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Le statut des anciens chefs d'état en Afrique : cas de la République Démocratique du Congo


par Guélord Kalawu Kalawu
Université de Kinshasa - Licence 2019
  

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§2. ASPECT SOCIO-HUMANITAIRE78(*)

Si les bords des lacs est-africains ont livré les plus anciens restes attribuables à des hominidés, les conditions naturelles et historiques n'ont pas contribué à faire de l'Afrique un continent très peuplé. De nos jours, la dégradation des ressources naturelles, l'effondrement des monocultures « rentières » conduisent à l'entassement, dans les bidonvilles des grandes cités, des masses d'hommes sans travail et sans ressources. Dans la deuxième décennie du XXIème S., l'Afrique compte une trentaine de villes de plus de 1 million d'habitants, dont plusieurs dépassent les 10 millions. Dans les quinze dernières années du XXème S., la population urbaine est passée de 170 à 370 millions, soit une augmentation de 218 %.

1. Les principaux groupes de population

Le continent africain a une population estimée à plus d'1,1 milliard d'habitants en 2013, dont les quatre cinquièmes vivent au sud du Sahara. La densité moyenne de la population (33 habitants par Km2) est relativement faible, mais les disparités sont grandes : de vastes espaces (forêt équatoriale, déserts) sont peu ou pas peuplés, alors que certaines zones concentrent de nombreuses populations. Ces zones de fort peuplement sont situées, pour la plupart, sur les pourtours du continent, sans oublier l'exception que constitue la région des Grands Lacs, où les densités peuvent dépasser 300 habitants par Km2.

La population africaine se divise en deux grands groupes :

Ø Le groupe noir, qui domine largement, se compose de plusieurs branches. Le groupe mélano-africain, numériquement le plus important, est répandu du Soudan du Sud à l'extrémité méridionale du continent ; il comprend une multitude de peuples et d'ethnies, que distinguent davantage les habitudes culturelles et les affinités linguistiques que les critères « raciaux ». Les plus anciennement attestés des groupes actuels sont les Pygmées (dont certains sont restés de véritables chasseurs-cueilleurs) dans la forêt équatoriale, les Bochimans et les Hottentots en Afrique australe ;

Ø Le groupe blanc aujourd'hui implanté en Afrique du Nord : Berbères et peuples sémitiques, essentiellement des Arabes, qui ont imposé leur langue à l'ensemble de cette région. D'origine austronésienne, la population malgache a reçu des apports africains, arabes et européens.

Ø Les Éthiopiens constituent un groupe intermédiaire entre l'Afrique noire, au sud du Sahara, et l'Afrique blanche, au nord. Ce peuplement s'est grossi, à partir du XVIèmes., mais surtout du XIXèmes., d'un apport européen : colons portugais, anglais, français et hollandais, qui ont répandu leurs langues.

Les religions offrent aussi une extrême variété : aux multiples croyances animistes de l'Afrique ancestrale se sont progressivement superposées les différentes expressions de l'islam et du christianisme.

2. Les problèmes sanitaires

La situation sanitaire et épidémiologique de l'Afrique est préoccupante. L'espérance de vie à la naissance est certes passée de 40 à 54 ans entre 1966 et 1995, mais elle reste la plus basse des six continents. Les taux de mortalité infantile peuvent atteindre 143 %o (Sierra Leone, Guinée), contre moins de 10% en Europe. Les niveaux de vie, la malnutrition, les catastrophes naturelles, la rareté des aménagements en matière d'adduction d'eau ou de propreté publique sont autant de facteurs qui se conjuguent pour favoriser épidémies et maladies à l'état endémique. Les maladies tropicales sont loin d'avoir disparu : on a pu agir sur les milieux écologiques dans les cas de l'onchocercose et de la trypanosomiase, mais pas pour le paludisme, qui redevient une des causes majeures de décès dans le continent.

Le sida frappe l'Afrique de plein fouet : 70 % des personnes séropositives pour 12,6 % de la population mondiale. La région des grands lacs est très touchée (de 20 à 30 % de la population est séropositive), alors que l'Afrique de l'Ouest l'est moins (le Nigeria est quasi indemne). La prise de conscience de la gravité de la situation tant par les États que par les populations date de 1985. La baisse constante, en moyenne, des ressources budgétaires et publiques allouées à la santé (accélérée par l'application des plans d'ajustement structurels) depuis les années 1980 explique l'accès extrêmement inégalitaire aux soins et aux infrastructures médicales, l'absence de politique de prévention, la privatisation de la médecine, le coût élevé des médicaments, lesquels sont en outre rares et parfois obsolètes.79(*)

3. Population et emploi

Selon la Commission économique des Nations Unies pour l'Afrique, la croissance devrait être passée de 3,2 % en 2002 à environ 4,2 % en 2003. Les prévisions pour 2004 indiquent que ce rythme devrait se maintenir. Malgré les problèmes de données que l'on rencontre pour la plupart des pays, les hypothèses et les estimations que l'on peut faire permettent d'établir un diagnostic sommaire de la crise de l'emploi.

Il apparaît que, sans une très forte accélération de la croissance, il sera extrêmement difficile, sauf dans quelques pays, de réduire le chômage, le sous-emploi et la pauvreté. Pour le chômage déclaré, les taux atteignaient en 2000, selon certaines estimations, de 9% en Egypte à 33 % en Namibie. On arrive même, dans les pays pour lesquels on possède des données, à des chiffres de 40 % dans certains cas.80(*)

4. Population rurale et population urbaine

La croissance démographique en Afrique est généralement forte. De 20,9 % de la population totale en 1975, la proportion de la population urbaine est passée à 33,9 % en 2000 et devrait atteindre 42,7 % en 2015. Au rythme actuel, la population active devrait doubler en vingt-cinq ans et exercer une forte pression sur le marché de l'emploi dans les villes, où le chômage est de plus en plus important.

On observe d'importants mouvements de main-d'oeuvre des zones rurales vers les villes. La population urbaine, qui ne représente encore la moitié ou plus de la population totale que dans huit pays, devrait augmenter de 5 % par année, soit deux fois plus vite que la population totale.81(*)

5. Taux d'activité

Les taux d'activité par sexe montrent qu'il n'y a eu nulle part dans les régions en développement de diminution de la proportion des femmes économiquement actives. Cette constatation va dans le sens de celle que l'on peut faire à l'échelle internationale au sujet des restructurations de la production dans les pays développés et les pays en développement, à savoir qu'elles concourent à ouvrir plus largement aux femmes l'accès au marché de l'emploi.

L'Afrique subsaharienne a l'avantage de compter une forte proportion de femmes économiquement actives, plus forte que la moyenne internationale. Inférieure à la moyenne mondiale, la part de l'emploi féminin dans l'emploi total a augmenté toutefois notablement en Afrique subsaharienne ces dix dernières années. Depuis 1990, la proportion des femmes dans l'emploi salarié non agricole s'y est accrue plus vite qu'elle ne l'a fait à l'échelle mondiale. La situation diffère selon les pays. Ventilés par région (pour les cinq grandes régions du continent), les chiffres montrent que c'est en Afrique orientale que le taux global d'activité est le plus élevé et en Afrique du Nord qu'il est le plus bas, en grande partie à cause du faible taux d'activité des femmes.82(*)

On constate, pour les hommes, que les taux d'activité dans les différentes régions sont tous supérieurs à 80 pour cent. Dans certains pays, toutefois, ils accusent, avec l'épidémie de VIH/SIDA, une forte baisse. Le taux d'activité des hommes âgés de 15 ans ou plus est tombé entre 1995 et 1999 de 79,1 à 57,7 pour cent en Afrique du Sud, de 83,5 à 60,1 % au Botswana et de 85,2 à 69,2 % (1997) au Lesotho.83(*)Les taux d'activité féminins sont peu élevés en Afrique du Nord, en Afrique australe et en Afrique occidentale. Dans trois régions, ils ont baissé entre 1980 et 2000. Dans deux des régions où ils sont faibles, l'Afrique du Nord et l'Afrique australe, ils ont augmenté depuis 1980, en particulier dans les services.

6. Chômage

Le taux de chômage est passé en Afrique subsaharienne de 13,7 % en 2000 à 14,4% en 2002. Une très grande partie des chômeurs sont des jeunes, jusqu'à 80% dans certains pays. Le chômage des jeunes, en règle générale plus important chez les jeunes femmes que chez les jeunes hommes, représente environ 60% du chômage total.

L'Afrique subsaharienne et l'Afrique du Nord sont les régions du monde où ont été enregistrés dans les années quatre-vingt-dix les plus forts taux de chômage chez les jeunes et pour l'ensemble de la population active.84(*)Les contraintes économiques, les difficultés structurelles et les programmes d'ajustement ont entraîné une aggravation des problèmes d'emploi pour la jeunesse, malgré la notable élévation du niveau de formation. Cette situation pousse les jeunes à émigrer vers les pays du Nord et provoque, avec le départ d'éléments d'un niveau élevé de formation, un véritable exode des compétences, privant le continent d'une partie de son capital humain.85(*)

* 78 Il sied de signaler, Op. Cit.

* 79 https://www.larousse.fr/encyclopedie/divers/Afrique_population/187586

* 80 BIT: Tendances mondiales de l'emploi (Genève, 2003).

* 81 BIT: Tendances mondiales..., Op.Cit.

* 82 Idem

* 83 Ibidem

* 84 BIT: Rapport sur l'emploi dans le monde 1998-99 (Genève, 1998).

* 85 BIT: Tendances mondiales, Loc. cit.

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