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Gestion du burnout par le personnel soignant du pavillon Lagarde de l'HCV.


par Lionel Bonga
Rosière supérieur - Diplôme d'état infirmier 2017
  

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CHAPITRE IV : SYNTHESE ET DISCUSSIONS

Après avoir dépouillé et présenté les résultats, nous procédons dans cette partie du mémoire à la synthèse et discussion des points saillants de notre étude relatifs aux volets ci -dessous :

- Identification des caractéristiques socio -professionnelles du personnel soignant ;

- Données organisationnelles liées au travail ;

- Identification des connaissances, aptitudes et pratiques du personnel soignant du pavillon Lagarde sur le Burn-out.

1. Données relatives à l'identification des caractéristiques socioprofessionnelles du personnel soignant.

En observant la répartition des enquêtés selon le genre, on se rend compte que notre échantillon est composé en grande partie des femmes soit 7/10 ; cet effectif veut pour autant signifier que la condition féminine de la femme, c'est-à-dire ayant des obligations familiales (procréation, responsabilité des enfants et autres) et étant plus affectueuse, favorise un stress supplémentaire à celui liée aux activités professionnelles ce qui tend à réaliser progressivement et rapidement un épuisement professionnel comparément aux hommes qui n'ont pas une si grande dépense en matière d'affection.

Au niveau des tranches d'âge, nous remarquons que les soignants appartenant à la tranche de 41 à 50 ans et plus représentent un grand nombre d'effectif soit 6/10 soignants. Or nous savons qu'à cette période de la vie la personne subit un ensemble de mécanismes du vieillissement cellulaire qui croit avec le temps tant sur le point physiologique que mental ; le soignant perd progressivement ses capacités à accomplir un bon nombre de tâches que requiert sa profession ; les exigences de sa profession deviennent inadaptées pour son âge ; c'est ainsi qu'une quelconque pression au lieu du travail pourrait l'entrainer à perdre de façon répétée la maitrise des activités professionnelles comme le confirme 3/10 soignants âgés de 45 ans et plus en déclarant que cela les a arriver plusieurs fois. Cette suite pourrait rimer avec les propos d'Aide - mémoire OMS (Avril 2016) qui stipulent que : Les personnes âgées sont vulnérables à la maltraitance physique, sexuelle, psychologique, émotionnelle, financière et matérielle...qui peut conduire non seulement à des traumatismes physiques mais également à des conséquences psychologiques graves parfois durables, y compris la dépression et l'anxiété. 

Parlant des qualifications professionnelles, ce sont les infirmiers qui composent essentiellement notre échantillon qui comprend : 01 IB, 06 IDEP et 03 IS. La domination quantitative d'un tel rang de soignant dans le service voudrait tout simplement signer un bon nombre de tâches à accomplir et des efforts à fournir notamment pour la prise en charge des patients ; selon le cours de démarche scientifique en soins infirmiers (2016), l'infirmier à lui seul assure non seulement un rôle propre (hygiène des locaux, toilette du malade, alimentation et gavage, etc.), un rôle social (IEC à l'entourage du patient) mais également joue un rôle de collaboration (administration des médicaments, surveillance des effets secondaires, etc.). L'ensemble de ses activités quotidiennes peuvent influencer l'état de santé des soignants du moment où elles s'amplifient, sont répétées, et/ou lorsque l'individu est submergé par d'autres activités ou problèmes relevant ou pas de sa profession ; cette hypothèse peut être s'en aucun doute en corrélation avec les résultats de notre étude qui révèlent que 4/8 soignants perdent l'estime de soi et ont des attitudes négatives lorsqu'ils subissent l'épuisement professionnel et 6/8 sont plutôt victime d'une fatigue chronique.

S'agissant de l'ancienneté dans le service, plus de la moitié des soignants soit 7/10 ont une ancienneté inférieure ou égale à 5 ans tandis que 3/10 ont une ancienneté de plus de 8 ans. Cela laisserait sous-entendre d'une part que le personnel soignant de ce pavillon a pris le temps de se familiariser avec les risques d'épuisement professionnel et d'autres part qu'ils ont su adapter des techniques de défense telle que le repos pour se préserver des dégâts de l'affection.

2. Données liées à l'organisation au travail.

Au regard de la répartition des enquêtés selon la charge de travail, le constat est le suivant : la majorité des soignants (7/10) la trouve élevée ; cette affirmation laisserait croire que les équipes de soins constituées de 2 à 3 soignants pour 20 à 35 patients au quotidien, seraient susceptibles de subir un stress important, vu la quantité de tâches à fournir pour un seul patient ; le personnel ainsi serait confronté aux situations de Burnout telles les troubles de sommeil important déclarés par 5/8 soignants ou encore la fatigue chronique déclarée par 6/8 soignants. En revanche, le besoin de dormir et se reposer d'après Virginia HENDERSON (1960), est une nécessité pour chaque individu de prévenir et réparer la fatigue, diminuer les tensions, conserver, promouvoir l'énergie ; ce qui justifierait le fait que 8/10 soignants usent du repos soit pendant les heures libres de travail rarement disponibles, soit en faisant une demande d'autorisation de repos médical.

Du point de vue rémunération et récompense des efforts fournis, 9/10 contre 1/10 soignants affirment qu'ils n'ont pas toujours été rémunérer normalement et 8/10 contre 2/10 affirment que la récompense n'a pas toujours été en leur faveur. Les deux cas de figure semblent démontrer une insuffisance de motivation qui en elle-même semble être un facteur favorisant le stress au travail et parallèlement l'épuisement professionnel ; cette hypothèse se complète plus loin devant par 7/10 soignants qui accusent une insuffisance salariale comme cause favorisante du Burn-out. En outre, le modèle de Siegrist (1996) considère que les récompenses sont constituées de trois éléments que sont l'argent, l'estime et le contrôle du statut professionnel et un déséquilibre entre ces récompenses et l'effort fourni au travail a des effets négatifs sur les individus tels que l'épuisement, les plaintes psychosomatiques, des symptômes physiques et d'insatisfaction au travail.

3. Données relatives à l'identification des connaissances, attitudes et gestion du Burn-out par le personnel soignant du pavillon Lagarde.

Concernant la représentation du Burn-out, l'ensemble du personnel semble avoir une même idée sur l'affection ; il la caractérise comme étant un état de fatigue extrême liée aux exigences excessives et disproportionnées de leur profession. Cette idée pourrait s'accorder avec celle de Christina Maslach et Susan Jackson (1980) qui pensent qu'il s'agit d'un syndrome d'épuisement émotionnel, de dépersonnalisation et de réduction de l'accomplissement personnel apparaissant chez les individus impliqués professionnellement auprès d'autrui. Ainsi donc, une prise en soin psychologique serait d'une grande nécessité pour remédier à un tel état.

Par ailleurs, la répartition du personnel suivant les causes de l'affection, fait savoir que la surcharge de travail, la mauvaise rémunération, les frustrations et l'insuffisance quantitative du personnel sont les plus remarquables étant donné qu'elles sont déclarés par 7/10 soignants comparément à 3/10 soignants qui accusent le nombre élevé d'activités à effectuer, le manque de soutien social et de récompense. Ces circonstances confirment les causes organisationnelles et interindividuelles de l'épuisement professionnel.

Parmi les enquêtés, 8/10 soignants affirment avoir été victime du Burn-out dont la quasi-totalité des manifestations et conséquences suggérées furent indiquer ; notamment les troubles de sommeil, le manque de concentration et d'attention chez 8/8 soignants, la fatigue chronique chez 6/8, les difficultés dans l'administration des soins chez 4/8 et les mésententes dans le couple chez 3/8 soignants. Cette panoplie de difficultés laisserait sous-entendre que le problème d'épuisement professionnel réside dans toutes les dimensions de l'Homme soit celles du personnel soignant étant donné qu'ils sont considérer comme des êtres biologiques, psychologiques, sociaux, culturels et spirituels ; la prise en soin de ces derniers ne serait donc pas évidente surtout lorsqu'il n'existe pas de structure de prise en soin psychologique du personnel face aux activités professionnelles au sein de ladite structure.

Cependant, la plupart du personnel soignant du pavillon Lagarde (8/10 soignants), affirment qu'ils usent de repos soit pendant les heures libres de travail rarement disponibles, les 02 jours de repos en semaine, soit en faisant une demande d'autorisation de repos médical. Mais reste à savoir si cela suffit ; Dominique COPPE et Coralie CARTON (18 mars 2013) abordent dans le même sens lorsqu'ils affirment : le repos est essentiel puisque les réserves d'énergie sont à plats chez les victimes d'épuisement professionnel ; seulement, il est insuffisant pour régler le problème et éviter les rechutes ; le repos ne guérit pas le Burnout. Autrement dit, ce moyen de prise en soin ne contribue qu'au soulagement du soignant.

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius