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Politique de change et équilibre extérieur en rd congo, une analyse empirique par la modélisation var de 1988 à  2020


par Olivier Mopepe
Université de Kinshasa - Licence 2020
  

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1.3REVUE EMPIRIQUE SUR LA RELATION ENTRE LA POLITIQUE DE CHANGE ET L'EQUILIBRE EXTERIEUR

La politique de change exerce-t-elle une influence sur l'ouverture commerciale et inversement ? Plusieurs économistes partagent la conviction que, si la politique de change est efficace, cela affecte positivement le comportement de la politique commerciale du pays en question, or cette efficacité en dépende notamment da la capacité du ledit pays en terme de sa balance des transactions courantes qui soit toujours positive. En revanche, une question demeure controversée. Depuis un certain temps, certains économistes tentent de déterminer si les chocs de la politique change ont des effets sur la balance commerciale et inversement. C'est dans cette même logique que nous rappellerons les principaux travaux empiriques publiés dans la littérature sur ces questions :

Bwama Meyi Marcel, Anyesi Saile Agnès, et Ikonyo Diselele Bob (2013), analysent « Implication de la balance commerciale sur le taux de change en économie congolaise de 2001 à 2010 » et il est parti de la question : quel a été l'impact de la balance commerciale (ou balance des transactions courantes) sur le taux de change durant la période de notre investigation ? Après analyse, ils ont abouti au résultat selon lequel : le commerce international congolais n'a expliqué ni l'appréciation ni la dépréciation du Franccongolais durant la période allant de 2001 à 2010 en dépit de la libération de l'économie congolaise qui a décidé de laisser flotter le taux de change eu égard aux méfaits de sa fixité. Ce qui nous pousse à infirmer la seconde hypothèse de notre recherche. Donc, la théorie de Frederick MISHKIN et chercheurs de l'INSEE sur la relation entre le taux de change et la balance commerciale n'est pas vérifiable sur l'économie congolaise pour notre période d'étude.9(*)

Christian P. Pinshi et Emmanuel Sungani (2020) analysent la relation entre le taux de change et les prix domestiques en RD. Congo, plus particulièrement de mesurer le degré du pass-through (le niveau avec lequel les changements dans le taux de change sont transmis aux prix des biens commerciaux exprimés en monnaie domestique) du taux de change nominal à l'inflation sur la période allant de Janvier 2002 à Mars 2017. En se basant sur l'approche par cointégration avec le modèle à correction d'erreur, la principale conclusion est qu'un changement dans le taux de change affectera l'inflation plus que proportionnellement, le degré du pass-through étant relativement élevé. Une dépréciation de 1% cause une hausse du niveau général des prix de 0,38% à court terme. Cet effet est encore plus large à long terme où la hausse du niveau général des prix est de 1,66%. En outre, l'ajustement vers l'équilibre prendra du temps (12 mois et 2 semaines). La principale implication de politique économique découlant de ces résultats est que l'autorité monétaire Congolaise doit, d'une part, être vigilante et suivre de près les mouvements du taux de change afin de poser des actions rapides et de contenir les pressions inflationnistes du secteur extérieur par des interventions ciblées sur le marché des changes et d'autre part, repenser les objectifs intermédiaires en adoptant un ciblage hybride (éléments composés de différente nature) : (i) objectifs monétaire quantitatif et (ii) ciblage implicite et souple du taux de change.10(*)

Fanget al.(2006) analysent l'effet de la dépréciation du taux de change sur les exportations pour huit économies asiatiques (Malaisie, Philippines, Indonésie, Japon, Singapour, Taipei chinois, République de Corée et Thaïlande). Ils constatent que, pour la plupart des pays, une dépréciation favorise les exportations, mais que sa contribution à la croissance des exportations est faible et varie selon les pays. Ils invoquent comme raison le fait qu'une dépréciation augmente les exportations, mais que le risque de change associé (variabilité) a un effet compensateur.

Bernard et Jensen (2004) s'intéressent aux États-Unis durant la période 1987-1992. En analysant les sources de l'essor des exportations de produits manufacturés, ils constatent que les variations de taux de change ont été un important déterminant des accroissements des exportations. L'essentiel de ces accroissements a eu lieu à la marge intensive plutôt qu'extensive (c'est-à-dire que l'intensité d'exportation a augmenté parmi les exportateurs existants au lieu d'être due à de nouveaux exportateurs).

Enfin, Arslan et van Wijnbergen (1993) étudient l'essor des exportations turques durant les années 1980 et évaluent la contribution relative de différents facteurs tels que les subventions à l'exportation, la croissance des importations au Moyen-Orient et la dépréciation des taux de change. Ils constatent que la dépréciation réelle régulière de la livre turque a joué un rôle important dans la poussée des exportations.

OCDE (2011a), l'OCDE a étudié en particulier l'impact des variations du taux de change sur le commerce dans les trois plus grandes économies du monde, c'est-à-dire les États-Unis, la zone euro et la Chine Elle a constaté que, globalement, les mouvements de taux de change à court terme ont un impact sur le commerce, mais que "leur effet est difficile à interpréter; dans certains cas, l'impact est positif, dans d'autres il est négatif. Ce constat est conforme aux autres études qui concluent que les effets à court terme ne semblent pas suivre une tendance spécifique." L'OCDE constate également un impact des taux de change sur les exportations plus prononcé pour les produits agricoles que pour les produits manufacturés. Selon les auteurs, l'une des raisons à cela pourrait être "la facilité plus grande à changer de fournisseur pour les produits agricoles que pour les produits manufacturés, en raison du fait que les premiers sont plus homogènes que les seconds". En outre, "il se peut que les mécanismes de transmission des prix soient différents dans l'agriculture par rapport aux produits manufacturés et miniers".

Dans un document complémentaire, l'OCDE (2011b) examine l'impact des variations de taux de change sur le commerce dans deux petites économies ouvertes - Chili et Nouvelle-Zélande - et constate que l'impact des taux de change tend à être plus fort sur le commerce des petites économies que sur celui des grandes économies comme les États-Unis, la zone euro et la Chine. Ce constat est conforme à la littérature théorique et empirique antérieure. L'OCDE a simulé des dépréciations ou des appréciations hypothétiques de 10% du taux de change de ces pays pour voir leur impact sur le commerce bilatéral avec les États-Unis, la zone euro et la Chine. Elle a constaté que les petites économies ouvertes comme le Chili et la Nouvelle-Zélande devaient supporter l'ajustement entier des variations de taux de change, contrairement aux grandes économies moins tributaires du commerce. L'une des raisons en est que les petites économies ont une base de production et d'exportation moins diversifiée et qu'elles sont donc moins en mesure de passer à des exportations ayant une plus grande élasticité-prix lorsque l'appréciation du taux de change relève potentiellement le prix des exportations. L'argument est symétrique pour les dépréciations, c'est-à-dire que le nombre de producteurs nationaux est plus faible et donc insuffisant pour remplacer les importations lorsque le prix augmente. À long terme, cependant, la relation semble moins certaine.

Chitetet al. (2010) ont examiné les exportations réelles de cinq économies émergentes d'Asie de l'Est entre elles, ainsi que vers 13 pays industrialisés. Les auteurs fournissent des données montrant nettement que la volatilité des taux de change a eu un impact négatif statistiquement significatif sur les exportations de ces économies émergentes. Ils ont également vérifié l'impact de la volatilité des taux de change des pays tiers, afin de déterminer si un accroissement de cette volatilité entre le pays importateur et les autres pays exportateurs favorisait les exportations bilatérales entre deux partenaires commerciaux. Leurs constatations tendent à confirmer que la volatilité non seulement absolue mais aussi relative est importante pour les exportations bilatérales des économies émergentes d'Asie de l'Est. Ils en concluent que la volatilité des taux de change dans les économies d'Asie de l'Est a un impact négatif significatif sur les exportations à destination du marché mondial.

Arizeet al. (2000) ont analysé l'impact de la volatilité des taux de change sur la demande d'exportations pour 13 PMA et ont constaté une relation négative entre la volatilité et les exportations à court et à long terme. Il semble que les PMA ressentent d'autant plus la volatilité que bon nombre d'entre eux n'ont pas accès aux marchés à terme, ce qui limite leur capacité de se couvrir contre les principaux mouvements de devises et accroît leur aversion au risque.

Tenreyro (2007) utilise une approche estimative pour étudier simultanément tous les biais relevés dans la littérature antérieure, notamment le problème de la causalité inverse et ne constate aucun impact significatif de la volatilité des taux de change nominaux sur les flux commerciaux. Certaines études récentes qui incorporent la volatilité des taux de change dans un cadre d'équation de gravité ne constatent pas d'impact robuste de cette volatilité (Eicher et Henn, 2009). Baum et Caglayan (2010) concluent également que la volatilité des taux de change n'a pas d'impact sur le niveau des échanges, mais ils constatent un lien positif robuste avec la volatilité des flux commerciaux bilatéraux.

De ce qui précède, cette étude s'inscrit dans la logique des travaux antérieurs. Et sa particularité se situe à deux niveaux : D'une part, elle se propose d'analyser l'efficacité de la politique de change dans un contexte particulier, celui d'une économie extravertie comme c'est le cas de la République Démocratique du Congo ; et l'efficacité de cette dernière va dans le sens de sa capacité à atteindre son objectif ultime de la stabilité externe de la monnaie nationale, tout ceci durant une période précise, de 1988 à 2020. Et de l'autre part, elle recherche les contraintes du solde de la balance commerciale sur l'efficacité de cette politique de change.

* 9BWAMA Meyi Marcel, ANYESI Saile Agnès, *et IKONYO Diselele Bob (2013), « Implication de la balance commerciale sur le taux de change en économie congolaise de 2001 à 2010 », ARTICLE.

* 10Christian P. Pinshi et Emmanuel Sungani (2020), « La pertinence de l'effet pass-through »: Faut-il revisiter le régime de la politique monétaire?, ARTICLE

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