dirigeants d'une dizaine d'universités partenaires provenant du Québec, de la France, de la Belgique, de la Suisse, du Maroc, du Brésil, de la Colombie et de la Chine ont eu en 2015 à l'Université Laval de Québec.

« Au nombre des défis qui se posent pour les communautés dites intelligentes, il y a la gouvernance transparente (partage de données), la qualité des services aux citoyens (transport, sécurité, réseaux d'eau et d'énergie) et la prise en compte de la participation citoyenne (consultation). « Toutes ces problématiques, plus généralement associées aux villes, peuvent être transposées à la gouvernance et à la gestion des universités », soutient Nicole Lacasse » (Yvon LACASSE, idem).

Section 3. Quelle est l'utilité d'un réseau de campus ?

L'utilité d'un réseau de campus s'évalue à trois niveaux : au niveau de la communication en général, puis au niveau de l'université et enfin au niveau des individus.

1. Au niveau de la communication

Au plan de la communication, les réseaux de campus ont une valeur inestimable d'abord par leur nature de réseau puis par leur spécificité dans les réseaux. Les réseaux de campus, par leur apport, sont un facilitateur irremplaçable à de multiples niveaux. De façon générale ils permettent :

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- Le partage d'application : travail dans un environnement Multiutilisateurs, compilation,

Système de Gestion de Bases de données (SGBD) ;

- Le partage de ressources matérielles : imprimante, cédérom, modem, disque dur... ;

- Le téléchargement des applications et des fichiers ;

- L'interaction avec les utilisateurs connectés : messagerie électronique, conférences

électroniques... ;

- Le transfert de données en général : réseaux informatiques ;

- Les transferts de la parole : réseaux téléphoniques ;

- Le transfert de la parole, de la vidéo et des données : réseaux numérique à intégration de

services RNIS ou sur IP ;

- Le partage des fichiers : les données circulent par un câble et non par des supports

amovibles (disquettes, clefs USB) ;

- La garantie de l'unicité de l'information par un Système de Gestion de Base de Données

(SGBD).

Du point de vue de sa spécificité (son statut) le réseau de campus autorise :

- La mise en commun des ressources au sein d'un campus ;

- L'adoption d'un statut privé ou public ;

- La communication de deux noeuds distants comme s'ils étaient d'un même réseau local ;

- L'association de commutateurs ou de routeurs interconnectés par des liens hauts débits (en

général en fibre optique) ... ;

- Le raccord d'un immeuble ou groupe d'immeubles à un réseau d'organisation comprenant

plusieurs réseaux locaux (LAN, Local Area Network) ;

- Le fait que l'organisation propriétaire du réseau possède en général également le câblage ;

- L'adoption d'une technologie de réseau local pour interconnecter tous les systèmes

terminaux dans un immeuble, comme Ethernet, Token Ring, FDDI (Fiber Distributed Data

Interface), Fast Ethernet, Gigabit Ethernet ou ATM (Asynchronous Transfer Mode) ;

- L'exploitation d'une technologie de réseau étendu (WAN) pour la communication entre

zones géographiquement distantes : ADSL (Asymmetric Digital Subscriber Line), Modem

analogique, lignes spécialisées louées, RNIS, Frame Relay (relais de trames), SMDS

(Switched Multimegabit Data Service), X.25, ATM WAN ;

- Bien qu'il utilise le câblage et les protocoles propres à cette technologie, il échappe aux

contraintes de coût élevé de la bande passante.

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2. Au niveau des universités

De façon spécifique, pour les universités, les réseaux permettent :

- Le partage des ressources : imprimantes, disque dur, processeur, etc.

- La réduction des coûts par exemple : au lieu d'une imprimante pour chaque utilisateur, par

heure par semaine, la même imprimante peut être partagée entre plusieurs utilisateurs. Les

grands ordinateurs sont généralement dix fois plus rapides et coûtent mille fois plus chers ;

- L'augmentation de la fiabilité : duplication des données et traitements sur plusieurs

machines. Si une machine tombe en panne une autre prend la relève ;

- La fourniture d'un puissant média de communication : e-mail, VC... ;

- La possibilité de Faire des inscriptions dématérialisées via l'Internet ;

- La simplification de la maintenance des logiciels (mise à jour plus facile lors du changement

de version) ;

- La libération de l'espace disque sur les postes de travail ;

- La diminution des coûts : pour une application, dix licences réseau sont moins chères que

dix licences individuelles.

3. Au niveau des individus

De façon spécifique, également pour les individus, les réseaux apportent :

- Un accès facile et rapide à des informations distantes de type académique : offres de formations, consultation de relevés de notes, etc. Recherche d'informations de tout genre : sciences, arts, cuisine, sports... ; Accès à des journaux et bibliothèques numériques : News...

- La communication entre individus : Vidéoconférence, courrier électronique, groupes thématiques, chat, communication poste-à-poste, téléphonie et radio via Internet... ;

- Les divertissements et jeux interactifs : vidéo à la carte et toutes sortes de jeux ;

- La mise en place d'un environnement numérique de travail : formations et cours en ligne, consultation de notes de services depuis son domicile.

La valeur ajoutée d'un réseau de campus dans un système d'information dédié à la communication est avérée. En termes d'état des lieux et de bilan à la date de 2013 :

FORCES

? La qualité, la créativité et le talent des techniciens du CRIR.

? Début d'infrastructures fixes, mobiles et connectivité sur le campus universitaire ;

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- La communauté universitaire est un grand utilisateur d'outils numériques, via les réseaux

sociaux (Facebook) et via leur mobile ;

- La communauté universitaire a intégré des aspects de la dématérialisation (inscriptions) ;

- Intérêt et adhésion des autres établissements pour le projet CRIR ;

- Reconnaissance du projet CRIR par les autorités de tutelle de l'UOB.

FAIBLESSES

- Scepticisme et/ou incompréhension d'une partie de la communauté universitaire ;

- Faible appropriation des TIC des étudiants de cycles supérieurs, enseignants et personnels ;

- Faiblesse financière pour poursuivre le développement des infrastructures ;

- Insuffisance de ressources humaines dans certains domaines techniques (communication) ;

- Dispersion du personnel du CRIR après sa mise sous scellé ;

- Suspension du projet CRIR en 2013.

OPPORTUNITÉS

- Réhabilitation et reprise du projet CRIR en 2017 ;

- Existence de partenariats multiformes : AUA, AIRTEL Money, UNESCO, WACREN, etc. ; - Existence d'applications et plateformes de services ou d'intermédiation pour répondre aux besoins fondamentaux de la communauté universitaire ;

- Présence d'un service minimum de ressources humaines compétentes...

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Chapitre II - La professionnalisation de la communication de l'UOB

Première et unique direction organisation, méthode et systèmes d'information de l'histoire de l'enseignement supérieur public au Gabon, le Centre de Ressources Informatiques et réseaux (CRIR), en tant que centre pilote, a constitué, à plus d'un titre, un incubateur d'idées et un laboratoire d'expérimentation. La nécessaire professionnalisation de la communication de l'UOB en est une illustration. Pour le comprendre, il faut faire un détour par une innovation - apparemment anodine - mais lourde de portée : l'écosystème de l'intégration des TIC à l'UOB. Outil symbolique, l'écosystème de l'intégration des TIC à l'UOB est un exemple des efforts d'ingéniosité et d'innovation déployés par le CRIR pour accomplir sa mission. A cette occasion, corollaire du contexte de mise en place du réseau de campus, dans le cadre de la constitution d'un Système d'Information par le CRIR de l'UOB, la dimension technico-commerciale (marketing) de la communication a pris le pas sur les aspects événementiels, relations publiques et relations presse.

Pour en comprendre la subtilité, il est donc nécessaire de préciser en quoi consiste l'écosystème de l'UOB, comment il se présente et qui l'a défini.

Section 1. Qu'est-ce que l'écosystème numérique de l'UOB ?

Tous les concepts sont chargés historiquement, politiquement et même épistémologiquement. Il est nécessaire de clarifier le sens de leurs usages pour éviter les interprétations abusives et contradictoires. Le plus simple est ainsi de partir du plus large, le sens commun, pour arriver au particularisme. Il est possible d'analyser le fonctionnement d'un écosystème, quel qu'il soit, à plusieurs niveaux. Ce qui fait sa force, en général, est sa diversité.

1. Concept d'écosystème

Au sens premier, l'écosystème est un concept tiré de l'écologie. Il postule que : Tout « ensemble » vivant est une collection de sous-unités et constitue un « système ».

Un être vivant : une « collection » d'organes (cerveau, coeur, poumons, oeil, rate, estomac, artères-veine, etc.). Mais ces éléments ne sont pas anarchiquement disposés ; il existe des relations et des contrôles assurant l'intégrité de l'ensemble (contrôle endocrinien, régulation de la pression osmotique, régulation du débit cardiaque ou pulmonaire, etc.) » (Patrice FRANCOUR).

Dans un second sens, il y a extension de la notion qui correspond à des usages métaphoriques de l'écosystème pour désigner un ensemble d'entités qui interagissent dans un environnement.

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En économie, un écosystème est constitué d'un regroupement d'entreprises d'une filière et de leurs parties prenantes (clients, employés, fournisseurs, sous-traitants, pouvoirs publics...), qui ont en commun un projet de développement dans le temps, encadré par des engagements pris les uns envers les autres. Dans un écosystème d'entreprises, chacun contribue à la création de valeur qui bénéficie à toutes les entreprises, à la différence d'un cluster.

D'autres domaines que l'environnement récupère le concept d'écosystème, avec pour ambition de le transposer à leur réalité. C'est le cas notamment du monde du travail où : « Un écosystème peut être compris comme un système d'entreprises qui, de par leur offre de produits ou de services, le marché auxquelles elles s'adressent ou encore les contraintes et réglementations auxquels elles sont soumises, entretiennent des rapports similaires à un environnement commun » (Le FOREM, 2010 ; mise en gras par l'auteur). Instituée en méthodologie d'étude, dans ce cadre, l'écosystème a pour objet l'étude de douze environnements (Le FOREM, idem). De même, l'écosystème industriel s'érige en discipline avec pour prétention l'affirmation d'une autonomie scientifique sous l'appellation d'écologie industrielle (Gérald Hess, 2009).

Avec l'expansion des réseaux numériques apparaît aussi l'écosystème du web ou écosystème

numérique ( https://fr.wikipedia.org/wikiecosysteme#Extension de la notion). L'écosystème
numérique est un système dynamique, tant par le nombre de créations de projets, que par la diversité des domaines d'activité. Le numérique est en ce sens un secteur vaste regroupant différentes activités complémentaires et nécessaires à son développement. Dans le cas de l'UOB, l'écosystème est une infrastructure mettant l'accent sur l'intégration des différents projets et techniques garantissant la qualité de la réalisation du système d'information. L'écosystème dépasse le domaine classique d'activités des projets informatiques (informatique, PC, Cloud Computing...), pour s'étendre à des secteurs connexes (communication, marketing...). De sorte que plusieurs disciplines apparaissent. Ces disciplines imposent méthodes, pratiques et indicateurs spécifiques.

2. Objectifs/Intérêts d'un écosystème numérique

L'appellation d'écosystème numérique de l'UOB se rapporte à une architecture ayant pour objet l'organisation harmonieuse des différents chantiers du CRIR (GABON TV, JT 20H DU LUNDI 3 MARS 2014 ; Annexe V). Ce dernier ayant reçu pour mission la construction et la gestion d'un système d'information de l'UOB, dans le contexte d'un vide général, il s'est trouvé impliqué dans des tâches multiformes et multisectorielles (Annexe V).

L'écosystème numérique de l'UOB, tout en étant un schéma, explique comment l'UOB gère les différents défis posés par la mise en place d'un réseau de campus. En ce sens il se nomme «

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l'écosystème de l'intégration des TIC à l'UOB ». Il est à la fois un plan explicatif et descriptif ainsi qu'un schéma technique (annexe V). Il se rapporte à la communication de deux points de vue :

- D'une part, en tant que document à usage public, il doit faire l'objet d'une communication à l'endroit d'un public à la fois interne et externe ;

- D'autre part, sa conception a nécessité le concours de communicateurs ; car son caractère technique doit être mis sous un format visible, lisible et compréhensible pour les intéressés.

A ce niveau d'implication et d'intervention, l'amateurisme et les tâtonnements sont interdits. Les personnes en charge de la communication sur « l'écosystème de l'intégration des TIC à l'UOB, à défaut d'être des technico-commerciaux, doivent au minimum pouvoir maîtriser la communication scientifique et technique. Il en est ainsi pour quasiment tous les métiers de communicateurs universitaires, Il ne s'agit plus simplement de se cantonner dans l'événementiel et les relations publiques. Il faut intégrer les différents compartiments du système d'information, savoir faire de la communication numérique et classiques.

Dans ce contexte, l'approche est originale et permet, a posteriori, d'introduire un débat scientifique ; car : « Si l'on s'accorde sur sa fonction heuristique, l'analogie peut néanmoins se comprendre soit comme un modèle, soit comme une métaphore » (Gérald Hess, 2009). Il s'agit en fait de l'échange autour de la valeur des représentations humaines perçues comme modèle ou métaphore. L'idée est que sur un plan scientifique, parlant de l'écosystème de l'intégration des TIC à l'UOB : « Il peut tout aussi bien s'agir de la perspective d'une communauté de recherche, par exemple. Dans ce cas, on peut parfaitement parler de métaphore collective sans rien modifier aux traits de la métaphore.

L'approche adoptée assimile l'ensemble "environnement projet" et "projet" à un écosystème orienté migration vers une structure par projets (versus fonctionnelle). C'est ce que vise la gouvernance de l'écosystème en cherchant à développer une vue apte à combiner projets, ressources et budgets pour décider en temps réel.

3. Applications

L'écosystème de l'UOB est un exercice d'ingénierie informatique consistant à faire un schéma conceptuel de manière opportuniste, à l'occasion du projet de développement des TIC à l'UOB. Il consiste à créer ; d'une part un environnement agile, modulable et évolutif et d'autre part, le dialogue entre professionnels de différentes générations et disciplines. C'est une action collective se rapportant à la coopération des projets et la mutualisation des compétences.

Le cycle couvrant l'écosystème de l'UOB est souvent plus court que celui des applications informatiques classiques évoluant dans un environnement complexe. Un management mécaniste a trop souvent réduit la collaboration entre projets lourds, avec des cloisonnements. Être agile, c'est

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aussi rester cohérent le long d'un projet, de la manière la plus souple. Au-delà, cela demande beaucoup de discipline. L'usage et le déploiement de ces méthodes dans l'écosystème autorise le fonctionnement de l'équipe et le développement du projet lui-même. Il est animé par des professionnels de différents corps de métiers : informatique, télécommunications, communication, Sans prétendre à une quelconque dimension scientifique, sans le savoir et de façon purement empirique, l'écosystème de l'intégration des TIC à l'UOB emprunte une démarche identique. Appliqué au monde du travail, dans le domaine de l'informatique, les télécommunications, la communication..., le CRIR, par l'usage de l'analogie, développe une vision identique.

L'écosystème de l'intégration des TIC à l'UOB est en effet la représentation schématique des différents projets du CRIR ; pour arriver à la mise en place d'un système d'information en passant par la création d'un réseau de campus (Annexe X). Il s'agit ici d'expliquer le fonctionnement des projets informatiques dans leur contexte d'intégration en termes d'écosystème numérique ; dans la perspective de la mise en place du réseau de campus et du système d'information de l'UOB.

L'appellation d'écosystème numérique de l'UOB est purement pragmatique. Elle se rapporte à une architecture ayant pour objet l'organisation harmonieuse des différents chantiers du CRIR (GABON TV, JT 20H DU LUNDI 3 MARS 2014 ; annexe V). Tout en étant un schéma conceptuel, l'écosystème numérique explique la façon dont, sur un plan technique, l'UOB compte gérer les différents défis posés par la mise en place d'un système d'information. Abordé sous une perspective systémique et fonctionnaliste, il est à la fois un plan explicatif, descriptif et chronologique (annexe V). Il se rapporte à la communication de deux points de vue :

- D'une part, en tant que document à usage public, il doit faire l'objet d'une communication à l'endroit d'un public à la fois interne et externe ;

- D'autre part, sa conception a nécessité le concours de communicateurs ; car son caractère technique doit être mis sous un format visible, lisible et compréhensible pour les intéressés.

Section 2. Comment se présente l'écosystème numérique de l'UOB ?

Le CRIR est un formidable laboratoire d'expérimentation et d'ingéniosité. La conception, la formalisation et l'opérationnalisation de « l'écosystème de l'intégration des TIC à l'UOB » offre une illustration de cette affirmation.

Envisager au plan général et théorique, puis au plan spécifique et enfin au plan structurel cet écosystème numérique permet de le vérifier

1. Au plan général et théorique

« Les écosystèmes ne représentent pas seulement un assemblage d'espèces mais plutôt des systèmes

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sous la forme d'une combinaison de forces organiques et inorganiques qui interagissent entre elles et qui changent » (Institut des Ressources Mondiales, 2000). D'autre part, les écosystèmes sont dynamiques, toujours en changement, réagissant face aux turbulences naturelles et à la compétition entre espèces différentes. Les propriétés des éléments et leurs interactions aboutissent ainsi à des propriétés globales spécifiques, non simplement réductibles à une « somme » (ou juxtaposition) des propriétés des éléments. Les écosystèmes se composent en conséquence d'un panel très diversifié et très dense d'éléments ; qui agissent de façon dynamique. Ces caractéristiques donnent l'occasion de faire une digression philosophique sur la portée et les vertus de l'écosystème numérique de l'UOB, en rapport avec l'analogie puis la représentation et enfin la résolution de problèmes.

Quant à l'analogie, « l'emprunt de notions à l'écologie - dans leur emploi métaphorique - va de pair avec le fait de mettre entre parenthèses la relation référentielle au sein du domaine d'emprunt [...]. L'interconnexion ou l'interdépendance, l'intégration dans le tout de la biosphère, la complexité, la coopération, etc., tous ces principes ne sont plus forcément des présupposés de la pensée. Ils perdent en tout cas leur valeur factuelle en tant qu'ils constituent les bases de la science des écosystèmes : il en va ici de la cohérence du savoir » (Gérald Hess, 2009). La correspondance directe entre l'écosystème numérique de l'UOB et celui de l'écologie n'est pas de mise.

Les représentations pour leur part, participent à la construction de la connaissance et offrent une palette de possibilités là où habituellement d'aucuns n'envisagent qu'une possibilité ; telle l'analyse du présent concept. A sa création, rien ne permet réellement d'évaluer son degré de construction ni même l'intégration d'un objectif opérationnalisé. L'appropriation apparaît plus tardivement.

Quant à la résolution de problèmes, la constitution du concept d'écosystème ne se réduit pas à la rencontre d'éléments différents. Elle implique aussi la résolution d'une série de problèmes touchant en particulier la modélisation des relations entre les différents composants ; qui ont chacun leur histoire et correspondent à des problématiques différentes (Annexe V). Par ailleurs, l'idée d'une unité écologique envisagée comme un tout et pourtant constituée d'éléments multiples et divers renvoie à une série d'exemples et d'images, schématisables grosso modo comme telle :

? D'une part des exemples privilégiés (étages de végétations, lacs, îles) servant souvent de référence, d'archétype, aux auteurs d'une époque ou d'une école pour illustrer leurs théories ;

? D'autre part des objets ou entités analogues invoqués comme métaphores : l'image de collectivité humaine, organisme individuel ou machine (mécanique, thermique ou cybernétique) réfèrent par époques et auteurs aux unités écologiques (Jean-Marc Drouin, ).

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2. Au plan particulier

Le plan particulier renvoie aux motivations historiques et techniques de la construction du concept d'écosystème numérique de l'UOB.

Depuis plus d'une décennie, la volonté des responsables de l'UOB de moderniser la gouvernance et les structures de leur institution se manifeste sans discontinuité ; pour preuve, le projet de Campus Numérique Intégré (Guy ROSSATANGA-RIGNAULT, 2005), les rapports d'évaluation (Alain MIGNOT, 2002 ; Roland DUCASSE, 2010 ; EAU, AUA, 2012) et les engagements (Marc Louis ROPIVIA, 2013). Suite au rapport Ducasse, sous le Recteur Pierre Nzinzi, une feuille de route pour la modernisation de l'UOB est adoptée et mise à exécution. Elle préconise entre autres la création d'une direction informatique (CRIR) et la mise en oeuvre de projet visant à favoriser la mise en place d'un système d'information.

Son successeur, le Recteur Marc Louis Ropivia poursuit l'oeuvre en élevant les ambitions (création d'une télévision universitaire) ; dont les préconisations vont dans le sens de la mise en place d'un réseau de campus. Il est le premier responsable de l'UOB qui décline sa vision dans un ouvrage ; tel un projet de société.

La feuille de route du rapport Ducasse et l'ouvrage du recteur Marc Louis Ropivia sont la traduction technique de ce qu'est l'écosystème numérique de l'UOB. L'écosystème numérique de l'UOB est donc le corolaire, dans la matérialisation de ce mouvement.

Pour des raisons pédagogiques, dans la formalisation du concept d'écosystème numérique, la dimension technico-commerciale (marketing) de la communication a pris le pas sur les aspects événementiels, relations publiques et relations presse. Le but est d'expliquer les innovations technologiques, d'informer et sensibiliser sur les réformes et de promouvoir l'avènement d'un nouvel environnement universitaire. (Gérald HESS, 2009).

L'écosystème numérique formalise également l'ancrage territorial de l'UOB ; dans la mesure où il participe à matérialiser les travaux relatifs à l'aménagement du campus universitaire. Par exemple, il rapporte tous les projets qui portent sur les infrastructures de connexion comme les travaux de génie civil, liés au déploiement de la fibre optique et le Wifi.

L'écosystème révèle également les technologies clés - en termes de priorité ou de chronologie de déploiement - du chantier de modernisation par les TIC de la gouvernance universitaire ; comme le fait un plan de situation. Pour exemple de technologie clé, il y a par exemple le site Web de l'institution et le Data Center.

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Grâce à l'écosystème numérique il est enfin possible les structures d'accompagnement qui participent à la mise en chantier des projets. C'est le cas par exemple de l'UNESCO qui est partenaire dans la mise en place du DINAL ou l'opérateur de téléphonie mobile AIRTEL Money qui intervient à l'occasion de la dématérialisation de la procédure de paiement des inscriptions en ligne.

3. Au plan structurel

Le CRIR gère au total vingt-cinq projets. Ils participent au squelette de l'écosystème. Du réseau de campus, comme noyau central, en tant que point de départ et objectif à atteindre, Six domaines sont présents dans l'écosystème de l'UOB. Ils sont plus ou moins importants (en termes de priorité et de déploiement), récents, innovants, dynamiques, en développement... Du réseau de campus, comme noyau central, comme point de départ et objectif à atteindre, les domaines identifiés sont :

- Les infrastructures numériques, qui constituent un des domaines historiques du secteur

numérique puisqu'elles touchent à la conception, la réalisation et l'installation des TIC ; - L'environnement technique, qui concentre les activités d'installation, distribution et

réparation des TIC, ainsi que la sous-filière Télécoms et services informatiques ;

- L'Environnement Numérique de Travail (ENT) qui constitue l'interface et la passerelle entre les membres de la communauté universitaire entre eux et avec l'extérieur ;

- Les services, qui regroupent les applications et plateformes susceptibles d'améliorer la

qualité de l'enseignement, la recherche et le quotidien de la communauté universitaire ; - Les ressources humaines qui gèrent les enseignants et le personnel administratif de l'UOB

en termes de formation, renforcement des capacités et recyclage en matière de TIC ;

- La communication qui regroupe les activités en interne et externe, liées à la promotion des services, de l'identité, l'image de marque et la notoriété de l'UOB.

Le projet recourt à des solutions « Open Source » (application gratuite, libre de droit) tel Ubuntu, Alcazar, etc. à valeur ajoutée pour l'université et son écosystème environnant. Chaque domaine est signalé par une couleur qui définit son niveau de priorité dans l'aboutissement du chantier6

Chaque projet est rattaché au domaine dont il répond. Tous les projets sont numérotés par ordre de priorité7. Le niveau de priorité indique en l'occurrence, comme pour la construction d'un échafaudage, l'ordre chronologique prioritaire (du plus important aux plus accessoire) dans lequel les projets doivent être menés ; c'est-à-dire, commencer et maximiser les ressources (humaines, matériels, financières) vers les projets à priorité élevée (annexes V).

6 Rouge = niveau très élevé de priorité ; Orange = niveau élevé de priorité ; Vert = niveau moyen de priorité

7 1 = niveau très élevé de priorité 2 = niveau élevé de priorité 3 = niveau moyen de priorité

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L'essentiel des projets se réalise en technologie « Open Source ». L'expertise et le niveau de technicité pour travailler dans l'environnement du CRIR, surtout dans l'écosystème de l'UOB est exigeants. Le personnel est affecté et organisé par objectif de projets ; pour des résultats précis.

Section 3. Qui peut définir l'écosystème numérique de l'UOB ?

L'écosystème de l'UOB est une architecture précise ; qui ne doit rien au hasard ou à l'improvisation. Chaque projet concourt à l'aboutissement général du chantier qui est la mise en place d'un réseau de campus. Tout en sachant qu'un réseau de campus n'est jamais achevé. Il est en évolution perpétuel, selon le contexte (annexe V).

Il est illusoire de penser qu'un intervenant extérieur réussisse à définir un écosystème pertinent. En l'espèce, s'il est convenu qu'à l'UOB la prise de décision relève de l'anarchie organisée, la théorie de la poubelle et du clanisme, il est nécessaire d'être du cru pour pouvoir apprécier les rapports de force. C'est d'autant plus important que la paternité et la pérennité du système d'information en dépendent. La qualité des personnes qui participent à la conception de l'écosystème de l'UOB est un élément vital ; surtout, dans la communauté universitaire.

Pour rappel, la communauté universitaire regroupe trois catégories d'acteurs :

? Les étudiants ;

? Les enseignants-chercheurs ;

? Le personnel administratif.

La communauté universitaire - chaque groupe à sa façon - est partie prenante de la construction de

l'écosystème.

1. Les étudiants

Les étudiants interviennent comme usagers et prescripteurs des services universitaires. Pour avoir leur adhésion, lesdits services mis à leur disposition ne peuvent leur être imposés. Ils sont consultés, au moins pour en définir la pertinence. Le communicateur impliqué dans la promotion de l'écosystème doit ainsi, par exemple, savoir mener des études de satisfaction, d'impact et de notoriété. Faut-il le rappeler également ? Malgré l'appropriation du legs colonial ; qui a permis de faire de l'enseignement supérieur un facteur clé du développement économique et social, jouant un rôle moteur dans le système éducatif d'ensemble et vis-à-vis de la société en général, les réformes entreprises dans la plupart des pays pour actualiser l'offre de formation universitaire (création des écoles inter-états, instauration des concours d'agrégation et des jurys interafricains, élaboration des instruments juridiques relatifs à un système rigoureux d'équivalence, mise en place des troisièmes

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cycles interuniversitaires, etc.) n'ont pas permis d'adapter les universités africaines aux besoins de la société. Ce qui fait que l'enseignement supérieur est sans conteste le segment le plus affecté du système éducatif dans son ensemble : les effectifs y sont pléthoriques, les budgets insuffisants, la qualité de la formation en déclin. Dans la même idée : « Le contexte international, caractérisé désormais par la globalisation des marchés, a créé un monde économique de plus en plus compétitif où la connaissance occupe un rôle hautement stratégique [...] La crise de l'enseignement supérieur, par son ampleur et par les conséquences négatives qu'elle est susceptible d'entraîner sur l'avenir du continent, appelle une réflexion approfondie, orientée vers la recherche de solutions appropriées. » (Bethuel MAKOSSO coord., 2009).

L'écosystème numérique de l'UOB participe de cette recherche de solutions ; car les TIC induisent de nouveaux rapports au savoir et à la transmission des connaissances. Le contexte mondial des TIC est simple et part d'un constat. Les technologies sont dans le quotidien de quasiment tous les citoyens, elles fondent leur rapport au monde. Il ne s'agit plus de savoir s'il est pertinent de les utiliser dans un contexte formel d'éducation ou de formation (et donc de penser avec ou sans). Il s'agit de réfléchir aux conditions optimales d'une intégration réussie.

« On ne pense plus que les TIC permettent de traiter de façon globale la « masse » des étudiants (one size fits all). On ne considère plus que les usages des TIC vont de soi pour tous les étudiants « natifs du numérique », ni que le transfert entre usages privés et usages professionnels est naturel. On ne croit plus non plus que la flexibilité (anywhere, anytime) constitue systématiquement une plus-value et on est convaincu qu'il ne suffit pas de mettre des technologies à disposition pour que les usages se développent... » (Laure ENDRIZZI, 2012)

L'UOB en tentant d'harmoniser la construction de son infrastructure numérique avec les solutions et applications dédiées aux étudiants (AGENDA 2011 ; AGENDA 2013 ; Marc Louis ROPIVIA, 2011) place les technologies numériques au coeur de ses stratégies. Elles sont un levier pour tout le projet d'établissement. Elles ne se résument pas à un volet additionnel porté par les services TICE.

2. Les enseignants et le personnel administratif

De prime abord, il faut relever que : « Les principales résistances à la société de l'information et plus particulièrement à l'essor d'Internet sont venus d'élites politiques, industrielles, scientifiques ou technocratiques qui se sont senties menacées dans l'exercice de leurs privilèges. On peut donc considérer que ces résistances relèvent plus de la culture que de l'économique, plus des structures que des fonctionnalités de nature industrielle ou commerciale (Joël de ROSNAY, 2000). Or il se trouve qu'au plan individuel, les enseignants-chercheurs sont avec le personnel administratif un des

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acteurs permanents de l'université (quand les étudiants sont appelés à passer). Leur contribution est majeure dans la réussite de la première mission de l'université qui est la transmission du savoir et la recherche scientifique. Nombreuses sont les solutions avec des outils informatiques, aptes à alléger leur charge (visioconférences et cours à distance). Pour ce faire, les enseignants-chercheurs doivent se les avoir appropriés. Les communicateurs doivent pouvoir entre autre, réaliser des supports (guides, dépliants, affiches, etc.) pour promouvoir et vulgariser les solutions proposées.

Le personnel administratif a d'une part, la charge de la gestion des solutions développées par l'organe technique qu'est le CRIR. Il doit pouvoir les maîtriser. Le communicateur doit pouvoir réaliser des séminaires de formation, d'information et de renforcement des capacités à leur endroit. D'autre part, l'autorité rectorale a besoin d'exposer au public les modalités de sa gouvernance. Le communicateur doit l'y aider en ce sens. Il y va de la perception de la pertinence de la gouvernance universitaire au regard des usagers. L'idée de fond est de « f...] relever de nombreux points d'application avec notamment la nécessité de rompre l'isolement et de développer des synergies par le biais du travail collaboratif, de rénover le système de santé et d'enseignement, ou encore de s'inscrire dans les nouveaux courants d'échanges internationaux aux contenus et aux supports de plus en plus virtuels » (Jean-Jacques Maomra BOGUI, 2008). Ce qui suppose qu'avec l'introduction de systèmes innovants d'enseignement et d'apprentissage, les programmes universitaires et les méthodes d'évaluation s'appuient sur une approche plus intégrée des différentes disciplines. Le processus de collaboration interdépartementale doit à cet effet être coordonné et un leadership suffisamment fort doit être exercé pour vaincre la résistance au changement qui invariablement devient un obstacle majeur à l'obtention de résultats performants (Damtew TEFERRA et Heinz GREIJN, 2010). L'écosystème est une façon détournée de répondre à cette problématique ; car : « L'enseignement supérieur et la recherche induisent le progrès des peuples par l'innovation, l'inventivité et la créativité » (Jacques Fame NDONGO, 2009).

3. Les tierces personnes

L'écosystème numérique s'applique tant aux acteurs internes qu'à ceux qui sont externe à l'UOB. Sa finalité est de susciter des savoirs ; or, la capacité d'une société à produire, sélectionner, adapter, commercialiser et utiliser le savoir est essentielle à une croissance économique durable et l'amélioration des niveaux de vie. Le savoir devient ainsi le facteur le plus important du développement économique (savoir technique « know-how ») et le savoir sur les attributs (information et compréhension permettant l'analyse et la prise de décisions). De plus le processus de mondialisation accélère cette tendance. Le savoir est de plus en plus au coeur de l'avantage comparatif d'un pays. Les avantages comparatifs entre pays découlent de moins en moins de

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l'abondance des ressources naturelles ou de la disponibilité d'une main-d'oeuvre bon marché et de plus en plus des innovations techniques et de l'utilisation compétitive du savoir - ou d'une conjugaison des deux, (BANQUE MONDIALE, 2003). La société bascule progressivement du monde industriel vers un mode plus immatériel. Ces changements entraînent le développement d'une économie du savoir.

La société de l'information correspond à une forte diffusion des informations, souvent appuyée sur un système d'information et les TICE (technologies d'information et de communication dans l'enseignement). Alors que la société de la connaissance dépasse la simple diffusion et s'appuie sur des réseaux qui font place au savoir, à l'expertise, l'innovation et la créativité. La notion de partage est mise en avant. L'approche est plus humaine même si elle est portée par un développement technique. Ces deux types d'économie sont donc complémentaires (Sylvie CREPY, 2008).

Des exemples rapportés dans l'écosystème numérique illustrent cette démarche de l'UOB. Il s'agit des cas d'AIRTEL Money et de l'Agence Nationale des Infrastructures Numériques et des Fréquences (ANINF). Pour la petite histoire, en 2011, l'UOB expérimente les premières inscriptions en ligne dans l'histoire de l'enseignement supérieur gabonais. Un partenariat est tissé avec l'opérateur AIRTEL Money pour la dématérialisation du paiement des frais d'inscriptions par les étudiants. Ce partenariat persiste depuis cette date.

Dans la même période, l'ANINF, qui est la structure technique du gouvernement pour tout ce qui a rapport avec le numérique, se propose d'aider les établissements supérieurs publics à assurer la couverture de leur campus en connexion sans fil. Des bornes Wimax sont ainsi déployées sur le campus, renforçant le déploiement de la fibre optique. Ce sont là entre autres, des services qu'il revient au communicateur universitaire de promouvoir et d'expliquer à l'opinion publique. Ces tâches dévolues au communicateur universitaire laissent donc transparaître un tournant avec de nouveaux acteurs.

Chapitre III - Le tournant avec les nouveaux acteurs

Le contexte de travail du communicateur universitaire de l'UOB impose des défis particuliers ; comme, l'appropriation de connaissances éloignées de son champs habituel et naturel d'exercice. Il doit par exemple pouvoir se mouvoir dans des disciplines telles les droits, les télécommunications, l'informatique et la communication. Deux projets innovants (entre autres) administrés par le CRIR à l'UOB illustrent cette affirmation :

? La mise en place de l'Environnement Numérique de Travail (ENT) ;

? La création du Dépôt Institutionnel Numérique à Accès Libre (DINAL).

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Pour en comprendre les enjeux, il s'agit d'abord de savoir en quoi consistent ces deux projets, puis comment ils fonctionnent et enfin de quelles compétences a besoin un communicateur universitaire pour en faire la promotion.

Section 1. Présentation de l'ENT et du DINAL

Les projets ENT et DINAL ont la particularité d'être une première au Gabon et même en Afrique centrale dans le cas du DINAL. Il s'agit ici de rapporter le contexte de leur mise en place tel que vécu au CRIR. Annoncé en 2005 par Monsieur Rossantaga-Rignault, alors Secrétaire Général de l'UOB, l'ENT voit un début de commencement en 2013, à l'occasion de l'expérimentation des inscriptions dématérialisées.

Il faut d'abord préciser que « les ENT s'adressent à la fois aux personnels (enseignants-chercheurs, techniciens et personnels administratifs) des universités et aux étudiants et apprenants. Ils permettent d'unifier les outils existants (logiciels bureautique, forums, ressources multimédias, etc.) tout en offrant un accès à des applications métier (vie scolaire, gestion administrative) et génériques (création simplifiée de contenus web pour les enseignants, agenda partagé, environnement collaboratif, etc.) » (Aurélie PUYBONNIEUX, 2010). Un ENT est un portail de services numériques à la disposition de la communauté universitaire. C'est un portail, un bouquet modulaire et extensible de services intégrés ou connectés, et interopérables en ligne ; mobilisant plusieurs types de formats et recourt à des médiations par l'image (illustrations, tutoriels vidéos), le son (intégration de podcasts en lien avec le projet de ballado-diffusion) et le texte, pour s'adapter aux divers schémas de traitement et de mémorisation de l'information mobilisés par les usagers et leur proposer un produit attractif. D'autres services « de base » sont disponibles : courrier électronique, forums, carnets d'adresses, espaces de stockage de données privées, agendas, etc. ; ainsi que l'accès au DINAL.

En partenariat avec l'UNESCO, l'UOB décide en 2011 de numériser, centraliser et faciliter l'accès libre aux productions scientifiques dont regorge le Gabon. La réflexion au CRIR porte ainsi sur :

? D'une part, la définition d'une politique de stockage et d'archivage numérique des productions scientifiques ;

? D'autre part, la création d'un organe (DINAL) de gestion de la centralisation des productions scientifiques numérisées ;

? Enfin, la promotion du DINAL auprès de la communauté universitaire en particulier et du public intéressé en général.

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Prosaïquement, le DINAL de l'UOB est un projet de bibliothèque universitaire dont les oeuvres sont consultables sur Internet. C'est ainsi une offre d'interface d'accès à un ensemble de ressources documentaires électroniques ; d'où, accessibles en ligne et à distance par toute personne intéressée. L'objectif n'est pas de numériser massivement mais de sélectionner les productions scientifiques gabonaises ou relatives au Gabon pour déterminer un corpus numérique pointu (littérature grise et archives à valeur patrimoniale) (Aurélie PUYBONNIEUX, idem).

L'ENT et le DINAL facilitent donc l'organisation de la vie universitaire et permettent le développement de nouvelles pratiques pédagogiques. Ils favorisent les relations entre membres de la communauté universitaire et familiarisent les étudiants à l'utilisation des technologies de l'information et de la communication ; à condition d'avoir compris leur fonctionnement.

Section 2. Fonctionnement de l'ENT et du DINAL

De façon générale, les projets ENT et DINAL ont pour objectif de faciliter la communication entre tous les acteurs de la vie universitaire et leurs buts sont multiples. Outre permettre la modernisation de la gestion de l'UOB par le numérique ou encore rendre compte de la vie étudiante et des actualités de l'université, ils jouent un rôle majeur dans les nouveaux modes d'acquisition du savoir et les formes alternatives d'enseignement.

En pratique, l'offre numérique de l'UOB consiste en la mise en place d'une plateforme intégrant à la fois un portail d'accès, un ENT et un DINAL en vue d'offrir :

? Des services et ressources en ligne ;

? Un espace dématérialisé ;

? Un portail unique de ressources et d'outils au service de la communication et de la formation d'une communauté universitaire.

Les services disponibles dans l'ENT et le DINAL sont accessibles de tout navigateur connecté à Internet. Tout étudiant, enseignant, personnel administratif et usager accède aussi à son environnement de l'établissement ou tout lieu connecté à Internet, en s'authentifiant sur un serveur. Chaque utilisateur de l'ENT et du DINAL entre très classiquement par un identifiant et un mot de passe. Des droits et accès spécifiques lui sont octroyés en fonction de son profil.

L'interface qui constitue la page d'accueil contient un certain nombre d'informations délivrées par le rectorat de l'UOB, tant sur les actualités que sur les projets ou incidents survenus dans l'établissement. Chaque profil d'utilisateur accède aux informations qui lui sont destinées. Avec un

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mot de passe unique pour toutes les applications proposées par l'ENT, les étudiants peuvent ainsi gérer depuis leur espace numérique toute leur scolarité. Ils peuvent également accéder au DINAL, un annuaire de contacts, une messagerie personnalisée ou encore leur emploi du temps. Mieux encore, l'ENT de l'UOB propose aux étudiants d'effectuer leur inscription pédagogique en ligne.

A ce niveau la réflexion bute au sujet de la pérennité de la future plateforme ; notamment la prise en compte des coûts de formation des formateurs, de maintenance et d'amortissement de l'outil une fois mis en place (Aurélie PUYBONNIEUX, idem).

« La viabilité de l'outil sur le long terme intervient au double niveau rédactionnel et technique : - La viabilité des contenus : [...] implique de mettre régulièrement à jour les contenus sous peine de les rendre inexploitables et inutilisables.

- La viabilité de l'outil : l'obsolescence des contenus est directement liée à celle du support technique [...] Se pose également la question de l'évolution ergonomique et graphique de la plateforme, et ce afin de ne pas proposer d'interface trop « datée », au risque de décourager certains étudiants de consulter le site » (Aurélie PUYBONNIEUX, idem).

L'intégration du DINAL dans un ENT questionne aussi l'interopérabilité et l'indexation des contenus. Elle implique enfin de renoncer à une interface d'accès spécifique et suppose de réduire le champ d'autonomie des futurs rédacteurs et gestionnaires de la plateforme, en termes d'ergonomie et de technologie (Aurélie PUYBONNIEUX, idem). La difficulté se trouve enfin dans les compétences requises pour promouvoir l'ENT et le DINAL.

Section 3. Compétences requises pour la promotion de l'ENT et du DINAL

Les projets ENT et DINAL désignent un projet de communication universitaire en termes de

gouvernance, déploiement, accompagnement, évaluation... de l'intégration des TIC. Leur promotion

impose de nouveaux acteurs dans le contexte de l'UOB. L'intégration d'un dispositif multimédia de

maîtrise de l'information nécessite en effet l'intervention d'acteurs et services spécifiques :

- Equipe de formateurs, ou équipe pédagogique ;

- Equipe technique multimédia ;

- Equipe administrative ;

- Le ou les chargés de la scénarisation ;

- Le ou les chargés de l'indexation des contenus ;

- Le ou les télé-tuteurs ;

- Technico-commerciaux (Aurélie PUYBONNIEUX, idem).

Au plan technique, des connaissances en informatique, administration systèmes, administration

réseaux, administration de bases de données et webmestre (administration de site) s'imposent dans

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la communication universitaire ; ces projets s'adossant sur un centre de données (Data Center). Le Data Center de l'UOB est en effet la pierre angulaire vers un « stockage Cloud ». Et pour chacun de ces domaines, les communicateurs se doivent d'être informés des règles de sécurité.

Ces projets comportant des risques juridiques ; notamment sur des sujets aussi sensibles que l'exploitation des données personnelles, la sauvegarde des données, la protection des droits d'auteur, les communicateurs de l'UOB doivent avoir une bonne formation juridique.

Ces compétences reposent aussi sur des connaissances en Sciences des Technologies de l'Information et la Communication (STIC), pour sortir de l'événementiel et des relations publiques. Les communicateurs de l'UOB doivent concevoir tous les supports de communication (guide, dépliants, affiches, etc.) aptes à informer et sensibiliser sur les solutions, applications et services disponibles à l'UOB. Ils doivent aussi organiser des ateliers d'information, de sensibilisation, formation et renforcement de capacité des usagers ; en travaillant à temps plein et au quotidien.

Gérer un ENT et un DINAL ne s'improvise pas et nécessite la soumission à des contraintes et une philosophie de travail plus présentes dans le secteur privé, que la fonction publique. Ceci pose en filigrane et avec acuité, la question de la création d'une véritable direction de la communication à l'UOB avec de véritables professionnels pour la manager ; mais là c'est un autre problème.

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CONCLUSION GENERALE

La raison veut que toute réforme s'accompagne d'une communication pour l'expliquer aux populations intéressées et obtenir leur adhésion. La communication se trouve ainsi au coeur de ces processus pour partager les nouveaux enjeux d'évolution technologique, de changement paradigmatique, de contexte politique, de choix et d'innovations permettant de répondre aux défis de l'heure ; mais de quelle communication s'agit-il et comment est-elle mise en oeuvre ?

La question de fond posée en l'espèce, par ces mutations contemporaines est celle de la capacité de l'UOB à relever le nouveau défi incontournable de la conciliation d'une communication du service public axée sur la justification des missions d'intérêt général, avec une communication activant des logiques marchandes et de promotion de services offerts à des administrés. Le corollaire à ce questionnement réfère ainsi aux types, à la stratégie et aux outils de communication. L'UOB peut servir d'exemple pour répondre à cette interrogation. Ce qui explique et justifie la pertinence du sujet : « La communication d'un établissement public d'enseignement supérieur en Afrique Noire Francophone : Le cas de l'Université Omar BONGO du Gabon de 2011 à 2016 ».

Le problème central à l'étude : « Compte tenu du contexte national et international, est de savoir comment l'UOB peut optimiser sa communication ». Posée en une interrogation, la problématique peut se décliner en : « Pourquoi et comment la communication de l'UOB peut-elle être optimisée ? » Pour répondre à cette interrogation, une analyse de contenu est réalisée en utilisant le SWOT. Cet outil d'analyse stratégique a permis de déceler forces et faiblesses de la communication de l'UOB.

Les principaux résultats de la présente enquête exploratoire tendent à révéler qu'une des faiblesses de l'UOB provient de son mode de décision qui tient des théories de l'anarchie organisée, de la théorie de la poubelle et du clanisme. La période 2013 - 2014 a néanmoins offert des opportunités avec la construction d'un réseau de campus, dans un écosystème d'intégration des TIC à l'UOB.

Au plan conceptuel, les implications sont fondamentales. Elles préconisent d'envisager la communication et les universités par-delà leur nature et organisation, comme des artefacts : des constructions humaines. Ce qui n'est pas sans conséquence au plan managérial. L'humain est en effet placé au centre d'un dispositif global ; dont les Technologies de l'Information et de la Communication (TIC) sont à la fois un instrument et le moteur, dans le contexte international de la promotion de la Société de l'Information et du discours national sur l'émergence du Gabon. La communication des universités africaines, dont celle de l'UOB ne peut se départir en conséquence, d'une certaine technicité à tous les niveaux :

111

? Ses animateurs doivent posséder de multiples compétences (télécommunications, droit,

112

informatique, communication, etc.) ;

? Elle doit se doter des ressources (équipements, logiciels, etc.) aptes à faciliter le transport des données (voix, images, écrits) pour améliorer la qualité des enseignements ;

? Elle doit disposer de véritables techniciens de la communication, qui évoluent dans une direction dédiée.

Pour ce faire l'UOB doit envisager la communication comme une profession à part entière et adopter une stratégie (d'image de marque et de notoriété) réfléchie. Les messages préconisés par cette stratégie viseraient à donner de l'UOB l'image d'une institution dotée des capacités requises, des moyens appropriés et du leadership nécessaire pour participer au processus d'émergence du Gabon et faire entendre sa voix comme prestataire de services universitaires dans la Société de l'Information.

Le contexte académique (nombre de pages, indisponibilité d'éventuels membres de la communauté universitaire pour cause de multiples mouvements d'humeur) n'a pas permis d'approfondir le sujet. Il a plus été question ici des aspects organisationnels, infrastructurels et logistique, que fonctionnels. La présente recherche est ainsi une invite à une réflexion à un niveau supérieur. Il sera alors permis d'analyser dans le détail, par exemple : le jeu des acteurs universitaires, leurs représentations et perceptions, les possibilités offertes par les Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication (NTIC) et surtout de proposer des interprétations ou des solutions à leur mise en musique dans une gouvernance universitaire où la communication universitaire est une valeur ajoutée et non un faire valoir. Ce n'est donc que partie remise, car le meilleur reste à venir...

113

BIBLIOGRAPHIE

114

I - OUVRAGES GENERAUX

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III - OUVRAGES DE METHODOLOGIE

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CREPY, Sylvie, 2008, http://www.novantura.com/wiki/wakka.php?wiki=EconomieConnaissance&show

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ROSNAY, Joël de, article publié dans le numéro de Ramsès 2000 de l'Institut Français des Relations Internationales (Ifri), https://www.carrefour-du-futur.com/articles/la-société-de-l-information

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VII - VIDEOGRAPHIE

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https://www.youtube.com/watch?v=ENp N42FoF8

GABON TV, JT 20H DU SAMEDI 15 MARS 2014 - YouTube, https://www.youtube.com/watch?v=46s-AuMDxWA

GABON TV, JT 20H DU JEUDI 20 MARS 2014 - YouTube, https://www.youtube.com/watch?v=lljaSnQXmpI

PAIN, Julien, FRANCE 24, LIGNE DIRECTE - Gabon _ l'université de la discorde Ajoutée le 6 mai 2013, http://f24.my/18OBqDY, https://www.youtube.com/watch?v=4Q_UJ8fKsC4

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ANNEXES

120

121

ANNEXES I -

DE LA METHODE SCIENTIFIQUE

122

Tableau II : Remarque : la pensée scientifique n'a de sens que dans la démarche scientifique et ne concerne que ce domaine. Elle ne s'adapte donc pas à nos réactions dans la vie de tous les jours.

a.

Caractéristiques

a. Théorisation

c. Vérification

e. Contrôle

pas de contrôle

conceptualisation à partir de n'importe quoi en fonction de ses propres convictions

- interne (correspondance de faits, addition)

- sélective (choix de ce qui correspond à l'opinion)

Tableau I. Différence entre types de démarches explicatives de l'univers8

Démarche naïve

conceptualisation cohérente et logique soumise à une vérification empirique

- externe (hypothèse explicative)

- objective (critères non personnels)

contrôle de l'influence éventuelle d'autres variables

Démarche scientifique

Opérationnalisation définition floue de l'objet de l'observation définition opérationnelle de l'objet étudié

b. Objectivité les constatations personnelles sont suffisantes un fait observé doit pouvoir être observé par d'autres
pour établir des conclusions

c. Systématisation

d. Mise en relation

- variation des explications selon les événements

- transposition des explications dans des domaines très différents

deux ou trois faits allant dans la même direction suffisent à établir une relation

- explications portant sur la totalité d'un problème

- accumulation des con- naissances en ensembles cohérents (théories)

une relation n'est affirmée que si elle est systématiquement observée

 

- en fonction de sentiments personnels - en fonction d'hypothèses et de théories

e. Interprétation - recours à des explications religieuses ou - exclusion de toute hypothèse non vérifiable
métaphysiques

f. Terminologie emploi des mots dans n'importe quel sens définition précise et standardisée du vocabulaire

Dimension

Tableau II. Classification des approches, méthodes et techniques Définition

de recherche9

Exemples

Approche de recherche

Catégorie dans laquelle sont regroupées certaines méthodes de recherche scientifique en fonction de leur finalité, de leurs particularités et de leurs limites.

· Descriptif

· Explicatif

· Prédictif

Méthode de recherche et d'investigation

Ensemble de démarches planifiées, suivies, systématiques et rigoureuses dans le but de réaliser une recherche empirique

en vue de décrire la réalité, mettre en relation des
phénomènes, les expliquer, les prédire ou les évaluer.

· Étude de cas

· Entrevue semi structurée

· Observation systématique

· Enquête par questionnaire

· Méthode corrélationnelle

· Méthode expérimentale

Technique de collecte de
données (Outils,
instruments, matériel)

Outils au moyen desquels on ramasse les données de la recherche auprès des participants ou dans des documents, selon le cas.

· Prise de notes

· Grille d'observation

· Questionnaire

· Électrocardiogramme

· Instrument logiciel

Techniques de
traitement et d'analyse
de données

Traitement appliqué aux données brutes de la recherche de façon à en faire ressortir les résultats.

· Analyses de données

 

8 Isabelle SAMYN, « Les représentations sociales », http://www.e-monsite.com/isabellesamyn/rubrique-1012562.html Inspiré de http://ww2.collegeem.qc.ca/prof/asaumier/msh/ndc/ndch05/NDC7HTML/NDC7aHTML/ndc7a.html

Isabelle SAMYN, « Les représentations sociales », http://www.e-monsite.com/isabellesamyn/rubrique-1012562.html

9 Inspiré de http://ww2.college-em.qc.ca/prof/asaumier/msh/ndc/ndch05/NDC7HTML/NDC7aHTML/ndc7a.html

Tableau III. Les différents types de recherche [Voss (1999)]

Exploratoire

- Essayer de connaître davantage sur un sujet sur lequel le chercheur connaît très peu ; - Conçu pour fournir des résultats utiles avec des prétentions minimales

Descriptive

Analytique

- Exploratoire - Confirmatoire

- Conçu pour obtenir des informations sur une matière ou pour décrire un ou plusieurs dispositifs d'une population ;

- Typiquement ne pas évaluer ses hypothèses.

- Tentative d'expliquer ou prévoir des résultats basés sur des effets d'autres variables ;

- Peut impliquer les expériences et les aperçus qui examinent la théorie.

Etude pilote

Développement d'échelle

- L'étude préliminaire est conçue pour obtenir l'information qui peut aider à déterminer si davantage de recherche est justifiée ;

- En général, incapable de fournir des concluants définitifs.

- Le but primaire est de développer un instrument de mesure pour un ou plusieurs concepts liés aux objectifs de recherche.

Rationalisme (17e siècle) Toute connaissance valide provient essentiellement de l'usage de la raison.

Empirisme (18e siècle)

Toute connaissance valide

provient essentiellement de
l'expérience.

Positivisme (19e siècle)

La science progresse en se fondant sur des faits mesurés dont elle extrait des modèles par un raisonnement inductif rigoureux. Tout ce qui n'est pas directement mesurable n'existe pas.

Description du courant

Catégorie dans laquelle sont regroupées certaines méthodes de recherche scientifique en fonction de leur finalité, de leurs particularités et de leurs limites.

Reconnaître l'importance

complémentaire de l'expérimentation et de la rationalisation en insistant sur la démarche scientifique qui fait progresser la science.

Insister sur l'importance de

l'expérimentation au détriment de la rationalisation.

Tableau IV. Courants épistémologiques

Tendance pédagogique

Anaximène (610-545 av. J.-C.) Bacon (1561-1626) Locke (1632-1704) Newton (1642-1726) Berkeley (1685-1753)

Platon (428-347 av. J.-C.) Descartes (1596-1650) Leibnitz (1646-1716) Kant (1724-1804)

Sextus Empiricus (160-210) Comte (1718-1857) Stuart Mill (1806-1873) Mach (1838-1916) Bridgman (1882-1961) Bohr (1885-1962) Carnap (1891-1970)

Philosophe ou scientifique

Constructivisme (20e siècle) Les connaissances scientifiques (observations et modèles) sont des constructions subjectives qui ne nous apprennent rien de la réalité.

Réalisme (20e siècle)

Les modèles scientifiques sont des constructions destinées à prédire certains aspects d'une réalité

objective qui existe
indépendamment de l'observateur.

Insister sur le caractère arbitraire ou subjectif des modèles scientifiques en encourageant l'élève à construire ses connaissances.

Héraclite (550-480 av. J.-C.) Protagoras (485-410 av. J.-C.) Brouwer (1881-1966)

Piaget (1896-1980)

Aristote (384-322 av. J.-C.)

Reid (1710-1796)

Planck (1858-1947)

Einstein Russel (1872-1970) (1879-1955)

123

Insister sur la différence entre les modèles, qui sont construits par les scientifiques, et la réalité, qui existe indépendamment des modèles. Les modèles sont des approximations successives de la réalité.

124

ANNEXES II -

OUTILS D'UNE EVENTUELLE ENQUETE DE TERRAIN

125

Tableau VI : Tableau synthétique global du sondage

 

CIBLE STATUT ECHANTILLON (nb) ECHANTILLON (%) TOTAL

 

Etudiants

30

 
 

Communauté universitaire

Enseignants/enseignants-chercheurs

30

 

90

 

Personnel administratif

30

 
 

Public avoisinant l'UOB

Ecole supérieure

60

 
 
 

Population

30

 

90

TOTAL

 

180

100%

180

Tableau VII : Tableau de segmentation des cibles du sondage

CIBLE STATUT CRITERES ECHANTILLON ECHANTILLON TOTAL

(nb) (%)

 
 
 

Licence

10

 
 
 

Etudiants

Niveau d'étude

Maitrise

10

 

30

 
 
 

Doctorat

10

 
 
 
 
 

Départements

15

 
 

Communauté universitaire

Enseignants/enseignants

Etablissement

Laboratoires et Centres de

 
 

30

 

-chercheurs

 

recherche

15

 
 
 
 
 

Directeurs de département

15

 
 
 

Personnel administratif

Corps

MONP

15

 

30

 
 
 

ATOS

15

 
 
 
 
 

ENS

20

 
 
 

Etudiants

Ecoles

ENSET

20

 

60

Public avoisinant l'UOB

 
 

Sup de Com

20

 
 
 

Population

Voisinage d'UOB

 

30

 

30

TOTAL

 
 
 

180

100%

180

126

GUIDE D'ENTRETIEN SEMI-DIRECTIF

1 - Introduction Bonjour,

Merci d'accepter de me consacrer un peu de votre précieux temps.

En quelques mots, l'entretien d'aujourd'hui fait partie d'une recherche pour la rédaction de mon mémoire de Master au DSIC de l'UOB. En ce sens, je travaille en toute indépendance par rapport au Rectorat de l'UOB.

Cette recherche a pour but d'une part de comprendre les représentations et attentes des membres de la communauté universitaire sur la communication de l'UOB puis d'autre part, découvrir les dysfonctionnements de la communication de l'UOB pour proposer des solutions d'amélioration.

C'est pour recueillir votre avis, votre perception personnelle d'homme/de femme confronté(e) dans votre quotidien aux charges d'un service impliqué dans la communication de l'UOB que je suis ici. Je souhaite recueillir le maximum d'idées possibles sur ce que devrait être une bonne communication de l'UOB.

Tout ce qui est dit pendant cet entretien étant absolument confidentiel, me permettez-vous d'enregistrer l'entretien ? Si je vous propose de l'enregistrer, c'est pour faciliter notre échange, éviter des erreurs dans mes prises de notes et respecter la fidélité de vos propos. Si vous le désirez, je vous remets cette cassette une fois transcrites les informations nécessaires à ma recherche. De toute façon, la transcription de l'entretien vous sera communiquée pour accord, avant toute diffusion et vos demandes de modification seront prises en compte.

La durée de l'entretien ne doit en principe pas excéder une heure trente.

Je tiens à préciser qu'il n'existe pas de bonne ou mauvaise réponse.

Si vous êtes d'accord, pendant l'entretien, nous allons aborder différents thèmes :

- Les différentes déclinaisons de la communication de l'UOB ;

- La façon dont vous y avez accès ;

- La façon dont vous les utilisez ;

- Ce qui vous plaît le plus ;

- Ce qui à votre avis fonctionne moins bien ;

- Et comment l'améliorer selon vous ; ...

Je vous remercie encore une fois d'accepter de me parler de votre expérience personnelle de gestionnaire d'un service participant à la communication de l'UOB.

- En l'espèce, ce qui m'intéresse c'est l'organisation des services de communication, les pratiques, opinions, représentations, éventuels freins auxquels ils sont confrontés pour envisager des modalités d'amélioration (Dr OWONO, Directeur de la Direction et Mme Agathe GOMES-ALELE, Directrice de la Direction de la Scolarité, Dr. Ferdinand NGOUNGOULOU, Directeur de la BUC) ;

- En l'espèce, ce qui m'intéresse c'est l'organisation de Radio Campus / Service de Coopération Internationale / Service des Relations Publiques, les pratiques, opinions, représentations, éventuels freins auxquels ils sont confrontés pour envisager des modalités d'amélioration (M. Franck Alain MVOURI, Chef de Service de Radio Campus, Pr. James-Duplessis AMEJULU, Chef de Service de la Coopération internationale, Mme , Chef de Service des Service des Relations Publiques) ;

- En l'espèce, ce qui m'intéresse c'est l'organisation du Système Technique d'Information et de Communication de l'UOB, les pratiques, opinions, représentations, éventuels freins auxquels il est confronté pour envisager des modalités d'amélioration (M. Anicet Claude ANDJOUAT, Directeur du Centre de Ressources Informatiques et Réseaux).

Je vais donc vous poser un certain nombre de questions. Je vous serais reconnaissant d'y répondre aussi librement que possible, de donner tous les détails que vous jugez utiles ; pour être le plus complet possible dans vos réponses.

Avez-vous des questions ?

127

1ère question : Qu'évoque pour vous l'expression `'bonne communication de l'UOB» ? 2 - Entretien

Avant de conclure cet entretien, il y'a-t-il des choses que vous aimeriez ajouter, des renseignements que vous

auriez oubliés ou que l'entretien n'a pas permis de toucher ?

Comment avez-vous vécu l'expérience de l'entretien ?

Que pensez-vous du questionnement ? Auriez-vous ajouté ou supprimé des questions ?

Permettez-moi pour finir de vous poser quelques questions pour mieux vous connaître :

- Année de naissance ;

- Statut familial ;

- Niveau de formation achevée ;

- Profession ;

- Rang / grade dans la profession.

THEMES

Opinion sur ce que serait une `'bonne communication de l'UOB» :

- Importance pour l'institution (au plan national, international, intérêt) ;

- Evolution (sens, manifestations, moyens, définition des besoins).

Organisation de la structure gérée par l'enquêté :

- Statut (dans l'organigramme) ;

- Rôle de communication dans la structure (important, résiduel,) ;

Fonctionnement de la structure en rapport avec les autres déclinaisons de la communication de l'UOB :

- Pratiques de communications (bureaucratie, expertise, rapport aux TIC) ;

- Attitude vis-à-vis de la communication (appropriation, rejet, indifférence).

Façon d'accéder aux autres déclinaisons de la communication de l'UOB :

- Disponibilité des services de communication (technique, informationnelle) ;

- Facilité d'accès aux services de communication (technique, personnelle)

Façon d'utiliser les autres déclinaisons de la communication de l'UOB :

- Existences de procédures (officielles, publiques, privées et collectives) ;

- Application du principe de concertation et collaboration (présent, absent, épisodique).

Les opinions de l'enquêté sur les déclinaisons de la communication de l'UOB :

- Appréciation générale (négative, positive, nuancée) ;

- Autocritique (points positifs, négatifs, neutres).

Les opinions des administrés selon l'enquêté sur les déclinaisons de la communication de l'UOB :

- Appréciation générale (négative, positive, nuancée) ;

- Autocritique (points positifs, négatifs, neutres).

Les représentations de l'enquêté :

- Vision générale (négative, positive, nuancée) ;

- Vision autocentrée (points positifs, négatifs, neutres).

Les représentations des administrés selon l'enquêté :

- Vision générale (négative, positive, nuancée) ;

- Vision autocentrée (points positifs, négatifs, neutres).

Ce qui plait le plus à l'enquêté dans la communication de l'UOB :

- Chez les autres (organisation, fonctionnement, technique, humain, financier) ;

- Chez lui (organisation, fonctionnement, technique, humain, financier).

Les éventuels freins auxquels est confronté l'enquêté :

- Structurels (organisation, fonctionnement, technique, humain, financier);

- Conjoncturels (organisation, fonctionnement, technique, humain, financier).

Ce qui fonctionne moins bien selon l'enquêté :

- Chez les autres (organisation, fonctionnement, technique, humain, financier) ; - Chez lui (organisation, fonctionnement, technique, humain, financier).

Comment améliorer la communication de l'UOB selon l'enquêté :

- Plan structurel (organisation, fonctionnement, technique, humain, financier) ; - Plan humain (organisation, fonctionnement, technique, humain, financier).

128

3 - Conclusion

Voilà nous sommes parvenus aux termes de notre entretien, et je vous remercie pour votre aimable et inestimable contribution. Il est nécessaire de préciser qu'il ne sera fait aucune exploitation commerciale des données collectées au cours de cet entretien.

Je vous souhaite bonne suite dans l'exercice de vos fonctions !"

129

ANNEXES III -

PROPOSITION DE STRATEGIE DE COMMUNICATION POUR L'UOB

130

STRATEGIE DE COMMUNICATION POUR L'UOB10

1. Présentation de l'annonceur et de sa demande

La présente stratégie étant réalisée dans le cadre d'études de Master en Communication dans le Département des Sciences du Langage, de l'Information et de la Communication (DSLIC) de l'Université Omar Bongo (UOB) du Gabon, il est légitime de le considérer comme l'annonceur. L'objet de ce travail est l'UOB. C'est donc cette dernière qui est au centre du propos et le DSLIC se présente comme le commanditaire.

Pour rappel, l'UOB est surnommée « La Mère des universités gabonaises » ; tous les établissements publics d'enseignement supérieur gabonais procédant de son démembrement. L'UOB est ainsi la principale et la plus ancienne université du Gabon. L'UOB existe de fait depuis juillet 1970 ; alors qu'elle se nomme Université Nationale du Gabon (UNG). En 1978, elle est rebaptisée pour porter son nom actuel.

Le campus de l'UOB, avec environ vingt mille étudiants en 2014, trois cent enseignants et cent personnels administratifs, représente la plus grosse agglomération de Libreville, la capitale du Gabon.

Elle compte deux facultés et dix-sept départements à orientation sciences humaines et sociales. Les bacheliers y accèdent par voie d'inscription, les autres, sur concours ou examen du dossier (selon le département et le niveau d'étude sollicité). A cause de son statut d'établissement public d'enseignement supérieur, l'UOB a l'obligation d'accueillir les nouveaux bacheliers qui s'y inscrivent. Le coût des études y modique : neuf milles F CFA, pour le premier cycle et vingt milles pour les autres cycles, pour les nationaux et les ressortissants de la Communauté Économique et Monétaire de l'Afrique Centrale (CEMAC).

Depuis 2005, l'UOB participe - bon an mal an - au processus de Bologne.

2. Analyse

SWOT11

Forces Faiblesses

- L'UOB est bien localisée dans la ville. Ce qui est manifesté par sa facilité d'accès.

- L'UOB bénéficie de l'autonomie de gestion administrative et financière ;

- L'UOB s'enorgueillit d'avoir des enseignants de qualité, dont certains de dimension internationale ;

- L'UOB a adhéré au processus de Bologne, pour optimiser les études et l'enseignement ;

- L'UOB dispense une formation de masse ;

- Par défaut, les nouveaux bacheliers s'inscrivent automatiquement à l'UOB ; qui a l'obligation de

- Le dysfonctionnement des moyens de transport public (cf. bousculades aux heures de pointe) nuance la facilité d'accès à l'UOB ;

- Les coûts de ses services et produits - proche de la gratuité - reste un vif débat entre partisans et détracteurs ;

- Le LMD reste un constant sujet de récrimination quant à son application à l'UOB ;

A l'exception de la période 2013/2014 - à l'occasion des inscriptions électroniques - la communication antérieure s'est essentiellement consacrée aux

10 Stratégie élaborée à partir de l'étude des sources documentaires du mémoire (cf. première partie, section 3, sous-section 1).

La matrice SWOT combine l'étude des forces et des faiblesses d'une organisation, d'un territoire, d'un secteur, etc. avec celle des opportunités et des menaces de son environnement, afin d'aider à la définition d'une stratégie de développement.

11 La matrice SWOT combine l'étude des forces et des faiblesses d'une organisation, d'un territoire, d'un secteur, etc. avec celle des opportunités et des menaces de son environnement, afin d'aider à la définition d'une stratégie de développement.

les recevoir. C'est l'avantage comparatif de l'UOB, qui fait que la demande est toujours supérieure à l'offre ;

? Le coût des études est modique ;

? Bien que de plus en plus d'établissements privés d'enseignement supérieur à orientation sciences humaines et sociales s'installent au Gabon, l'UOB reste leader du marché comme elle continue seule à fournir certains enseignements (sciences du langage, anthropologie, littérature africaine...) et qu'elle est toujours la seule - dans son segment - à s'investir dans la recherche avec des centres et des laboratoires.

relations publiques sous la forme événementielle (organisation de colloques, séminaires, campagnes d'information en présentiel dans un amphithéâtre la veilles des inscriptions...) ... Par exemple : le premier guide d'information sur les inscriptions de l'histoire de l'UOB est réalisé dans la période susmentionnée.

Opportunités

Menaces

- La notoriété de l'UOB est mitigée. D'aucuns félicitent ses diplômés ;

- L'UOB a une infrastructure de base avec un Data Center et des travaux d'interconnexion des bâtiments en fibre optique ;

- L'UOB a recruté des techniciens aptes à mener des travaux de télécommunications, informatique et communication ;

- Ce personnel a prouvé sa capacité à gérer des projets TIC ;

- L'UOB a une direction en charge de son système d'information (le CRIR).

- Certains identifient l'UOB comme un mouroir et ne veulent ni y apprendre encore moins y envoyer leurs enfants ;

131

- De façon récurrente l'administration de l'UOB se plaint de la modicité ou du non-paiement de la subvention de l'Etat ;

- Le personnel administratif fustige les retards dans le paiement de leurs primes et l'obsolescence des outils de production ;

- Chaque année est émaillée par des mouvements d'humeur des étudiants ;

- Les enseignants se plaignent souvent du non-paiement de leurs primes de vacation et des conditions laborieuses de travail ;

- Il existe d'énormes résistances pouvant remettre en cause toute réforme, même innovation pertinente et prometteuses.

132

PESTEL12

Politique Économique

- Pression gouvernementale due à la nouvelle - Tendance de consommation des services de

carte universitaire issue du PSGE l'enseignement supérieur en constante hausse
- Pression institutionnelle externe due aux Confiance des usagers totalement minée

conventions internationales relatives au LMD

Social Technologique

- Moyenne d'âge des étudiants accédant à l'UOB en constante baisse ; rajeunissement du corps enseignant

- Mode de vie urbain de la communauté universitaire, avec bonne appropriation des TIC pour les nouveaux étudiants mais déficit flagrant des plus anciens, du corps enseignant et du personnel administratif

- Éducation occidentalisée de la communauté universitaire

- Mobilité sociale en forte régression chez les nouveaux étudiants depuis l'incitation de l'UE d'encourager les pays du sud à favoriser la formation sur leur sol

- Démographie en forte hausse constante dans les couches populaires les plus jeunes

- Conditions de revenus a priori satisfaisante pour le corps enseignant ; même s'il y a des mouvements d'humeur récurrent pour faute de paiement des vacations

- Sources ne signalant aucun brevet à l'actif de l'UOB

- Notion de mode très prégnante dans la communauté universitaire

Financement de la recherche sous forme de prime d'incitation à la recherche (PIF) pour les enseignants du supérieur

Environnemental Légal

- Impact environnemental à l'étude dans le - Sécurité précaire sur le campus universitaire : acte

projet d'aménagement du campus universitaire de vandalisme des étudiants à l'occasion des

« Gabon-Orégon » mouvements d'humeur et agressions à l'arme

- Énergie propre présente sous forme de blanche par des délinquants

panneaux solaires don de la coopération - Traçabilité peu évidente des textes pour cause de

japonaise, mais en nombre insuffisant déficience dans le système d'archivage et le

- Réglementation urbaine inexistante dans le principe de continuité administrative

cadre du campus universitaire Protection du consommateur lacunaire faute de
- Géographie à l'étude dans le projet l'application stricte du règlement intérieur et de

d'aménagement du campus universitaire l'inexistence d'une réglementation relative aux droits et

« Gabon-Orégon » obligations de tous les membres de la communauté

universitaire

12 La méthode PESTEL évalue l'influence des composantes internes et des variables externes sur l'organisation à l'étude, pour élaborer une stratégie.

PORTER

FORCES CARACTERISTIQUES

Faible intensité de la

concurrence

- Le marché de l'enseignement supérieur au Gabon est totalement ouvert, concurrentiel. Aucun établissement n'y détient de monopole. De plus, c'est un marché en constante croissance.

Pour l'instant l'UOB n'a aucun concurrent, par la force ou la taille dans son domaine.

- Les tendances montrent que les nouveaux bacheliers inscrits à l'UOB sont de plus en plus jeunes, avec de plus en plus de filles.

- Le corollaire - en termes de mode de consommation - est une plus grande

Faible pouvoir de appropriation des TIC chez ces jeunes ; par opposition aux aînés, pour qui les

négociation des clients et TIC se limitent à la consultation des réseaux sociaux.

distributeurs Compte tenu de la jeunesse moyenne - en constante augmentation - de la population

gabonaise et de l'obligation légale faite à l'UOB de recevoir tous les nouveaux bacheliers - inscrits dans les normes - l'évolution de la demande est au profit de l'UOB.

Pouvoir de négociation des fournisseurs

- Faible concentration des fournisseurs, d'où faible pouvoir de négociation.

- Valeur des enseignements nullement liée à la qualité de ce qui est acheté au fournisseur, d'où faible pouvoir de négociation du fournisseur

- Faible importance des coûts de transfert (coûts dus au changement de fournisseurs), d'où faible pouvoir de négociation du fournisseur.

Menace des nouveaux entrants potentiels

- Faible importance des barrières à l'entrée (protection douanières, normes et réglementations), mais forte importance des investissements initiaux nécessaires et des économies d'échelle dans le secteur. Bonne image et notoriété des établissements concurrents.

- Très bonne rentabilité (marges importantes) et attrait du secteur (en croissance) ; d'où forte menace de nouveaux entrants. Par contre menace relativisée par les coûts prohibitifs des enseignements pratiqués par les nouveaux entrants.

Menace des produits de substitution

- Comparaison coûts-bénéfices favorable aux produits de substitution, d'où forte menace.

- Evolution technologique (Data Center, DINAL, inscriptions en ligne, etc.) en faveur de l'UOB.

- Fidélité des clients à l'UOB imposée par la législation, d'où, faible menace des produits de substitution.

- Importance des normes et réglementations dans le secteur.

Pouvoir de l'Etat

- Rôle majeur dans le secteur (contrôle des prix, subventions, accords internationaux...)

133

b. Bilan diagnostic

L'UOB possède de forts avantages. Ses potentialités sont également réelles et semblent liées à une volonté politique de la gouvernance universitaire. Les faiblesses semblent essentiellement infrastructurelles. Les

13 Le modèle des cinq forces de Porter synthétise les facteurs influant sur la performance d'une organisation.

134

menaces par contre semblent profondes essentiellement liées à des résistances internes provoquant des forces d'inertie centripète et centrifuges en même temps ; mais rien ne semble irréversible. C'est à ce titre que l'image de l'UOB est complètement écornée dans l'opinion publique.

Malgré tout, les établissements d'enseignement supérieur concurrents ne semblent pas en position de contester - par la taille, la force ou la démographie - le leadership de l'UOB dans le secteur.

2. Problématique

Comment la communication peut-elle participer à promouvoir l'UOB ; alors que son image est complètement écornée dans l'opinion publique ?

- Positionnement

L'UOB a un fort potentiel de développement ; notamment en termes de modernisation par les TIC qui la

positionne comme leader du marché de l'enseignement supérieur.

La communication de l'UOB doit donc remplir certaines conditions :

- Etre attractive (répondre aux attentes de la communauté universitaire et l'opinion publique) ;

- Etre distinctive (s'appuyer sur les avantages concurrentiels de l'institution) ;

- Etre crédible (focaliser sur l'offre de formations de l'UOB - qui est unique - et le processus de

modernisation de la gouvernance universitaire par les TIC) ;

- Etre durable (s'appuyer sur les tendances de fond dans le temps, sur le marché).

4. Objectifs

La communication de l'UOB doit procéder par pallier successif dans le temps :

- D'abord informer la communauté universitaire et l'opinion publique sur les spécificités de l'offre de

formations de l'UOB et le choix de la modernisation de la gouvernance universitaire par les TIC ; - Puis susciter un esprit de corps et d'appartenance de la communauté universitaire basé sur une image

de qualité pour amener l'opinion publique nationale à être fier de « Son » université ;

- Enfin amener les étudiants nationaux et internationaux à solliciter une inscription à l'UOB.

5. Cibles

La communication doit ainsi viser certaines cibles :

- Cible principale : l'opinion publique national ;

- Coeur de cible : la communauté universitaire ;

- Cible secondaire : tout potentiel étudiant - national et international - hors UOB.

Ces cibles peuvent être qualifiées quantitativement et qualitativement.

Quantitativement :

- Quant à l'âge, la population des nouveaux bacheliers - en constante augmentation - chaque année est

un acquis pour l'UOB, obligation lui étant faite de s'y inscrire par défaut. L'UOB doit s'ouvrir aux salariés en quête de complément de formation ou renforcement des capacités. Elle a l'avantage de pouvoir payer une formation plus chère que les autres étudiants ;

- En termes de catégorie socioprofessionnelle (CSP), les classes moyennes, les fonctionnaires et les cadres d'entreprises sont une cible idéale ;

- Grâce aux possibilités offertes par les modalités alternatives d'enseignement (formation en ligne, à distance, télé-enseignement, etc.) le critère du nombre d'étudiants ne réfère plus à la capacité d'accueil, mais plutôt à la bande passante et la fluidité du débit Internet ;

135

- Quant à l'approche genre, les TIC donnent des atouts accrues d'accès à la gente féminine. Le sexe ne constitue plus un critère de discrimination pour accéder à une formation à l'UOB.

- Dans la même logique, les TIC permettent de réduire les distances. Peu importe alors la zone géographique d'habitation de l'étudiant, l'UOB est accessible à la condition que les infrastructures de connexion Internet le permettent.

Qualitativement :

Au plan qualitatif, la communication de l'UOB doit faire vibrer certaines fibres en rapport avec les besoins, les motivations, tout en tenant compte des freins éventuels.

- Les besoins

Selon la pyramide de MASLOW, la communication de l'UOB doit titiller certains besoins à satisfaire ; dont (par ordre croissant) : l'accomplissement de soi, la sécurité, l'estime de soi et l'appartenance.

- Les motivations

Dans le même esprit la communication de l'UOB doit conforter certaines motivations notamment (dans l'ordre croissant) : l'auto-expression ("pour se la péter"), l'hédonisme (se faire plaisir), l'oblative (faire plaisir aux autres) et l'intérêt général (protection).

- Les freins éventuels

Un frein qu'il importe de signaler est le caractère programmatique de certaines propositions et prise de position. Dans la période 2011 - 2016, seule l'année académique 2012 - 2013 a accordé une place de choix aux TIC dans la gouvernance universitaire. D'autre part, la communication tient toujours la portion congrue dans tous les instruments de gouvernance de l'UOB.

6. Stratégie créative

La stratégie créative de la communication de l'UOB doit faire une promesse, appuyée sur une preuve, avec un ton précis et en tenant compte de certaines contraintes.

- La promesse

La promesse ici porte sur l'engagement que l'UOB prend d'améliorer son environnement d'étude, d'enseignement et de travail.

- La preuve

La preuve ici est constituée par le recours aux TIC pour l'amélioration de la gouvernance universitaire. Cette justification augure de nouvelles pratiques (modernes, sûres, efficaces et prometteuses).

- Le ton

Le ton doit être simple (accessible), convivial, informatif et personnel

- Les contraintes

Les contraintes sont d'abord légales. Elles relèvent de toutes les normes nationales et internationales relatives au respect des droits membres de la communauté universitaire.

136

Les contraintes sont ensuite liées à la charte graphique de l'UOB qui doit être en cohérence avec les différents formats, les couleurs et les supports.

7. Stratégie des moyens

Les règles de l'art veulent qu'un plan de communication soit budgétisé ; pour apprécier son coût de réalisation. La relativité des indicateurs (prestataire, quantités, nombre de couleur dans les supports, etc.) empêche d'indiquer des montants. Le présent travail s'en tient à des indicateurs de format, forme et quantité. Solution aux objectifs : la communication vise ici essentiellement à informer, sensibiliser et indiquer la conduite à tenir à la communauté universitaire puis aux éventuelles personnes intéressées.

Il est à préciser par avance que la diffusion est de masse. Elle vise au premier chef des lecteurs de la communauté universitaire. Par contre, les consommateurs débordent le cadre de la communauté universitaire pour impliquer toute personne intéressée. Tel qu'annoncé, le prix d'une page dépend du nombre de couleurs (couleurs, noir et blanc), la quantité et le format (livret, A4, A3 etc.).

La communication est déclinée sur trois types de médias : média permanent, media et hors média.

- Média permanent : des éléments permanents et uniformes figurent sur les supports (logo de l'UOB, signature de l'instance initiatrice, nom du support, charte graphique générale et spécifique)

- Média : des médias ponctuels de masse (télévision et journaux) servent à la propagation de l'information, avec deux médias locaux : le site Internet de l'UOB et un Guide d'information

- Hors-média : Kakemonos, banderoles, affiches, dépliants14

14 Méthodologie inspirée du stagiaire Arteiram, publié le 14 mars 2011 à l'adresse Internet http://arteiramstagiaire.over-blog.com/article-methodologie-strategie-de-communication-69302752.html

137

ANNEXES IV -

EXEMPLES DE SUPPORTS DE COMMUNICATION A L'OCCASION DES INSCRIPTIONS 2013 - 2014

138

Recto Verso

1 - Dépliant d'AIRTEL MONEY

Recto

Verso

2 - Dépliant de l'UOB

139

3 - Affiches de l'UOB

140

4 - Banderoles de l'UOB

141

5 - Extraits du Guide Pratique d'Information de l'UOB

142

6 - Kakemonos de l'UOB

7 - Stands UOB et AIRTEL MONEY
(Plage du Lycée National Léon MBA/Libreville)

143

ANNEXES V -

ECOSYSTEME DE L'INTEGRATION DES TIC A L'UOB

2013 - 2014

Génie civil

Télé Campus

1

2

3 Reau wifi

Réseau fibre optique

Radio Campus

2

2

Data Center

1

Communication

Infrastructure Numérique

Locaux Techniques

Ressources

Equipement Centre

RESEAU

Humaines

Environnement Numérique de Travail

CAMPUS

RESEAU

Services

Environnement Technique

Aménagement sallesTéléprésence

Aménagement

Aménagement

Mise aux normes des

1

Mise aux normes

Télésurveillance

33

144

Source : CRIR/UOB 2013 - 2014

1

Site Web

Inscription Electronique

Bibliothèque virtuelle

1 1

DINAL

Messagerie

Scolarix

DNS

DHCP

E-Learning

Google APPS

VO IP

1

2

22

2

11

1

1

11

1

2

3

1

2

1

2

Légende

1

22

33

Priorité très élevée Priorité

évé

Priorité moyenne

145

ANNEXES VI -
PRESENTATION DU DINAL

146

Recto

Verso

1 - Dépliant du DINAL

147

ANNEXES VII -

PAGES DU DIAPORAMA SUR

LA PROCEDURE D'INSCRIPTION 2013 - 2014 ET L'ENVIRONNEMENT NUMERIQUE DE TRAVAIL (ENT)

148

149

Diaporama expliquant la procédure d'inscriptions
à l'attention des usagers

150

ANNEXES VIII -

INFRASTRUCTURE RESEAU DE L'UOB

151

152

1 - Architecture réseau de l'UOB
(Vue des Switchs)

153

TAsBLE DES MATIERES

Dédicace 5

Remerciements 6

Introduction générale 10

Première partie - Fondements de l'UOB 13

Chapitre I - Éléments de méthodologie 15

Section 1. Contexte de l'étude 15

1. Contexte personnel et idéologique 15

2. Contexte scientifique 16

3. Contexte d'intervention 17

Section 2. Cadre théorique de la recherche 18

1. Contexte du débat scientifique 18

2. Théories de la connaissance dans l'histoire 19

3. Solution retenue 19

Section 3. Méthodes d'enquête 20

1. Ce qui a été réalisé : le SWOT 21

2. Ce qui reste à réaliser : la triangulation 23

3. Limites 24

Chapitre II - Une histoire de l'UOB basée sur quoi ? 25

Section 1. Un cadre théorique général des universités 25

1. Définition du concept de « université » 25

2. Définition du concept de « communication » 26

3. Combinaison des concepts « université »/« communication » : « communication universitaire » 27

Section 2. Une histoire générale des universités africaines francophones 28

1. L'université africaine francophone : fait inédit 28

2. L'université africaine francophone : produit d'un mimétisme 28

3. L'université africaine francophone : instrument de développement 29

Section 3. Une histoire singulière de l'UOB 30

1. De 1960 à 1990 30

2. De 1990 à 2010 31

3. Depuis 2010 32

Chapitre III - Un modèle organisationnel de quel ordre ? 33

Section 1. Matériel et méthode 34

1. L'université en tant que bureaucratie 35

2. L'université en tant qu'anarchie organisée 36.

154

3. L'université par son mode de prise de décision 37

Section 2. Résultats de la recherche 38

Section 3. Discussions 39

1. Divergences, convergences et « gabonitudes » 40

2. Limite de l'étude 41

3. Synthèse partielle 42

Deuxième partie - Une université confrontée aux mutations du monde actuel 43

Chapitre I - Les influences externes 45

Section 1. La mondialisation 45

1. La société de l'information et de la communication 45

2. La société des savoirs et/ou société de la connaissance 46

3. L'économie du savoir 48

Section 2. Le mouvement de Bologne 48

1. La genèse 48

2. Les mécanismes 49

3. La problématique 50

Section 3. Le cadre national 52

1. Le contexte 52

2. La problématique 52

3. Les enjeux 53

Chapitre II - Les bouleversements du cadre ancien 55

Section 1. Les rendements et l'efficacité de l'enseignement supérieur 55

1. Les rendements de l'enseignement supérieur africain 56

2. L'efficacité de l'enseignement supérieur africain 57

3. Le changement de paradigme de formations 58

Section 2. La qualité de la formation et les conditions d'encadrement 58

1. La qualité de la formation 58

2. Les conditions d'encadrement 59

3. Les TIC dans les modalités d'encadrement 61

Section 3. Les infrastructures 61

1. Le renouvellement des infrastructures mobilières et immobilières 61

2. La construction des infrastructures réseaux 62

3. L'acquisition des infrastructures numériques 63

Chapitre III - Les bienfaits de la conversion à la communication 65

155

Section 1. Affirmer l'identité de l'université 66

1. La communication sur l'image institutionnelle de l'université 66

2. La création d'une image de marque 67

3. La valeur de marque 68

Section 2. Conforter la légitimité de l'université 69

1. Les universités en quête de reconnaissance 70

2. La marque comme outil de cohésion et d'appartenance 71

3. L'équilibre de l'écosystème de l'enseignement supérieur 72

Section 3. Redorer l'image de l'université 73

1. La communication marketing 74

2. La communication pour différentes « cibles » et tâches 75

3. La communication par les TIC 77

Troisième partie - Organisation et structuration d'un champ de communication original pour l'UOB 79

Chapitre I - Des définitions générales de la communication universitaire 81

Section 1. Qu'est-ce qu'un réseau de campus ? 81

1. Définitions 81

2. Conception du réseau de campus 83

3. Interconnexion du réseau de campus 84

Section 2. Comment se présente le réseau de campus de l'UOB ? 86

1. La structure en charge du réseau de campus 86

2. Les ressources au service du réseau de campus 87

3. Le schéma du réseau de campus 88

Section 3. Quelle est l'utilité d'un réseau de campus ? 89

1. Au niveau de la communication 89

2. Au niveau des universités 91

3. Au niveau des individus 91

Chapitre II - La professionnalisation de la communication de l'UOB 93

Section 1. Qu'est-ce que l'écosystème numérique de l'UOB ? 93

1. Concept d'écosystème 93

2. Objectif/Intérêt d'un écosystème 94

3. Applications 95

Section 2. Comment se présente l'écosystème de l'UOB ? 96

1. Au plan général et théorique 97

2. Au plan particulier 98

156

3. Au plan structurel 99

Section 3. Qui peut définir l'écosystème de l'UOB ? 100

1. Les étudiants 100

2. Les enseignants et les personnels administratifs 101

3. Les tierces personnes 102

Chapitre III - Le tournant avec les nouveaux acteurs 104

Section 1. Présentation de l'ENT et du DINAL 105

Section 2. Fonctionnement de l'ENT et du DINAL 105

Section 3. Compétences requises pour la promotion de l'ENT et du DINAL 107

Conclusion 108

Bibliographie 111

Annexes 120






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"Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots"   Martin Luther King