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Les difficultés d'accès à  l'eau potable et leurs effets en milieu urbain au Togo. Cas de la ville de Tsévié et approches de solutions durables.


par Kokou Sokémawu Bernard KAKANOU
Ecole Nationale de Formation Sociale (Togo) - Diplôme d'Etat de Cadre Supérieur de Développement Social 2019
  

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2.1.2. Les problèmes rencontrés par les populations dans d'accès à l'eau potable

L'analyse de la documentation scientifique montre que les questions relatives à l'accès à l'eau constituent une préoccupation majeure au niveau international. Nous analysons ici les travaux de recherche ayant porté sur les problèmes d'accès à l'eau potable.

L'accès à l'eau potable dans le monde en général et dans les pays en développement en particulier, est confronté à d'énormes problèmes. Dans les pays en voie de développement, l'accès à l'eau potable est généralement faible, surtout dans les bidonvilles et milieu rural (Nyongombe, 2012). Quel que soit le milieu de résidence, l'accès à l'eau potable n'est pas encore universel dans le monde. Et, les problèmes qui se posent sont de natures différentes et varient d'une région à une autre.

Zipikinè Kossi Mensa6 en 2012, a fait ressortir dans son étude les causes de la pénurie d'eau à Anié(Togo). Il distingue les facteurs naturels des facteurs humains. Parlant des facteurs naturels, il cite les difficultés liées à la nature du substrat géologique et le régime irrégulier de la rivière Anié. En facteurs

6 « Approvisionnement en eau potable et risque sanitaires à Anié (Préfecture de l'Anié) », Mémoire pour l'obtention du diplôme de Maitrise ès-Lettres et Sciences Humaines (Option Géographie Rurale et Aménagement)

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humains, le manque de moyens financiers et la pollution des points d'eau sont énumérés. Ce qui suppose que, outre la présence des roches qui ne permet pas le creusage des puits, et l'étiage remarquable de la rivière en saison sèche, les problèmes rencontrés dans l'accès à l'eau potable sont aussi le résultat des actions humaines lorsque les hommes polluent les seules sources d'eau disponible dans le milieu.

En 2014, Rafiou Bah-Agba7, parlant des problèmes rencontrés par la population béninoise en adduction d'eau potable écrivait ceci : «points d'eau éloignés des habitants, eau de qualité insalubre, ruptures de services, pompes hors d'usages par manque d'entretien, tel est le quotidien d' un grand nombre d'habitants des pays, surtout en voie de développement, où les services publics de base sont fragiles, défaillants, voire inexistants ». En se basant sur son étude qui a porté sur la commune de Tchaourou au Bénin, l'auteur montre qu'en matière de la gouvernance locale de l'approvisionnement en eau potable, la population est confrontée aux problèmes de faible taux de couverture d'infrastructures d' eau potable, de la non affirmation de la maîtrise d'ouvrage communale, de la mauvaise gestion des ouvrages d'eau potable et de la faible participation des citoyens dans la gestion des ouvrages hydrauliques.

Prince Loïque Maba Ngouloubi dans sa thèse de doctorat(2017) a fait remarquer les mêmes problèmes dans la population congolaise en lorsqu'il a étudié 2012, les problèmes d'accès à l'eau potable de la population de l'arrondissement 4 Moungali à Brazzaville (République du Congo). Il écrit :

« Bien que l'eau soit disponible en grande quantité à travers tout le pays, les Congolais, comme les autres habitants de l'Afrique rencontrent des difficultés

7 Gouvernance locale et approvisionnement en eau potable dans les milieux ruraux au Bénin: Cas de la commune de Tchaourou, Mémoire présenté dans le cadre du programme de maîtrise en développement régional en vue de l'obtention du grade de maître ès arts (2014).

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d'accès à l'eau potable. Moins de la moitié des Congolais ont accès à l'eau potable. Cet accès varie largement entre les centres urbains et les zones rurales. Ces zones, sont souvent desservies par des sources d'eau contaminées (des sources non captées, des puits ouverts et des réservoirs de collecte des eaux de pluies en mauvais état et rarement désinfectés) ».

L'eau, estimée de "mauvaise" qualité, est responsable des maladies hydriques. Son inaccessibilité dit-il, « pour certains ménages, est due notamment à l'endommagement du réseau, la vétusté des installations, les dysfonctionnements et l'éloignement des sources d'approvisionnement en eau potable ».

Cet aspect de l'inaccessibilité de l'eau potable a été aussi soulevée en 2018 par Jade Tobbi, dans son mémoire8 titré "Accès à l'eau potable et impact sur la santé d'une communauté, l'éducation et la ressource eau : analyse à partir d'un projet au Togo" qui souligne par rapport au Togo que : « nous pouvons observer, certes, de nombreux puits améliorés et des forages, mais dont la grande majorité n'est plus fonctionnelle du fait d'un manque de structure de la gestion de ces points d'eau, laissés aux habitants, sans appui spécifique ».

D'après la politique nationale de l'eau, « l'insuffisance des ouvrages d'approvisionnement en eau potable et leur accès difficile sont les problèmes majeurs [...]. » que connaît la population togolaise.

Certains problèmes rencontrés par les populations sont similaires et concernent la distance, la nature des installations et la qualité de l'eau. Par ailleurs, parmi les problèmes d'eau, Prince L. Maba Ngouloubi souligne que ceux liés à la qualité de l'eau s'expliquent par le mauvais traitement de l'eau par la structure émettrice, l'impuissance des pouvoirs publics, le manque de volontarisme en matière d'amélioration des conditions de vie des populations en milieu urbain, le

8 Mémoire présenté en vue de l'obtention de la Licence professionnelle, « Chargé de projets en solidarité internationale et développement durable», 6.p

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manque de sensibilisation et d'intégration des programmes «eau et santé». Aussi, les populations n'adoptant pas de bonnes pratiques d'hygiène au bord des points d'eau, il est clair que l'eau à laquelle elles s'approvisionnent tend à être souillée. La nature potable de l'eau peut être également remise en cause du moment où les réservoirs de stockage des eaux ne sont pas bien entretenus. Egalement, si les gobelets et les réservoirs de stockage de l'eau sont dans certains cas exposés à la poussière et aux mouches, ils peuvent rendre l'eau de boisson impropre. Certes, il y a accès à l'eau, mais une eau qui ne sera plus potable. Cet autre problème de la potabilité de l'eau a été aussi mis en évidence par Hector Houeha(2007) qui estime que certaines pratiques adoptées par les populations en matière d'hygiène, « ne sont pas de nature à préserver une eau de boisson potable ». Pour Ousseni(2010), « l'eau considérée comme potable à la sortie de la borne fontaine est soumise aux différents risques de contamination que sont les pratiques qu'adoptent les ménages lors de la collecte d'une part et les moyens de collecte de l'eau d'autre part ».

Il en est de même pour la durée de stockage qui peut aussi influer sur la qualité physico-chimique de l'eau. Plus une eau est longtemps stockée, plus les risques de dégradation de sa qualité sont élevés.

En étudiant "L'accès à l'eau potable dans les quartiers périphériques de la ville de Ouagadougou : cas des secteurs 23 et 24", Ousseini(2010) affirme, comme bon nombre d'auteurs que les problèmes d'accès à l'eau potable se posent avec acuité dans les pays en développement. D'après les résultats de son enquête, il ressort que la contrainte principale rencontrée par les habitants du secteur 23 de la ville de Ouagadougou reste la coupure d'eau. C'est à dire que l'eau n'est pas continuellement disponible pour les habitants de ce secteur. Quant aux habitants du secteur 24, la distance du point d'approvisionnement demeure la principale difficulté. Par ailleurs, le problème de la qualité de l'eau et de « longue file

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d'attente » ont été moins relevés par les ménages concernés par son étude. D'autres contraintes telles que les problèmes financiers sont aussi relevés par les populations. Il s'agit de l'incapacité financière à disposer d'un branchement privé ou à solder la facture d'eau mensuelle. Pour appuyer ce résultat, il cite Dos Santos qui soutient qu'en 2002, près d'un tiers des abonnées particulières(Ouagadougou) ont vu leur eau coupée temporairement ou définitivement par manque successif au paiement (Dos Santos, 2005). En analysant de près, le niveau de vie ne permet pas à certains ménages d'être régulièrement connecté au réseau d'eau, et se trouve ainsi, contraints à faire usage des eaux de qualité douteuse. Dos Santos, a bien fait de mentionner cette réalité lorsqu'il affirme : « la faible proportion des ménages raccordés au réseau met en évidence que la difficulté d'accès ne résulte pas du manque d'infrastructure dans certain quartier mais aussi le faible niveau de vie des citadins ». En d'autres termes, en milieu urbain burkinabé, la pauvreté a systématiquement entraîné pour certaines personnes, un accès difficile à l'eau potable.

En tenant compte de ces réalités, d'autres analyses pourraient être avancées. Selon l'OMS, les interruptions de l'approvisionnement en eau de boisson, qu'elles soient dues à la production intermittente des sources ou à des problèmes de conception ou de construction du réseau, sont des déterminants majeurs de l'accès à l'eau de boisson et de la qualité de cette eau.

De même, selon l'OMS, l'accessibilité économique de l'eau a une influence importante sur son utilisation et sur le choix des sources d'eau. Les ménages disposant du plus faible niveau d'accès à un approvisionnement en eau saine payent souvent l'eau qu'ils reçoivent plus cher que ceux reliés à un réseau d'eau canalisé. Le coût élevé de l'eau peut forcer ces ménages à recourir à d'autres sources de moindre qualité, présentant un plus grand risque pour la santé. En

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outre, ce coût élevé de l'eau peut conduire à une baisse des volumes d'eau utilisés par les ménages qui, à son tour, peut influer sur les pratiques en matière d'hygiène et accroître le risque de transmission des maladies.

Pour le secteur de l'eau au Togo, la politique nationale de l'eau (2010-2025) révèle que les contraintes rencontrées par le secteur sont institutionnelles, techniques, physiques, humaines, socioculturelles, économiques et financières.

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius