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Le statut des anciens chefs d'état en Afrique : cas de la République Démocratique du Congo


par Guélord Kalawu Kalawu
Université de Kinshasa - Licence 2019
  

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§4. ASPECT POLITIQUE

L'année 1960 a été « l'année de l'Afrique » (sous-entendu : de l'Afrique noire) car elle a vu, au milieu de la surprise et de l'incrédulité des autres continents, 18 colonies de l'Europe accéder en quelques mois à la souveraineté et à la reconnaissance internationale en tant qu'Etats. Cette vague triomphale, inaugurée en 1957 par l'ancienne Gold Coast, devenue Ghana, marquait une troisième phase de la décolonisation, après l'Asie et l'Afrique du Nord. Beaucoup plus précoce et rapide que ce que les gouvernements et les opinions publiques avaient pu prévoir, cette émancipation, par son caractère négocié et pacifique, est volontiers citée comme modèle de réussite.

Le professeur Ernest WAMBA dia WAMBA pose sept grandes questions auxquelles est confrontéela politique africaine. Il dit que l'espace et le temps disponible pour la préparation de ce papier ne permettent même pas de faire de courts portraits des fragments nationauxou territoriaux de l'Afrique que sont les Etats africains (Meredith 2005).Nous ne pouvons pas traiter tous les problèmes confrontés par la politique africaine aujourd'hui. Nous avons choisi sept que nous croyons êtreparmi les plus importants. La direction que prend la transformation desrapports de terre, souvent en faveur des étrangers qui bénéficient descontrats d'exploitation de très longue durée, allant parfois jusqu'à 30 ans. - l'espérance moyenne de vie de l'Africain, les rapports d'esprit et de la culture ; les rapports de savoir, les rapports de loisirs, bref, les rapportssociaux en Afrique amènent à l'esprit la question suivante : à qui appartiendra l'Afrique, demain ?94(*)

Le peuple africain de plus en plus composé de réfugiés, de déplacésde guerres, de porteurs de maladies incurables inquiétantes, d'affaméssur un sol exceptionnellement riche, de gens de « bateaux » fuyant l'Afrique pour mourir en mer, etc., sera-t-il capable d'être le sujet usuel de sonhistoire ? Cette question nous a guidé à choisir les problèmes à traiter :

1. La recherche de la paix durable (locale, régionale, continentale etmondiale) ;

2. La construction de la démocratie participative opposée ou en plus de celle élitiste de la seule classe dite politique ;

3. La recherche de la solution appropriée à la question nationale (intégration territoriale du fragment national, intégration régionale oucontinentale) ;

4. La recherche d'un développement endogène pro-peuple (compétitif,maîtrisant la donne de la mondialisation) ;

5. Le problème de l'identité culturelle et surtout d'acquisition de la maturitéspirituelle ;

6. La recherche d'un leadership africain avec une vision et une volontépolitique capable de solutionner ces problèmes), et ;

7. La contribution africaine à la recherche de l'alternative à ce qui paraît êtreune crise de la civilisation capitaliste qui domine le monde. Tous cesproblèmes sont interconnectés, ils constituent les aspects des conditionsde l'émancipation africaine aujourd'hui.

De sa part, Peter VAKUNTA estime que le continent africain est rongé par trois grands maux : la sacralisation du pouvoirpolitique, la corruption et la mauvaisegouvernance.

1. La sacralisation du pouvoir politique95(*)

Très souvent, les abus de pouvoir en Afrique demeurent impunis, en grande partie parce que les africains ont tendance àvénérer les dirigeants politiques. Cetteattitude est ancrée dans la culture. En Afrique, les dirigeants traditionnels sont considérés comme des intermédiaires entre les vivantset les morts. Autrement dit, chefs, rois, lamidoset sultans, pour ne citer que quelques-uns, nesont pas considérés comme des mortels, maisplutôt comme des immortels « assis sur le tabouret » des ancêtres et exerçant un pouvoirincontestable sur leurs sujets. Presque partout en Afrique, le rôle sacré assigné auxdirigeants traditionnels a été transféré auxdirigeants politiques, avec comme conséquence l'impunité de l'abus de pouvoir etde l'abandon du devoir. Il en résulte queles gouvernements monopartites, les « démocraties » où il n'existe pas de partis (lecas de l'Ouganda) et la prolifération de «présidents à vie » sont érigés en norme enAfrique. Un exemple type est le gouvernement du Président Kwame Nkrumah duGhana. Nkrumah a adopté le titre de «Osagyefor », c'est-à-dire le « sauveur »ou le « rédempteur » et appréciait biend'être traité comme un dirigeant surnaturel. Le Président Ahmadou Ahidjo du Cameroun se comportait de la même manière.

Il aimait se faire appeler « Le Père de la Nation ». Les africains doivent forger une nouvelle vision du leadership politiqueet du paradigme du partage de pouvoir qui garantirait la bonne gouvernance.

L'auteur du présent article soutient que le multipartisme ne sera rien d'autre qu'une façade tant que les africains continueront à fermer les yeux sur l'abus de pouvoir injustifiable et la corruption qui affectent le continent.

2. La corruption, une pierre d'achoppement du développement de l'Afrique96(*)

La corruption a été décrite comme le cancer de l'Afrique. La prévalence des pratiques de corruption pose de sérieux problèmes de développement sur le continent. C'est un fléau qui ronge profondément le tissu social africain. Il ressort des enquêtes de chiens de garde internationaux tels que Transparency International (TI) basée à Berlin, que l'Afrique postcoloniale est l'une des plus grandes victimes de la corruption politique à l'échelle du globe. Il convient d'inverser cette tendance si l'on veut donner à l'Afrique des chances de se développer. Ironie du sort, malgré l'abondance de ressources naturelles « or, pétrole brut, diamants, bauxite, aluminium, cuivre, uranium, manganèse, phosphates, minerai de fer, étain, chaux, café, cacao, maïs, coton, blé, riz, bétail, caoutchouc, sorgho, bois, thé, poisson, pour ne citer que cela ». L'Afrique demeure le continent le plus pauvre sur laterre ! Selon les statistiques, une parténorme des budgets nationaux en Afrique est dilapidée dans des pratiques corruptrices. Inutile de dire que la corruptionne se limite pas à la subornation, qu'onappelle généralement petite corruption enAfrique. La corruption comprend le traficd'influence, illégal et contraire à l'éthique,appelé grande corruption. L'exaction estun autre exemple de grande corruptionque l'on trouve dans chaque pays africain. D'autres formes de pratiquescorruptives sont les pots de vin, le dol, lenépotisme, les dessous de table, le favoritisme et le détournement de dernierspublics. La corruption est une entrave audéveloppement de l'Afrique. Elle freineles initiatives de développement partoutdans le continent. Ce problème est renduplus complexe par l'incompétence des dirigeants.

3. La mauvaise gouvernance en Afrique97(*)

Ce qui est malheureux pour le continent africain, c'est qu'il est rempli de dirigeants incompétents qui sont pour la plupart des laquais de puissances occidentales. Il y a à cela plusieurs raisons : un complexe d'infériorité, une dépendance économique, lebesoin d'assistance technique et l'endettement chronique. Ces facteurs ont des conséquences profondes pour le développement du continent :

ü Les pays africains sont criblés de dettes (le service de la dette consommeune part considérable des budgets nationaux en Afrique) ;

ü Le développement de l'Afrique estentravé par les programmes d'ajustement structurel imposés à ses payspar le Fonds monétaire internationalet la Banque mondiale ;

ü Les industries nationales sont en traind'étouffer ;

ü Il y a une ingérence étrangère dansles affaires internes des États-nationsafricains ;

ü Il y a une mal mauvaise gouvernance(absence de transparence et d'imputabilité).

La question à poser dans les circonstances actuelles est de savoir s'il y ade l'espoir pour l'Afrique. Le présentarticle soutient qu'il ya une lueur d'espoir au bout du tunnel. Pour parvenirà un succès politique et économiqueconsidérable, les africains doivent réfléchir et trouver un modus operandiefficace. Nous ne pouvons pas nouspermettre de tergiverser, car les tergiversations sont une perte de temps.

4. Les perspectives98(*)

Pour sortir le continent africain de sonbourbier socioéconomique, les africainsdu continent et de la diaspora doiventprendre des mesures hardies, notamment :

ü Prendre leur destin en mains. La bonne volonté, aussi forte soit-elle, ne suffit pas pour résoudre les problèmes de développement de l'Afrique. Les africains doivent lutter contre la corruption endémique, au moyen de l'éducation morale et de l'inculcation de notions de lavie quotidienne (vérité, loyauté, respect, honnêteté, mérite de la confiance, patriotisme) aux citoyens ;

ü Lutter contre la pauvreté en utilisant tous les moyens nécessaires, y compris la réorientation des dépenses d'éducation vers l'acquisition descompétences requises au travail ;

ü Promouvoir le dialogue Sud-Sud et encourager l'intégration commerciale régionale (former et entretenir des blocs économiques régionaux entre pays africains). Le NEPAD, la CEDEAO etla SADC sont des exemples à suivre et à améliorer ;

ü Plus important, les africains doivent transformer leur indépendance politique, acquise au prix de rudes batailles,en une autonomie économique réelle ;

ü Enfin, et non des moindres, les africains doivent apprendre à investirdans l'avenir. Un continent qui épargne est un continent riche.

* 94 Ernest WAMBA dia WAMBA, Politique africaine contemporaine Le cas de la République démocratique du Congo, CODESRIA, DAKAR, 2012, pp. 15-16.

* 95 Peter VAKUNTA, Le problème de l'Afrique, University of Wisconsin Madison, USA, 2007, p. 2.

* 96 Peter VAKUNTA, Le problème..., Op. Cit., p. 2.

* 97 Idem

* 98 Ibidem

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault