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Gestion durable des adductions d’eau villageoises au Bénin


par Femi COCKER
Université d'Abomey Calavi - Master en droit option: marchés publics et partenariat public privés 2018
  

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B. La sélection des avantages du PPP

Dans le cadre du Partenariat Public-Privé, en plus de l'exploitation et de la maintenance que font les fermiers, il y a le volet extension. Il soulage le maître d'ouvrage et responsabilise davantage le partenaire. Dans le cas de la gestion des Adductions d'Eau Villageoises, le volet extension contribue à l'amélioration du taux de desserte et à la pérennité du service public de l'eau. La population n'étant pas statique, le besoin en eau augmente au fil du temps. Les extensions et les nouvelles réalisations viennent satisfaire les attentes des usagers. Plus le réseau est étendu, mieux il y a d'abonnés et l'implication directe c'est la hausse de la production, d'où l'augmentation des recettes. Le diagnostic du rapport65 du Programme Eau et Assainissement de la Banque Mondiale a également révélé que certaines AEV pouvaient devenir plus rentables si les extensions étaient réalisées pour que ces équipements desservent une population plus importante et si des campagnes étaient menées pour sensibiliser la population aux avantages liés à la consommation de l'eau des AEV. Dans ce contexte, le prix de l'eau peut être revu à la

64 Ministère de l'Énergie et de l'Eau, Politique nationale de l'eau, Cotonou, 2009, p. 25.

65 WSP, Bénin-Partenariats Public-Privé novateurs au service de la durabilité de l'approvisionnement en eau potable en milieu rural-Étude de cas, op. cit., p. 10.

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baisse sans menace pour la rentabilité du réseau grâce à l'économie d'échelle. Vendre beaucoup à un coût unitaire réduit rapporte parfois plus que vendre peut à un coût unitaire élevé. Ainsi, toutes les parties sont satisfaites au grand soulagement des abonnés.

L'étude66 intitulée, entre enjeux politiques et arrangements locaux dans la commune de Djougou au Bénin montre que les fontainières et l'exploitant sont particulièrement touchés par l'irrégularité saisonnière de la consommation de l'eau, dans la mesure où leurs rémunérations sont liées aux volumes vendus. Les fontainières sont souvent des femmes âgées et handicapées. Elles reçoivent un petit pourcentage, soit 50 FCFA/par m3 distribué. Les bons jours (jours de marché, soit une fois par semaine, en saison sèche), elles peuvent vendre jusqu'à 5 m3, ce qui en fin de journée permet au mieux d'avoir 250 FCFA. En saison des pluies, elles ne gagnent plus rien. L'exploitant, mieux rémunéré peut recevoir jusqu'à 26 000 FCFA par mois entre décembre et juin, mais seulement 5 000 à 7 000 FCFA par mois le reste de l'année. L'irrégularité de ces gains contraint à l'exercice d'autres activités (il est également agriculteur et éleveur de volailles et de petits ruminants ; la fontainière fait du petit commerce) pour avoir d'autres revenus. Cette pluriactivité n'est pas facile à assumer car l'importance et la diversité des tâches à effectuer pour que l'AEV fonctionne et soit gérée correctement impliquent une disponibilité constante de l'exploitant et des fontainières surtout pendant la saison sèche. Selon cette même étude, la pluriactivité constitue une opportunité pour les employeurs qui bénéficient de cette souplesse pour rémunérer au minimum les employés et les contraindre à assurer certaines tâches avec leurs propres moyens. L'exploitant utilise sa moto pour contrôler l'état du réseau ou pour relever chaque semaine les consommations d'eau aux BF. Il utilise son téléphone portable pour rendre compte de son travail auprès de son employeur, le tout sans aucune indemnité. Des trois AEV de la commune (hors Djougou ville), seule celle de Kolokondé est rentable parce que ce chef-lieu d'arrondissement est plus grand que les deux autres localités et qu'une partie de sa population a pris l'habitude de payer l'eau de l'AEV.

Avec le PPP, des grandes firmes internationales intéressées par l'activité vont contracter directement avec l'Etat et prendre un grand nombre de réseau en gestion. Selon l'ambition du gouvernement béninois, le pays sera réparti en quelques grandes zones et confier à des partenaires avec un contrat de PPP tenant compte de la sensibilité du secteur de l'eau. Les

66 BONNASSIEUX A. et GANGNERON F., « Des mini-réseaux d'eau potable : entre enjeux politiques et arrangements locaux. Le cas de la commune de Djougou au Bénin », Mondes en développement, 2011, vol. 155, n°3, p. 85.

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partenaires pourront aussi contribuer au financement des réalisations. Les partenaires seront rémunérés lors de la gestion par des mécanismes de payement des PPP adaptés au cas des AEV. Avec ce mode plus organisé, le traitement salarial des employés suivra les textes en vigueur au Bénin et la rémunération ne sera plus conditionnée aux saisons de l'année. L'exploitant sera vraiment professionnel et se consacrera entièrement à son travail. Le système de fonctionnement des AEV sera adapté aux nouvelles technologies. Le partenaire fera des formations de recyclages à son personnel pour le mettre à la hauteur de la tâche. Pour bien réussir l'activité, elle doit être régie par un cadre législatif adapté.

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"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery